Déclaration Lorsque fut publiée la lettre du Souverain-Pontife à Son Éminence l
Déclaration Lorsque fut publiée la lettre du Souverain-Pontife à Son Éminence le Cardinal Gibbons sur l'Américanisme, il ne restait plus à imprimer de ce livre qu'une partie des DOCUMENTS ET ECLAIRCISSEMENTS. Il aurait pu paraître avant l'acte pontifical, l'Imprimatur étant daté du 8 décembre 1898. Mais les correspondances de Rome ayant annoncé que le Souverain-Pontife, préoccupé des tendances religieuses désignées sous le nom d'Américanisme, en avait soumis l'examen à une commission cardinalice, j'attendais de jour en jour le jugement du Saint-Siège sur la question que j'avais traitée, et l'éditeur marchait à son gré. Le document pontifical vient de paraître. Il nous apporte une nouvelle preuve de la sollicitude de Sa Sainteté Léon XIII à maintenir en tout et partout l'esprit de l'Eglise dans sa pureté et la doctrine dans son intégrité. Il nous fait en même temps admirer celte paternité qui avertit en évitant de blesser, qui sauvegarde les intérêts de la religion et des âmes, tout en ayant pour les personnes les égards qu'elles méritent. Cette intervention, à la fois si ferme et si douce, ne peut manquer de produire les meilleurs fruits au sein de l'Eglise d'Amérique, et partout où l'Américanisme a pénétré. Était-il utile de parler encore ? C'est la question que je me suis posée à la lecture du document pontifical. Le livre sous presse avait-il encore quelque raison d'être ? Je l'ai cru. Les Souverains- Pontifes ont toujours admis que leurs actes doctrinaux fussent commentés. Sans doute ici le commentaire est d'avant la Lettre ; il aurait été présenté d'autre façon s'il fit venu après. Mais tel qu'il est, il offre une démonstration nouvelle de cette vérité, que celui-là ne risque point de s'égarer qui tient son regard constamment fixé sur la Tradition ecclésiastique ; et que, quand des bruits de nouveauté se font entendre, il peut pressentir à coup sûr les décisions du Siège apostolique. C'est qu'en effet, comme le rappelle Sa Sainteté Léon XIII, « l'histoire de tous les siècles passés témoigne que le Siège apostolique s'est toujours attaché, d'une manière constante, au même dogme, au même sens, à la même doctrine. » Un autre motif de publier ce livre, même après la Lettre pontificale, c'est qu'il ne se borne pas à signaler les erreurs comprises sous le nom d’AMERICANISME ; il s'attache surtout à en montrer les tenants et les aboutissants, c'est-à-dire les régions doctrinales qui avoisinent cette fondrière et le gouffre où se perdent ceux qui s'y aventurent, gouffre assez vaste et assez profond pour engloutir la société chrétienne, si elle restait sourde aux avertissements que le Saint Siège n'a cessé de faire entendre depuis la Déclaration des Droits de l'Homme. Car c'est de là que vient tout le mal, et ce mal est tel qu'il n'y a qu'un mot pour le caractériser CONJURATION ANTICIIRÊTIENNE pouvant préparer les voies à l'antéchrist. Que si, dans cette exposition, j'ai moi-même erré en quelque chose, je me rétracte dès maintenant devant Dieu, et je suis disposé à me rétracter publiquement sur le moindre signe de l'autorité ecclésiastique. C'est notre privilège, à nous catholiques, privilège infiniment précieux, d'avoir un juge infaillible de nos discours et de nos écrits, à qui nous pouvons les soumettre avec une confiance filiale et une assurance parfaite d'être maintenus ou ramenés dans la vérité. De sorte qu'alors même que les plus difficiles et les plus délicates questions agitent le monde, le catholique appelé, par sa situation ou par le désir de ses supérieurs, à intervenir, s'il le fait après s'y être préparé par l'étude et la prière, dans un esprit d'entière soumission à l'Eglise et à son Chef infaillible, possède son âme dans une paix parfaite et dans la joie que donne l'espérance de servir Dieu et de venir en aide à ses frères. H. D. Lille, 1898, le 1er jour du mois de Saint Joseph, Patron de la Sainte Eglise catholique. À NOTRE CHER FILS JACQUES GIBBONS, CARDINAL-PRÊTRE DE LA SAINTE ÉGLISE ROMAINE DU TITRE DE SAINTE-MARIE DU TRANSTÉVÈRE, ARCHEVÊQUE DE BALTIMORE. LÉON XIII, PAPE, SALUT ET BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE. NOTRE TRÈS CHER FILS, Nous vous adressons cette lettre en témoignage de Notre bienveillance, de cette bienveillance que, durant le cours déjà long de Notre pontificat, Nous n'avons jamais cessé de témoigner à vous et aux évêques vos collègues, ainsi qu'à tout le peuple américain, saisissant volontiers toutes les occasions que Nous offraient soit les heureux accroissements de votre Eglise, soit les utiles et sages entreprises par lesquelles vous vous efforciez de défendre et de promouvoir les intérêts catholiques. Bien plus, il Nous est arrivé souvent d'admirer et de louer le génie excellent de votre nation, toujours prêt aux nobles entreprises et à rechercher ce qui peut procurer le progrès de la civilisation et la prospérité du pays. — Or, bien que le but de la présente lettre ne soit pas de confirmer les éloges souvent répétés précédemment, mais plutôt de vous signaler certains points à éviter et à corriger, néanmoins, comme elle Nous est dictée par la même charité apostolique que Nous avons eue pour vous et avec laquelle Nous vous avons toujours parlé, Nous Nous attendons à bon droit à ce que vous la considériez comme un nouveau témoignage de Notre amour, et Nous avons d'autant plus la confiance qu'il en sera ainsi, que cette lettre a pour objet et pour occasion de mettre fin à certains dissentiments qui se sont récemment produits parmi vous, et qui troublent, au grave préjudice de la paix, non pas sans doute toutes les âmes, mais certainement un grand nombre. I. SUJET DE CETTE LETTRE. — Les américanistes prétendent que l'Eglise doit entrer dans des voies de la conciliation quant au dogme et quant à la discipline. Vous n'ignorez pas, Notre cher Fils, que le livre de la vie d’Isaac-Thomas Hecker, par le fait surtout de ceux qui l’ont traduit ou adapté à une langue étrangère, a suscité de graves controverses en raison de certaines opinions qu'il propageait relativement à la méthode de vie chrétienne. C'est pourquoi, en vertu de la charge suprême de Notre apostolat, pour sauvegarder l'intégrité de la foi et veiller au salut des fidèles, Nous voulons vous écrire amplement sur toute cette question. Les opinions nouvelles dont nous parlons reposent en somme sur ce principe : afin de ramener plus facilement à la doctrine catholique ceux qui en sont séparés, l'Eglise doit s'adapter davantage à la civilisation d'une époque adulte, et, relâchant son ancienne rigueur, faire quelques concessions aux tendances et aux principes nouvellement introduits parmi les nations. Et cela doit s'entendre, à ce que pensent plusieurs, non seulement de la règle de vie, mais encore des doctrines où est contenu le dépôt de la foi. 1. Aucun dogme ne peut : ni être changé, ni être tu, comme le voudraient les américanistes En effet, ils prétendent qu'il est opportun, afin de gagner les cœurs des égarés, de passer sous silence certains éléments de la doctrine, comme étant de moindre importance, ou de les atténuer de telle sorte qu'ils ne conserveraient plus le sens auquel l'Eglise s'est toujours tenue. II n'est pas besoin de longs discours, Notre cher Fils, pour montrer combien un tel système doit être réprouvé ; il suffit de rappeler quelle est la nature et l'origine de la doctrine, qu'enseigne l'Eglise. Voici ce que dit à ce sujet le Concile du Vatican : « La doctrine de la foi, que DIEU a révélée, n'est pas comme un système philosophique susceptible d'être perfectionné par l'esprit humain mais comme un dépôt divin, confié à l'Épouse du CHRIST pour le garder fidèlement et l'interpréter infailliblement. Le sens que notre Sainte Mère l'Eglise a une fois déclaré être celui des dogmes sacrés, doit être perpétuellement conservé, et jamais il ne faut s'en écarter sous le prétexte ou l'apparence d'en mieux pénétrer la profondeur. (Constitution Dei Filius, chapitre IV.) » Il ne faut pas croire non plus qu'il n'y ait aucun péché dans le fait de ce silence par lequel on omet de parti-pris et on relègue dans l'oubli certains principes de la doctrine catholique. Car toutes ces vérités, quelles qu'elles soient, qui forment l'ensemble de la doctrine chrétienne, n'ont qu'un seul et même auteur et docteur, le Fils unique qui est dans le sein du Père. (Jean, I, 18.) Que ces vérités soient adaptées à toutes les époques et à toutes les nations, cela résulte manifestement des paroles par lesquelles le CHRIST lui-même s'est adressé à ses apôtres : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fil et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous toujours jusqu'à la consommation des siècles. (Mathieu, XXVIII, 19-20) » C'est pourquoi le Concile du Vatican dit encore « Il faut croire de foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la parole de DIEU écrite ou transmise, et que l'Eglise nous propose comme devant être cru révélé de DIEU, soit par ses définitions solennelles, soit par son magistère ordinaire et universel. (Constitution. uploads/Religion/ la-conjuration-anti-chretienne.pdf
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- Publié le Aoû 17, 2021
- Catégorie Religion
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