Travail et repos Premier discours Souviens-toi du jour du repos Exode 20.8 Le s

Travail et repos Premier discours Souviens-toi du jour du repos Exode 20.8 Le sabbat a été fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat Marc 2.27 Le sujet que j’apporte aujourd’hui devant vous, mes bien-aimés frères, ressort clairement des textes que nous venons de lire : c’est celui de l’observation et de la sanctiǗcation du jour du repos. Il n’est pas certes absolument nouveau dans nos églises. On peut toutefois Ǘxer la date depuis laquelle on a commencé à s’en occuper parmi nous plus sérieusement, c’est-à-dire avec un but nettement entrevu et dans un esprit vraiment pratique. Il y a six ans bientôt, une voix amie et bien autorisée plaidait cette cause devant une assemblée de chrétiens, réunis de presque tous les points du monde. « Quand on voit, disait-elle, les plans de régénération sociale qui s’étalent au grand jour, quand on surprend ceux qui s’élaborent dans l’ombre, soit dans l’atelier de l’ouvrier, soit dans le cabinet du philanthrope, comment, tout en éprouvant une vive sympathie pour ces eǖorts, ne pas se dire que l’homme cherche bien loin ce qui est tout près, et qu’il suǝrait de l’observation de l’ordre divin : « Souviens-toi du jour » du repos pour le sanctiǗer, » pour remédier à la plupart des maux qui font penser tant de personnes à une reconstitution de l’état social1? » Partant de cette pensée, le pieux avocat de cette sainte cause cherchait à mettre en lumière les principes sur lesquels repose l’institution du jour du repos, et terminait en invitant les chrétiens à former des sociétés volontaires pour la sanctiǗcation du dimanche. 1 Godet, Conférence sur l’observation du jour du repos, présentée aux assemblées de l’Alliance évangélique à Genève, en 1861. Cet appel, grâces en soient rendues au Seigneur, n’a pas été perdu. Nombre de villes dans notre patrie suisse comptent aujourd’hui dans leur sein une de ces sociétés que réclamait notre frère, et je ne pense pas qu’une seule songe à s’en repentir. Plus on s’est occupé du dimanche, plus on a compris qu’on l’avait trop longtemps négligé, et qu’en le négligeant, on s’était privé d’une grâce que le Créateur avait oǖerte à sa créature. Les vues particulières, sans doute, ne sont pas encore arrivées à se fondre dans une complète unité. Les uns prêchent essentiellement le devoir du repos, les autres en font ressortir avant tout le privilège ; mais tous, j’entends tous ceux qui prennent sérieusement à cœur les intérêts des âmes, tous ceux qui ne veulent pas borner nos espérances au gain matériel et à l’accumulation des revenus, tous ceux-là, par un chemin ou par un autre, sont ramenés à ces souvenirs que l’Éternel voulait rappeler à son peuple quand il lui disait : « Souviens-toi du jour du repos ». Il y a plus. Ceux-mêmes qui ne se laissent pas encore émouvoir par le côté religieux de ce commandement, ceux qui ne tiennent pas ou qui ne tiennent guère à la sanctiǗcation d’un jour par semaine, admettent cependant la nécessité d’avoir un jour pour le repos, après les six consacrés au travail. Il est donc permis d’aǝrmer qu’il y a aujourd’hui parmi nous une question du dimanche ; que cette question, renfermée jadis dans des bornes étroites, en est sortie maintenant et se pose plus ou moins devant tous ; qu’elle a donc au premier chef ce caractère d’actualité qu’on réclame à si bon droit de la prédication contemporaine. Ces considérations, mes frères, m’ont engagé à porter devant vous ce sujet. Si la discussion approfondie des principes et l’exposé de leurs conséquences rentrent moins dans le domaine du sermon que dans celui de la conférence, il y a cependant un côté édiǗant, et surtout un côté biblique, qu’il importe de signaler dans la question du dimanche, et qui sont bien, vous en conviendrez, du ressort de la chaire chrétienne. C’est à ces côtés- là que je désire exclusivement m’attacher avec vous. Plus nous placerons la discussion sur le terrain de la Bible et par conséquent de la pratique, car rien n’est plus pratique que la Bible, plus nous contribuerons, je le crois, à en écarter les points de vue secondaires, où l’individualité peut se donner libre carrière, mais aux dépens de la sécurité d’une part, et de l’utilité de l’autre. Rien ne vaut un précepte qu’on peut clairement et nettement appuyer sur des bases comme celles-ci : « ainsi a dit l’Éternel » « ainsi a voulu Jésus-Christ ». Pour mettre de l’ordre dans notre étude, mes bien-aimés frères, j’ai senti la nécessité de la diviser en deux parts bien distinctes, qui nous sont indiquées, du reste, par le commandement lui- même : « Souviens-toi du jour du repos » ce sera notre première partie. « Pour le sanctiǗer, » ce sera la seconde, et de beaucoup, je le dis d’avance, la plus diǝcile ; nous y consacrerons, si Dieu le permet, une méditation spéciale. Le premier sujet lui-même se divise naturellement en deux portions qui vont successivement nous occuper : le travail, condition du repos ; le repos, couronne et condition du travail. Priez le Seigneur, mes frères, que cette étude, accompagnée de l’Esprit-Saint, contribue à nous faire appeler le sabbat, nos « délices » ainsi que le voulait Ésaïe1. 1 Chapitre 58.13 I Qui dit repos, mes frères, commence par dire travail. C’est une de ces vérités qui semblent banales quand on prend la peine de les regarder, mais qu’on est malheureusement si habitué à traiter de banalités qu’on y pense beaucoup trop peu. Nous ne saurions nous dispenser de la rappeler d’entrée. Vous n’ignorez pas, en eǖet, une objection qu’on a souvent faite à l’institution d’un jour de repos : c’est, a-t-on dit, une organisation bonne pour les oisifs ou les paresseux. Eh bien ! c’est le contraire qui est vrai. Il n’y a pas de dimanche pour le paresseux ; il ne peut pas y en avoir. L’oisiveté et le repos ne se rencontrent jamais : ce sont deux ennemis irréconciliables. Demandez plutôt à ceux qui n’ont rien à faire, comme ils disent. Quel ennui, quel dégoût, quelle fatigue aussi, et qu’il y a loin de leur état à celui du repos qu’ils se ǘattaient peut-être d’avoir atteint ! Aussi le quatrième commandement établit-il la loi du travail comme condition absolue de la loi du repos, et il ramène l’une et l’autre, comme pour leur donner la plus auguste sanction, à l’exemple même de Dieu. « Tu travailleras six jours, dit-il à l’homme, et tu feras toute ton œuvre… ». Pourquoi ? Parce que l’Éternel a fait en six jours les cieux, la terre, la mer et tout ce qui y est ». Oui, Dieu a fait, Dieu a travaillé. Ne nous demandez pas d’expliquer ce mystère. Représentez-vous plutôt, si vous le pouvez, un Dieu ne faisant rien, un Dieu majestueusement retiré dans son essence et dans son oisiveté ; votre conscience, j’en suis sûr, protesterait et vous crierait qu’un tel Dieu ne serait pas le vôtre, mais quelque produit impossible du paganisme ou de la fantaisie. Dieu a travaillé. Il travaille encore ; et, si nous osons ainsi dire, le cœur du chrétien rend ici le même témoignage que Jésus-Christ : « Mon Père agit jusqu’à maintenant1 ». Lorsque le monde fut sorti de ses mains dans son incomparable splendeur, quand l’homme eut été pour la première fois placé dans notre jeune univers, alors l’Éternel contempla tout ce qu’il avait fait, « et voilà, c’était très bon ». «L’ouvre du rocher est parfaite, dirons-nous avec Moïse dans son dernier cantique ; toutes ses voies ne sont que jugement2 » ou bien, avec les rachetés dans le ciel : « Que tes œuvres sont grandes et merveilleuses, ô Seigneur tout-puissant3 ! » Ainsi, mes frères, et cette remarque est d’une importance capitale, la loi du travail n’est pas en soi un châtiment du péché. Elle est antérieure à la chute, antérieure même à l’existence de l’homme. Elle a ses racines dans le ciel avant de les plonger dans la terre, et, si nous pouvons parler de la sorte, Dieu se l’est imposée à soi-même avant de l’imposer à sa créature. Adam la reçoit ensuite non point comme une punition, mais comme une grâce au contraire, et comme une condition naturelle de la continuation de son bonheur. Il est placé dans le paradis pour en jouir, sans doute, mais « pour le cultiver » aussi et « pour le garder4 ». Dieu qui certes aurait pu se réserver ces deux soins, les laisse à l’homme pour qu’il doive à son travail une partie de sa paix. Bientôt, hélas ! la contrainte remplaça le dévouement et la libre volonté : le péché était intervenu et avec lui la souǖrance, jusque dans les actes les plus doux en eux-mêmes et les plus faciles. La peine donc aura désormais sa place dans le travail. La terre, qu’il faudra comme auparavant cultiver et garder, ne sera plus qu’une terre maudite, et, si l’homme veut manger son pain, il le paiera par uploads/Religion/ edouard-barde-travail-et-repos 1 .pdf

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  • Publié le Fev 03, 2022
  • Catégorie Religion
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