IMPRIMATUR Vous avez, mes très chers et très vaillants Coopérateurs, avec un zè

IMPRIMATUR Vous avez, mes très chers et très vaillants Coopérateurs, avec un zèle apostolique qui m’emplit toute l’âme d’une douce joie, retrempé notre chère Gnose aux sources orientales, qui sont sa véritable origine, et, par ainsi, complété Valentin par Wen-Wang et commenté les divins mystères du Tau par les enseignements sacrés du Tao. Grâce à votre labeur, se parachève l’œuvre jadis commencée par S. G. Valentin II et continuée par S. G. Sophronius, et la radieuse unité gnostique s’affirme enfin en pleine beauté et en souveraine grandeur. Vous avez victorieusement combattu ces déplorables tendances vers l’individualisme qui sont la perdition de toutes les églises comme de tous les états. Vous avez longuement, pieusement, dévotement médité dans la pénombre de l’opisthodome, sans demander d’autre récompense que celle qui vient de la conscience, et vous livrez maintenant aux Parfaites et aux Parfaits ces pages rayonnantes de la Lumière de vérité, sans les signer autrement que de vos noms mystiques, qui sont et qui demeureront à jamais un secret pour les agnostes. Je déplore amèrement tous ces essais de restauration ecclésiale, quels que soient leur nom ou leur credo, qui semblent n’avoir eu pour principal objectif que de faire du bruit autour de personnalités altérées de réclame. Le théorbe et les cymbales sont faits pour s’unir aux voix pieuses qui, dans le temple, célèbrent la gloire du divin PLÉRÔME, et non pour porter aux échos de l’avenir l’état civil d’une individualité ! Çà et là vous avez, sur les choses qui ne doivent pas être dites ouvertement aux foules – panis non mittendus canibus – laissé flotter à dessein un voile demi- opaque, demi-transparent, qui ne saurait être levé que dans les profondeurs de l’Adytus initiatique, où s’enseigne ce que le grand Plotin appelle τὸ βάθος τῆς νοητῆς οὐσίας. Et je vous en congratule sans réserve. Il est digne, juste et salutaire, au moment où s’accomplit cette agonie des anciens dieux, pleine d’infinie tristesse, dont parle Anatole France, où s’effondre, dans la poussière du chemin, l’échafaudage vermoulu des doctrines individualistes et des religions jéhovistes, où l’athéisme tente d’instaurer sur leurs ruines sa sinistre désolation plus affreuse encore que l’enfer de la théologie, il est digne, juste et salutaire de crier urbi et orbi qu’il est une tradition qui ne saurait mourir, à qui d’ailleurs toutes celles qui ont vécu jusqu’à présent ont emprunté leurs éléments de vitalité, et que cette tradition s’appelle la sainte Gnose. Je termine, très chers et très vaillants Coopérateurs, en confirmant en cette page l’IMPRIMATUR que je vous ai depuis longtemps donné de la voix et du cœur. Écrit en notre tente apostolique de Montségur, le XIVe jour du XIIe mois de la XVIIe année de la restauration de la Gnose. Ŧ SYNÉSIUS, Patriarche de l’Église Gnostique de France. AVERTISSEMENT On sait ce que fut, dans la suite des temps, l’enseignement gnostique. On sait aussi comment après un silence et un recueillement prolongés, les gnostiques, vers 1880, ont recommencé à agir et à se réunir. Mais la rénovation d’un enseignement, comme l’enseignement gnostique, qui comprend une doctrine, une liturgie, un rite, une esthétique, ne peut se faire que par la reconstitution de sa philosophie traditionnelle. De sérieux efforts ont, depuis longtemps, été faits en ce sens. Et, après plusieurs années d’un travail assidu, auquel coopérèrent les meilleurs esprits, l’enseignement gnostique se trouve aujourd’hui complet et reconstitué. Sous une forme malléable, et qui s’accommode aux temps présents et à l’évolution des tendances générales de l’humanité, cet enseignement est issu de la source traditionnelle la plus pure et la plus ancienne ; et l’on peut considérer qu’il est le résumé fidèle de tout ce qui a été découvert et indiqué par les maîtres gnostiques de toutes les époques. Nous présentons ici les bases de cet enseignement. Nous précisons tout d’abord qu’elles ne renferment rien de secret au sens littéral du mot, mais que cet enseignement a un sens occulte complet, que comprendront seuls ceux qui s’attacheront profondément aux études gnostiques. Ainsi, les travaux qui suivent sont nécessaires pour entrer dans la compréhension des symboles et dans l’intellection des arcanes. Nous précisons aussi que l’enseignement de la Gnose, tel qu’il est présenté ici, est revêtu d’un caractère officiel, et que tous ceux qui désirent faire partie des centres initiatiques gnostiques devront justifier de la connaissance des matières que nous traitons ici. Ce n’est que par la suite qu’ils seront admis à l’étude des choses qui ne s’écrivent point, et pour lesquelles les choses que nous écrivons sont une introduction indispensable. S. T. Chapitre Ier – Les Ténèbres Extérieures La Gnose est, au premier chef, une doctrine traditionnelle et d’éléments constitutifs cosmogoniques et métaphysiques. Mais elle est aussi une doctrine pratique, en ce sens qu’elle veut influencer les hommes, et les guider vers ce qu’elle sait être leur but final et excellent, à travers des transformations multiples. C’est pourquoi, sans rien négliger de la hauteur de ses conceptions, la Gnose saisit l’homme, non pas dans son origine lointaine et ignorée, ni dans la source de sa personnalité ; mais elle le prend tel qu’il est aujourd’hui, c’est-à- dire dans l’état d’ignorance relative et de diminution générale, où nous le présentent ses passions et l’hérédité de nombreuses générations. En cet état, l’homme nous apparaît dans les « ténèbres extérieures » des Évangiles, et séparé, par ces ténèbres mêmes, de son origine et de sa fin, qui est Dieu. Le but immédiat du présent enseignement est d’éclaircir ces ténèbres, et de guider l’homme vers la lumière, « qui est Dieu même, en lequel il n’y a point de ténèbres ». (Jean, ép. Ire, § 5.) Et d’abord, que sont ces ténèbres extérieures ? Au point de vue cosmogonique, c’est le chaos informe qui suit la création non organisée, et le symbolisme initiatique le représente par la pierre brute1. Au point de vue métaphysique, c’est l’impuissance de l’action par ignorance de l’Activité, ou Cause Première ; et le symbolisme initiatique la représente par la couleur noire. Pour l’humanité, c’est l’inconscience même de l’agnosticisme, et le symbolisme en est un flambeau tourné en sens inverse. Pour l’individu, c’est son état particulier avant qu’il ait pu avoir l’idée de rechercher la lumière, et, dans le symbolisme, cet état correspond à la Nudité. Le Chaos cosmique est l’ensemble des diversités formelles en puissance, et l’état de la matière susceptible de la limite, mais avant qu’elle en soit bornée. Le noir, ou manque de couleur, correspond au chaos, ou manque de formes. La pierre brute, qui est considérée comme informelle parce qu’elle n’a point de dimensions régulières et mathématiques, devient, aussitôt que l’ouvrier la considère, l’occasion et le lieu du travail futur. Le chaos intellectuel ou humain est l’ensemble obscur des notions inertes, et l’état des perceptions sentimentales, dû à l’influence des contingences extérieures, avant que les passions individuelles l’aient précisé dans chaque homme. Il est donc évident que l’aspirant gnostique, pour échapper à ce chaos, doit « dépouiller le vieil homme ». Et sa nudité, qui est considérée comme l’image de sa vacuité intellectuelle, devient, aussitôt qu’il aspire à la vérité, l’occasion et le lieu du vêtement de lumière que tisseront ses propres efforts. Cet état chaotique, au plan cosmique comme au plan humain, une fois existant, existerait toujours, si la conscience obscure de la présence de la Divinité, qui est une Activité éternelle, n’eût tendu à faire évoluer toutes choses hors de leur chaos. Où fut prise cette conscience ? Écoutons la Genèse : « Aux premiers jours, la terre était informe et nue, et l’Esprit se mouvait sur les eaux. » La terre informe et nue est précisément le chaos dont les éléments inorganisés sont incapables de toute compréhension, et a fortiori de celle de l’Esprit. C’est pourquoi l’Esprit ne se meut pas dans le chaos ; il se meut au-dessus des eaux, c’est-à-dire au-dessus d’un plan de réflexion, agissant à la façon d’un miroir, sur lequel l’image renversée du mouvement de l’esprit se révèle au chaos. – Cette révélation produit immédiatement le Fiat Lux. Dans le chaos cosmique, le Fiat Lux se traduit par la vibration lumineuse capable de déterminer les formes. Dans le chaos humain, le Fiat Lux se traduit par la vibration sentimentale capable d’engendrer le désir de sortir de l’agnosticisme. Cette action vibratoire se symbolise, dans la gnose rituelle, par la Lanterne sourde, dont l’unique rayon, encore caché à la vision directe de l’homme, ne se révèle à lui que par la lumière réfléchie sur les choses extérieures : et c’est ainsi que le chaos est, pour la première fois, pénétré par la Lumière. L’action réflexe du miroir des eaux a donc projeté sur la matière et dans les êtres un Rayon Céleste, lequel s’y trouve en quelque sorte emprisonné, puisqu’il est indispensable à l’organisation de l’Univers. Tous les efforts des parfaits doivent donc tendre, en se sublimisant eux-mêmes, à délivrer ce Rayon Céleste, et à le restituer au foyer divin dont il est sorti. – C’est d’ailleurs ce Rayon Céleste qui constitue l’élément supérieur non incarné de l’homme, et lui sert de uploads/Religion/ les-enseignements-secrets-de-la-gnose-by-theophane-simon-et.pdf

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  • Publié le Mar 14, 2022
  • Catégorie Religion
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