k Jftt^Huiun-t RECUEIL DANTI EGYPTIENNES, ETRUSQUES, GRECQUES ET ROMAINES. TOME

k Jftt^Huiun-t RECUEIL DANTI EGYPTIENNES, ETRUSQUES, GRECQUES ET ROMAINES. TOME SECOND, A PARIS, Chez N. B. Duchesne, Libraire, rue Saint Jacques, au-defTbus de la Fontaine Saint Benoît , au Temple du Goût. M. D C C. L V I. Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from Research Library, The Getty Research Institute http://www.archive.org/details/antiquitesegypti02cayl L AVERTISSEMENT- E Public ayant reçu favorablement la première partie de ce Recueil, je devrois, peut-être, ne pas courir de nou- veaux rifques ; mais les mêmes motifs qui m'ont déterminé à commencer cette entreprife, ont produit les mêmes ef- fets. Livré par inclination à la recherche des Monumens anciens , j'ai acquis de nouvelles richefîès , dont je n'ai pas voulu priver les Connoiffeurs. On abandonne difficile- ment un travail qu'on aime , & qu'on a fuivi jufqu'à un âge déjà avancé. Je ne fçais fi je ne me fais pas illufion à moi- même , & fi mon opinion n'eft pas une fuite des préjugés qu'on fe forme par l'habitude, & de cette pafîion qu'on contracte pour le genre d'étude qu'on a embrafîe ; mais il me fembie que de toutes les occupations, celles d'un Antiquaire ont le plus d'attraits , & font les plus capables de fixer nos efprits. En examinant les précieux reftes des Anciens , on peut concevoir une idée jfùre de leur goût. Les Arts portent le ca- ractère desNationsquiles ont cultivés; on démêle leurs com- mencemens,leur enfance, leur progrès & le point deoerfec- îion , où ils ont été conduits chez tous les Peuples. On ne di£ tinguepas mieux le génie de ces Peuples, leurs mœurs, la tour- nure de leur efprit , s'il eft permis de parler ainfi , dans les Li- vres qu'ils nons ontlaiffés, que dans les ouvrages de Sculpture & de Peinture, qui font parvenus jufqu'à nous. Uncoupd'œil j etté rapidement dans un de ces Cabinets, où ces tréfors fe trou- vent ralTemblés, embraffe en quelque forte le Tableau de tous iesliècles. *a ï) AVERTISSEMENT. Un Antiquaire entretient des correfpondances dans les Pays , où les Arts ont autrefois établi leur empire. Les foins qu'il prend pour faire des acquittions , les Lettres qu'il eft obligé d'écrire , Ces voyages en difrérens lieux , Ces recher- ches dans les Cabinets des Curieux, & dans les Bibliothè- ques , donnent au cours de fa vie une action, que l'efpric Se là raifon peuvent avouer. Dans l'inftant où Ces trefors arrivent, il ouvre avec une douce inquiétude , mêlée d'efpérance , les caiiTes qui les renferment : il Ce flatte d'y trouver des chofes rares & in- connues. Le moment de la découverte eft pour lui une jouiiTance vive. Il examine ces Monumens antiques; il les compare avec ceux qui font déjà connus ; il en recherche la différence ou la conformité; il réfléchit; il difeute ; il établit des conjectures, que les temps reculés & le filence des Auteurs ont rendues néceffaires. Si un de ces morceaux préfente des idées fur une opération de l'Art, négligée, per- due ou refufée aux Modernes, le plaifir de faire des expé- riences , celui de les décrire, l'anime, flatte fon goût. Mais rien n'eft comparable à la fatisfaétion de prévoir une ut : lité publique. Cette idée le pénètre ; elle touche fon cœur; & le bonheur de réuffir, le dédommage amplement de tous Ces foins & de toutes Ces peines. Voilà, je l'avoue , les motifs qui m'ont féduit. Je ne m'y fuis pas livré cependant , (ans avoir balancé d'autres railbns capables de m'arrêter. Si nous fommes flattés de quelques découvertes que noi:spréfententles Monumens, nous avons aufli le chagrin de trouver fréquemment des cho- fes connues, ou peu importantes à connoître. Souvent nous ne fommes point fatisfaits des éclaircilTemens que nous four- niffons. Nos lumières bornées ne nous oiïrent que des cen- AVERTISSEMENT. iij jectures arbitraires. Nous craignons d'autant plus de nous rencontrer avec des Ecrivains plus anciens , qu'il eft im- poflible de tout lire & de tout retenir. Le Public caufe des allarmes : il n'approuve que ce qui l'amufe , ou ce qui i'inf- truit, & n'a aucune indulgence pour un Auteur, que rien n'engage à le devenir, & qui n'a point d'excufe pour l'ê- tre. D'ailleurs nous avons des Livres excellens fur l'Anti- quité : cette connoiffance eft aujourd'hui négligée , «Se les Ouvrages qui en traitent, font peu recherchés de notre Na- tion; mais le defir d'être utile à quelques parties des Arts, foit en éclairciflant leurs opérations , foit en préfentant aux Sculpteurs & aux Peintres des formes (impies & heureufes , l'a emporté fur toutes ces confidérations. Je ferois flatté d'obtenir les fuffrages des Sçavans dans les explications que je donne, ou d'être conduit à la vé- rité par la critique. Je l'attends principalement , cette cri- tique, des Italiens. Ils habitent une région fortunée, où les Arts fugitifs de i'Egypte N & de la Grèce, cherchèrent autrefois un azyie , & fixèrent long-temps leur féjour. Ils vivent au milieu des Edifices fuperbes qu'éleva le Peuple Romain , lorfque maître du monde , il rut dominé par le luxe. Ce luxe utile aux progrès des Arts attira dans l'Ita- lie , non-feulement des Artiftes habiles , mais même les Ou- vrages fabriqués dans l'Egypte & dans la Grèce. Rome fe vit tout-à-coup décorée d'ornemens étrangers ; elle admira dans les Places publiques, dans les Temples, & dans les Maifons particulières les chefs -d'œuvres de plufieurs Na- tions. Les Italiens foulent aux pieds les débris refpecïables de l'Antiquité. La terre s'ouvre tous les jours fous leurs pas pour les enrichir. Une Ville entière, engloutie par les Volcans du Véfuve , reparoît au jour pour leur fournir de aij iv AVERTISSEMENT. nouvelles richeifes. Heureufe découverte ! qui doit intérêt fer les Nations (bavantes de l'Europe , & réveiller dans el- les le goût de l'Antique, trop négligé dans ce temps, où Ton a plus de fecours pour le cultiver. Auffi les Italiens peuvent comparer les Monumens nouvellement découverts avec d'autres Monumens connus ; avantage qui nous eft fou- vent refufé. Ils peuvent établir des certitudes, où nous ne propofons que des conjectures. Ils relèveront mes erreurs , <& perfectionneront cet Ouvrage en donnant, peut-être, des explications préférables à celles que je préfente. Au refte, je n'ai rien négligé pour l'exécution de mon deffein. J'ai cru devoir m'écarter quelquefois de la loi que je m'étois impofée. J'ai rapporté des morceaux qui ne m'ap- partiennent point, parce qu'ils m'ont paru mériter une atten- tion particulière, ou parce qu'ils confirment mes principes: enfin j'ai travaillé le mieux qu'il m'a été pofîible; puilfe mon exemple être utile aux progrès des Arts, à l'étude de l'An- tiquité , Se engager des hommes plus fçavans que moi, à nous faire part de leurs lumières. 1/ etoit nécejfaire de marquer les grandeurs ù* les matières de cha- que morceau; mais ces détails injeresdans le corps de l'Explication , au- rotent produit une trop fréquente répétition. Je les aiféparés du texte , CT fait imprimer en caraciere Italique, pour les préfenter plus f asile." •ment aux Lecleurs, qui voudront comparer les proportions. EX PL ICATION DES VIGNETTES ET DES CULS-DE-LAMPE, / j E Fleuron eft compofé d'une couronne de Laurier 9fembla- bié à celles que l'on voitfur les Médailles : il renferme un mot de Cicéron , qui. ma paru convenir à l'objet de cet Ouvrage. La Planche du Pitre reprefente une fouille d'Antiquités. C'eji une composition bien rendue par Vajfé , Sculpteur du Roi. La Vignette de l'Avertiffement eftformée far une bande d'ornement , tirée d'un Vafe Etrufque. Le Cul-de-Lampe de l'AvertijJement reprèfente une portion de Vafe Romain , de bronze. Les ornemens de ce petit Alonument méritent quelque confédération. Il ne feroit pas aifé d'imaginer aujourd'hui l'ufage auquel il étoit ancienne- ment deftiné, d'autant quefa partiefupérieure eft perdue. La portion que l'on voit deiïinée , a dix lignes de hauteur , ôc un peu plus dans fon diamètre. La Vignette de cette Explication eft tirée d'un Vafe Etruf- w.e. Le Cul-de-Lampe reprèfente un Animal ajjis , ou plutôt ac-> croupi , & dont la tète eft fi grojfîèrement formée qu'il eft impoljible de le reconnohre. Ce petit morceau a été trouvé l'année dernière à Bavay , d'où il m'a été envoyé. Cette Fi- gure, dont le corps eft aJJ'ez bienfait, eftfans doute un Ou- vrage Romain. Sa hauteur eft d'un pouce, neuf lignes, & fa largeur de dix lignes. La Vignette, page i. à la tête des Monumens Egyp~ aiij vj EXPLICATION DES VIGNETTES. tiens , ejl formée par la repréftntation d'une tête d'Ifts , de terre , mais moulée. Elle ejl de bon goût , & du travail aus- tère de l'Egypte. Elle a été trouvée depuis très-peu de temps dans l'JJle de Chypre. J'ai placé cette Tète au milieu d'un Ornement que les Egyptiens ontfouvent répété , & qu'ils re- gardaient , ce me femble , comme un Emblème de la Divi- nité. On le trouve dans les Tables Jfiaques de Pignonus , page uploads/Religion/ antiquitesegypti02cayl-pdf.pdf

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  • Publié le Apv 04, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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