HORTULUS SACER L’ENCLOS SACRÉ DE LA FLEUR HERMÉTIQUE A N O N Y M E - 1 7 3 2 IN

HORTULUS SACER L’ENCLOS SACRÉ DE LA FLEUR HERMÉTIQUE A N O N Y M E - 1 7 3 2 INTRODUCTION ’Hortulus Sacer est un recueil de poèmes latins, insérés à la suite de certaines éditions du livre « Le Mystère de la Croix de Jésus-Christ et de ses Membres » par un « Disciple de la Croix de Jésus » dont l’anonymat cacherait la personnalité d’un hermétiste chrétien du nom de Douzetemps ou Dauzedan. L’ouvrage est dit avoir été écrit dans la solitude de Sonnenstein, à la suite d’un emprisonnement immérité, et achevé le 12 août 1732. je remarquerai simplement que, comme nombre d’hermétistes, l’auteur écrit ou est censé écrire en captivité. Tel est le cas, par exemple, pour celui de « La Très Sainte Trinosophie » dont le texte a été reproduit dans un numéro du « Voile d’Isis », consacré à l’Hermétisme, en 1932. Et j’ajouterai que le nom même de la ville de Sonnenstein, « La Pierre du Soleil » laisse un doute sur la réalité du fait, ou, tout au moins, sur le lieu géographique réel indiqué dans l’ouvrage, encore que l’on ait pris soin de l’orner d’une gravure représentant cette ville. L Quoique l’attribution des poèmes à Douzetemps ait été contestée, leur style, leur teneur, leurs allusions m’ont ancré dans l’opinion contraire. Ces poèmes développent, avec une rare maîtrise l’essentiel de la Doctrine, et situent d’importants jalons du procès hermétique, tant spirituel que physique. On a conservé le texte latin, en face de la traduction qui suit de très près celle de A. Couture, obligeamment communiquée par M. P. Chacornac, traduction dont on ne s’est guère écarté sauf pour certains passages d’interprétation délicate où l’on a préféré se ranger aux suggestions d’un hermétiste particulièrement qualifié. Le lecteur pourra toujours se reporter au texte archétype, ce qui est un des deux motifs pour lesquels nous l’avons reproduit. Le second de ces motifs c’est que l’auteur use, ici et là, de figures et de procédés qui nous le montrent familiarisé avec la Qabbale, et laisse soupçonner une cryptographie qui est bien dans la manière de celui qui, dans le titre de son livre, fixe la date de 1732 sous la forme originale suivante : Chara CrVX, Mlhl DVX Douzetemps nous invite d’ailleurs à le relire plutôt deux fois qu’une, tant dans sa Préface (Lettre à Théophile) où il ne fait pas mystère qu’il y a « des endroits fort magiques et qui demandent des hommes d’une bonne trempe pour les bien comprendre », que dans sa Conclusion : « Comme vous y aurez peut-être trouvé quelques endroits qui ne sont point assez déduits, ni éclaircis, vous y suppléerez par la pénétration de votre jugement, et par une méditation et lecture réitérées : car il y a de certaines choses qui ne se laissent point éclaircir à fond, à cause qu’on ne connaît point tous les lecteurs ; de peur qu’on ne jette les perles devant les animaux immondes, et qu’on n’en soit foulé aux pieds. » Traitant alternativement – et parfois simultanément – de l’Oeuvre spirituel et de l’Oeuvre minéral, en hermétiste complet, Douzetemps nous redit avec tous les Maîtres que celui qui n’a pas purifié ses propres métaux intérieurs et croit pouvoir entreprendre les travaux de l’Oeuvre sans le concours du Ciel s’engage à l’étourdie dans un labyrinthe dont il risque fort de ne jamais voir l’issue. C’est ici le lieu de répéter l’avertissement des Noces Chymiques. « Que celui qui est trop léger s’abstienne ». A. SAVORET. ENCLOS SACRÉ D’UNE FLEUR VARIANT DE COLORIS ET DE PARFUM Par quoi l’âme accède des choses terrestres aux célestes, des corporelles aux spirituelles. AU LECTEUR Si tu lis mes vers d’un cœur froid, mes vers seront froids à ton cœur. Mais si c’est d’un cœur aimant, tu brûleras du même feu qui embrase ma muse et me consume d’Amour. I L’Oiseau dans la Cage Le Seigneur prend soin de l’oiseau dans la cage en retour, l’oiseau apprécie et chante les dons du Seigneur. II La Pierre transmutatrice Conduis-moi à la Pierre du Soleil, ô vierge Sophia, puisqu’en effet tu as coutume de te jouer avec tes disciples. D’aucuns cherchent la Pierre à la manière des sophistes. Pour moi, tu es la Pierre Lunifique et Solifique. Ta céleste chair est la Pierre Lunifique, et ton sang, ô Sophia, est la Pierre Solifique : la blanche et la rouge. Tu changes la mort en vie, la peine en joie, les ténèbres en lumière, tous les maux en biens, et la guerre en paix : tu compenses le labeur par le repos, l’affliction par la joie ô, Pierre admirable par le feu ! III Le Christ renaissant O Christ, je célébrerai ta gloire, tes hauts faits, tes mérites ; et j’honorerai les bienfaisants effets de ta vertu. Voici : Le Dragon gît, inanimé ! Tu triomphes de la mort : tes ennemis menaçants tombent devant ton sceptre ; les Lémures sont contraintes de retourner au ténébreux empire lorsqu’une étincelle de ta Lumière est faite chair. Né d’une semence incorruptible, le Fils de l’Amour veut habiter dans une humble demeure. Viens dans nos bras, ô le meilleur des Hôtes ! Ranime-moi de tes flammes, aimable Sauveur ! Liquéfie mon cœur, rénove mon âme et purifie mon esprit, afin que tu puisses dire de moi : voici le nouvel homme ! – un nouvel homme passant, par ta vertu, de la mort à la vie ; un nouvel homme, par le Don d’En-haut ! – O Amour, que tes feux sacrés repoussent les feux défendus ! Que notre étincelle brûle d’un feu pur ! Ravis-moi : Que je sois ton bien propre, et cela de droit paternel ! Vois ! j’agis librement en m’abandonnant à ta juridiction. Simplifie-moi, purifie-moi, sanctifie-moi, car la candeur, la droiture et la simplicité t’agréent. Que nulle amante ne me sépare jamais de ton amour. Que la foi sainte et l’Amour resserrent nos liens. Que je sois à toi, sois à moi ! A toi je me donne, me voue et me soumets ; donne-toi pareillement à moi : que je sois tien, que tu sois mien IV Colombe solitaire N’est-il pas triste d’entendre les plaintes pitoyables de la Colombe : Sans toi, chaste, elle gémit ! Sans toi, accablée de douleur, elle périt ! V Stupéfiant Amour de Dieu dans le Christ Le Christ est le doux cœur du Père, la compassion absolue ; il est le pur abîme du divin cœur, l’Amour. Il est la paix inaltérable, l’eau vive, le salut, la clémence, la vertu, la Grâce ; le guide et le compagnon conduisant au Père éternel. Fait homme, il est descendu au fond des entrailles humaines afin de joindre les choses supérieures aux inférieures, les hautes aux profondes. Invincible, l’Amour se vainc ; le libre est lié ; le vainqueur est vaincu : la vie meurt en lui. O cruel Amour, trop acharné contre Toi-même ! Abstiens-toi de répandre un sang innocent ! Châtie le coupable. Pour laver entièrement les milliers de fautes volontaires du monde, une seule gouttelette de ton sang suffit : épargne-toi. Mais il ne s’épargne pas : voici que le sang coule, coule de tous côtés, jusqu’à ce que la cohorte toute entière soit lavée de tout crime. O œuvre sublime en hauteur, largeur, ANONYME – 2 – HORTULUS SACER longueur et profondeur ! L’esprit stupéfait est accablé par ton prodige : Tu es la pleine Lumière ! le salut surabondant ! la vie perpétuelle ! Dans ton cœur clément, plonge mon cœur oppressé. O Agneau de Dieu, toujours en agonie, comme une victime perpétuelle – Victime sacrée s’offrant sans cesse au Père irrité ! – Fais, par ta mort, que ma vie soit pour toujours une victime sacrifiée avec toi à l’éternel Père ! Fontaine, sois ouverte aux âmes altérées ! nous serons rassasiés : en Toi, salut du genre humain, toute gloire est manifestée ! VI Rien n’est à nous Quoi ! tu t’appropries toutes choses ? Ce sont les miennes, dis-tu, aussi bien ceci que cela. O Homme ! Si toutes choses sont tiennes, qu’est-ce donc qui appartient à Dieu ? VII Baiser sacré de l’Amour : ÉCHO Quelle voix inouïe frappe l’air et nos oreilles ? Une réalité. Et dans notre poitrine, quel est ce trouble : l’Amour. L’Amour, grand ami et bourreau, aux débuts insensibles. L’Agneau. Douce mélodie ! Ta bouche. Avec passion ? Patience ! Abrège ! Est-ce une prière ? je te prie de tout cœur. O Cœur. Ne rendras-tu pas heureux le cœur qui s’est voué à toi ? M’abandonnes-tu ? Mon souci me consume. Tu brûles. Non, mais je suis brûlé. Par tes demi-mots. Bis. Tu plaisantes injustement, Amour : Tu ne réponds pas bien. Tu promets. J’engage ma foi. De même. Foi sacrée ! Enfin tu as pitié. Tu seras. Alors, je serai satisfait si tu me donnes un gage d’Amour. De la bouche. Penché vers toi, je suis suspendu à ta bouche. O fardeau. Doux joug ! Fardeau léger ! uploads/Religion/ alchimie-anonyme-hortulus-sacer-l-x27-enclos-sacre-de-la-fleur-hermetique.pdf

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  • Publié le Jan 31, 2022
  • Catégorie Religion
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