L’ORDRE DES ELUS COHEN ET SA FILIATION par AURIFER « La précision de la Cérémon
L’ORDRE DES ELUS COHEN ET SA FILIATION par AURIFER « La précision de la Cérémonie ne suffit pas seule .... Il faut une grande exactitude et sainteté de conduite de vie, il faut une préparation spirituelle faite par la Prière, la Retraite, le jeune et la Méditation... » (Martinez de Pasqually : « Extrait de Préparation et de Précaution pour une Réception de Réau + ». Mss. du 18° siècle, coll. Privée ). Le but poursuivi par J.B. Willermoz était atteint. La Classe secrète des grades supérieurs était créé, et il avait officiellement autorisation de cultiver, dans le mystère, sa doctrine propre. Le Convent des Gaules venait de transformer les directoires français de la Stricte Observance Templière en une société mystique, fort éloignée de l’Institution allemande dont ils se réclamaient. Acceptant sans discussion les Explications ténébreuses qu’il avait fait exposer, les Frères s’étaient mis à sa discrétion. Le tout était joué. Malgré ses affectations de modestie, le Chancelier de Lyon était devenu le maître d’un Ordre Maçonnique nouveau, le vrai Supérieur Inconnu des « Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte »...(Alice Joly : « Un mystique lyonnais et les Secrets de la Franc-maçonnerie, 1730-1824 ». Maçon, 1938,p, 120) DE LA SUCCESSION DE L’ORDRE DES ELUS COHENS par AURIFER Dans une plaquette éditée en 1948 et intitulée « Le Martinisme Contemporain et ses véritables origines » nous avons tenté de démontrer que la filiation Martiniste attribuée à L.C. du Saint-Martin était, historiquement, plus que douteuse. Nous croyons bien y être parvenu, et aujourd’hui, c’est encore sans hésitation que nous en revendiquons, en sa plus grande partie, l’argumentation. Toutefois, il est un point, que la suite de nos études et de nos recherches historiques en matière d’illuminisme nous a permis d’étudier plus particulièrement, et qu’il importe de préciser à son tour. C’est celui des rapports entre la Franc-maçonnerie Rectifiée et les Elus-Cohen, celui des similitudes entre les « Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte » et les dignitaires du second Ordre. J.B. Willermoz, Réau-Croix dans l’Ordre des Cohen, membre de son Tribunal Souverain, fut par la suite le chef véritable de la Stricte Observance Templière en France. Il en porta les titres et les transmit en son nom. Mais un jour, profitant du Convent National de Lyon, en 1778, il en fit modifier non seulement les éléments principaux, mais encore substitua au « Chevalier du Temple » de la Stricte Observance, un nouveau vocable : celui de « Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte. » Mieux encore, il constitua, au sein de ceux-ci, c’est-à-dire, au sein de l’Ordre Intérieur, une classe secrète complémentaire, composée de deux nouveaux grades : le « Chevalier Profès » et le « Chevalier Grand-Profès ». Nul n’ignore que, dans les Ordres Religieux et dans les Ordres Chevaleresques, le Profès et le Grand-Profès sont des religieux qui ont prononcé des voeux d’ordre et ainsi quitté le noviciat. On ne saurait mieux souligner que Willermoz a un plan bien à lui, longuement mûri, et qu’on ne saurait lui nier une arrière-pensée fort nette en cette modification considérable. L’histoire de la « Stricte Observance Templière » pourra être étudiée avec fruit dans l’ouvrage d’Alice Joly : »Un Mystique Lyonnais et les Secrets de la Franc-maçonnerie, 1730-1824". Or, voici comment J.B. Willermoz présente le plan qu’il avait conçu, ses raisons, d’être et sa réalisation. Dans une lettre du 12 octobre 1781, adressée au Prince de Hessel- Cassel, écrite ainsi sept années après la mort de don Martinez de Pasqually, il s’exprime ainsi : « Au commencement de l’année 1767, j’eus le bonheur d’acquérir mes Premières connaissances dans l’Ordre dont j’ai fait Mention ci-devant à Votre Altesse Sérénissime. Celui qui me les donna étant favorablement prévenu pour moi par ses informations et examens, m’avança rapidement et j’obtins les six premiers degrés (1). Un an après, j’entrepris un autre voyage en cette intention et j’obtins le septième et dernier (2), qui donne le titre et le caractère de chef dans cet Ordre. Celui de qui je l’ai reçu se disait être l’un des sept Chefs Souverains Universels de l’Ordre, et a souvent prouvé son savoir par des faits. « En suivant ce dernier, j’eus reçu en même temps le pouvoir de conférer les degrés inférieurs (3), en me conformant pour cela à ce qui me fut prescrit. "Cependant je n’en fis nul usage pendant quelques années, que j’employais à m’instruire et à fortifier, autant que mes occupations civiles purent me le permettre. Ce fut seulement en 1772 que je commençais à recevoir mon frère médecin, (4) et peu après les frères Paganucci et Périsse du Luc, que Votre Altesse, aura vus sur le tableau des Grands- Profès. Et ces trois sont devenus depuis lors mes confidents pour toutes les choses relatives que j’ai eu la liberté de confier à d’autres. « Il est essentiel que je prévienne Votre Altesse Sérénissime que les degrés du dit Ordre renferment trois parties. »Les trois premiers degrés (5) instruisent sur la nature divine, spirituelle, humaine et corporelle, et c’est précisément cette instruction qui fait la base de celle des Grands-Profès. Votre Altesse Sérénissime, pourra la reconnaître par leur lecture. « Les degrés suivants (6) enseignent la théorie cérémonielle préparatoire à la pratique, qui est exclusivement réservée au septième et dernier (7). »Ceux qui sont parvenus à ce degré, dont le nombre est très petit, sont assujettis à des travaux ou Opérations particulières qui se font essentiellement en mars et en septembre. Je les ai pratiqués constamment et je m’en suis bien trouvé... » Un peu plus loin, Willermoz nous dit encore ceci : "Quant aux instructions secrètes (des Grands-Profès), mon but, en les rédigeant, fut de réveiller les Maçons de notre Régime (la Stricte Observance Templière, ou Maçonnerie Ecossaise Rectifiée), de leur fatal assoupissement. Lié d’une part par mes propres engagements (8) et retenu de l’autre par la crainte de fournir des aliments à une frivole curiosité, ou de trop exalter (1) Apprenti-Cohen, Compagnon-Cohen, Maître-Cohen, Grand- Architecte, Chevalier d’Orient, Commandeur d’Orient. (2) Réau-Croix. (3) Apprenti-Cohen, Compagnon-Cohen, Maître-Cohen. (4) Pierre-Jacques Willermoz, médecin et Alchimiste. (5) Apprenti-Cohen Compagnon-Cohen, Maître-Cohen (Classe du Porche) (6) Grand-Architecte, Chevalier-d’Orient, Commandeur d’Orient (7) Réau-Croix. (8) Dans l’Ordre des Cohen, et à l’égard de don Martinez de Pasqually Certaines imaginations si on leur présentait les plans d’une théorie qui annoncerait une pratique, je me vis obligé d’en faire aucune mention, et même de ne présenter qu’un tableau très raccourci de la nature des êtres, de leurs rapports respectifs, ainsi que des divisions universelles ... Or, une lecture et un examen plus attentifs de cette lettre nous ont permis du constater que Willermoz, afin d’écarter la trop pressante curiosité du Prince de Hesse- Cassel, n’a pas dit l’exacte vérité. Faut-il l’en blâmer ? Nous ne le croyons pas, car sa prudence a été utile et a protégé l’Ordre des Cohen longtemps après sa mort. Tout d’abord il est inexact que Willermoz ne put transmettre que les degrés inférieurs de l’Ordre. En tant que Réau-Croix... Il avait le Pouvoir de faire un Réau-Croix... évidement ! C’est Bacon de la Chevalerie, Substitut du Grand-Souverain de l’Ordre, qui l’ordonna les 11, 12 ut 13 mai 1768. Les « Statuts Secrets des Réaux-Croix », que nous possédons par le manuscrit du 18ème siècle qui est en nos archives, nous disent en effet ceci, au chapitre intitulé « Extrait de Préparation et de Précaution pour une réception de Réaux-Croix ». « S’il y a plusieurs Réaux-Croix ensemble, les trois opérations seront faites par deux d’entre eux et par le député pour cette adoption qui fera la dernière ». "Celui qui reçoit un Réau-Croix, surtout dans les temps hors du l’ordinaire, doit prévenir tous les Réaux-Croix absents, assez de temps à l’avance pour qu’ils puissent se joindre de leur côté, et aussi pour qu’ils puissent ensuite reconnaître, la légitimité de la réception. » Ainsi, on le voit par ces articles, l’Ordination de Réau-Croix est répétée trois fois, soit par le Réau-Croix Ordonnateur, soit par trois affiliés du même grade, chacun à leur tour. Mais il est faux que Willermoz, en tant que Réau-Croix, n’ait pu transmettre que les degrés inférieurs de l’Ordre. De plus, Willermoz n’est pas un simple Réau-Croix. En sa lettre du 20 juin 1768, don Martinez de Pasqually, lui donna ses titres dans l’Ordre des Cohen : "Inspecteur Général de l’Ordre ... Juge Souverain. . . Conducteur et Commandeur en Chef des Colonnes d’Orient et d’Occident de notre Grande-Mère Loge... » Ainsi que le note Gérard va Rijnberk en son livre « Martinez de Pasqually, page 99 du tome 1, il est certain qu’en 1774 Willermoz ordonna Réau-Croix sa soeur, Mme Provensal ! Et pourtant, don Martinez de Pasqually était opposé à la présence des femmes dans l’Ordre celle-ci fut certainement Tunique femme Réau-Croix. Nous lisons en effet en la lettre du 12 octobre 1773 adressée à Willermoz : "Je vous prie de l’embrasser pour moi, de même que votre chère soeur de qui l’on m’a fait éloge du désir qu’elle a de parvenir au but de la Chose. uploads/Religion/ ambelain-y-elus-cohen.pdf
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- Publié le Oct 05, 2021
- Catégorie Religion
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