ECOLE DES MIRACLES OU LES Œ U V R E S D E L à P U I S S A N C E E T D E L A G R

ECOLE DES MIRACLES OU LES Œ U V R E S D E L à P U I S S A N C E E T D E L A G R A C E D E J É S U S - C H R I S T , FILS DE DIEU ET SAUVEUR DU MONDE, PAR LE P. VENTURA, ex-général des TUéatins; OUVRAGE TRADUIT DE L'ITALIEN P A R Ii'ABBK LACHAT. TOME II. PARIS, CHEZ LOUIS VIVES, LIBRAIRE-ÉDITEUR, RUE CASSETTE, 23. 1857. Biblio!èque Saint Libère http://www.liberius.net © Bibliothèque Saint Libère 2008. Toute reproduction à but non lucratif est autorisée. AURAI. —TTPOQRAPRII DE B. LEFHANC. ÉCOLE DES MIRACLES. HOMÉLIES SUR LES PRINCIPAUX MIRACLES DE JÉSUS-CHKIST. QUINZIÈME HOMÉLIE. L'Hydropique (1). (Luc, XIV, 1-16). Et misericordia tua subaequetur me. (Ps. XVII.) Le Fils de Dieu est, en effet, descendu du eiei sur la terre de la même manière que le Prophète l'avait prédit par les paroles que nous venons de citer : la divine miséricorde, personnifiée en lui, est veuue chercher la pauvre humanité qui la fuyait par le péché. Toutefois, le Sauveur, avant d'accomplir cet acte de son infinie bonté à l'égard des Gentils, aux- quels il a, en son temps, envoyé ses apôtres, a exercé (1) C'est dans le courant du mois de décembre de la troisième année de sa prédication que le Sauveur invité, un jour de sabbat, à la table d'un prince des Pharisiens, fit le miracle de la guérison de l'hydropique rapportée par saint Luc. Cet évangile se lit à la messe du XVI« dimanche aprë3 la Pentecôte. IL \ d'une manière toute particulière sa miséricorde à Tégard du peuple juif, qu'il est venu lui-même cher- cher en personne, et pour le salut duquel il avait été principalement envoyé (1). Et comme les Pha- risiens, les Scribes et les Docteurs de la loi étaient, parmi tout le peuple, ceux qui s'étaient le plus éloi- gnés de Dieu par leurs vices , c'est aussi pour leur conversion qu'il montra le plus de sollicitude ; c'est à leur recherche qu'il déploya toutes les ressources que lui suggérèrent le plus tendre amour, la plus patiente et la plus généreuse charité. C'est donc bien, en les ayant surtout en vue, que cet aimable Sauveur accom- plit la prophétie que nous avons citée en commen- çant (2). C'est à cela, en effet, que se rapportent les ter- ribles menaces qu'il fait dans l'évangile de ce jour à ces Juifs endurcis, par l'exemple apporté de ces ouvriers perfides qui, non contents d'avoir insulté les serviteurs du maître de la vigne, tuèrent son propre fils, et seront, en expiation de leur forfait, sévère- ment punis et perdus pour jamais (3). C'est toujours en usant de miséricorde et d'indulgence à leur égard, qu'il les menace, en termes exprès, de leur enlever le royaume de Dieu, la vraie religion, pour la don- ner aux peuples qui en profiteraient davantage (4). (1) Non sum missus nisi ad oves quœ perierunt domus Israël {Matth.iv). (2) Et misericordia tua subsequetur me. (3) Malos maie pendet (Matth. xxi). (4) Auferetur a vobis regnum Dei, et dabitur genti facienti fructus ejus. — 3 — Toutes ces menaces et toutes ces prophéties ne sont, en effet, que des moyens industrieux dont se sert son infinie miséricorde pour amollir les Pha- risiens dans leur dureté et pour tâcher ainsi de les réveiller, de les attendrir et de les convertir ? Vainement ces hommes, toujours rebelles et ingrats h la voix de son amour, cherchent, comme l'atteste notre évangile, à surprendre le divin Sauveur et à le perdre : quœrentes etim tenere ; ils se lasseront de le persécuter avant que sa miséricorde ne se fatigue de les chercher. Non content de leur annoncer, dans les synagogues et dans le temple, les vérités les plus importantes, il s'abaissa jusqu'à user avec eux de fa- miliarité, s'asseyant à leur table : il eût toujours en vue leur salut, jusqu'à ce qu'ils eussent eux-mêmes consommé l'horrible mystère de leur réprobation. Pour nous, mes frères, ne nous contentons pas de cette doctrine générale ; considérons-la plus particu- lièrement mise en œuvre dans cette guérison mira- culeuse de l'hydropique, que Jésus-Christ opéra, lorsqu'il était à la table et dans la maison d'un prince des Pharisiens. Assistons aussi nous-mêmes, par la. pensée et dans un véritable esprit de foi, à ce festin sanctifié par la présence du Sauveur. Voyons ce qu'il y fit, l'enseignement qu'il y donna, et tâchons de restaurer aujourd'hui nos âmes par la nourriture spirituelle et de sa sagesse et de son amour. — 4 — PREMIÈRE PARTIE. L'évangéliste saint Luc rapporte que le Sauveur du monde, ayant été invité à manger chez un prince des Pharisiens, ne fit point difficulté de s'y rendre, et que c'était un jour de fête, jour du Sabbat (1). Ainsi ce divin Maître, qui était venu sur la terre pour nous enseigner, entre autres choses par ses paroles et par ses exemples, la mortification, le jeûne et la pénitence, ne craint donc pas de se faire voir, même un jour de fête, à un festin. Ne connaît-il donc pas la malice et l'àme envenimée des Pharisiens, qu'il appelait lui-même race de vipères? Ne sait-il pas que ce prince ne Ta invité chez lui, ni par affection, ni par dévotion, mais pour en retirer soi-même de l'honneur, en faisant voir qu'il recevait dans sa mai- son un si grand personnage, regardé par le peuple comme un grand prophète, auquel cependant il ne portait nullement envie (2) ? Oui, répond saint Cyrille, le Sauveur connaît la profonde perversité des Pharisiens; néanmoins il ne dédaigne pas de prendre place à leur table, afin de les porter à la pénitence par sa prédication et par ses miracles, et, de cette manière, leur obtenir le pardon de leurs (1) Cum intrasset Jésus in donium principe Pharisaeorum sab- bato comedere panem (Luc. i). (2) Pharisœus icte tanquam prophetam vocavit Jesum ad con- vivium, opinionem vrnari cupiens, quod ipsi non invideret (Eut., Expos.). — 5 — péchés (t). Semblable au chasseur qui tend ses filets là où il sait que les oiseaux vont se reposer, le Sei- gneur se rendait plus volontiers au temple, dans les synagogues et dans les maisons des grands aux jours de fête, parce qu'en ces jours et en ces lieux, il y trouvait un plus grand nombre de personnes à ins- truire et d'âmes à sauver (2). L'on peut dire aussi que c'était surtout au milieu des festins que les Pharisiens, ces hommes aussi in- dulgents pour eux-mêmes qu'ils étaient sévères pour autrui, oubliaient Dieu et sa sainte loi, étouffant dans l'ivrognerie et dans la débauche tout remords, tout sentiment de probité et tout principe de reli- gion. C'est donc là que le bon Maître se rendait de préférence, pour répandre, par la sévérité de sa doctrine, au milieu des douceurs empoisonnées de la chair, cette salutaire amertume qui guérit les âmes et qui les sauve. Voilà, mes frères, comment cette divine miséricorde vient tant de fois nous sur- prendre au milieu de nos joies insensées, semer des épines sur les sentiers de nos désordres, que le monde avait jonché de roses homicides; rendre bien amers nos propres plaisirs et faire naître du péché même le remords salutaire qui détruit le péché et qui sauve le pécheur. La plaintive tourterelle qui (1) Quamvis pharisaeorum cognosceret; eoruin couviva fiebat, ut per verba et miracula prasentibus prodesset {Expos.). (2) More venatorum Domimis, qui ibi tendunt retia ubi sciunt esse multitudinem avium. Ideo diebus maxime sabbatorum ve- niebat in templum et in synagogas, et in domos principum. — 6 — voit ses petits devenir la proie de la cruelle main prête à les lui ravir, ne s'éloigne pas de ces chers objets de sa tendresse; mais elle se meta tourner autour du ravisseur, battant les ailes et faisant en- tendre les cris de sa grande douleur, comme pour l'effrayer et pour le forcer à lui abandonner ceux qu'elle aime : telle la miséricorde du Dieu Sauveur, nous voyant sur le point de tomber sous la main homicide du démon, vient, ditsaint Augustin, planer autour de nous pour empêcher que nos âmes, nées et rachetées de son sang et de son amour, ne de- viennent la proie de cet ignoble et lâche séducteur ( l ). Et ces dégoûts, ces ennuis, ces angoisses que nous éprouvons au milieu de notre fausse félicité et qui la rendent quelquefois si amère, sont la voix de sa ten- dresse qui nouS avertit du danger, afin que nous y échappions, en prenant notre essor vers cette ai- mable miséricorde. Ah ! rendons-nous, mes frères, à la voix si douce de cette divine miséricorde, qui, depuis tant d'années, nous cherche et nous appelle en vain; écoutons-la avant que le temps arrive, où, fatiguée de chercher et d'appeler, elle se taise ; car alors nous serions abandonnés aux châtiments et aux rigueurs de la justice éternelle. Et, quant aux invitations que ces grands de la terre faisaient au Sauveur, savez-vous, mes uploads/Religion/ ecole-des-miracles-tome-2-000000241-pdf.pdf

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  • Publié le Apv 14, 2021
  • Catégorie Religion
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