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y t < 't' N j ~t! DIVINITES GAULOISES SUCELLL'~ ET' ~hn~DSL~rA. DIEUX DE L/ALJTR.E ~J()~T)E H. HUBIRTî~ !)K/. M.ACON PROTAT rp.EUE~ IMPRIMEURS I · ~I~~I ~;Rlr~ ~arl ~4I ul~ Ip, '"4 p~~lla I;u' ~hl I~II ~I II~ ~yY, 1 o"~ il Ih ,I, ` i r H. HUBERT DIVINITÉS GAULOISES SUCELLUS ET NANTOSUELTA, EPONA, DIEUX DE L'AUTRE MONDE MACON PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS 1925 AVANT-PROPOS Les deux mémoires ici réunis ont été publies dans des recueils de Mélanges, l'un offert, en 1912, à mon maître Cagnat, l'autre, cette année, a mon ami Vendryes. Les recueils de cette sorte ne sont pas commodes à consulter j'ai cru bon de réunir ces deux petits travaux pour pouvoir les distribuer. Le 3mars 192~. H. HUBERT. 1 NANTOSVELTA, DÉESSE A LA RUCHE 1 Les inscriptions que portent les deux stèles dont il va être question me permettent de dédier ces quelques lignes à l'épi-- graphiste que f~te ce recueil, mais je n'ai rien à ajouter à leur commentaire. Ce sont les figures qui me touchent. Elles sont d'ailleurs connues. Trouvés en 189$, à Sarrebourg, par M. de Fisenne, ces monuments ont été publiés immédiatement par M. Michaelis puis commentés l'année suivante par M. S. Rei- nach dans la RevueCeltique Du savant commentaire de M. S. Reinach et des notes que M. d'Arbois de Jubainville y a jointes, j'adopte presque tout. Je me propose seulement d'y ajouter un peu en expliquant, si j'y réussis, les attributs des dieux représentés et leur juxtaposition. 1 Nos deux monuments sont des autels votifs, trouvés côte à côte et ayant appartenu vraisemblablement au même sanctuaire. Sur le premier (fig. i) sont figurées deux divinités le dieu au maillet avec ses attributs ordinaires, maillet et olla une déesse qui tient de la main gauche, levée dans un geste répétant celui du dieu, une hampe surmontée d'un édicule et fait de la droite, i. Ce mémoire a été publiédanslesM//«M~Ca~M~, Paris,Leroux,!oi2, p. 2<)ï sqq. 2. Michaelis, ~aAr&M~ derGw/ ~t~t~<' C~tc~ M;~ Aller- ~MW~MM~, t. VII(189$),p. !28-t6~. ). S. Reinach, J<~<tM~A~M~<M//a, m ~<'t~< C<f«', ïS~ô, p. 4) sqq. – M., CM/ n't~, t. I, p. 217-2~2. 6 avec une patère, une libation sur un autel. Au-dessous, un cor- beau au-dessus une inscription DEOSVCELLO NANTOSVELTE- BELLAVSVS MAS SE F!UVS V S'L M' Cette inscription a fait jusqu'ici tout l'intérêt du monument, F'8 Pig.ï. Figg. 1-2. Autels de Sarrebourg. 7 1 t car on y lit le nom, ou l'un des noms gaulois du dieu au maillet, Sucellus, et celui de sa parèdre, Nantosuelta. Sucellus, selon d'Arbois de Jubainville, est le « bon frappeur » bien -cellos = ~o-j, d'un thème verbal parallèle à celui du latin -cello (/w-o) L'étymologie, pour spécieuse qu'elle soit, n'est pas tout à fait satisfaisante et n'explique pas la diphtongue de la variante Sucaelus, donnée par une inscription de Mayence Dans le nom de Nantosuelta, d'Arbois de Jubainville a reconnu un premier élément Nanto-, qui est le thème du nom du Mars irlandais A~ (gén. A~) le deuxième élément serait une forme participielle d'un verbe briller » C'est une déesse belliqueuse, « brillant dans la bataille », une sorte de N<< Le deuxième autel (fig. 2) montre une déesse, qui s'appuie, de la main droite levée, sur la même hampe, au même édicute, que Nantosuelta dans sa main gauche baissée, une cabane, apparemment ronde, au toit de p~e sans doute. Au-dessus du toit on aperçoit un oiseau, peut-être un corbeau, peut-être un coq. Dans l'angle gauche du cadre, aux pieds de la déesse, se voient, très nettement sur le relief, mal sur la photographie, trois objets circulaires, en tas, qui n'ont pas été commentés. Sur la base se lit à grand'peine l'inscription )N H'R'D D M T)GNVAR)VS V'S'L'M Notons que, à Sucellus, manque le chien ou le loup, compa- gnon du dieu au maillet. En revanche, deux animaux figurent sur les reliefs, un corbeau, sur le premier, un autre oiseau, sur le deuxième, dont je n'essaierai pas d'expliquer la présence. i. S. Rcinach, c., p. ;o Forme développéede la racine 7~ représentée dans leslanguesceltiques par gallois c/AM, c/ vieil irlandais f/J/< anc. breton c/< breton M~, épée. 2. C. f. L., XIII, 6730. }. Irlandais M/t' combat, b.taitle, blessure. Les Celtes d'Espagneavaient un dieu de la guerre A~<M. Cf. Roscher, s. t'. III, ~02. Est-ce le même dieu et le même nom ? 4. Irlandais ~Mt/,ceit. 8 n Bien que les attributs des deux figures féminines diffèrent un peu. il est certain qu'elles représentent la même déesse. Que sont ces attributs et quelle est cette déesse ? C'est un petit problème encore négligé. La déesse à côté de laquelle s'assied d'habitude le dieu M maillet porte les attributs des Abondances et des Déesses m L. 1. Une seule fois il est apparié à une Diane c'est sur un petit monument cubique, trouve a Kastel, en face de Mayence" le dieu au maillet est partout un même dieu, il est à croire que sa parèdre est partout la même déesse, car nous sommes en Gaule, che.d .onnetes paysans gaulois, dont les monuments que nous avons de leur religion ne paraissent pas prêter à leurs dieux des an.ours variées. C'était la première fois qu'on voyait en cet appa- reil l'épouse du dieu au maillet. La raison n'est pas suffisante pour croire qu'il en eut changé. Au surplus, peu importe. La déesse de Sarrebourg tient sur des monuments la patère des Déesses mères. Je ne sais pourquoi M. S. Reinach fait un encensoir de ce qu'elle porte de la main gauche sur l'autre .onument. Ce serait un encensoir en forme de cabane. L'édi- cule du sceptre et cette cabane sont pour moi une seule et même chose. C'est le même attribut sous deux formesdifférentes, pléo- nasme .conotogique qui s'explique de soi. Chaque fois qu'un dieu porte un sceptre surmonté d'un emblème, l'emblème c),o,si figure, exalté par la hampe. sym- bole typique de son essence divine. C'est souvent l'animal sacré, c'est-à-dire l'aspect animal du dieu. L'édicule de Nantosuelta doit être à la déesse comme l'aigle à Jupiter ou le san~ ~.a Diane des Ardennes J'ai pensé dès l'abord que c'était a défaut 1. Espérandieu, Xuueil desBas-RelicJs, III, 1849,1892,etc. une déessetenant un sceptre surmonté C~ Moulage ~?: no Cf. S. Reinach,Cataloprre desbronz~r ~f~arisduMr~sla Salnt-Grrmuin, p. so, n' 29(Diane d~uch'M u. sanglier). ~C~ p. !o. -9- l d'un animal sacré, son logis, en un mot une ruche et que Nan- tosuelta avait quelque relation avec les abeilles. Qu'une déesse, habituellement représentée en Abondance, eût l'abeille pour animal familier, l'association parait raisonnable et conforme à la logique des convenances sympathiques. A l'histoire surnaturelle de l'abeille le symbolisme de l'abondance fournirait un long chapitre, comme celui de la pureté. Cette déesse de l'a- bondance a pu revêtir, au moins une fois, la figure de Diane. Or l'abeille était associée au culte de l'Artémis d'Éphèse, dont les prétresses étaient des abeilles, pL: et l'on sait que l'icono- graphie religieuse des Gaulois doit beaucoup à la Grèce d'Europe et d'Asie. Je ne crois d'ailleurs ni que la déesse de Sarrebourg ait emprunté sa ruche à la Diane d'Éphèse, ni quelle l'ait prise en ~uise de cornuc6pia. Mais tient-elle bien une ruche ? > Des ruches antiques nous n'avons ni exemplaires certains, ni représentations authentiques, ni définitions claires Il y en eut plus d'une sorte. Grecs et Latins en ont fait de paille et de bois, en rotonde (xu'~Xw:, xu'~sv) ou carrées. Les noms nous laissent toute liberté de nous figurer les choses à notre gré. Pour les Irlandais, la ruche est un panier (sgeap jM/~M~ panier d'a- beilles) En bas-breton, le nom de la ruche, n< est celui de l'écorce, qui se dit rusg en gaélique, en cornique, et de i. Baumeister, DM~t/. I, :}! II, ï~. Weniger,in Ros- cher,I~ttM ~wA. u. row.M~ 11,2638 Id., ~w/'oM in M~M Mythologie. E. Rolland,~Mw populaire le laFr~ III, p. 262- 270;Seb!ttot, Le /=c/JLo~ de ~h!w<,III, ~oo sqq., 307 sq., ;!), etc. Grimm,DfM~~~&o/<~M <,658 A.Wuttke,D< ~M/ ~o~M/w~A!M~ derC~MttM~,1so,67!,etc. Hendersoo, ~o/~ ~M Fo/Z. ~< COM~~<~J?~&!MJ, p. 309 3 !ï. t. Bas-reliefduVatican Hûtsen,E/M MuMMw<'M<J~ r«/. M«~<w, 1887. C.I.L., VI,)t24. Relief pubtié parBoissard, ~M~~<7a/ t. VI,pl. 60, trcs douteux.Cf.Pauiy-WiMowa, ~toM~ IV,4;o. }. A. MacBain,~Metyrnological ~M~Mr/ o/ ~t' C<!<<c /<!M~j~< p. motest d'origine nordique ~<~M,mesure.Surl'importance de t élevage desabeilles en Irlande,cf.O'Curry,MMM~andCt~/ow~ ~~ft< p. cccLxxvn. <t –!0– la vient, croit-on, notre mot ruche, panier d'écorce Mais de quand datent ces expressions et ce nom, d'origine celtique, l'a- vons-nous reçu des Gaulois ? Chez les peuples du Nord de l'Eu- rope l'élevage des abeilles est chose récente Les Gaulois récol- taient sans doute encore le miel dans la forêt comme leurs cou- sins, Germains et Slaves, l'ont fait longtemps encores. Toutefois il est certain que les Gallo-Romains ont pratiqué l'apiculture et le monument de Sarrebourg nous donnerait la meilleure et peut- être la seule figure que nous eussions des ruches antiques si nous avions quelque moyen de démontrer que la déesse aux petites cabanes ait eu des raisons d'y loger des abeilles. Il nous appren- drait entre autres choses que uploads/Religion/ meillet-divinites-gauloises-sucellus-et-nantosuelta-epona-dieux-de-1925.pdf

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  • Publié le Aoû 15, 2022
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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