Le réveil de 1904-1905 : Evan Roberts. Page 1 Le réveil de 1904-1905 : Evan Rob

Le réveil de 1904-1905 : Evan Roberts. Page 1 Le réveil de 1904-1905 : Evan Roberts Le réveil vu par Mme Penn-Lewis, Henri Bois et Rick Joyner Jean-Marc Berthoud Un quatrième réveil, dont le promoteur principal fut Evan Roberts, eut lieu en 1904 et 1905. Ce réveil mit en avant la doctrine du Saint-Esprit sous une forme nouvelle : celle de la recherche d'une deuxième expérience après la conversion, appelée baptême du Saint-Esprit, afin de recevoir la puissance dans le témoignage et dans le combat contre Satan, ainsi qu'une aptitude nouvelle à discerner la voix de l'Esprit, nécessaire à la conduite pratique de la vie. Plusieurs faits contribuèrent à préparer un terrain favorable à l'éclosion du réveil. À de nombreux endroits, différents mouvements constituèrent des cercles de prières dans le but de susciter un réveil dans le pays. Beaucoup de pasteurs et de chrétiens comprirent qu'avant de s'attendre à la bénédiction de Dieu, il leur fallait premièrement se mettre eux-mêmes en ordre avec Lui. Il y eut parmi eux un profond mouvement de repentance. Ils s'engageaient à renoncer à tout péché connu, à croire à la délivrance de leurs péchés par l'identification au Christ dans Sa mort et Sa résurrection, et à rechercher avec ferveur le baptême du Saint-Esprit pour obtenir la puissance dans le témoignage. Les bénéficiaires de cette expérience étaient appelés les possédés de l'Esprit. Mme Jessie Penn-Lewis, prédicatrice itinérante galloise et auteur de plusieurs ouvrages d'édification, joua un rôle important dans ce réveil. Celui-ci avait déjà éclaté à plusieurs endroits avant la venue sur scène d'Evan Roberts. Ceux qui se convertirent réellement furent transformés de fond en comble. Il y eut une rupture radicale d'avec leur vie passée. Un grand nombre d'ivrognes cessèrent de boire, à tel point que, dans certaines villes, les tavernes durent fermer leurs portes faute de clients, et la vie de nombreuses familles fut ainsi métamorphosée. Les voleurs restituaient les biens qu'ils avaient dérobés. L'honnêteté, le respect et le souci du prochain régnaient partout. Beaucoup de chrétiens tièdes étaient redevenus bouillants pour Jésus-Christ et ils n'avaient plus honte de l'Évangile. Mais il y eut malheureusement beaucoup de fausses conversions produites par la suggestion ambiante, tant était grande la pression psychologique. Et ceux qui allèrent plus loin que la doctrine de Christ connurent beaucoup de difficultés. Selon Roberts et Penn-Lewis, l'origine du réveil devait provenir de la recherche et de la réception du baptême du Saint-Esprit. Mais les contrefaçons spirituelles de tous genres qui suivirent cette recherche et ainsi pénétrèrent dans ce réveil furent si nombreuses que J. Penn-Lewis, en collaboration avec Evan Roberts, fut conduite à écrire un livre, intitulé La guerre aux Saints 1, dans lequel elle décrivit ce qu'ils vécurent et observèrent, et les leçons qu'il fallait en tirer. Cet ouvrage contient beaucoup de conseils et d'avertissements très pertinents pour des chrétiens qui ignorent les ruses du diable. Malheureusement, les auteurs ne se sont pas rendu compte que toutes les difficultés rencontrées avaient essentiellement pour origine quatre facteurs : la recherche erronée du baptême du Saint-Esprit ; la quête d'une conduite intuitive de la vie chrétienne par l'écoute de voix intérieures ; leur théologie d'une totale union avec Christ, théorie tirée des écrits de Madame Guyon 2 (il s'agissait en quelque sorte de la recherche d'une fusion complète avec la divinité) ; et enfin la croyance dans le fait que les démons étaient la cause de presque tous leurs problèmes. Ils ne réalisèrent pas qu'ils leur avaient eux-mêmes ouvert la porte et que c'était la raison pour laquelle ils avaient tant à lutter contre eux. Ceci nous conduit aux réflexions suivantes. En examinant cette recherche d'union mystique avec Dieu et les expériences qu'elle provoque, nous voyons que ces phénomènes religieux ressemblent fort aux expériences panthéistes, surtout lorsqu'on analyse les moyens utilisés pour y parvenir. Ceux qui se laissent guider par l'intuition et les voix intérieures plutôt que par la sagesse que donne la Parole de Dieu et le bon sens sanctifié, en viennent souvent à développer des capacités médiumniques. La conséquence en est qu'il devient presque impossible de distinguer, en ce qui concerne la parole ou la pensée, ce qui est humain de ce qui est divin ou diabolique. La personne qui recherche la direction de Dieu par l'écoute de ses intuitions, se trouvera souvent dans un état de grande perplexité. En effet, au 1 Jessie Penn-Lewis, en collaboration avec Evan Roberts, La guerre aux Saints, édition anglaise, 1912, première édition française, Paris, 1916. 2 Mystique catholique romaine dont nous parlerons dans la seconde partie de cette étude. Le réveil de 1904-1905 : Evan Roberts. Page 2 moyen de méthodes aussi subjectives, comment savoir si de telles intuitions proviennent de la chair, de Dieu ou du diable ? Si l'on ne reste pas attaché à la Parole de Dieu, on reléguera bien vite au second plan la réflexion biblique. Car ayant fait l'expérience que la condition rendant possible la libre manifestation de pensées, de voix intérieures ou de visions était de mettre de côté toute réflexion et tout effort intellectuel, on en vient aisément à se dépouiller de l'usage de ces facultés rationnelles. Dans cette perspective, on doit être comme un tuyau libéré ou vidé de tout obstacle afin de permettre la libre manifestation de l'Esprit. Pour parvenir à cet état, il faut entrer dans un processus trompeur de mort à soi-même, processus qui peut conduire jusqu'à cet anéantissement mystique de l'individu pratiqué dans les religions orientales ou enseigné par Madame Guyon. On s'ouvre ainsi à toute une panoplie de contrefaçons. La recherche d'une deuxième expérience et la volonté de s'appliquer, par tous les renoncements possibles, à devenir un digne médium du Saint-Esprit (sic), était l'enseignement donné à ceux qui fréquentaient la convention de Keswick. Le mouvement de Keswick œuvrait au renouvellement et à la sanctification des participants, spécialement des ecclésiastiques. F. B. Meyer était un des dirigeants les plus influents de cette convention. Dans son enseignement, il faisait dépendre la puissance de l'action du Saint-Esprit dans la vie du croyant du degré de sa consécration. Ces milieux priaient avec ardeur pour le renouveau spirituel de leur pays et s'attendaient, en réponse à leur intercession, à un réveil universel, attente qu'ils fondaient bibliquement sur une interprétation erronée de la prophétie de Joël relative à la pluie de l'arrière-saison. Nous constatons actuellement la même attente dans beaucoup de milieux pentecôtisants et chez les partisans de Wimber et ses prophètes. Cette tradition de Keswick s'est perpétuée au XXe siècle par l'action d'hommes tels qu’Andrew Murray, T. Austin-Sparks et Watchman Nee, pour ne citer qu'eux. Nous tenons ici à souligner que nous n'attaquons pas les personnes que nous citons dans la présente étude ni ceux qui adhèrent à leur enseignement, mais nous examinons leurs idées ou leurs doctrines à la lumière de l'Écriture. Sur le même sujet, il est très instructif de lire le livre de Henri Bois, Le réveil au Pays de Galles 3, écrit en 1905. L'auteur, professeur à la faculté de théologie protestante de Montauban, décrit ce réveil d'un point de vue qui est essentiellement psychologique. C'était d'ailleurs là son but. Excellent observateur et fin analyste des faits et des comportements, il dépeint dans son ouvrage la sincérité et la spontanéité des foules, mais aussi leur grande confusion et l'hystérie collective incroyable qui régnaient en maîtres sur le réveil. Il s'interroge fréquemment sur le sens de tout ce qu'il a pu voir et observer, incitant ainsi ses lecteurs à réfléchir sur les événements qu'il décrit. Ses propres appréciations et interprétations, souvent d'un caractère humaniste et libéral, ne diminuent pas pour autant la valeur historique de cet ouvrage des plus intéressants. Malgré quantité de scories et de procédés douteux qu'il a pu y déceler, Bois reste dans l'ensemble assez favorable au réveil du Pays de Galles, ceci en raison des changements étonnants qu'il a apportés à la société. Henri Bois a écrit son ouvrage de manière directe et sans recul par rapport aux événements. Les nombreux cas de possessions dont il parle se sont tous produits pendant le réveil. Il s'est rendu sur place pendant deux semaines pour l'examiner lui-même. Son livre est fort bien documenté, grâce à toutes sortes d'informations recueillies au moyen de témoignages oculaires, d'articles de journaux, de lettres et de brochures sur le sujet. Jessie Penn-Lewis, par contre, a écrit La guerre aux Saints en collaboration avec Evan Roberts, en 1912, donc sept ans après le réveil. Elle a ainsi pu juger plus objectivement de ses résultats. Elle était elle-même du pays, et c'est du dedans qu'elle a vu et jaugé les événements. La situation produite par les déviations du réveil était devenue si dramatique qu'elle a été conduite à fonder un journal, The Overcomer (Le Vainqueur), qui avait pour but d'avertir les chrétiens sur les pièges du diable et sur les moyens d'en sortir. Elle entretenait une abondante correspondance, tant avec des laïques que des pasteurs, dans de nombreux pays, qui avaient, eux aussi, dû faire face à des problèmes de ce genre. Ce journal répondait à uploads/Religion/ pdf-gratuit-coursexercices-com-jmb-lereveil1904-1905-evanroberts-pdf-764-pdf.pdf

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  • Publié le Jui 06, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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