1 Les Nouvelles de L’ASSOCIATION JEAN CARMIGNAC “Les Evangiles sont des documen

1 Les Nouvelles de L’ASSOCIATION JEAN CARMIGNAC “Les Evangiles sont des documents historiques, presque des chroniques, de toute première main.” J. Carmignac..... n° 0 - Août 1998 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- EVOCATION DE L'ABBE CARMIGNAC par un de ses anciens élèves* Né le 7 août 1914, Jean Carmignac est entré au petit séminaire de Mattaincourt, dans les Vosges, en 1925, puis au grand séminaire de Saint-Dié en 1931. Cette démarche avait pris sa source dans une âme encore très jeune mais déjà décidée à consacrer sa vie à quelque chose d'utile et qui n'avait pas tardé à comprendre que "rien ne serait plus utile que de devenir prêtre et de travailler au salut des âmes." Soucieux de la formation spécialisée d'un certain nombre de futurs prêtres, le pape Pie XI avait demandé que des élèves des grands séminaires fussent envoyés à Rome pour y suivre les cours des universités pontificales, l'"Angelicum" et la "Grégorienne". En octobre 1934, l'abbé Carmignac fut désigné pur aller préparer à Rome les licences de Théologie et d'Ecriture Sainte ; il y commença l'étude de l'hébreu. A l'issue de cette période qui dura cinq ans, l'abbé Carmignac revint dans son diocèse muni des deux licences qu'il avait préparées. Il avait été ordonné prêtre le Samedi-Saint 27 mars 1937, dans la chapelle du grand séminaire de Saint-Dié. Au mois d'octobre 1939, il fut chargé des cours d'Ecriture Sainte et de Théologie morale au grand séminaire. Sur son initiative, un cours d'hébreu fut institué .../... ________________________________ Copyright © Association Jean Carmignac, Paris 1998 dans cet établissement. Ce cours commençait par la récitation du "Notre Père" en hébreu. Il convient de rappeler que le "Notre Père" fut par la suite le sujet de sa très 1… Evocation de l'Abbé Jean Carmignac par un de ses élèves, Robert Cuny. 3…« Miqsat Ma'ase Ha- Torah » (Quelques règles appartenant à la Torah), par Fr. Demanche. Citations de Betz et Riesner par Gino Zaninotto. 4…La datation du Nouveau Testament selon Robinson, par Jean Carmignac 7…Echos en Biélorussie de l'exposition « De la Terre Sainte à tous les peuples. La diffusion du Chris- tianisme aux 1ers siècles. » 9…Inscription avec le nom de Pilate, monnaies et ossuaires (1er siècle). 2 remarquable thèse de doctorat, soutenue à la Faculté de Théologie de l'Institut Catholique de Paris, en janvier 1969, et à laquelle fut décernée la plus haute mention (« maxima cum laude »). C'est le prêtre aussi que l'on trouvait dans son bureau, accueillant ceux qui s'adressaient à lui pour recevoir ses directives spirituelles, toujours exprimées dans un langage sobre et précis. Il savait écouter avec attention ; sa clairvoyance était en même temps bienveillance. On notera tout particulièrement son sens de la Providence divine qui lui était, pour ainsi dire, co-naturel, en sorte qu'il n'y avait pas de place en lui pour le pessimisme. L'abbé Carmignac ne mettait pas de limite à son dévouement. Il en donna la preuve lorsque, déjà chargé de deux cours, on lui confia en outre la lourde responsabilité d'assurer la nourriture des 175 personnes que comprenait l'ensemble de la communauté du séminaire, pendant une période où cette tâche était particulièrement difficile en zone "occupée". Cela consistait pour lui à voyager de nuit, par tous les temps, dans une camionnette à gazogène - souvent en panne - pour collecter des vivres dans les régions agricoles des Vosges. "A ce régime, a-t-il écrit, la tuberculose m'a vite terrassé et, en juillet 1943, je devais partir au sana de Thorenc." Cependant, n'étant pas à Saint-Dié à cause de sa maladie, il échappa à la déportation des hommes qui eut lieu dans cette ville en novembre 1944. La Providence divine le préservait ainsi pour l'orienter, après un rétablissement assez satisfaisant de sa santé, vers une autre étape de sa vie qui pourrait se résumer en deux mots : Qumrân et les Synoptiques. Puissions-nous accueillir et transmettre le message de la vie de l'abbé Jean Carmignac, toute de dévouement, de probité, de bonté accueillante et de sérénité. Robert CUNY 20 juin 1998 * Monsieur Robert Cuny a été l’élève de l’Abbé Jean Carmignac au grand séminaire de Saint Dié, de septembre 1940 à septembre 1943. Il a donné à l’Association les notes précieuses – et très complètes – qu’il prit pendant le cours que l’abbé Carmignac consacra à Saint Paul au long de ces trois années, comme il le relate avec émotion dans l’éditorial des Nouvelles de décembre 2005 (n°28). [ndlr] MIQSAT MA'ASE HA-TORAH 3 Les manuscrits découverts près de Qumrân (plus de 800) depuis 1947 n'ont pas pu être tous publiés rapidement ; car à part quelques beaux parchemins presque complets, ils sont souvent parvenus en miettes, et il a fallu aux spécialistes beaucoup de temps et d'ingéniosité pour les reconstituer. C'est ce qui explique que le manuscrit 4QMMT, trouvé dans la grotte 4 en six exemplaires, ait été publié seulement en 1994. Il s'intitule MIQSAT MA'ASE HA-TORAH, qu'on peut traduire "Quelques règles appartenant à la Torah". Ce texte se présente sous la forme d'une lettre écrite par un représentant de la secte de Qumrân aux prêtres du Temple qui ont accepté un compromis avec l'ethnarque hasmonéen (II ème siècle avant J.-C.) : vingt deux lois religieuses (HALAKHOT), adoptées par les Sadducéens et les Pharisiens, y sont critiquées comme ne faisant pas partie originairement des lois prescrites par la Torah. Françoise Demanche Sur ce sujet le professeur Gino Zaninotto a communiqué à l'intention de notre Association l'extrait suivant du livre de Otto Betz-Rainer Riesner, "Gesù, Qumran e il Vaticano. Chiarimenti" ("Jésus, Qumrân et le Vatican. Eclaircissements") Editions Vaticana, 1995, pages 221-23. Nous l'en remercions vivement. « Le texte "Miqsat Ma'ase ha-Torah" de la grotte 4, qui a enfin eu une publication officielle en 1994, est particulièrement intéressant pour la question de la formation des premiers Chrétiens. La lettre nous est parvenue de façon fragmentaire en six exemplaires au moins, ce qui montre à quel point il était important de conserver l'enseignement du fondateur de la communauté. A partir d'un exemple contemporain comme celui-là, il est difficile de comprendre pourquoi les premiers Chrétiens auraient dû attendre au moins vingt ans après la Crucifixion et la Résurrection pour écrire quelque chose sur Jésus. Rudolf Pesch ("Das Evangelium der Urgemeinde" [Herder TB 678], Freiburg 1979) et Gerd Theissen ("Lokalokolorit und Zeitgeschichte in den Evangelien. Ein Beitrag ur Geschichte der synoptischen Tradition", Freiburg/Schweiz-Gottingen 1989) soutiennent eux aussi maintenant avec d'autres arguments que la rédaction de parties essentielles de la tradition synoptique remonte à déjà avant 40 ap. J.-C.. Si des Esséniens convertis s'étaient unis à la communauté chrétienne primitive, il se peut qu'il y ait eu au sein de celle-ci un groupe possédant une formation de tout premier ordre à la connaissance des Ecritures et qui savait comment traiter la tradition (cf. R. RIESNER, "Jesus as Preacher and Teacher", in H. Wansbrough, Jesus and the Oral Gospel Tradition, Sheffield 1991, pp. 183-210 (193- 195 ; 205-207). Il faut alors être prudents avant d'attribuer sans conteste les affirmations d'une certaine profondeur seulement à une époque plus tardive. Ces convictions doctrinales, au contraire, pourraient être présentes déjà plus tôt et même en Palestine (...). (...) Une comparaison avec les textes de Qumrân montre que certaines expressions et certaines descriptions du Nouveau Testament, considérées par beaucoup comme grecques et d'époque tardive, sont plutôt palestiniennes et d'époque plus ancienne. 4 Ceci concerne même certaines parties très discutées du Nouveau Testament comme l'Evangile de Jean et les premiers chapitres des Actes des Apôtres. L'Eglise primitive a beaucoup pensé à la preparatio Evangelica, c'est à dire à la façon dont Dieu avait déjà préparé la révélation de l'Evangile au cours de l'histoire du monde.» (15 avril 1997) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- CONFÉRENCE DE L'ABBÉ JEAN CARMIGNAC SEPTEMBRE 1978 On entend parfois dire que l'Abbé Jean Carmignac, ayant concentré son effort sur l'examen critique des textes des synoptiques, ne s'était pas intéressé à l'Evangile de Jean. Or il n'en était rien ; sans avoir lui-même étudié aussi à fond le problème johannique, il notait les points de comparaison que lui avait suggéré l'étude des trois premiers évangiles et il se tenait au courant des travaux des autres exégètes à ce sujet. Nous vous proposons des extraits d'une conférence que l'Abbé Carmignac a prononcé en 1978 dans un monastère anglais, où il aimait venir se reposer. Il y indique très nettement quel était son point de vue sur les éléments de datation du quatrième Evangile. Il approuve entièrement celui de J. A. T. Robinson. Ajoutons que ceux qui l'ont connu peuvent témoigner que jusqu'à sa mort il s'est dit convaincu de la force des arguments du célèbre exégète anglais. F. Demanche LA DATE DU NOUVEAU TESTAMENT SELON ROBINSON Je vous ai déjà présenté Robinson qui était évêque auxiliaire de Londres, qui est maintenant professeur à Cambridge, qui a publié d'abord un livre "Honest to God" qui a fait scandale, l'a même obligé à donner sa démission d'évêque, parce que l'ouvrage était considéré comme étant, si on peut dire, d'extrême gauche. Et cet homme-là qui, voulant prouver que le Nouveau testament uploads/Religion/ n-0.pdf

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  • Publié le Aoû 10, 2022
  • Catégorie Religion
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