L’EGLISE POUR LES NULS Petit assimile du parlé catholique Introduction Partir a
L’EGLISE POUR LES NULS Petit assimile du parlé catholique Introduction Partir avec la DCC, c’est partir avec un organisme de l’Eglise catholique et se trouver situer dans un réseau ecclésial dont on ne maîtrise pas toujours les codes, le vocabulaire, les pratiques… Là aussi, il y a parfois un saut « culturel » à vivre de la part du coopérant et du partenaire. La diversité des façons de vivre en Eglise suivant les continents peut parfois être surprenante, il ne tient qu’à chacun de se donner des moyens pour mieux se comprendre. Ces quelques pages, L’Eglise pour les nuls, sont donc là pour ça : aider le coopérant sur le départ à se familiariser un peu plus, à éclaircir ou approfondir sa connaissance de l’Eglise en tant que structure et organisation. Après un rapide rappel historique, vous trouverez dans ces pages un petit dictionnaire de poche sur le vocabulaire spécifiquement catholique que vous risquez de croiser en coopé. Nous concluons par une rapide évocation des autres confessions chrétiennes. Bonne lecture ! Première partie L’Eglise, une histoire et une institution 1. L’Eglise, une histoire entre Dieu et les hommes 1. 1. Quelques grands repères historiques de l’Eglise Dans ce résumé de l’histoire de l’Église, nous chercherons à donner quelques repères fondamentaux, notamment en abordant les moments de cette histoire que la culture contemporaine a particulièrement retenus. Au vu des documents que nous possédons, l’existence de Jésus de Nazareth est acquise d’un point de vue historique. Mais sur sa vie comme sur les premières décennies de l’Église, nous sommes largement tributaires du Nouveau Testament. Et hors d’une démarche croyante, les historiens ont abandonné le rêve de reconstruire une « vie de Jésus » irréfutable grâce à celui-ci. Les premiers siècles du christianisme sont marqués par l’élaboration de formulations plus ou moins normatives pour dire la foi de l’Église en train de se constituer en dehors du judaïsme. De nombreux philosophes et théologiens, les « Pères de l’Église », s’y attèlent. C’est aussi la période des grands conciles qui réagissent aux hérésies (affirmations non conformes à ce qui est considéré comme la vérité) en fixant les formules de foi (credo de Nicée…). Le christianisme se répand rapidement, au moins dans les villes, et malgré les persécutions. Après son autorisation par Constantin en 311 (édit de Milan), l’empereur Théodose le déclare religion officielle en 391 et combat le paganisme. Les luttes ne cessent pas pour autant, particulièrement sur le plan intellectuel (Cf. Augustin, les Pères Apologètes…). Le pouvoir impérial est rapidement menacé et l’administration romaine disparaît devant les « Grandes Invasions ». Ce sont alors souvent les évêques qui prennent le relais en se chargeant du pouvoir temporel (politique). C’est aussi l’époque du développement du monachisme (saint Benoît meurt en 547) qui participe beaucoup à l’évangélisation des campagnes puis, plus tard à la mise en valeur des territoires. Dans la lignée de l’Empire romain, l’Église est très liée au pouvoir royal et politique, mais elle s’en écarte avec difficultés, cherchant à conserver son indépendance (ce qui signifie souvent posséder de grandes richesses). L’Europe occidentale est très marquée par la réflexion menée notamment par les clercs, les moines et les moniales. Autour de l’an mille, alors que les monastères fleurissent partout en occident, l’Église impose à la société la « Paix de Dieu » tandis qu’en parallèle, elle cherche à donner à la chevalerie un idéal de la défense du plus faible. Toujours dans un effort d’apaisement et d’organisation, le concile de Latran IV (1215) réglemente le mariage. Suite à la prise de Jérusalem par les Turcs en 1078, le pape invite la chevalerie occidentale à reprendre la Ville Sainte : huit croisades se succèdent ainsi en deux siècles. Il faut aussi signaler en 1054 la rupture formelle entre la partie occidentale (romaine) de l’Église et sa partie orientale (« orthodoxe »), qui résulte surtout d’un long éloignement plus disciplinaire que doctrinal : avec l’échec final des croisades, cela marque la fin du rêve occidental de ressusciter l’empire romain (suite à la prise de Constantinople en 1453). Les croisades sont suffisamment connues pour ce qu’elles sont d’abord : une réponse politique à l’appel à l’aide de Constantinople, une manifestation de piété (ou de contrition pour une faute commise), des raids organisés avec l’espoir de s’approprier une terre, un titre, et des richesses. Mais les croisades favorisent aussi la rencontre de plusieurs cultures qui se nourrissent l’une de l’autre : l’Occident retire beaucoup de sa rencontre avec le monde arabo-musulman à propos de médecine, de mathématiques ou encore de philosophie (également grâce à la fuite en occident des érudits et des manuscrits grecs). Pour le monde occidental, ce sont ces découvertes et la nécessité d’argumenter avec le non chrétien qui mènent à la Renaissance. Au XVe et XVIe siècles, face aux dérives provoquées par l’appât des richesses et du pouvoir, et dans un élan de renouveau de la pensée – notamment religieuse – occidentale, de nombreuses tentatives de réformes diverses voient le jour. La Réforme protestante (il faudrait dire « les Réformes protestantes ») naît au cours du XVIe siècle, insistant notamment sur le retour à la Bible seule. Dans le même mouvement mais largement en réaction, la Réforme du Concile de Trente renouvelle de son coté l’Église catholique. Les violentes guerres de religions qui opposent alors catholiques et protestants, discréditent les Églises au profit du pouvoir des princes. et font rechercher par beaucoup d’autres voies de réflexion qui puissent permettre la paix. A la même époque (1450-1600), l’Europe se tourne vers d’autres horizons avec les « Grandes découvertes » : elle part à la conquête du monde. Elle doit affronter – l’Église avec elle – de nouvelles questions éthiques. La place des missionnaires, à la fois apôtres de l’occident mais aussi défenseurs de leurs ouailles, reste problématique jusqu’à la décolonisation, au 20ème siècle. C’est aussi l’époque de l’Inquisition, un nom qui regroupe des réalités différentes selon les pays. Soumise au pouvoir royal en Espagne, parfois outil permettant de pourchasser des boucs émissaires, elle est aussi souvent l’ultime rempart contre des accusations fausses portées par un ennemi ou par un notable qui souhaite se débarrasser d’un plus faible. C’est d’ailleurs l’Inquisition qui « invente » l’obligation de disposer d’un avocat et une large partie de nos procédures judiciaires. Au XVIIIe siècle, le mouvement de mise à l’écart de l’Église s’est accentué : les philosophes des Lumières mettent en avant la Raison qu’ils estiment irréconciliable avec le dogme catholique. Le clergé, malgré des efforts de réforme interne, connaît toujours la tentation du pouvoir et de l’argent. Cela n’empêche pourtant pas l’apparition de grandes figures de saints (Vincent de Paul, François de Sales…) et une nouvelle vitalité missionnaire tant en Europe que dans les terres lointaines (Jésuites…). La Révolution Française inaugure pour l’Église une période de bouleversements profonds : face à l’impossibilité de retrouver sa position sociale perdue en 1789, l’Église catholique entre dans le mouvement d’un lent et progressif renouveau. Le XIXe siècle puis le début du XXe voient apparaître une Église « triomphante », partout présente : clergé très nombreux, multiplication des congrégations religieuses, envoi de missionnaires à l’étranger, prise en charge de l’enseignement et des services sociaux. Les papes, très populaires, développent une réflexion sociale poussée et encouragent l’« action catholique ». Face à cela, certains états réagissent, interdisant les religieux d’enseignement, privant l’Église de ses biens (Loi de séparation en France en 1905). Cependant, surtout à partir de la seconde moitié du XXe siècle, la religion catholique (et chrétienne de manière plus générale) recule dans les pays occidentaux où elle était traditionnellement prépondérante. A l’inverse, le nombre total de chrétiens augmente. En 1962 s’ouvre le deuxième Concile du Vatican, fortement marqué par l’expérience de la guerre puis de la reconstruction. Entre autres choses, il refonde le rapport de l’Église avec le monde et la société, et de manière générale lui permet d’aborder la modernité avec plus d’assurance. 1. 2. La foi chrétienne dans cette histoire : un message d’amour de Dieu vers son peuple « Tu es Pierre et sur pierre, je bâtirai mon Eglise » ; ce choix de Jésus fait suite aux désaccords de Pierre avec lui, et surtout au triple reniement dans la nuit tragique d’un procès truqué. Les chrétiens ont retenu que dans ces ténèbres le coq avait chanté trois fois annonçant l’aube, annonçant la lumière du pardon. Ainsi, dés son origine, l’Eglise n’est forte que d’un pardon inconditionnel à la dimension de l’amour de Dieu, infini ! Pour vivre cette réalité et l’annoncer humblement, les chrétiens ont reçu un signe, celui du sacrement de la Réconciliation. Cette Eglise est héritière de toute une histoire entre Dieu et les hommes. La première partie de la Bible (ancien testament ou première alliance) nous relate la vie quotidienne d’un peuple. Les guerres y côtoient les mensonges, les bassesses, les roublardises, toutes les horreurs qui nous révoltent aujourd’hui encore, bien que nous y soyons quelquefois mêlés. Il a fallu du temps aux hommes pour découvrir que Dieu n’était pas partisan, qu’il n’était pas uploads/Religion/ l-x27-eglise-pour-les-nuls.pdf
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- Publié le Jul 14, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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