Quanta cura et le syllabus Sur les libertés modernes et l’Eglise Lettre encycli
Quanta cura et le syllabus Sur les libertés modernes et l’Eglise Lettre encyclique de sa sainteté le pape pie Ix 8 décembre 1864 Les libertés modernes et l’Eglise Syllabus veut dire « résumé ». Ce n’est pas un texte nouveau mais une compilation de condamnations antérieures que Pie IX a rassemblées pour leur donner une force nouvelle – condamner à nouveau, mais cette fois-ci de façon solennelle, en un texte universel que certains verront comme infaillible – et permettre à tous les catholiques d’en prendre connaissance facilement : le cardinal Antonelli, dans sa lettre de présentation, précise : « Mais, comme il aurait pu arriver que tous les actes pontificaux ne fussent point parvenus à chacun des ordinaires, le souverain pontife a voulu que l’on rédigeât un Syllabus de ces mêmes erreurs, destiné à être envoyé à tous les évêques du monde catholique ». Ces erreurs ainsi condensées, c’est une véritable « conjuration antichrétienne » doctrinale qui apparut dans toute sa grandeur. En même temps, l’Eglise se dressait, toujours plus décidée à s’y opposer, et non pas resserrée dans les limites de ses églises, toute occupée à bénir et prier, « abandonnant la direction morale et spirituelle des peuples » à la Révolution (Viéville, p. XI). Aussi, Pie IX a confirmé et proposé à nouveau comme règle de doctrine des évêques le Syllabus avec Quanta cura, dans une allocution du 17 juin 1867. Léon XIII en 1879, en 1884 à l’évêque de Périgueux et dans Immortale Dei en 1885 a confirmé le Syllabus (Viollet, p. 86). Toutes les propositions du Syllabus ne sont pas des hérésies, mais toutes sont fausses. Et, ce qui ajoute à leur gravité, c’est que ces erreurs sont contemporaines d’une part et extrêmement répandues d’autre part. Mgr Mabille de Versailles remarque ce phénomène : « Autrefois ces idées n’étaient pas très dangereuses ; quelques rêveurs, quelques 2 utopistes sans crédit et sans influence osaient à peine les produire, en les couvrant avec soin du manteau de l’hypocrisie et du mensonge. Aujourd’hui, elles se manifestent hautement, publiquement ; elles se communiquent de proche en proche, comme des flammes dévorantes ; elles se formulent en maximes absolues ; elles ont à tous les degrés de la hiérarchie de puissants organes et des défenseurs avoués, que rien n’arrête, que rien n’épouvante » (Allocution à MM. les sénateurs et députés, 12 mars 1876, Viéville, p. XII). La préparation du Syllabus fut longue et soignée. Mgr Pecci, futur Léon XIII, en eut l’idée en 1849. Elle plut à Pie IX. Il chargea le cardinal Fornari de consulter des personnalités catholiques en 1852 sur un recueil en 29 points. Mais ce fut l’Instruction pastorale sur divers erreurs du temps présent de Mgr Gerbet, évêque de Perpignan, le 23 juillet 1860, qui servit de base à un premier catalogue, approuvé par 300 évêques présents à Rome en juin 1862 pour la canonisation de martyrs japonais. Cependant, une indiscrétion du journal turinois le Mediatore, publiant et critiquant les 61 propositions du Syllabus Propositionum en octobre, obligea Pie IX à attendre l’apaisement des esprits pour reprendre le projet qui apparaissait de plus en plus nécessaire. En effet, dans l’Eglise catholique renaissaient plus forte que jamais les idées d’une étrange alliance entre le monde moderne et l’Eglise. La Vie de Jésus par Renan, paru en 1863, montrait pourtant bien jusqu’où menait l’esprit du monde : le rejet de toute Révélation chrétienne. Pourtant les congrès catholiques de Munich (septembre 1863) et de Malines (avril 1863) renchérissaient sur cet accommodement au monde et montraient combien le libéralisme pénétrait partout. Ils soutenaient, entre autres, que la philosophie moderne et l’histoire devaient remplacer la vieille scolastique – Doellinger à Munich – et que la liberté de conscience devait supplanter « l’alliance du trône et de l’autel », selon Montalembert à Malines. La réaction au sein 3 de l’Eglise fut forte, en particulier de la part de l’évêque de Poitiers, Mgr Pie : le pape devait mettre fin à ces divisions et aux pénétrations modernes dans l’Eglise. Déjà, l’évêque de Montréal, Mgr. Bourget, condamna par mandement à ses fidèles 61 propositions le 25 décembre 1863 (Recueil, p. 562-573). D’où le Syllabus, rédigé à partir des condamnations prononcées par Pie IX dans trente-deux textes précédents. Le Catalogue est anonyme. On a parlé pour rédacteurs du cardinal Tarquini et du barnabite Luigi Bilio, grand pénitencier et cardinal en 1866 (Mattei, p. 170). Ce dernier aurait supprimé certaines propositions (Viollet, p. 83). Il était pourtant tenu pour intransigeant… Les épiscopats du monde entier l’approuvèrent chaudement, en général, pourtant il n’existe pas d’acte pontifical qui occasionna de telles émotions et une telle polémique. La raison principale en est que, non content de dénoncer les principes, Pie IX s’élevait aussi contre leurs applications : des faits et gestes récents sont visés, et leurs auteurs le savent. En France surtout, la circulaire du 1er janvier 1865 du ministre de la Justice et des cultes interdit aux évêques de promulguer l’encyclique et le Syllabus car ils « contiennent des propositions contraires aux principes sur lesquels repose la Constitution de l’Empire ». Les évêques durent passer outre à l’interdiction (Pelage, p. 478- 480). Mais les catholiques français se divisèrent un peu plus, à propos des interprétations à donner, plus ou moins sévères : car Pie IX n’avait pas donné de notes doctrinales aux propositions. Quoique modéré (et bientôt libéral), Mgr Dupanloup avec La Convention du 15 septembre et l’Encyclique du 8 décembre (janvier 1865) eut un franc succès (34 éditions, félicitations de 630 évêques et de Pie IX lui-même). Louis Veuillot, dans l’Illusion libérale, donna un son différent quoique ni raide, ni extrémiste. La ligne de démarcation était nettement tirée entre les deux partis – elle est encore d’actualité aujourd’hui. 4 Orientations bibliographiques. Doctrine : L. Brigué, « Syllabus », DTC, 1941, t. 14, col. 2877-2923 (articles documenté). Paul Viollet, L’infaillibilité du pape et le Syllabus, Besançon-Paris, Jacquin-Lethielleux, 1904, in 8° de 115 p. (critique en règle du Syllabus). Abbé Jean-Baptiste Raulx, Encycliques et documents en français et en latin, Bar-le-Duc, L. Guérin, 1865, 2 vol. in 8°. Recueil des allocutions consistoriales, encycliques et autres lettres apostoliques des souverains pontifes… cités dans l’encyclique et le Syllabus du 8 décembre 1864, Paris, Adrien Le Clere et cie, 1864, in 8° de 300 p. Julien Viéville, Le « Syllabus » commenté d’après les textes des souverains pontifes, l’enseignement des évêques…, Paris, Lethielleux, 1879, in 8° de XVIII-469 p. Lucien Choupin s.j., Valeurs des décisions doctrinales et disciplinaires du Saint-Siège, Paris, Beauchesne, p.111-157 (sur l’autorité du Syllabus). Frank Bouscau, « Pie IX face aux erreurs de son temps : l’encyclique Quanta cura et le Syllabus », Pie IX le pape du concile, Vue de Haut, n°17, 2011, p. 23-38 (tout le numéro est conseillé). Histoire : Yves Chiron, Pie IX pape moderne, Bitche, Clovis, 1995, in 8° de 525 p. (seule biographie d’ensemble en français). Roberto de Mattei, Pio IX, Casale Monferrato, Piemme, 2000, in 8° de 253 p. (bonne biographie du pape Pie IX). Abbé Pelage, La bulle Quanta Cura et la civilisation moderne, Paris, Garnier frères, 1865, in 8° de 588 p. (dossier sur la promulgation de l’encyclique par un catholique libéral). PIE IX : Quanta cura Lettre encyclique 5 Analyse de l'encyclique1 : 0) Introduction : vigilance des pontifes romains (1) 1) 1ère partie : caractéristiques des erreurs actuelles (2-4) 1.1) Diffusion généralisée (2) 1.2) Interventions de Pie IX (3) 1.3) Nouvelle intervention nécessaire devant la division mise entre Eglise et Etat (4) 2) 2ème partie : Naturalisme et libéralisme (5-8) 2.1) Ce qu’est le naturalisme (5) 2.2) Première conséquence : l’anarchie (6) 2.3) deuxième conséquence : le matérialisme (7) 2.4) Troisième conséquence : les persécutions juridiques (8) 3) 3ème partie : Expulser l’Eglise de la vie publique (9-13) 3.1) Communisme et socialisme dans la famille et à l’école (9-10) 3.2) Césaro-papisme (11-12) 3.3) Refus de l’Eglise « maîtresse des arts et des sciences » (13) 4) 4ème partie : condamnations renouvelées (14-16) 4.1) Condamnation solennelle générale (14) 4.2) Mise en garde contre la mauvaise littérature (15) 4.3) Avertissement aux évêques(16) 5) 5ème partie : armes spirituelles (17-19) 5.1) Exhortation à la prière (17) 5.2) Jubilé de 1865 (18) 5.3) Marie Immaculée (19) Conclusion (20) 1 Plan inspiré de Quanta cura et Syllabus, Garches, Office international des œuvres de formation civique, 1964, p.3. 6 A tous nos Vénérables Frères les Patriarches, Primats, Archevêques et Évêques, en grâce et communion avec le Siège Apostolique. Pie IX, Pape. Vénérables Frères, Salut et Bénédiction Apostolique. 0) Introduction : vigilance des pontifes romains 1 Avec quel soin et quelle vigilance pastorale les pontifes romains Nos Prédécesseurs, ont rempli la mission à eux confiée par le Christ Seigneur lui-même en la personne du Bienheureux Pierre, Prince des Apôtres, et ont ainsi accompli leur devoir de paître les agneaux et les brebis ! Sans jamais discontinuer, ont attentivement nourri tout le troupeau du Seigneur des paroles de la foi, ont imprégné de la doctrine de salut, écarté des pâturages empoisonnés, voilà ce dont tout le uploads/Religion/ quanta-cura-et-le-syllabus.pdf
Documents similaires










-
31
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 01, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
- Taille du fichier 0.3125MB