NOTRE DAME DE PARIS par Torsten Schwanke PREMIÈRE MARCHE Karine m'a montré Pari

NOTRE DAME DE PARIS par Torsten Schwanke PREMIÈRE MARCHE Karine m'a montré Paris. Nous sommes allés à l'île de la Cité. L'île de la Cité, située entre deux bras de la Seine, est le berceau de la capitale. La France est un navire qui flotte sur la Seine. Karine est le Vénus qui a émergé de la Seine. Les Romains appelaient ce lieu Lutetia Parisiorum. Karine m'a montré l'église de Notre Dame. Elle m'a montré l'Hôtel de Dieu, déjà connu comme un couvent au VIIe siècle. La cathédrale Notre Dame se trouve à l'est de la place du Parvis. Francis de Sales y a fait une oraison funèbre en 1602... Pour Paul Claudel, Notre-Dame de Paris était à la fois asile, fauteuil, foyer, médecin et soutien de famille. Le poète avait rencontré le Christ ici le 25 décembre 1886. Les garçons en robe blanche chantaient le Magnificat, l'hymne de Marie. Il se tenait au milieu de la foule, près du deuxième pilier à la sortie du chœur, sur le côté droit de la sacristie. C'est là qu'a eu lieu l'événement qui a changé toute sa vie: En un instant, son cœur a été saisi et il a cru au Christ. Lors des funérailles de Claudel, ces paroles ont été entendues à Notre-Dame: Dans l'église froide, les membres de l'Académie tremblent de froid, mais ce qu'ils voient est si beau, si beau qu'ils oublient le froid. En face d'eux, une rosette laisse entrer une lumière surnaturelle. Un membre de l'académie parle à voix basse: „Regardez là-haut et voyez les gens sur la galerie! Comme ils semblent petits devant les dimensions de cette cathédrale! On croit regarder Quasimodo!“ Le Parvis-Notre-Dame, la grande place devant la cathédrale, est le cœur de l'île de la Cité et aussi le cœur de la France. Karine m'a emmené au pub de la Pomme de pin, que François Villon fréquentait. Boileau, Molière et Racine étaient également présents. Puis Karine m'a montré dans la rue Chanoinesse au bord de la Seine la maison du chanoine qui a fait émasculer le sage Abälard parce qu'il aimait la belle nièce du chanoine, Héloise. Dans la rue des Ursins, il reste des vestiges de la chapelle Saint-Aignan où Abälard et Héloise priaient. C'est également là que Saint Bernard de Clairvaux a prêché. DEUXIÈME MARCHE La Cité, le cœur de Paris, s'est d'abord développée sur les bords de la Seine. Des quartiers ont été créés sur les rives gauche et droite. Les quais de la rive gauche présentent encore une atmosphère caractéristique, à savoir celle de la vie intellectuelle. Karine m'a emmené rue Mazarine. C'est là que vivait l'actrice Marie Desmares. Elle est née à Rouen en 1642 et s'est fait connaître sous le nom de son mari Champmeslé. Elle a joué dans l'ensemble du Théâtre du Marais, qui a créé le Cid de Corneille. Racine, lié à elle par l'amour, lui a laissé les premiers rôles dans ses tragédies et a parlé sur les rôles avec elle. Puis nous sommes allés rue du Seine. Frank Wedekind est venu à Paris pour la troisième fois en septembre 1893 et a pris un appartement dans le petit hôtel Mont-Blanc. Il y écrit son Lulu et reprend ses relations amicales avec Emma Herwegh. Nous nous sommes rendus à la rue des Beaux-Arts. C'est ici que se trouvaient les bureaux de la Revue des Deux Mondes. Les représentants de l'école romantique se sont rencontrés dans un salon. C'est ici que le dîner royal a eu lieu le jour de la fête des Trois Rois en 1834. Victor Hugo, Heinrich Heine, Mérimée et la tragique actrice Rachel y ont participé. Le roi des haricots serait celui qui trouverait un haricot dans son morceau de gâteau. Heinrich Heine a gagné le jeu et a choisi Rachel comme reine des haricots. Nous arrivons maintenant à la rue de Beaune. Nous sommes montés jusqu'à Théophile Gautier, qui s'était enfui de Neuilly au cinquième étage d'un appartement d'ouvriers de la rue de Beaune à Paris. Le grenier où logeait Théo, et qu'il remplissait, petit et bas comme il l'était, de la fumée de son éternelle cigarette, contenait un lit en fer, un vieux fauteuil en chêne, une chaise en paille. Nous avons trouvé ici Théo avec une casquette vénitienne rouge, une jupe en velours autrefois destinée à l'usage quotidien à Saint-Gratier, mais maintenant si graisseuse et tachée qu'elle semble avoir été la veste d'un cuisinier napolitain. Et le voluptueux maître de l'écriture et de la parole a fait l'impression d'un doge en détresse. Sur la place du Châtelet, dans les quartiers pauvres entre les halles et la Seine, nous avons trouvé le poète Gérard de Nerval, dépravé et dérangé mentalement, pendu à la grille d'une fenêtre de toilettes d'un appartement du rez-de-chaussée le matin du 26 janvier 1855. La boîte à soufleurs du théâtre était située à l'endroit exact où Nerval s'était suicidé en cette nuit d'hiver glaciale. Nerval lui-même a raconté son désespoir et ses visions: „J'ai fait mes pas vers Montmartre sans manger. Le cimetière était fermé, c'était un mauvais présage. Quand je me suis retourné à la Porte de Clichy, j'ai été témoin d'une méchante dispute. A partir de ce moment, j'ai erré en proie au désespoir dans la zone illimitée qui sépare la banlieue de la Porte de Clichy. Je me suis promené en traversant les rues pour revenir au centre de Paris. Dans la rue de la Victoire, j'ai rencontré un prêtre catholique. Dans le désespoir que j'ai ressenti, je voulais me confesser à lui. Mais il n'a pas eu le temps... Désespéré et en pleurs, je dirigeai mes pas vers l'église Notre-Dame-de-Lorette. Je me suis levé de ma prière et je suis sorti pour prendre la direction des Champs-Elysées. Quand je suis arrivé sur la place de la Concorde, j'avais un profond désir de me détruire. Je suis allé plusieurs fois dans la Seine pour me noyer, mais quelque chose m'a empêché de mettre ma décision à exécution.“ Nous avons quitté Nerval, en priant pour sa pauvre âme, et sommes arrivés à la Cour Carrée du Louvre. Sur le site du Pavillon de l'Horloge se dressait la tour dite de la Bibliothèque, où Charles Quint conservait sa collection de près de mille manuscrits. La collection comprenait des écrits d'Aristote et de Sénèque, des Pères de l'Eglise, du Roman de Renart, du Roman de la Rose et du récit de Marco Polo sur son voyage en Chine. Nous sommes allés à la Cour du Carrousel. Dans la rue Saint-Thomas-du-Louvre vivait Madame de Blacy, la sœur de la très instruite Sophie Volland. Dans sa maison, la première rencontre de Diderot avec Sophie a eu lieu en 1755. Pendant vingt ans, l'amour allait unir les deux. Un amour, comme l'a dit Diderot, que je n'avais jamais ressenti auparavant. Elle est devenue la destinataire de ses célèbres lettres à Sophie. TROISIÈME MARCHE Karine m'a emmené dans la rue du Président-Wilson, qui s'appelait autrefois rue du Trocadéro. C'est là que vivait Laure Hayman, fille d'un peintre anglais et amante des hommes riches. Marcel Proust sortait avec elle, lui envoyant des roses et des lettres. Elle l'appelait „mon petit Marcelino“ ou „mon psychologue de porcelaine“. Les traits de caractère de Laure se retrouvent chez Odette de Crécy dans le roman „À la recherche du temps perdu.“ Un autre auteur l'a utilisée comme modèle pour son héroïne dans un roman. Laure a adoré ce roman pour le petit Marcel. Elle a fait relier le livre dans la soie fleurie d'une de ses jupes. Proust habitait rue Hamelin. Proust n'a jamais permis que la poussière soit balayée dans son appartement. La peluche était comme du chinchilla sur les meubles. Quand nous sommes entrés, la gouvernante nous a demandé si nous avions apporté des fleurs, si nous nous étions parfumés. Nous avons trouvé Proust surtout au lit, mais habillé, il portait des gants jaunes car il ne voulait pas se ronger les ongles. Il a dépensé beaucoup d'argent pour que les ouvriers de la maison ne le dérangent pas. Il n'a jamais permis qu'une fenêtre soit ouverte. La table de chevet était recouverte de médicaments.“ Dans la rue Franklin, nous avons rendu visite à un comte. Il vivait au rez-de-chaussée, il avait de hautes fenêtres, dont les petites vitres dans le style du XVIIe siècle donnaient à la maison un caractère ancien. L'appartement était rempli d'un enchevêtrement de choses qui ne s'emboîtaient pas, de vieilles photos de famille, de meubles Empire, de kimonos japonais, de gravures. Une pièce particulière était la salle des toilettes avec une cuvette persane transformée en baignoire, à côté de laquelle se trouvait une énorme bouilloire orientale en cuivre martelé, le tout fermé par des rideaux de tiges de verre colorées. C'était une pièce dans laquelle on pouvait trouver la fleur d'hortensia en mémoire de la reine Hortensia, faite de n'importe quel matériau et peinte et dessinée. Au milieu de cette salle de toilettes, il y avait une vitrine d'où sortaient de délicates nuances d'une centaine de cravates. Dans uploads/Religion/ notre-dame-de-paris.pdf

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  • Publié le Aoû 22, 2022
  • Catégorie Religion
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