Jean-Philippe Rameau Vous lisez un « article de qualité ». Jean-Philippe Rameau
Jean-Philippe Rameau Vous lisez un « article de qualité ». Jean-Philippe Rameau Jean-Philippe Rameau Portrait attribué à Joseph Aved (1702-1766) Musée des beaux-arts de Dijon. Œuvres principales • Traité de l'harmonie réduite à ses principes naturels (1722) • Pièces de clavecin avec une méthode pour la méca- nique des doigts (1724) • Nouvelles Suites de Pièces de Clavecin (1728) • Hippolyte et Aricie (1733) • Les Indes galantes (1735) • Castor et Pollux (1737) • Pièces de clavecin en concerts (1741) Jean-Philippe Rameau, né le 25 septembre 1683 à Dijon et mort le 12 septembre 1764 à Paris (paroisse Saint-Eustache), est un compositeur français et théoricien de la musique. L'œuvre lyrique de Rameau forme la plus grande par- tie de sa contribution musicale et marque l'apogée du classicisme français[note 1], dont les canons s’opposèrent avec force à ceux de la musique italienne jusque tard au cours du XVIIIe siècle. Dans ce domaine, la création la plus célèbre du compositeur est l'opéra-ballet Les Indes galantes (1735). Cette partie de sa production est restée oubliée pendant près de deux siècles, mais bénéficie au- jourd'hui d'un mouvement de redécouverte. Ses œuvres pour clavecin, en revanche, ont toujours été présentes au répertoire : Le Tambourin, L'Entretien des Muses, Le Rap- pel des Oiseaux, La Poule, entre autres pièces connues, furent jouées au XIXe siècle (au piano) à l'égal de celles de Bach, Couperin ou Scarlatti. Rameau est généralement considéré comme l'un des plus grands musiciens français[1],[2] et comme le premier théo- ricien de l'harmonie classique : ses traités d'harmonie, malgré certaines imperfections, font toujours figure de référence. 1 Biographie De manière générale, la vie de Rameau est mal connue, en particulier la première moitié, c'est-à-dire les quarante années qui précèdent son installation définitive à Paris vers 1722[3]. L'homme est secret et même sa femme ne sait rien de ses années obscures[4], d'où la rareté des élé- ments biographiques dont on dispose. 1.1 Naissance et enfance à Dijon Jean Rameau a débuté dans la carrière d'organiste à l'église Saint-Étienne de Dijon. Septième enfant d'une famille qui en compte onze (il a cinq sœurs et cinq frères), l'enfant est baptisé le 25 septembre 1683, jour même de sa naissance, dans la collégiale Saint-Étienne de Dijon[5]. Sa mère, Claudine de Martinécourt, fille de notaire, est issue de la petite noblesse. Son père, Jean Rameau, est organiste à l'église Saint-Étienne de Dijon, et de 1690 à 1709 à l'église pa- roissiale Notre-Dame de Dijon[6], il semble être le pre- mier musicien de la famille[7] mais son grand-père An- toine Rameau, marguillier de la paroisse Saint-Médard, était peut-être souffleur de l'orgue au titre de sa charge[8]. Formé à la musique par son père, Jean-Philippe sait ses notes avant même de savoir lire[9] (le fait n'est pas in- habituel à cette époque et se retrouve chez beaucoup de musiciens de père en fils, cf. Couperin, Bach, Mozart). Élève au collège jésuite des Godrans, il n'y reste pas long- temps : intelligent et vif, rien ne l'intéresse en dehors de la musique[10]. Ces études générales bâclées et vite inter- rompues se ressentent par la suite dans une expression écrite déficiente[9]. Son père voudrait qu'il devienne ma- gistrat : lui-même décide d'être musicien. Son plus jeune 1 2 1 BIOGRAPHIE frère, Claude Rameau, précocement doué pour la mu- sique finit par exercer lui aussi cette profession. 1.2 Jeunesse errante Rameau fut organiste de la cathédrale de Clermont-Ferrand du- rant plusieurs années. À dix-huit ans, son père l'envoie faire le Grand Tour en Italie pour y parfaire son éducation musicale : il ne va pas plus loin que Milan et encore ne connaît-on rien de ce court séjour[11] : quelques mois plus tard, il est de retour en France. Il avoue d'ailleurs plus tard regretter de n'avoir pas séjourné plus longtemps en Italie, où « il aurait pu perfectionner son goût »[3]. Jusqu’à l'âge de quarante ans, sa vie est faite de démé- nagements incessants et assez mal connus : après son retour en France, il aurait fait partie d'une troupe de musiciens ambulants, comme violoniste, jouant sur les routes du Languedoc et de Provence et aurait séjourné à Montpellier. Dans cette ville, un certain Lacroix l'aurait instruit de la basse chiffrée et de l'accompagnement[12]. On ne connaît rien de ce Lacroix, sauf quelques éléments révélés en 1730 par le Mercure de France dans lequel on lit[13] : « Je connais celui qui dit vous l'avoir en- seigné vers votre trentième année. Vous savez qu'il habite rue Planche-Mibray à côté d'une lingère. » et Rameau de répondre : « Je me suis toujours fait un plaisir de publier dans l'occasion que M. Lacroix, de Montpellier, dont vous avez marqué la demeure, m'avait donné une connaissance distincte de la règle de l'octave à l'âge de vingt ans. » En janvier 1702, on le trouve organiste intérimaire à la cathédrale d'Avignon (dans l'attente du nouveau titulaire, Jean Gilles)[14]. Le 30 juin 1702, il signe un contrat[15] de six ans pour le poste d'organiste à la cathédrale de Clermont-Ferrand[16]. 1.3 Premier séjour à Paris Le premier livre de clavecin manifeste l'influence de Louis Mar- chand. Le contrat ne va pas à son terme, puisque Rameau est à Paris en 1706 comme le prouve la page de titre de son premier livre de clavecin, le désignant comme « orga- niste des jésuites de la rue Saint-Jacques et des Pères de la Merci »[17]. Selon toute vraisemblance, à cette époque, il fréquente Louis Marchand, ayant loué un appartement près de la chapelle des Cordeliers dont ce dernier est or- ganiste titulaire[18]. D'ailleurs Marchand était précédem- ment - en 1703 - organiste des jésuites de la rue Saint- Jacques et Rameau y est donc son successeur. Enfin, le Livre de pièces de clavecin, premier ouvrage de Rameau, témoigne de l'influence de son aîné[19]. En septembre 1706, il postule à la fonction d'organiste de l'église Sainte- Marie-Madeleine-en-la-Cité laissée vacante par François d'Agincourt qui est appelé à la cathédrale de Rouen[20]. Choisi par le jury, il refuse finalement le poste qui est 1.5 Installation définitive à Paris 3 attribué à Louis-Antoine Dornel[21]. Il est vraisemblable- ment encore à Paris en juillet 1708[réf. souhaitée]. Il est no- table que, après avoir exercé les fonctions d'organiste pen- dant la plus grande partie de sa carrière, il ne laisse aucune pièce pour cet instrument[22]. 1.4 Retour en Province En 1709, Rameau retourne à Dijon pour y prendre, le 27 mars, la succession de son père, à l'orgue de l'église paroissiale Notre-Dame. Là aussi, le contrat est de six ans mais ne va pas à son terme. En juillet 1713, Ra- meau est à Lyon, comme organiste de l'église des Jaco- bins. Il fait un court séjour à Dijon lors de la mort de son père en décembre 1714 y assiste au mariage de son frère Claude[note 2] en janvier 1715 et retourne à Lyon. Il retourne à Clermont-Ferrand dès le mois d'avril, mu- ni d'un nouveau contrat à la cathédrale[23], pour une du- rée de vingt-neuf ans. Il y reste en fait huit ans, pen- dant lesquelles sont probablement composés ses motets et ses premières cantates ainsi que rassemblées les idées qui donnent lieu à la publication en 1722 de son Traité de l'harmonie réduite à ses principes naturels[24]. Le frontis- pice de l'ouvrage le désigne comme « organiste de la ca- thédrale de Clermont ». Ce traité fondamental, qui pose Rameau comme musicien savant, il y réfléchit en fait de- puis sa jeunesse. Il suscite de nombreux échos dans les milieux scientifiques et musicaux, en France et au-delà des frontières[25]. 1.5 Installation définitive à Paris Théâtre de la Foire Saint-Germain. Rameau est de retour à Paris, cette fois de manière défi- nitive, à partir de 1722 ou au plus tard début 1723, dans des conditions restées obscures. On ne sait pas où il ha- bite alors : il publie en 1724 son second livre de pièces de clavecin qui ne porte pas l'adresse du compositeur. Ce qui est certain, c'est que son activité musicale se tourne vers la Foire et qu'il va collaborer avec Alexis Pi- ron, poète dijonnais établi depuis quelque temps à Pa- ris qui écrit des comédies ou opéras comiques pour les foires de Saint-Germain (de février au dimanche des Ra- Théâtre de la Foire Saint-Laurent. meaux) et Saint-Laurent (de fin juillet à l'Assomption). Il écrit ainsi de la musique, dont il ne reste presque rien, pour l'Endriague (1723), l'Enlèvement d'Arlequin (1726), la Robe de dissension (1726). Lorsqu'il devient un com- positeur établi et célèbre, Rameau compose encore de la musique pour ces spectacles populaires : les Courses de Tempé (1734), les Jardins de l'Hymen (1744) et le Procu- reur dupé sans le savoir (vers 1758)[26]. C'est pour la Co- médie Italienne qu'il écrit une pièce qui devient célèbre, Les Sauvages, à l'occasion de l'exhibition d'authentiques « sauvages » Indiens d'Amérique du Nord (écrite pour le clavecin et publiée dans son troisième livre en 1728, cette danse rythmée sera ensuite reprise dans le dernier acte des Indes galantes, dont l'action uploads/Religion/ jean-philippe-rameau.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 23, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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