GEORGES GOYAU O 3 COCÛ o>omccMARCK ET L'ÉGLISE LE CLLTIRKAMPF (1870-1887) TOME

GEORGES GOYAU O 3 COCÛ o>omccMARCK ET L'ÉGLISE LE CLLTIRKAMPF (1870-1887) TOME TROISIÈME (1878-1883) -^ Librairie académique PERRJN et 0\ THE LIBRARY The Ontario Institute for Studies in Education Toronto, Canada BISMARCK ET L'ÉGLISE LE CULTURKAMPF 1870-1887 III (1878-1883) Copyright by Perrin et C'« 1913 OUVRAGES DE GEORGES GOYAU Académie française : Prix Vilet, 1908. LIBRAIRIE PERRIN L'Allemagne Religieuse : Le Prolesiantisme, 7° édition, 1 volume in-10 (Acadéiïiie française, premier prix Bordin). . 3 fr. 50 L'Allemagne Religieuse : Le Catholicisme (1800-1848), 4' édition, 2 volumes in-lô 7 fr. » L'Allemagne Religieuse : Le Catholicisme (1848-1870), 2" édition, 2 volumes in-16 7 fr. » Bismarck et l'Eglise. Le Culturkampf (1870-1887), tomes I et II (1870-1878), 3" édition, 2 vol. in-16 8 fr. .. L'Idée de Patrie et l'Humanitarisme. Essai d'histoire française, 1866-1901, 5° édition. 1 volume in-16 3 fr. 50 Les Nations Apôtres. Vieille France, Jeune Allemagne. — La France dans le Levant. — La France à Rome. — L'Allemagne dans le Levant. — L'Allemagne en Autriche, 3' édition. 1 vo- lume in-16 3 fr. 50 Le Pape, les Catholiques et la Question sociale, 4<= édition, refondue. 1 volume in-16 3 fr. " Autour du Catholicisme social, 5 séries, 5 volumes in-16 17 fr. 50 Lendemains d'Unité. Rome, Royaume de Naples. 1 volume in-16 3 fr. 50 La Franc-Maçonnerieen France, 5«mille. Brochure in-16 fr. 50 Le Pape Léon XIII, 1 brochure in-16 fr. 60 L'Ecole d'aujourd'hui (1" série). Les origines religieuses de l'Ecole laïque. — L'Ecole et la Morale. — La Politique à l'Ecole, 4" édition. 1 volume in-16 3 fr. 50 L'Ecole d'aujourd'hui (2" série). Le Péril primaire. — L'Ecole et la Patrie. — L'Ecole et Dieu, 2- édition. 1 vol. in-16. 3 fr. 50 Jeanne d'Arc devant l'opinion allemande. 1 brochure 1 fr. « LIBRAIRIE BLOUD Moehler, 1 volume in-16 3 fr. 50 Ketteler, 1 volume in-16 3 fr. 50 LIBRAIRIE FIRMIN-DIDOT Le Vatican, les papes et la civilisation, en collaboration avec André Pératé et Paul Fabre, 2 volumes in-16. 8 fr. » LIBRAIRIE LECOFFRE Sainte Mélanik, 1 volume in-16 2 fr. GEORGES GOYAU BISMARCK ET L'ÉGLISE LE CULTURKAMPF 1870-1887 TOME TROISIEME (1878-1883) PARIS LIBRAIRIE ACADÉMIQUE PERRIN ET C'% LIBRAIRES-ÉDITEURS 35, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 35 1913 Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays. IL A ETE IMPRIME : iO exemplaires numérotés sur papier de Hollande Van Gelder A Monsieur THUREAU-DANGIN Secrétaire perpétuel de VAcadémie française. Hommage de gratitude et d'attachement. G. G. M. Paul Thureau-Dangin, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, avait bien voulu, en Janvier, accepter qu'en témoignage de notre reconnaissance ces volumes lui fussent dédiés; et voici que cette dédicace Se transforme en un hommage à sa mémoire, hommage douloureux et fidèle. G. G. 25 février 1913. INTRODUCTION « Puisse le nouveau Pape, avec Taide divine, unir à la vigueur la modération! Si, jusqu'ici, il était surtout besoin de vigueur, c'est au contraire la modération qui, dans un très prochain avenir, aura la plus salutaire efficacité. Le besoin d'un modiis vivendi qui mette un terme au Cnlturkampf se fait sentir chaque jour davantage, si l'on ne veut pas que la sauvagerie s'installe ^. » La plume franche et fière sous laquelle s'épanchaient, dès le lendemain de l'élection de Léon XIIÏ, ces vœux instructifs, était celle d'Auguste Reichensperger, l'un des tribuns du catholicisme allemand. Vers la même époque, un de ses collègues, écoutant parler les nationaux-libéraux, écrivait : « Si l'on pouvait enterrer le Culturkampf en silence, peu de larmes le pleureraient'^. » 1. Pastor, ^«^"«/ Reichensperger, II, p. 163. (Fribourg, Her- der, 1899.) 2. BuRGWALD, Cenlrainsbriefe, Briefe vom deutschen Reichslag, p. 133. (Leutkirch, Roth, 1881.) VIII BISMARCK ET L EGLISE La lassitude, chez plusieurs hommes de gauche, datait de loin : quelques années déjà s'étaient écoulées depuis que l'un d'entre eux, mort en 1875, le député Hoverbeck, abordant un membre du Centre, lui demandait à brûle-pourpoint : « Dites-moi donc, monsieur mon collègue, com- ment pourrions-nous, d'une façon sortable, nous tirer de cette saleté? » Il disait même, d'un mot plus énergique : Schweinerei. — « Très simplement, répondait l'homme du Centre, laissez-nous cou- rir; nous sommes assez forts pour nous tenir sur nos pieds, tout comme en Amérique. » Hover- beck aussitôt répliquait : « Mais alors en quel- ques années nous serions tous mangés ^ » Ainsi, par satiété de la lutte, on souhaitait déposer les armes; mais par crainte de l'Église, dont on se faisait une façon de spectre, glouton, monstrueux, on les perfectionnait. Léon XIII viserait-il, et puis parviendrait-il, à faire s'évanouir ce spectre? C'était l'une des interrogations qui, lorsqu'il prit la tiare, tenaient les esprits en suspens; l'his- toire des années 1878 à 1887 commença d'y ré- pondre. 11 sut rasséréner le visage de l'Église, que crispaient, depuis un quart de siècle, tant de souf- frances iniques; il rassura le monde sur les ambi- tions de l'Église, en précisant ces ambitions; et 1. BURGWALD, op. cil., p. 246. INTRODUCTION IX les préciser, qu'on le remarque, c'était encore les affirmer; c'était, plus que jamais, n'en rien céder. Les encycliques où la société humaine trouvait de telles précisions étaient des encycliques construc- trices; bien loin d'effacer les condamnations de Pie IX, elles aidaient à les comprendre, elles obli- geaient de les accepter; elles disaient en formules positives ce que Pie IX avait dit en formules né- gatives. Voilà l'erreur, avait signifié Pie IX ; et Léon XIII insistait en disant : Voici la vérité. L'erreur, se voyant nommée, se sentant frappée, avait réclamé le droit de réponse devant le tribunal de l'opinion publique ; et contre les documents de Pie IX s'étaient multipliées les polémiques. La vérité, telle que l'exposait Léon XIII, avait un éclat qui n'offusquait point, mais qui plutôt illumi- nait, d'une lueur très douce, très reposante; res- plendissant dans le domaine de la pensée, elle y pacifiait les inquiétudes ; resplendissant dans le domaine delà politique, elle y désarmait les jalou- sies; et les unes et les autres, apaisées, se sen- taient devenir moins ombrageuses à l'endroit de l'Eglise. Il semblait que s'accomplît le rêve na- guère énoncé par Metternich lorsqu'il écrivait : « Un Souverain Pontife habile, propre à saisir le faible de la position de son adversaire sans lui en faire honte, à s'arrêter à l'idée qu'en de grands moments de crise politique il faut accorder beau- coup à l'avenir, parviendrait sans doute à remettre bien des questions dans la bonne voie. » Ce fut vers les questions allemandes, dès 1878, que tout X BISMARCK ET l'ÉGLISE d'abord ce Souverain Pontife se tourna. Expliquer comment, par ses soins, justice et paix furent rendues à l'Eglise d'Allemagne, c'est l'objet de ces deux volumes. Le long dialogue qui lentement s'établit entre Léon XIII et Bismarck montrera qu'à certaines heures et dans certaines circonstances les atti- tudes de pacification, nettes et sincères, sont plus faciles à l'Eglise qu'elles ne le sont à l'Etat. Nous verrons Léon XIII, dès le début, savoir ce qu'il veut, et jusqu'où il ira, et par où; et, dès le début, mesurer exactement le rayonnement de ses sourires, la portée de ses concessions : cer- taine conversation du prélat Czacki avec le chargé d'affaires de Belgique, que nous citerons intégralement, nous paraît annoncer et fixer, dès 1878, toute l'attitude ultérieure du pontife. Nous verrons Bismarck s'épuiser en soubresauts, en mouvements d'humeur, en avances qui avortent, en provocations qui sonnent faux, jusqu'à ce qu'il veuille en venir, enfin, sur le terrain où, dès 1878, Léon XIII l'attendait, et où Léon XIII, dès 1878, était résolu de se montrer beau joueur. Et Bismarck, à ces manèges, perdra du temps et des forces; il reculera cette paix vers laquelle le portait une nécessité politique, comprise d'ail- leurs et pleinement consentie par lui. Mais Bis- marck, si puissant fût-il, ne pouvË^it peut-être INTRODUCTION XI rien contre cette loi de l'histoire, d'après laquelle l'Etat qui a donné le branle à une persécution reli- gieuse est impuissant à en demeurer le maître. La marche fatale de la persécution survit aux volontés mêmes des gouvernements ; c'est eux qui finissent par être captifs de leur œuvre, et beaucoup plus captifs que cette viclime désignée, l'Eglise. Car si adroitement concertée qu'elle soit, leur œuvre n'a point de prise sur l'entière liberté des consciences; celles-ci s'évadent ; celles-ci planent ; celles-ci triomphent, d'une insaisissable mais visible hégé- monie, sur cet Etat même qui s'affiche vainqueur. Mais l'Etat qui voudrait désarmer et qui met son orgueil à ne le point faire, subit le fardeau, tou- jours plus onéreux, de l'armure dont il s'est lui- même affublé : il y est engoncé, encerclé ; alors qu'il n'a plus le goût des gestes de guerre, il semble qu'elle les prolonge automatiquement; elle contient et paralyse les gestes de paix qu'il vou- drait esquisser. Et l'Etat persécuteur devient ainsi prisonnier de lui-même, comme l'est un pécheur de ses passions; et comme le pécheur, il voit un idéal meilleur, mais il continue, lourdement, fata- lement, de suivre les pires errements. Video me- liora proboque, détériora sequor. Otto de uploads/Religion/ goyau-georges-3-bismarck-et-l-x27-eglise-le-culturkampf-1870-1887.pdf

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  • Publié le Jui 04, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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