Bordeaux Basilique Saint-Michel Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en Fran

Bordeaux Basilique Saint-Michel Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 1998 Way of St James / Camino de Santiago de Compostela 1. L. Drouyn. Saint-Michel. Détail du plan de Bordeaux en 1450 3. A. Bordes. Clocher et église St-Michel (détail). ABM. Fi V-L-265 rec 125 « Je venais de sortir de l’église, qui est du treizième siècle et fort remarquable, les portails surtout, et qui contient une exquise chapelle de la Vierge sculptée…» Victor Hugo, 1843 Basilique Saint-Michel Construite du XIVe au XVIIe siècles dans un style gothique flamboyant, la basilique Saint-Michel est la plus grande des églises paroissiales de Bordeaux. Son clocher isolé se dresse à 114 mètres de hauteur. La fondation d’une première chapelle L’histoire de Saint-Michel commence au milieu du VIIIe siècle. Une chapelle dédiée à l’archange saint Michel est bâtie sur un petit tertre, « puyadey » en gascon, hors la ville à une centaine de mètres du fleuve, entre le mur du castrum* et l’abbaye de Sainte-Croix. Des vestiges de cet édifice ont été découverts en 1853 lors de travaux sous le chœur gothique de l’église. La tradition rapporte que cette chapelle est détruite par les Normands à la fin du IXe siècle. Elle est restaurée au siècle suivant par le duc d’Aquitaine Guillaume VIII et donnée en dépendance à l’abbaye Sainte- Croix par l’archevêque de Bordeaux. Une construction sur plusieurs siècles Au milieu du XIIe siècle, le faubourg qui connaît un développement urbain conséquent, est érigé en paroisse. La vieille chapelle fréquentée par les mariniers dont l’archange est le saint patron, s’avère trop exiguë. En 1149, une dame Dozolone (ou Dozelous) donne un terrain pour permettre l’édification d’un monument plus vaste. Une nouvelle église romane sans doute à nef unique est alors élevée. Avec la construction de la troisième enceinte au début du XIVe siècle qui l’inclut dans la cité de Bordeaux, le quartier Saint-Michel connaît une rapide prospérité (ill. 1). Une nouvelle fois, les dimensions modestes de l’église ne permettent plus aux habitants enrichis par le commerce fluvial et maritime d’exprimer leur ferveur religieuse. Une reconstruction plus vaste sur le modèle des églises-halles est décidée vers 1350. La guerre de Cent Ans freine l’avancée des travaux. En 1462, Louis XI portant une grande dévotion à l’archange, vient à Bordeaux et fonde dans l’église une chapelle royale de Notre-Dame des Montuzets en l’honneur de la confrérie des mariniers (report plan). Quatre années plus tard, une bulle papale érige à sa demande Saint-Michel en collégiale*. Cette intervention permet aux chanoines de lancer une ambitieuse campagne de travaux. Le maître d’œuvre Jean Lebas entreprend la construction de la nef et du transept* actuel. A la croisée des vaisseaux le projet d’élever un clocher n’aboutit pas. Les murs du chœur sont achevés vers 1470, les extrémités du transept au début du XVIe siècle. Le chantier est repris par Olivier Maubrun puis par son fils Henri, entre 1507 et 1579, avec l’utilisation du style gothique pour les travées occidentales et plusieurs chapelles latérales. Le 15 février 1693, les voûtes du chœur, du transept et de l’un des bas-côtés s’effondrent. Leur reconstruction est lancée au début du siècle suivant. La pose de grilles en ferronnerie clôturant les chapelles est réalisée entre 1751 et 1785. Pendant la Révolution, le chœur et l’abside sont 2. A. Dauzat. Portail septentrional. 1832. ABM. Fi V-L-337 6. L. Drouyn. Percement de la rue Clare. MBA. Bx E 965 4. A. Bordes. Plan de St-Michel. ABM. Fi V-L-262 rec 125 5. Deroy, Chapay. Église St- Michel. XIXe. ABM. Fi-V-L-15 affectés au culte assermenté tandis que le transept et la nef accueillent un temple dédié à la déesse Raison. En 1846, Saint-Michel est inscrite sur la liste des Monuments historiques. Dix ans plus tard des travaux de grande ampleur sont menés (ill. 6). L’architecte Paul Abadie, qui a refait les piliers du chœur et une grande partie des voûtes, est chargé par le cardinal Donnet de reconstruire la flèche de la tour. En 1873, le cimetière, la sacristie et des maisons laissent la place à un vaste square (ill. 7). Au début de la Seconde Guerre mondiale, L’édifice est endommagé par un bombardement allemand qui détruit presque tous les vitraux anciens. Les confréries Le quartier Saint-Michel habité par une population prospère de gens de mer et de rivière, de nobles, de marchands et d’artisans s’est développé fortement. Entre le XIVe et le XVe, des riches familles et de nombreuses confréries font élever dans l’église des chapelles latérales, dix-sept en tout. Ces confréries, unies par une fraternité de prières et une solidarité humaine, honorent le Christ, la Vierge et leurs saints patrons au cours de cérémonies. Dans les chapelles situées au nord, les colporteurs et les quincailliers prient saint Louis, les plombiers et couvreurs, sainte Suzanne ; les emballeurs de morues, saint Marc ; les charpentiers de hautes futaies honorent saint Joseph et saint Vincent. Dans les chapelles au sud, les marins et gabariers révèrent sainte Catherine d’Alexandrie ; les paveurs et les mesureurs de sel prient saint Roch, les mariniers, Notre-Dame des Montuzets ; les pêcheurs, porteurs de farine, saint Fort ; les charpentiers, saint Vincent, les tonneliers se réunissent dans la chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste et les pèlerins se regroupent dans celle dédiée à saint Jacques (voir plan). Les œuvres d’art De nombreuses œuvres datant de la fin du XVe au XVIe sont encore en place. Située au nord du chœur, la chapelle du Saint-Sépulcre fondée vers la fin du XIVe siècle par les comtes d’Ambrus, renferme une dramatique Déploration sur le corps du Christ datée de 1493. Sept personnages gravitent autour du corps du Christ et de la Vierge éplorée. Saint Jean et Marie Madeleine encadrent la mère de Jésus. A l’arrière-plan, les saintes femmes (Véronique, Salomé et Marie, la mère de Jacques), portent des vases d’onguent. Les deux figures recueillies de Joseph d’Arimathie (qui soutient la tête du Christ) et de Nicodeme terminent cette composition dominée par les corps crucifiés du bon et du mauvais larron. Ce groupe a été classé en 1846 (ill. 8). La chapelle Sainte-Apollonie devenue au début du XVIIe siècle, selon la volonté du cardinal de Sourdis, chapelle Saint- Jacques, est ornée d’un retable en bois servant d’écrin à un tableau représentant L’apothéose de saint Jacques. Cet ensemble a été classé en 1970. La chapelle des Saints-Anges présente un retable baroque en bois doré du XVIIIe consacré à la vie de la Vierge qui a été classé en 1846. Plusieurs statues sont conservées dont une grande pietà de la fin du XVe et une sainte Ursule accueillant sous son manteau quelques unes des onze mille vierges martyrisées avec elle à Cologne. Les vitraux du XXe siècle Si l’église garde quelques verrières du XVIe siècle (chapelles Notre-Dame de 8. Chapelle du St-Sépulcre. Nicodeme 7. 1er projet d’embellissement des abords. 1872. ABM. Fi V-L-150 9. H. Couturat. Salomé Bonne-Nouvelle, du Saint-Sépulcre et croisillon nord du transept), les bombardements de 1940 ont causé des dégâts irréparables aux vitraux conçus au XIXe siècle par le bordelais Joseph Villiet (1823-1877) et le Messin Charles-Laurent Maréchal (1801-1887). Un concours national pour restaurer cet ensemble est lancé en 1954. L’année suivante, quatre ateliers sont choisis. Les travaux débutent au début des années 1960. Ces vitraux d’esprit contemporain et abstrait sont un précieux témoignage du renouveau de l’art sacré. Max Ingrand refait les verrières hautes du chœur et celles du transept nord. Le parisien Pierre Gaudin réalise les onze verrières des collatéraux nord et sud et des quatre chapelles des bas-côtés nord et sud. Les Ateliers Daumont-Tournel et le peintre Jean-Henri Couturat s’occupe des chapelles du déambulatoire (ill. 9). Gérard Lardeur intervient sur les fenêtres hautes de la nef et le croisillon sud. Une flèche vertigineuse La flèche de Saint-Michel a été considérée en 1680 par l’ingénieur Vauban comme une des « plus belles pièces d’Europe ». Située en face du portail occidental, elle a été construite à partir de 1472 sur l’ancien charnier paroissial par les Lebas (père et fils). La tour achevée est bénie le 29 septembre 1492, jour de la saint Michel. Dix ans plus tard des contreforts* sont installés pour assurer la solidité de cet ensemble. Dans les siècles qui suivent elle est endommagée par la foudre et par un violent tremblement de terre. Dans la nuit du 7 au 8 septembre 1768, une grande partie de la flèche (72 pieds*) est abattue lors d’un ouragan qui précipite également les cloches au bas de la tour. Le télégraphe de Chappe est installé sur la plateforme supérieur entre 1822 et 1853 (ill. 5). A la demande du conseil de fabrique*, Paul Abadie entreprend entre 1861 et 1869 une vaste campagne de travaux. Il reconstruit la flèche et consolide sa base (ill. 10-11- 12). C’est dans son caveau que l’on pouvait voir les « momies » de Saint- Michel, en fait des corps de défunts exhumés en 1791 des anciennes fosses du cimetière paroissial. Depuis 1979, ces momies ont été inhumées au cimetière de la Chartreuse. La basilique uploads/Religion/ basilique-saint-michel-bordeaux.pdf

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  • Publié le Jui 19, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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