01-1 LIVRE PREMIER (1491-1556) Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie des

01-1 LIVRE PREMIER (1491-1556) Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie des Jésuites. –Sa naissance. –Ses premières années. – Sa conversion. –La Chevalerie spirituelle. – Le diable en fureur. – Une visite de la Sainte Vierge. – Pèlerinage à Mont-Serrat. – Ignace veut pourfendre un Maure.– La veille des armés.– Ignace armé chevalier de la Sainte Vierge. – Manrèze. – Singulière physionomie du nouveau chevalier.– Ses hauts faits. – Victoire remportée sur le diable. – La grotte de Manrèze. – Dialogues avec le diable. – Une touchante prière. – Le petit chien. – Tentation et consolation. – Métamorphose d’Ignace. – Il s'improvise prédicateur et auteur. – Le livre des Exercices spirituels. – Voyage en Terre-sainte. – Retour en Espagne. – Ignace étudie la grammaire latine à Barcelone. – Le diable de l’empêche de faire des progrès. – La méthode du diable pour arriver à ce résultat. – Ignace à Alcala. – Premier essai de l’Ordre de la Chevalerie spirituelle. – Un acte de bravoure contre le diable. – Ignace ne comprend rien aux cours de l'Université. – Il se donne le diplôme de docteur du peuple. – Ses démêlés à ce propos avec l'Inquisition. – Chevalières errantes spirituelles. – Ignace à salamanque. – Nouvelles difficultés avec l'autorité ecclésiastique. – Le livre des Exercices spirituels jugé répréhensible. – Ignace abandonné de ses disciples. – Il part seul pour la France. – Il étudie de nouveau la grammaire latine. – Nouveaux compagnons. – Il va en Angleterre chercher des aumônes. - Ses études. – Ses compagnons l’abandonnent. – Il en trouve de nouveaux. – Le voeu de Montmartre. – Voyages d'Ignace à Venise et à Rome. – Révélations, extases. – Un géant de l’autre monde. – Ce que fait Ignace a Rome. – La réforme. – Mort du jésuite Hosez, qui devint beau après sa mort. – Ignace le voit dans le ciel. – Assemblée générale des chevaliers spirituels à Rome. – Discours remarquable d'Ignace. – Ignace s'associe à Jésus Christ. La Compagnie de Jésus. – On demande au pape Paul III l'approbation de la compagnie. – Difficultés. – Un voeu d’Ignace les aplanit. – Bulle d'approbation. – Ses motifs. – Cérémonie de la profession des chevaliers spirituels. – Missions confidentielles qui lui sont confiées. – Ils s’enrichissent en peu de temps, malgré leur voeu de pauvreté. 1497 - 1541 La Société de Jésuites a eu pour fondateur Dom Inigo de Loyola, connu sous le nom de saint Ignace. C'était un gentilhomme espagnol. Il naquit en 1491 sous le règne de Ferdinand et d'Isabelle, dans la province de Guipuscoa. Son père était seigneur d'Ognez et de Loyola.1 Ce fut dans cette dernière terre qu'il vit le jour; d'où lui vint le surnom qu'on lui donne ordinairement. Les historiens jésuites rapportent que sa mère, pour honorer l'accouchement de la Vierge, le mit au monde dans une étable. Comme on ne s’accordait point sur le nom qu'on devait lui donner, il s'écria tout d'un coup : «Inigo est mon nom.» On ne crut pas devoir aller contre une volonté exprimée d'une manière aussi miraculeuse. Ignace passa ses premières années à Arévalo, petite ville de la vieille Castille, chez Dom Juan Velasco, trésorier du Roi. Ce seigneur l'avait adopté pour fils. Il en fit un page de Ferdinand V; mais la vie oisive de la cour ne put convenir longtemps au caractère d'Ignace. Il préféra la vie militaire. À cette époque, les Français avaient entrepris d'enlever la Navarre aux Espagnols. En 1521, ils assiégèrent Pampelune où commandait le duc de Najara. Ignace qui avait été formé au métier de la guerre par ce seigneur, se trouva avec lui enfermé dans la place. Il s'y battit avec courage. Lorsque les habitants en eurent ouvert les portes, il se retira dans la citadelle. Les Français ayant donné l'assaut, Ignace parut sur la brèche, l'épée à la main; un éclat de pierre le blessa à la jambe gauche et un boulet de canon lui cassa la droite. Les Français, après avoir pansé ses blessures, le transportèrent au château de Loyola, où il reçut les soins que réclamait son état. Sa jambe droite avait été rejointe à la hâte. Il ressentait d'atroces douleurs. Les chirurgiens déclarèrent que plusieurs os étaient hors de leur place et qu'il fallait casser de nouveau la jambe. Ignace supporta cette opération avec courage; mais une fièvre violente se déclara. Un délire effrayant s'empara du malade et les médecins déclarèrent qu'il ne passerait pas la nuit. C'était la veille de la fête des apôtres Pierre et Paul. Ignace avait fait en l'honneur de saint Pierre un poème en langue castillane. Il s'imagina, dans son délire, que cet file:///Volumes/archives/vco/ecrits/jesuites/01-1.htm (1 sur 37)24/02/07 16:38 Cassien Braun Signature numérique de Cassien Braun DN : cn=Cassien Braun, c=FR, o=VCO, ou=Multimedia, email=orthodoxie@club.fr Date : 2007.02.24 16:39:08 +01'00' 01-1 apôtre, pour le récompenser de ses éloges, descendait du ciel pour le guérir. La crise passée, le malade alla mieux, et se crut guéri miraculeusement. Il était hors de danger et sa jambe était à peu près guérie, lorsqu'il s'aperçut qu'un os avançait au-dessus du genou et qu'il ne pourrait plus porter la botte bien tirée. Il voulut absolument qu'on lui sciât cet os; il supporta cette nouvelle opération sans jeter un cri, sans même changer de visage. Il guérit encore, mais il se soumit à de nouvelles douleurs afin de n'être pas boiteux. Dans l'espérance d'allonger sa jambe droite, il la fit tirer violemment avec une machine de fer. Il n'en resta pas moins boiteux toute sa vie. Ce fut pendant qu'il subissait ce traitement que, pour tromper son ennui, il demanda des livres de chevalerie. C'était alors la lecture favorite des Espagnols. Ignace surtout avait nourri son imagination ardente des hauts faits d’armes des chevaliers errants, qui s'en allaient chevauchant de par le monde, pour obéir à la Dame de leurs pensées, redressant les torts, frappant de grands coups d'épées, pour défendre la patrie contre les Maures et pour protéger la veuve et l'orphelin. Ces romans fantastiques sont tombés depuis devant la parodie si spirituelle qu’en a faite Cervantès dans l'Admirable Dom Quichotte de la Manche; mais au temps où vivait Ignace, ils faisaient les délices de la noblesse. Quoique le château de Loyola en fût ordinairement bien pourvu, on n'en trouva pas, lorsqu'Ignace en demanda; on lui apporta à la place des Légendes, romans pieux, où les saints, transformés en chevaliers spirituels, se livraient pour l'amour de Dieu et de la Sainte Vierge à mille dévotes extravagances. Ignace prit goût à cette lecture; elle lui inspira la pensée de fonder une compagnie de chevaliers errants spirituels, qui marcheraient sur les traces des saints par leurs vertus, et sur celle des chevaliers par leur audace et leur courage. Cependant le souvenir d’une Dame qu'il avait connue à la cour de Castille fit évanouir pour un temps ses pieuses résolutions. Il l'avait choisie pour reine de ses pensées, et il était resté fidèle à son souvenir, au milieu de ses amours et de ses exploits. Fatigué de la lecture des vies de saints, il laissait aller son imagination vagabonde, et repassait dans sa mémoire tout ce qu'avaient fait les plus grands héros de la chevalerie errante pour gagner l'estime de leurs Dames. Il ne pensait plus alors qu'à entreprendre quelque chose d'extraordinaire pour gagner les bonnes grâces de la belle Castillane; puis il se remettait à ses pieuses lectures et reprenait ses projets. Ses idées se fixèrent enfin. Il renonça à ses amours et à ses plaisirs; choisit la Sainte Vierge pour la Dame de ses pensées et résolut de commencer sans délai sa vie nouvelle de chevalier errant de la religion. Son plan de vie fut aussitôt arrêté : aller nu-pieds à la Terre-Sainte, se vêtir d'un sac, porter sur la chair une haire, à pointes aiguës en guise de cuirasse; jeûner au pain et à l’eau, coucher sur la terre, se donner la discipline, habiter les cavernes ténébreuses : telles furent les résolutions du nouveau chevalier. En attendant que sa jambe fût complètement guérie, il passait toutes les nuits à prier et à pleurer ses péchés; s'étant levé une de ces nuits, il se jeta devant une image de la Sainte Vierge, lui jura fidélité et se consacra à son service. Les historiens jésuites racontent qu'il entendit à l'instant même un bruit horrible; la maison fut ébranlée, les vitres de la chambre où il était furent brisées. C'était le diable qui faisait tout ce fracas et qui avait résolu d'ensevelir sous les ruines du château de Loyola le preux guerrier qui devait remporter sur lui tant de victoires. Ignace, armé d'un signe de croix, le força de quitter le logis. Satan effrayé se fit un passage à travers la muraille et y laissa une large brèche que l'on n'a jamais pu réparer, si nous en croyons les mêmes historiens. Ignace employait le temps qu’il ne consacrait pas à la prière et à la pénitence, à écrire avec des crayons de diverses couleurs, ce qu’il y avait de plus admirable uploads/Religion/ histoire-des-jesuites-1-1-pdf.pdf

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  • Publié le Jan 14, 2021
  • Catégorie Religion
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