Introduction 2 Le connaître et se connaître La prière, un don de Dieu pour conn

Introduction 2 Le connaître et se connaître La prière, un don de Dieu pour connaître le Christ 4 © 2022. www.opusdei.org © Photo. Candice Picard on Unsplash 5 Introduction "La prière est un élan, c’est une invocation qui va au- delà de nous-mêmes: quelque chose qui naît au plus profond de notre personne et qui sort de nous-mêmes, parce qu’il ressent la nostalgie d’une rencontre. Cette nostalgie qui est plus qu’un besoin, plus qu’une nécessité: c’est un chemin. La prière est la voix d’un « moi » qui vacille, qui avance à tâtons, à la recherche d’un « Toi ». La rencontre entre le « moi » et le « Toi » ne peut pas se faire avec des calculatrices: c’est une rencontre humaine et très souvent on avance à tâtons pour trouver le « Toi » que mon « moi » est en train de chercher"1. Le pape François reprend dans ces mots une idée clé, que l'on retrouve chez de nombreux auteurs spirituels de tous les temps. La prière n'est pas seulement un besoin du cœur humain - elle l'est certainement - mais un dialogue amoureux qui cultive une relation d'amour. Et cette relation est à la base même de notre être : elle nous précède, et sans elle nous pouvons difficilement comprendre qui nous sommes et quelle est notre mission sur terre. Savoir que je suis enfant de Dieu est fondamental pour entrer dans la prière, pour parcourir ce chemin avec Jésus, qui est lui-même le chemin de la vie nouvelle en Dieu. Voici comment saint Josémaria l'explique : "Tu m’as écrit : « Prier, c’est parler avec 1 François, Catéchèse sur la prière, 13 mai 2020. Introduction 6 Dieu. Mais de quoi ? » — De quoi ? De lui, de toi : joies, tristesses, succès et défaites, nobles ambitions, soucis quotidiens…, faiblesses ! actions de grâces et demandes, Amour et réparation. En deux mots, le connaître et te connaître : « se fréquenter ! »"2. La prière cultive une relation avec Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit, et nous identifie ainsi au Christ. Elle est donc plus qu'une nécessité : c'est le chemin que nous devons suivre pour avoir la vie et l'avoir en abondance (cf. Jn 10,10). "Parfois, nous nous fatiguons de prier, peut-être parce que nous accordons trop d'importance à l'effort de la volonté. Nous pensons à une "prière idéale", sans distractions, sans soucis, sans mouvements spontanés du cœur et de la sensibilité, dans laquellenous espérons des "résultats". La contemplation, ce n'est pas penser à Dieu, c'est savoir en présence de Quelqu'un : une simple intuition de sa présence, qui vient de l'amour. Souvent, c'est Parler sans les mots. Prendre conscience de la joie d'être enfant de Dieu, se sentir aimés de manière inconditionnelle, considérer avec Lui notre difficulté à faire le bien et nos limites, renouveler la confiance et l'abandon entre Ses mains, l'accompagner comme Simon Pierre, même s'il s'est endormi. Contempler de cette manière, en voyant en tout une volonté du Seigneur"3. 2 Saint Josémaria, Chemin, n° 91. 3 F. Ocáriz, À la lumière de l'Évangile, Le Laurier, 2021, p. 172. 7 Ce livre rassemble douze contributions de douze auteurs, qui forment un itinéraire pour marcher avec Jésus et arriver à contempler Dieu dans notre vie ordinaire. Son but est de faciliter cette rencontre avec Celui qui nous aime de toute éternité, afin qu'elle transforme notre vie et nous permette de porter des fruits qui, bien que hors de notre portée, sont faits pour s'adapter à notre cœur. La prière est un don que Dieu veut faire à chacun d'entre nous. Il appartient à chacun d'entre nous de lever les obstacles qui nous empêchent de l'accueillir à bras ouverts. Que ces textes, écrits à partir de l'aspiration à prier plus et mieux, nous aident à désirer, à demander et à cultiver cette relation qui transformera nos vies en ce que Dieu a rêvé pour elles. Rubén Herce Certains des ouvrages les plus connus de saint Josémaria (notamment Chemin, Sillon, Forge, Le Christ passe, Amis de Dieu, Saint Rosaire, Chemin de Croix, Entretiens) sont cités dans ce livre. Les références bibliographiques de tous ces documents sont disponibles à l'adresse www.escrivaobras.org, ainsi que le texte intégral en espagnol et en traduction dans différentes langues. Lorsque le titre d'un ouvrage est accompagné de la mention "édition critique- historique", il s'agit du volume correspondant des Œuvres complètes de Josémaria Escriva, Rialp, Madrid. Introduction 8 Rubén Herce Prêtre. Il travaille avec des étudiants universitaires depuis plus de dix ans. Il est directeur adjoint du Core Curriculum Institute et du groupe Science, Reason and Faith (CRYF) à l'université de Navarre et codirecteur de la revue Scientia et Fides. 9 1. Ravir le cœur du Christ Avec un seul mot, le bon larron a ravi le cœur du Christ et s’est ainsi ouvert les portes du ciel. Telle est la prière : un mot qui ravit le cœur de Jésus et nous permet de vivre désormais près de lui. En dehors des remparts de Jérusalem, peu après midi, trois hommes ont été crucifiés sur le mont Calvaire. C’était le premier Vendredi Saint de l’histoire. Deux d’entre eux étaient des larrons ; le troisième, en revanche, l’unique homme de ce monde absolument innocent : le Fils de Dieu. L’un des deux brigands, malgré sa souffrance intense et son épuisement physique, a eu la force d’engager un très bref dialogue avec le Christ. Ses propos, empreints d’humilité, « souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23, 42), ont mérité que le Dieu fait homme l’assure de se retrouver quelques heures plus tard dans le paradis. Saint Josémaria s’est souvent ému devant l’attitude du bon larron : « Un seul mot lui a suffi pour ravir le cœur du Christ et ainsi s’ouvrir les portes du Ciel »1. Deux dialogues sur la croix Nous aussi nous souhaitons que notre prière se remplisse de fruit, comme celle du bon larron, traditionnellement connu sous le nom de Dimas. Pour 1 Saint Josémaria, Chemin de Croix, XIIème station, point n° 4. 1. Ravir le cœur du Christ 10 nous, penser que le dialogue avec Dieu peut transformer notre vie est un rêve. Ravir le cœur, c’est conquérir, rendre amoureux, enthousiasmer. On dit « ravir » parce que l’on ne mérite pas de recevoir tant d’affection. On dit « assaillir », parce que l’on prend ce qui, sans vous appartenir, est ardemment désiré. La prière repose sur quelque chose d’aussi simple que d’apprendre à accueillir un pareil don dans notre cœur, en nous laissant accompagner de Jésus, qui n’impose jamais ses dons, ni sa grâce, ni son amour. À côté de Dimas se trouve son compagnon de souffrance, lui aussi suspendu au bois sur le Calvaire. Quel contraste dans le reproche qu’il adresse à Jésus : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » (Lc 23, 39). Des propos qui ont l’effet d’une douche froide. Quelle est la différence entre les deux dialogues ? Les deux larrons se sont adressés à Jésus, mais seul Dimas a accueilli ce que le Maître a prévu de lui offrir. Il a mené à bien son dernier et meilleur coup : sa demande de rester au moins dans la mémoire du Christ. Son compagnon, en revanche, n’a pas ouvert son cœur avec humilité à celui qui voulait le délivrer de son passé et lui offrir un trésor sans égal. Il a réclamé son droit à être entendu et sauvé ; il a fait face à l’ingénuité apparente de Jésus, en lui reprochant sa passivité. Peut- être avait-il toujours volé ainsi : en pensant qu’il récupérait ce qui lui appartenait. Dimas, pour sa part, savait qu’il ne méritait rien et son attitude est parvenue à ouvrir le coffre-fort de l’amour de Dieu. Il a su 1. Ravir le cœur du Christ 11 reconnaître Dieu tel qu’il est : un Père qui se donne à chacun de ses enfants. Pour ouvrir les portes du ciel Saint Josémaria nous rappelait que Dieu « a voulu courir le risque résultant de notre liberté »2. Une bonne manière de l’en remercier pourrait être de nous ouvrir nous aussi à la sienne. Il faudrait même dire que, dans ce dernier cas, nous ne courons aucun risque ; seule une certaine apparence de danger pourrait se manifester, puisque nous avons toutes les chances de réussir : la garantie de sa promesse, des clous qui brûlent d’amour pour nous. Vu sous cet angle, nous comprenons à quel point il est absurde de résister à la volonté de Dieu, alors que cela nous arrive souvent. La raison en est que « nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu » (1 Co 13, 12). Saint Paul nous le dit : pour nous connaître, le meilleur chemin est de nous regarder uploads/Religion/ le-connaitre-et-se-connaitre20220309174543070437.pdf

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  • Publié le Mar 20, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
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