Saint Jean Eudes Œuvres complètes Tome 5 http://www.liberius.net Numérisé par c
Saint Jean Eudes Œuvres complètes Tome 5 http://www.liberius.net Numérisé par cotejr8@videotron.ca 3 L'ENFANCE ADMIRABLE DE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU 4 APPROBATIONS De horum scriptorum omnium revisione actum fuit in ordinariis Sacrorum Rituum Congregationis Comitiis ad Vaticanum subsignata die habitis. Eminentissimi porro et Reverendissimi Patres sacris tuendis Ritibus praepositi, ad relationem Eminentissimi et Reverendissimi D. Card. Joannis Baptista Pitrae, Causae Ponentis, scripta accurata Theologica Censura communita proponentis, post auditum voce et scripto R. P. D. Laurentium Salvati S. Fidei Promotorem, decernendum statuerunt: Nihil obstare quominus procedi possit ad ulteriora... Die 7 decembris 1878. Facta postmodum de praemissis SSmo Domino nostro Leoni Papae XIII per infrascriptum Secretarium relatione. Sanctitas Sua sententiam Sacrae ipsius Congregationis ratam habuit et confirmavit. Die 19 iisdem mese et anno. D. CARD. BARTHOLINIUS, S. R. C. Praef. PLACIDUS ROLLI, S. R. C. Secret. Après avoir fait examiner l'ensemble des OEuvres du Vénérable Jean Eudes, éditées avec des introductions et des notes, j'en autorise la publication. Paris, 21 février 1905. ANGE LE DORÉ, Supér. de la Cong. de Jésus et Marie. Imprimatur . Parisiis, die 24 februarii, 1905. G. LEFEBVRE Vic. gén . 5 L'ENFANCE ADMIRABLE DE LA TRES SAINTE MERE DE Dieu DÉDIÉE À SAINT JOACHIM ET À SAINTE ANNE PRÉSENTÉE À LA REINE, ET ADRESSÉE À toutes les Religieuses de Saint Benoît, de Sainte Ursule, de la Congrégation de Notre-Dame, de la Visitation, et à toutes les autres qui reçoivent des petites filles dans leurs Monastères, pour les élever en la crainte et en l'amour de Dieu. Ex ore infantium et lactentium perfecisti laudem, propter inimicos tuos: ut destruas inimicum et ultorem. Ps. VIII, 3. 6 7 INTRODUCTION Les prêtres éminents qui firent revivre la piété et l'esprit ecclésiastique dans le clergé de France au XVIIe siècle furent tous de fidèles serviteurs de Marie; mais je ne sais s'il en est un seul qui l'ait aimée avec autant de tendresse et servie avec autant de zèle que le Vénérable Père Eudes. Lui-même entendait ne le céder à personne sur ce point. « Je cède volontiers à tout le monde, disait-il, en esprit et en talent, en science et en tout le reste, mais je ne saurais supporter que personne me surpasse en respect, en confiance et en amour envers la Mère de Dieu 1 .» La dévotion du P. Eudes à Marie remontait à sa 8 plus tendre enfance. Premier né d'une Mère qui ne connut les joies de la maternité qu'à la suite d'un voeu fait à la sainte Vierge, il croyait lui être redevable de la vie et se considérait comme l'enfant de son Coeur 2. 1 (1) Hérambourg, Vertus du P. Eudes P.153 (Edit. 1869). Les prétentions du P. Eudes sur ce point étaient connues jusqu'au Canada. Témoin ces premières lignes d'une lettre que le P. Chaumonot, Jésuite, lui adressait de Québec, le 14 octobre 1660: « Mon Révérend Père, j'ai été consolé d'entendre de M. Torcapel la sainte ambition que vous avez de surpasser qui que ce soit à aimer Notre-Dame. Plût à Dieu que vous pussiez communiquer cet esprit à tous les ambitieux de la terre. Oserai-je vous demander, pour l'amour de Marie que vous aimez tant, de me procurer l'avantage d'être admis, comme le dernier de vos serviteur: au service de cette souveraine Maîtresse, ou, si vous aimez mieux, comme le plus petit de vos cadets, à l'adoption de cette Mère de miséricorde. Si vous mourez avant moi, auriez-vous la bonté de me résigner ou laisser en héritage, autant qu'il sera en votre pouvoir, une partie de la dévotion que vous avez pour elle, afin que vous continuiez, même après votre mort, de l'honorer sur la terre en ma personne ? " Cf. Hérambourg. 1. c., p 149 2 Memoriale beneficiorum Dei, n.3; Royamume de Jésus, Préface; Enfance admirable, 3e p. ch. 15; Coeur admirable, Conclusion. Sa pieuse mère l'avait consacré à Marie dès avant sa naissance 3; il renouvela lui-même cette consécration, lorsque, au cours de ses études chez les Jésuites de Caen, il eut le bonheur d'être admis dans la congrégation de Notre-Dame 4. Ses biographes 5 nous assurent que, dès cette époque, à l'exemple de quelques Saints dont il donne la liste dans l'Enfance admirable 6, il choisit Marie pour épouse, et dressa même un contrat d'alliance avec elle, dont la rédaction définitive datée de 1668, est toute empreinte de la plus exquise piété 7. Quelque temps auparavant, à l'âge de quatorze ans, il avait déjà fait le voeu de chasteté parfaite entre les mains de Marie 8. À I'Oratoire, le P. Eudes apprit du Cardinal de Bérulle 9 et du P. de Condren à ne jamais séparer Jésus et Marie dans ses pratiques de dévotion, et à honorer Jésus en Marie et Marie en Jésus. Il ne 9 tarda pas, d'ailleurs, à donner à la sainte Vierge une nouvelle preuve d'amour, en se plaçant sous sa dépendance par le voeu de servitude qu'il lui fit le 25 mars 10, et que, dans la suite, il renouvela tous les ans à pareille date 11. Dans le sacerdoce, dont il fut revêtu peu après, le Vénérable vit un nouveau lien qui le rattachait plus étroitement à Marie. Il était convaincu, en effet, que le sacerdoce rapproche le prêtre de la sainte Vierge en le faisant participer à sa dignité de Mère de Dieu et de Mère des hommes 12, et il en concluait que, si Marie est la Reine et la Mère des chrétiens, elle est d'une manière toute spéciale la Reine et la Mère des prêtres 13. C'est à elle qu'il se croyait redevable du sacerdoce 14, et ce fut une grande joie pour lui d'offrir 3 Royaume de Jésus, I. c.; Enfance admirable, I.c.: Coeur admirable, I.c. 4 Memoriale beneficiorum Dei. n. 7; Enfance admirable, I.c.; Coeur admirable, I.c. 5 Martine, Vie du P. Eudes, I,p. 16; Costil, Annales, I, p. 15. 6 Première partie, ch.21. 7 Martine, Vie du P. Eudes II, p. 259; Hérambourg. Vertus du P. Eudes p. 168. 8 Costil, Annales, I, p. 14: Martine, Vie du P. Eudes, I,p.11. Hérambourg, Vertus du P. Eudes, p. 154. 9 Voir l'Introduction au Royaume de Jésus p. 48 sq., p. 60 sq. Notons en passant que l'oraison à la Sainte Vierge qu'on trouve dans le Royaume de Jésus, 1re p. n. XXII, et dans l'Exercice de piété n. V, est empruntée textuellement au Card. de Bérulle. Voir ses Oeuvres. édit. Migne. col. 1754. 10 Royaume de Jésus, Préface. 11 Hérambourg. Vertus du P. Eudes, ch. 11. 12 Enfance admirable, 1re p. ch. 26; Mémorial de la Vie ecclésiastique 5e p., Méditation XVII. Voir notre Introduction au Mémorial, p. XXIV. 13 Mémorial 1. c.; Office du Sacerdoce, passim. 14 Coeur admirable, Conclusion. pour la première fois le saint Sacrifice, le jour même où Marie enfanta le Sauveur et l'offrit la première au Père céleste pour le salut du monde 15. Il a souvent remarqué, du reste, que les grâces principales qu'il avait reçues du ciel avaient coïncidé avec une fête de la sainte Vierge; et lui-même il se plut, chaque fois qu'il en eut le pouvoir, à choisir une de ses fêtes pour accomplir les actes les plus importants de sa vie 16. « On peut dire, écrit le P. Costil, que Marie était toujours présente à son esprit. Si on voulait l'obliger, 10 il fallait l'entretenir de ses grandeurs, et lui-même en parlait toutes les fois que l'occasion s'en présentait, mais avec tant de zèle qu'il embrasait les coeurs de ceux qui avaient le bonheur de l'entendre. Oh ! quelle est bonne ! disait-il. Oh ! quelle est digne de nos respects ! Oh ! qu'heureux sont ceux qui lui sont sincèrement dévots 17!« Son nom, ajoute le même écrivain, était, comme celui de Jesus, un miel sur sa langue 18. » II ne le prononçait guère sans y joindre une épithète d'admiration ou d'amour. C'est ainsi qu'il appelait la sainte Vierge, la divine Marie, la Mère admirable, la Mère de miséricorde, la Mère de la belle dilection, et surtout la Toute- Bonne. « Si j'avais un nom à donner à la Bienheureuse Vierge, écrivait-il un jour à une religieuse, je la nommerais la Toute-Bonne 19.» Le P. Eudes regardait la dévotion à Marie comme une marque de prédestination 20. Aussi la prêchait-il incessamment. Il en traite dans tous ses ouvrages. Dans ses missions, il y revenait continuellement, et il était heureux quand Ii pouvait relever une de ses chapelles, ou faire placer sa statue aux portes des villes ou à l'angle des rues. Il essayait surtout d'inculquer cette dévotion, qu'il mettait au nombre des vertus « apostoliques 21 », aux personnes qui travaillent au salut des âmes, principalement aux prêtres. « Je supplie, écrit-il dans l'Enfance admirable, je supplie très instamment tous les pasteurs, tous les prédicateurs, tous les catéchistes., 11 tous les confesseurs, tous les ecclésiastiques, tous les religieux, tous les régents de collèges, tous les maîtres et maîtresses d'école, tous les pères et mères, toutes les personnes qui ont des uploads/Religion/ l-x27-enfance-admirable-de-la-tres-sainte-mere-de-dieu 1 .pdf
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- Publié le Dec 12, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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