Revue de l'histoire des religions H. Gollwitzer. La joie de Dieu L.-M. Dewailly

Revue de l'histoire des religions H. Gollwitzer. La joie de Dieu L.-M. Dewailly Citer ce document / Cite this document : Dewailly L.-M. H. Gollwitzer. La joie de Dieu. In: Revue de l'histoire des religions, tome 157, n°2, 1960. pp. 241-242; https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1960_num_157_2_9044 Fichier pdf généré le 11/04/2018 NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 241 M. est décidé à- traquer dans tous leurs refuges les survivants de l'École de Tubingue, même ceux qui s'ignorent, et remet en honneur l'unité de l'Église primitive : pas question d'un désaccord entre Jésus et les apôtres, ni entre Pierre et Paul. Au sujet de Rom., il adopte l'hypothèse de Manson, selon qui l'épître a été conçue au cours du 3e voyage, d'abord adressée à Rome (chap. 1-15), puis à Ëphèse (avec le chap. 16). Elle est un manifeste missionnaire destiné à toutes les Églises qu'il a fondées et qui sont toutes « paganochrétiennes ». Exposant ainsi les problèmes centraux de la vie de l'Église, il devait aborder le fait de la résistance d'Israël à la foi. Ce fait a été la principale difficulté de la première génération chrétienne, qui pourtant n'a jamais douté de l'élection du Peuple ancien. Là-dessus, Paul s'accorde aussi bien avec les Actes qu'avec la tradition évangélique, mais il est seul à exprimer son optimisme : en un troisième temps, Israël entier sera sauvé, ne faisant pas échec à la miséricorde divine. — Le commentaire des chap. 9-11 est divisé en onze sections, où M. s'abstient de marquer un plan trop artificiel. Il reste du moins que 9,30-10,21 s'insère dans le progrès de la pensée en soulignant les appels de Dieu à la conversion sans y mêler de reproches pour une faute coupable. Notons quelques points plus précis. La doxologie de 9,5, rapprochée de 10,12, doit s'entendre du Christ. En 9,6 ss, il ne s'agit que des descendances patriarcales, et les païens convertis ne sont pas mentionnés avant 9,22. Dans toute la section, les individus nommés le sont pour représenter des groupes et des peuples. Nulle part, Paul ne se pose le problème théorique de la prédestination et de la liberté individuelles, ni davantage (même 11, 12 et 25) celui du nombre des élus. En 11,25 ss, M. suppose chez Paul une certitude de la fin toute proche, et le désir, de hâter la venue en provoquant par la collecte la « jalousie » des juifs. — Ce commentaire garde son autonomie à l'endroit des thèses et constructions du grand ouvrage de M. Il est riche en précisions et s'attache à l'enchaînement des idées. Non seulement il intéresse l'histoire de l'interprétation des origines chrétiennes depuis l'École de Tubingue, mais il fait réfléchir sur un des textes les plus saillants qui parlent du Christianisme naissant en face du judaïsme. L.-M. Dewailly. Helmut Gollwitzer. ■ — La Joie de Dieu, Commentaire de l'Évangile de Luc, trad. d'E. de Robert et J. Carrère, Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé, 1958, 331 p., 1 250 F. — Malgré le sous-titre qui figure sur sa couverture, cet ouvrage se donne (p. 7) comme une Introduction qui renvoie expressément aux commentaires. Il semble, d'ailleurs, comporter deux parties de style un peu différent. D'abord les sections sont détachées chacune sous un titre, avec des réflexions de forme très libre et de longueur inégale, puis (pp. 246 ss.) le récit de la passion et de la résurrection est simplement divisé en quinze fragments (entre les deux, un hiatus : Luc 22, 1-38). L'original commentait' la 242 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS version de Luther, les traducteurs se sont servis de la Bible « de Jérusalem » en notant les principales divergences. Ce n'est pas un travail d'histoire, il semble d'origine homilétique : il a, de la prédication, le ton libre, direct, chaleureux ; il stimulera la pensée du lecteur et le guidera dans une recherche personnelle. L.-M. Dewailly. Marcel Simon. — Saint Stephen and the Hellenists in the primitive Church, London-New York-Toronto, Longmans, Green and C°, 1958, 130 p., 15 s. — Ce petit volume contient le texte des conférences données par le doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg, dans le cadre des « Haskell Lectures », aux étudiants de l'École de Théologie de Г « Oberlin College » (Ohio). L'objet de ces conférences est d'étudier saint Etienne comme chef et porte-parole du groupe des « Hellénistes », et de déterminer par là même l'identité, la doctrine et l'influence de ce groupe dans l'Église primitive. La base de ce travail est évidemment le texte des Actes des Apôtres et très spécialement le récit du procès d'Etienne et le discours que l'auteur des Actes place dans la bouche du martyr. Le professeur de Strasbourg considère que bien des points du récit sont suspects, en particulier les détails donnés sur l'élection et le rôle des sept diacres. Pour lui, ceux-ci sont les chefs spirituels d'un groupe homogène, les Hellénistes, dont l'action au sein du christianisme imprime à celui-ci une direction nouvelle, celle de l'activité missionnaire auprès des païens. Celle-ci est orientée par une doctrine très élaborée, qui nous est connue par le discours d'Etienne. Ce discours a certainement été mis en forme par le rédacteur des Actes, mais il tranche tellement sur l'ensemble du livre qu'il a4es plus grandes chances d'être authentique, au moins substantiellement, ce qui nous permet de connaître les grandes lignes de la théologie des Hellénistes. Une grande partie du volume est donc consacrée à l'analyse minutieuse du discours d'Etienne, dont l'auteur souligne les deux points primordiaux : une condamnation radicale du sanctuaire et du culte de Jérusalem, mis sur le même plan que l'idolâtrie, et d'autre part une christologie, où les termes de « Prophète », de « Juste », de « Fils de l'homme », appliqués à Jésus, font de celui-ci un « Nouveau Moïse », l'instaurateur d'un ordre nouveau dans le Judaïsme, c'est-à-dire d'une réforme profonde dont Etienne marque plutôt la rupture avec le passé que la continuité avec toute l'évolution antérieure. Les deux derniers chapitres du livre recherchent les liens du groupe des Hellénistes avec le passé et avec les formes postérieures du christianisme. Dans le passé, Etienne se rattache à une tradition juive très ancienne, celle du retour au vieil idéal nomade excluant la construction d'un temple, comme le montre la prophétie de Nathan (II Samuel, 7). Il reprend en les exagérant les critiques prophétiques uploads/Religion/ gollwitzer-la-joie-de-dieu.pdf

  • 50
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mai 21, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2701MB