LE CHANT DANS LE CULTE CHRÉTIEN Jimmy Jividen et Everett Ferguson Une étude du

LE CHANT DANS LE CULTE CHRÉTIEN Jimmy Jividen et Everett Ferguson Une étude du but et de la pratique des chants dans le Nouveau Testament avec les implications pour les chants d'adoration contemporains. DÉDICACE A ceux qui dirigent les cantiques: • Qui dirigent leurs frères et sœurs en offrant du fruit des lèvres, un sacrifice d'adoration à Dieu. • Qui comprennent que chanter veut dire enseigner et s'encourager les uns les autres dans l'assemblée. • Qui servent comme modèles et qui encouragent l'épanouissement de l'homme intérieur, la dévotion profonde du cœur, la compréhension intelligente de ce qu'on chante. • Qui sélectionnent des cantiques suivant les besoins et les objectifs de l'assemblée, permettant aux adorateurs d'exprimer pleinement leurs sentiments profonds de dévotion, d'adoration et de communion. • Qui renforce l'harmonie et l'unité de l'assemblée de par leur bonne direction. • Qui comprennent le don musical reçu comme une grâce de Dieu et qui l'utilisent à l'édification de l'Église. • Qui se donnent en tant que sacrifice vivant au service des autres. PREMIÈRE PARTIE LE CHANT ET LE VOCABULAIRE BIBLIQUE CHAPITRE 1 La définition du culte chrétien Le culte et l'assemblée chrétienne Pour comprendre le culte chrétien décrit dans le Nouveau Testament nous devons prendre en compte le but et la nature de l'assemblée chrétienne. Les assemblées chrétiennes sont décrites à travers les écrits du Nouveau Testament. Les chrétiens s'assemblaient chaque jour au temple pour louer Dieu (1). Dans les moments de crise, ils s'assemblaient pour prier (2). Ils se réunissaient pour prier (3). Ils s'assemblaient lorsque survenaient des difficultés (4). Ils s'assemblaient pour le Repas du Seigneur (5). Les chrétiens s'assemblaient pour régler des questions de discipline interne (6). Au cours de toutes ces assemblées, les chrétiens rendaient un culte à Dieu, s'encourageaient les uns les autres, s'efforçaient de résoudre des difficultés et étaient au service les uns des autres. A la suite du Nouveau Testament, le témoignage le plus ancien sur les assemblées chrétiennes est celui de Pline: D'ailleurs, ils affirmaient que toute leur faute ou leur erreur s'était bornée à avoir l'habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne au Christ comme à un dieu, de s'engager par serment non à perpétrer quelque crime mais à ne commettre ni vol ni brigandage ni adultère, à ne pas manquer à la parole donnée, à ne pas nier un dépôt réclamé en justice; ces rites accomplis, ils avaient l'habitude de se séparer, et de se réunir encore pour prendre leur nourriture qui, quoiqu'on dise, est ordinaire et innocente...(7) Les assemblées chrétiennes constituaient des moments d'édification (8) et d'adoration. Elles comportaient une dimension horizontale: l'encouragement mutuel, ainsi qu'une dimension verticale: la louange adressée à Dieu. On ne peut souligner l'une de ces dimensions au mépris de l'autre. Dans ses lettres à l'Église de Corinthe, l'apôtre Paul parle du comportement qu'il faut avoir dans l'assemblée et souligne l'importance des deux dimensions du culte chrétien. L'apôtre évoque l'importance de l'action de grâce à Dieu, d'un culte et d'une louange rendus à Dieu par le chant et la prière (9). Il exhorte les chrétiens de Corinthe afin que "Tout se fasse pour l'édification commune".(10) Le culte rendu à Dieu ne consiste pas uniquement en actes extérieurs; les intentions et les attitudes font aussi partie du culte. Si les gestes d'adoration ne sont qu'extérieurs ou accomplis par obligation, ils ne peuvent être agréés de Dieu. Par contre, les mêmes expressions d'adoration sont agréables à Dieu dès lors qu'ils vont de pair avec un cœur reconnaissant et qui désire être obéissant aux commandements de Jésus. Ces expressions d'adoration doivent être en accord avec ce que Dieu demande et approuve; elles devraient refléter l'homme spirituel et les intentions de Dieu. Le culte chrétien ne peut être réduit à un numéro d'acteur et n'a pas pour but de gagner un auditoire ou de l'amener à réagir émotionnellement. Le culte n'est pas un spectacle. Ceux qui participent au culte sont tous "acteurs"; les louanges sont adressées à Dieu qui est l'auditoire et l'assemblée elle-même doit être édifiée par ce qu'elle entend. Dans les textes du Nouveau Testament le culte peut aussi avoir un sens figuré et s'applique dans ce cas à l'ensemble de l'existence chrétienne, à la piété qui se manifeste quotidiennement (Il). Le culte peut aussi se rapporter à la dévotion individuelle envers Dieu. C'est, à l'instar de Jésus dans le jardin, l'adoration toute personnelle par la louange et la prière ou dans le secret d'une chambre. Notre âme est placée devant le Dieu que nous louons (12). Le culte peut être aussi une expression communautaire. Dans un tel culte les chrétiens louent Dieu ensemble. Ils chantent ensemble (13). Ils sont ensemble pour prendre le Repas du Seigneur (14). Le culte de l'assemblée chrétienne comporte des actes prescrits par Dieu et ces actes doivent aussi être accomplis à des moments fixés par Dieu. Les chrétiens se réunissent pour le Repas du Seigneur chaque "premier jour de la semaine" (dimanche) (15). C'est au cours de cette assemblée du premier jour de la semaine que se font les collectes (16). Les mots qui décrivent le chant dans le culte chrétien Le Nouveau Testament emploie principalement trois mots (verbes) pour décrire le chant. Voyez le schéma ci- dessous: Ado Éphésiens 5.19 Colossiens 3.16 Apocalypse 5.9 Apocalypse 14.3 Apocalypse 15.3 Psallo Romains 15.9 1 Corinthiens 14.15 Éphésiens 5.19 Jacques 5.13 Humneo Matthieu 26.30 Marc 14.26 Actes 16.25 Hébreux 2.12 Ces mots grecs ont des origines variées mais ils s'appliquent indistinctement au chant dans le Nouveau Testament. Les formes du substantif apparaissent ensemble dans Éphésiens 5.19 et Colossiens 3.16 et sont traduits (TOB, NdT) par les mots psaumes (psalmos), hymnes (humnos) et chants (ode). Bien qu'on ait tenté de distinguer nettement le sens de ces mots dans leur usage néo-testamentaire, ces efforts n'ont pas été un succès. Ce qui conduit Heinrich Schlier à écrire ceci: Dans le Nouveau Testament il n'y a pas une nette distinction dans la signification des mots ode, psalmos et humnos... (17) Dans son étude du verbe chanter (adein) Schlier émet l'avis qu'on ne peut pas distinguer une différence de signification entre adein et psallein en Éphésiens 5.19. Ces mots ont bien entendu des origines distinctes. Adeo avait le sens de "chanter". Humneo voulait dire "chanter une louange". A l'origine le verbe psallo voulait tirer "toucher", puis "tirer", puis enfin "jouer d'un instrument à cordes". Ce dernier sens du verbe psallo a duré longtemps. Mais à l'époque où l'Ancien Testament fut traduit en grec (la version des Septante, ou LXX), ce sens commença à changer. Gerhard Delling le constate dans son étude du mot: Nous devons donc tenir compte de ce changement de sens du mot dans la LXX où dans plusieurs passages l'idée de jouer d'un instrument ne paraît plus aussi évident. (18). Delling constate le même changement dans le membre de phrase "aidontes kai psallontes" qu'on trouve dans Éphésiens 5.19: Le sens propre de "Jouer d'un instrument à cordes" qu'on trouve encore dans la LXX n'a plus ici qu'un sens figuré. Rien ne suggère que psalmos et humnos appartiennent à des textes d'un genre différent. (19) Dans les écrits du Nouveau Testament ou de l'Église primitive on ne trouve aucune distinction dans le sens des mots psallo, ado et humneo. NOTES DU CHAPITRE 1 1. Actes 2.46-47 2. Actes 4.23-31 3. Actes 12.12 4. Actes 15.1-22 5. Actes 20.7 6. 1 Corinthiens 5.4 7. Pline, Lettres à Trajan,96-97 livre X, Everette Fergusson, Early Christians speak, Sweet Publishing Company, 1971 p.81 (la traduction en français est citée de Claude Lepelley, L'empire romain et le christianisme, Flammarion / questions d'histoire, 1969 p.91. N.d. T.). 8. Édification, du grec oikodomeo, "encourager, fortifier, édifier"; ce mot souligne l'idée d'encouragement mutuel: 1 Corinthiens 14.3,26; Hébreux 10.24,25. 9. 1 Corinthiens 14.14-16,25. 10. 1 Corinthiens 14.26 11. Romains 12.1-2 12. Matthieu 26.36-46; 6.6 13. Éphésiens 5.19; Colossiens 3.16 14. 1 Corinthiens 11.33 15. Actes 20.7; et 1 Corinthiens 11.17-18. 16. 1 Corinthiens 16.1-2 17. Heinrich Schlier, Ado, in Theological Dictionary of the New Testament (TDNT), Vol 1, p.164. 18. Gerhart Delling, Humnos, TDNT, Vol. VIII, p.494. 19. Ibid., p.498. CHAPITRE 2 La nature du chant dans le culte chrétien La raison d'être d'un culte par le chant Les Écritures énoncent la raison d'être d'un culte par le chant. Cette raison d'être comporte trois aspects. En premier lieu, le chant nous permet d'exprimer les sentiments les plus profonds. Le chant est le langage de l'âme. Nous pouvons mieux exprimer par le chant que par de simples paroles ce que nous ressentons profondément. Ce n'est pas par hasard qu'on chante à l'occasion d'une cérémonie de mariage ou au cours des funérailles. Les sentiments de joie ou de tristesse sont tels que parfois nous ne pouvons les exprimer que par le chant. Jésus chanta des psaumes avec ses disciples après avoir institué le Repas (1). Il nous est difficile d'imaginer quelle dut être la profondeur des sentiments en ces instants propices au chant. Paul et Silas furent uploads/Religion/ chant-culte.pdf

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  • Publié le Dec 09, 2022
  • Catégorie Religion
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