Revue des études byzantines Les manuscrits du monastère Sainte-Anastasie Pharma
Revue des études byzantines Les manuscrits du monastère Sainte-Anastasie Pharmacolytria de Chalcidique Jean Darrouzès Citer ce document / Cite this document : Darrouzès Jean. Les manuscrits du monastère Sainte-Anastasie Pharmacolytria de Chalcidique. In: Revue des études byzantines, tome 12, 1954. pp. 45-57; doi : https://doi.org/10.3406/rebyz.1954.1096 https://www.persee.fr/doc/rebyz_0766-5598_1954_num_12_1_1096 Fichier pdf généré le 20/09/2018 LES MANUSCRITS DU MONASTÈRE SAINTE-ANASTASIE PHARMACOLYTRIA DE CHALCIDIQUE Le monastère dont je veux décrire quelques manuscrits entrés à la Bibliothèque Nationale de Paris n'est guère célèbre et ne semble pas avoir joué un grand rôle. Son histoire tient dans quelques articles de la Byzantinische Zeitschrift (1). P. Ν. Papageorgiou décrit le site du monastère, son trésor liturgique, ses manuscrits au nombre de vingt et édite quelques actes concernant le monastère. A. Papadopoulos- Kérameus complète quelques points de la monographie précédente et publie une liste des manuscrits de Sainte-Anastasie connus en d'autres bibliothèques. Ce sont les suivants : Hieros. S. Cr. 22; Hieros. Metoch. 146, 264, 274; Athon. 1280 {Simopetr. 12); Paris. 1182, 1060, 1467, 1557, 2750 A, 2991 A; Paris. Suppl. gr. 1183; Paris. Coisl. 224. P. Zerlentès donne la liste des actes officiels qui montrent la sollicitude des patriarches et des évêques à l'égard de ce couvent. Son prestige au xvie siècle lui vient de la personnalité de son fondateur, Théonas, disciple du néomartyr Jacques, élevé de la charge d'higoumène à la dignité d'archevêque de Thessalonique. Je reviendrai sur cet article à propos d'une mention de Théonas dans le Laura. I 40. Je ne retiens de ces études que la date de fondation du monastère en 1520; il remplaça un petit coüVent ancien et à demi démoli. Autre fait à retenir, c'est que le monastère fut ruiné à la révolution de 1821 durant laquelle il perdit sa riche bibliothèque. Les manuscrits de Sainte-Anastasie qui sont entrés à la Bibliothèque Nationale ne sont pas mentionnés comme tels dans les registres (1) PIERRE N. PAPAGEORGIOU, 'Εκδρομή είς τήν... μονήν της 'Αναστασίας της Φαρμακολυτρίας τήν έν τη Χαλκιδική, ΒΖ, 7 (1898), 57-82. Α. Papadopoulos-Kérameus, Ή μονή 'Αναστασίας της Φαρμακολυτρίας, ΒΖ, 10 (1901) 191-199. PÉRICLÈS G. ZERLENTÈS, Θεσσαλονικέων μητροπολϊται άπό Θεωνά... μεχρί Ίωάσαφ 'Αργυροπούλου (1520-1578) ΒΖ, 12 (1903), ρ. 131-152. En dehors de ces articles, on ne trouve . que des mentions éparses ou insignifiantes ou se rapportant à la période moderne et récente •de la vie de ce monastère. 46 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES d'achat ou dans les catalogues. C'est par hasard que j'en ai rencontré quelques-uns et lorsque j'ai voulu faire une recherche méthodique, le résultat a été à peu près nul. Cependant c'est un fait acquis que la plupart des volumes ayant appartenu à Sainte-Anastasie proviennent de la Mission de François Sevin en Turquie (1728-1730), ils figurent presque tous dans la liste reproduite par Omont dans le Catalogue des manuscrits grecs (Introduction, p. XCIX). D'autre part, dans le catalogue de 1740 préparé par Sevin, ils sont notés : Constantinopoli nuper in bibliothecam regiarn Hiatus, ou même renvoyés dans V appendix; on peut en conclure qu'ils sont entrés à la bibliothèque du roi entre 1730 et 1740. Cette entrée tardive explique aussi la présence de numéros doubles accompagnés de la lettre A : ces manuscrits sont entrés après le reclassement définitif commencé vers 1730 en vue du nouveau catalogue. Toute cette liste de manuscrits acquis en Orient comprend presque uniquement des volumes achetés à Constantinople, à Thessa- lonique, à Ankara. Les listes de détail publiées par Omont (1) ne sont pas très explicites et en tout cas ne contiennent aucune allusion au monastère de Sainte-Anastasie. Ces achats sont passés probablement par les consuls de Salonique dont les tractations nous sont encore peu connues. Il ne reste donc pour identifier les manuscrits de ce couvent que les marques de possession, les notes marginales et les signatures des copistes. Ceux parmi ces derniers qui sont connus sont rares et leur signalement est aisé à reconnaître. Je dois cependant attirer l'attention sur un petit fait d'étymologie dont la connaissance ne sera pas inutile à qui veut éviter certaines confusions : un moine de Sainte- Anastasie s'intitule Anastasiotès, tandis que Anastasitès désigne un moine du couvent de l'Anastasis, habituellement celui de Jérusalem;; cela est vrai pour la période moderne, tandis qu'à la période patris- tique il y a une certaine confusion entre Anastasis et Anastasia (2). Mais un Άγιοαναστασίτης, correspondant de Psellos, doit être un moine de l'Anastasis de Constantinople et non de Sainte-Anastasie, contrairement à l'explication donnée dans l'index des lettres (3). Nous verrons que ce surnom est peu fréquent, comme les copistes de notre monastère sont rares. (1) Missions archéologiques françaises en Orient aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1902. (2) La géographie ecclésiastique de l'empire byzantin. III. R. Janin, Eglises et monastères de Constantinople, Paris, 1953, p. 27. (3) Kurtz-Drexl, Michaelis Pselli Scripta minora, t. II, Milano, 1941, lettre 23; p. 30; index, p. 330. LES MANUSCRITS DU MONASTÈRE SAINTE-ANASTASIE 47 Nous devons donc nous rabattre sur les marques de possession ou les notes marginales, d'un intérêt moindre pour l'histoire d'un texte, car bien peu nous font remonter à l'origine d'une copie; elles ont tout de même l'avantage de situer un manuscrit dans un lieu et dans une époque bien définis. Le monastère avait sans doute assez grand soin de ses manuscrits, car ils semblent avoir été tous consciencieusement marqués et recensés. Pour éviter des transcriptions sans intérêt, je distinguerai dès maintenant en gros deux sortes de marques : ou bien le moine préposé aux livres en une note plus ou moins longue indique que le livre appartient à son couvent dont la situation géographique est précisée; on peut citer Paris. 1263, f. 15 : το βηβηλίον τοΰτο υπάρχει, της αγίας μου 'Αναστασίας της Φαρμακολυτρίας της κειμένης έν το μεγάλο· βουνό πλησίον τη Γαλατήσας της χόρας..., suit la formule habituelle de malédiction de la part de la Trinité, des 318 Pères, plus ici, celle de l'évêque de Servia Macaire (1). Ces précisions ne laissent subsister aucun doute sur l'appartenance du livre. La montagne sur les pentes de laquelle est bâtie Sainte-Anastasie est toujours nommée Μέγας βουνός; il se tient à peu près à égale distance de Vasilika et de Galatista (= Anthemos). Mais le monastère se rattache toujours à la Chalcidique, comme l'indique la mention courante de la localité de Galatista et une fois de Galarino; il était sur le territoire de l'évêché d'Ardamérion, suffragant de Thessalonique. Donc la mention de Sainte-Anastasie έν τω Μεγάλω Βουνω désigne sans aucune confusion possible le monastère de la Chalcidique. Une autre marque de possession existe, beaucoup plus brève. Elle consiste simplement dans la formule βιβλίον της αγίας 'Αναστασίας; en plusieurs exemplaires elle est accompagnée de la lettre A majuscule, de forme slave ou cyrillique plutôt que grecque : c'est un signe adopté sans doute par un bibliothécaire. Au premier abord, il paraît aventureux d'attribuer tous ces manuscrits au même monastère sur la foi d'une marque aussi concise et peut-être tous ne viennent-ils pas du même établissement. Après enquête, sommaire il est vrai, on peut cependant affirmer qu'il n'y a pas d'autre mention d'un monastère Sainte-Anastasie possédant à cette époque du seizième siècle un nombre de volumes suffisant pour expliquer cette marque; les autres monastères placés sous le même vocable se laissent éliminer sans difficulté. Pour les monastères de Constantinople il n'y a pas trace de (1) B. Legrand, Bibliographie hellénique, XVIe siècle, p. 2. 48 REVUE DES ÉTUDES BYZANTINES bibliothèque, surtout aux xve-xvie siècles (1). En dehors de la capitale il y a quelques établissements de même nom, métoques de peu d'importance, petites propriétés terriennes avec chapelle et quelques moines : à Zichna-Ziliachovo, une dépendance d'Iviron; entre Rodosto et Dimotika sur la Maritsa, une dépendance de Vatopédi, mentionnés tous deux dans divers actes de l'Athos. Un manuscrit de Bucarest, le n° 612, a été copié dans un monastère Sainte-Anastasie εν τω Νησίω (Nich ou l'île de Janina?) en 1625. Le Vatican. Reg. 35 fut acheté au monastère Sainte-Anastasie la Romaine que je ne puis localiser; reste un autre couvent sur la mer Noire près de Sozopolis, attesté seulement en 1696, par le copiste du Laura K 22, Joachim (2). En attribuant donc à Sainte-Anastasie du Grand-Mont ou de Galatista les manuscrits marqués seulement de cette marque brève il n'y a pas grand risque d'erreur. Je ne fais que suivre l'exemple de A. Papadopoulos-Kérameus qui d'instinct attribue ainsi à notre monastère les manuscrits Metoch S. S. 146 et 174 marqués de la même façon. Voici donc la liste des manuscrits ayant appartenu à Sainte-Anastasie. Ceux de Paris ont été tenus en main et vérifiés par moi-même; pour les autres je me fie aux catalogues. Paris. 163. xie siècle. Chaîne sur les psaumes. Sur la feuille de garde portant le numéro 1, il y a une note d'appartenance της άγιας μονής της νέας; au verso marque brève : livre de Sainte-Anastasie; au f. 248 une note d'appartenance : του αγίου ενδόξου μεγαλομάρτυρος Παντελεήμονος του άνου μοναστηρίου. Peut-être faut-il entendre par le saint monastère nouveau du folio 1 le monastère fondé par Théonas; mais je me perds uploads/Religion/ darouzzes-les-manuscrits-du-monastere-sainte-anastasie-pharmakolytria-de-chalcidique-revue-des-etudes-yzatines-12-1954 1 .pdf
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- Publié le Sep 20, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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