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Page 1 V2 - 8 août 2010 LA CONCEPTION DU TEMPLE A l'entour de ceste fosse ilz tracerent le pourpris de la ville, ny plus ne moins que qui descriroit un cercle à l'entour d'un centre. Romulus, 16 Citations de Jacques Amyot CINQUIEME PARTIE Afin de concevoir une finalité à notre quête, Il convient d’élaborer une pédagogie relative à la conception du Temple afin de déterminer les axes et objectifs qui s’y réfèrent. Tout d’abord notre vocabulaire pouvant être imprécis, et même se modifier au fur et à mesure de l’avancement de notre raisonnement, il est possible que nous réinventions l’écriture qui solidifiera nos propos. Par exemple il est utilisé le mot « construction » pour l’édification du Temple, mais si nous aboutissons à la notion d’un Temple qui serait de toute éternité, ce mot deviendrait obsolète et nous le remplacerions plutôt par « découverte » ou « exploration » du Temple. Ainsi nous sommes entrés en maçonnerie pour une quête unique, celle du « monde des causes » et nous nous impliquons depuis à déchiffrer ses lois. Il nous faut donc dégager la vérité du chaos des phénomènes cosmiques pour espérer trouver la loi fondamentale de l’univers, celle qui fixe les proportions de l’édifice, indique la place de chaque pierre et qui dicte l’instant de la construction ou même de sa destruction. Travail utopique s’il en faut qui peut surprendre le monde contemporain, mais non les Frères « Cherchants ». La connaissance de ce monde des causes donne la réponse au pourquoi des êtres et des choses. Elle révèle le sens ultime du monde et la loi d’harmonie qui préside au déploiement des formes. L’interrogation qui nous habite est assurément double. Elle porte d’une part sur l’origine et nous nous demandons : pourquoi le monde ? D’où vient-il ? En quel lieu trouve-t- il son fondement ? D’autre part nous nous questionnons sur le développement harmonieux des formes du vivant et, à titre d’exemple pour les Frères mélomanes, nos réflexions évoquent le pourquoi une musique et non point du bruit. Page 2 V2 - 8 août 2010 La réponse à cette première interrogation est l’unité, ce principe inexprimable, cette évidence première qui se pose à l’origine de chacune de nos études et qui sous-tend en fait toute notre pensée. La réponse à notre deuxième question est la « loi de genèse » qui régit tous les phénomènes vitaux car, tous se développent de façon semblable et s’enchaînent nécessairement à partir de l’unité insécable du principe. La pratique d’un Régime nécessite d’entreprendre l’étude des symboles qui s’y réfèrent afin de parfaire nos recherches qui assurément s’assimilent à la quête du saint Graal ou Pierre Philosophale si chère à l’adepte. Cela signifie que nous puissions trouver en ses racines les réponses qui nous satisfassent, qui plongent aux sources de la Tradition et qui pénètrent à priori plus avant dans la Connaissance. Le rite s’est élaboré naturellement en conservant ses sources anciennes, et dans le contexte où les écrits n’ont point été altérés, il est la cause de révélations et de transmissions de la Connaissance Primordiale offerte aux générations contemporaines qui bien malheureusement n’entendent plus les subtilités proposées par une perte évidente des niveaux de conscience nécessaires à l’entendement. Nos travaux tiennent compte des documents constituants les old charges, (manuscrits Cooke, Régius, Dumfries, Sloane, etc…) ainsi que les textes fondateurs de notre spécificité qu’ils soient de la Stricte Observance Templière, et même du rite anglais style Emulation. Il semblerait, de même, que tous les rites soient héritiers d’un fonds commun qui auraient détenu la Sagesse des Anciens, et que chacun découlerait de ce patrimoine et en aurait pris possession. En procédant à l’analyse d’un texte (lecture) du rite anglais style Emulation ci-après, nous allons élaborer à partir du centre-origine-principe la figure symbolique d’une loge selon les critères traditionnels : « Dans toutes les Loges dûment consacrées et régulièrement constituées, il est un point, situé à l’intérieur d’un cercle, autour duquel aucun Frère ne peut faillir. Ce cercle est limité entre le Nord et le Sud par deux grandes lignes parallèles dont l’une symbolise Moïse et l’autre le Roi Salomon. Sur la partie supérieure de ce cercle repose le Volume de la Loi Sacrée, supportant l’Echelle de Jacob, dont le sommet rejoint les cieux. Si nous connaissons bien ce Livre Saint et si nous appliquons les doctrines qu’il contient, il doit nous conduire, de même que ces deux lignes parallèles, vers Celui Qui ne vous décevra pas, mais Qui n’admettra pas que nous Le décevions. » Page 3 V2 - 8 août 2010 « En faisant le tour de ce cercle, nous devons nécessairement toucher ces deux lignes parallèles ainsi que le Volume de la Loi Sacrée et quand un Franc-Maçon se tient dans ses limites, il ne peut faillir. » MOÏSE SALOMON Dans le rituel Emulation nous trouvons pratiquement le même texte : D. Définissez ce point. R. Dans toutes les Loges régulières, bien disposées et constituées, on voit un point dans un cercle autour duquel les Frères ne peuvent s’égarer. A ce cercle sont jointes, au Nord et au Sud, deux grandes lignes tangentes et parallèles, la première représentant Moïse et la seconde le Roi Salomon. Sur la partie supérieure de ce cercle repose le Volume de la Loi Sacrée qui supporte l’Echelle de Jacob dont le sommet s’élève jusqu’aux cieux. Et si nous étions aussi proches de ce Livre Saint et si nous adhérions aussi étroitement aux doctrines qu’il contient que le font ces deux lignes parallèles, cela nous conduirait auprès de Celui Qui ne nous trompera pas et Qui n’acceptera pas d’être trompé. En suivant la circonférence de ce cercle, nous devons nécessairement rencontrer ces deux parallèles ainsi que le Livre Sacré ; et tant qu’un Maçon demeure dans de telles limites, il ne peut s’égarer. Ces lectures ne visent pas à la simple morale mais constituent avec le rituel un couple « méthode-doctrine » adapté aux fondements des initiations occidentales et souché sur la Bible. Il est donc inutile de souligner l’importance de la notion de « Centre » ponctuel où finit l’errance intellectuelle et cinétique. Nous trouvons le même développement dans le rite d’York avec une adaptation chrétienne qui voit Moïse et Salomon remplacés par Saint-Jean Baptiste et Saint-Jean l’évangéliste. Implicitement le Régime Ecossais Rectifié s’inscrit dans cette tradition qui remonte à l’origine des temps. Page 4 V2 - 8 août 2010 De tout temps divers auteurs nous ont transmis les secrets de la Tradition, c’est ainsi que nous trouvons dans la Vita Nova de Dante qu’il écrivit vers 1292 : Ego tamquam centrum circuli, cui autem non sic. Moi je suis comme le centre du cercle auquel se rapportent semblablement tous les points de la circonférence; mais toi tu n’es pas ainsi. (Dante - chapitre XII de la Vita Nova) Ce sont les paroles mystérieuses prononcées par Amour dans le chapitre XII de la Vita Nova. L'image évoquée par ces paroles relève évidemment de la géométrie qui nous renvoie au symbolisme des sociétés initiatiques. Dante était assurément lié à des loges italiennes, sœurs des loges germaniques du Saint Empire, de même que son ami Cavalcanti. En 1275, les loges du Saint Empire germanique sont reconnues par Rodolphe de Habsbourg et, en 1278, le pape Nicolas II les admet. Le premier Grand Maître Suprême de toutes les loges du Saint Empire fut l'architecte Erwrin de Stimbac qui construisit le Dôme (I’église principale) de Strasbourg. Nous savons en outre que Dante, de son vrai nom Durante appartenait à la Fede Sante, tiers ordre de l’Ordre du temple, plus connu sous le nom de « les Fidèles d’Amour ». A propos de ces Loges alsaciennes, voici les deux traductions d’un vieux dicton des tailleurs de pierre strasbourgeois : Version 1 Un point qui se place dans le cercle qui se trouve dans le carré et dans le triangle : si vous trouvez le point vous êtes sauvés, tirés de peine, angoisse, danger. Version 2 Un point dans le cercle Et qui se trouve dans le Carré et dans le Triangle, Connais-tu le point ? Tout est pour le mieux, Ne le connais-tu pas ? Tout est vain ! Page 5 V2 - 8 août 2010 Le seigneur Amour connaissait-il l'art de placer son signe de compagnon dans le cercle directeur ? Si oui, c'est comme s'il avait dit à son fidèle: « Moi Amour, Je suis le centre du cercle, et donc parfaitement placé, mais toi tu n'es qu'un point quelconque qui pourrait, il est vrai, se placer sur la circonférence. Veux-tu t'y placer ? Si oui, tu serais sauvé de tes angoisses et même des dangers que tu cours. Mais le veux-tu vraiment ? » Quelles étaient donc les angoisses de Dante ? Sans doute celles qu'il manifeste au chapitre XIII quand il se laisse tenter par des pensées diverses et contradictoires, tel un ascète par des démons : la seigneurie d'Amour est-elle bonne ? Ai-je raison d'aimer Béatrice comme je l'aime ? La seigneurie d'Amour n'est-elle pas uploads/Religion/ la-conception-du-temple-partie-5-cercle-v2-pdf.pdf
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- Publié le Aoû 26, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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