Qui était l’abbé Henri Pichette? Martin Gladu Jouant un rôle plutôt effacé, le
Qui était l’abbé Henri Pichette? Martin Gladu Jouant un rôle plutôt effacé, le Chanoine Pichette a exercé une profonde influence sur la société québécoise. Il fut, à sa façon, l’un des artisans de la Révolution tranquille. Sa compétence et son dévouement en ont fait un conseiller précieux pour le milieu syndical et la coopération au Québec. Société nationale des Québécoises et Québécois de Lanaudière, inc. Né le 28 juillet 1912, à Saint-Esprit (au nord de Saint-Roch-De-l’Achigan), de Donat Pichette, cultivateur, et de Zéphirina Rochon (mariés en 1909 à Saint-Roch-De- l’Achigan). Frère de Jeanne, Claire, Donatien et Léopold. On dit aussi qu’il venait de Saint- Lin-Laurentides Études classiques au Séminaire de Joliette (1927-1934), deux mentions honorable en 1931 Déjà en 1946, il est membre de la Légion du Christ (L.C.S) Études théologiques au Séminaire de Montréal (1934-1938) Ordonné prêtre le 11 juin 1938, en la Cathédrale de Joliette par Mgr Joseph-Arthur Papineau (évêque de Joliette de 1928 à 1968). Il est prêtre du diocèse de Joliette, dont le siège épiscopal est la cathédrale Saint-Charles-Borromée Études en philosophie au Collège Canadien à Rome (Septembre 1938-1939) Maître de discipline au Séminaire de Joliette (1939-1940) Il est en France lors du déclanchement de la guerre, ce qui le force à revenir au Québec Licencié en philosophie (L. Ph. Université Laval) 1940-43 Licencié en sciences sociales et en économie politique (L. Sc. Soc. Université Laval.) 1940-43. Il est un des étudiants du Père George-Henri Lévesque En 1943, il est nommé assistant-aumônier (assistant du chanoine Wilfrid Caillé) des Syndicats Catholiques et Nationaux de Joliette, assistant du chanoine Caillé au Secrétariat diocésain de l’Action catholique et assistant-procureur à l’évêché de Joliette (1943-1945) Docteur en théologie avec grande distinction (juin 1945. Université Laval. Thèse = Considérations sur quelques principes fondamentaux de la doctrine du spéculatif et du pratique) En août 1945, il est nommé aumônier diocésain des Syndicats Catholiques et Nationaux de Joliette Professeur de sciences sociales au Séminaire de Joliette (1945-1950) En 1946, Mgr Papineau annonce la création du Secrétariat diocésain d’Action sociale (l’organe de propagande du clergé dans la région de Québec) et la nomination de Pichette comme directeur (Fernand Jolicoeur, un autre diplômé en sciences sociales, politiques et économiques de l’Université Laval, en est le chef. Jolicoeur sera un des grands bâtisseurs du syndicalisme dans la région de Joliette et au Québec. Il avait été un des étudiants du Père George-Henri Lévesque) Membre du Comité consultatif des Évêques en matière sociale (1946-1960) Au congrès de la CTCC de 1947, il s'en prend aux « faux principes de liberté de la Révolution française » et s'alarme du fait que les principes chrétiens qui commandent « l'obéissance et le respect dû à l'autorité compétente sont en train de disparaître de la surface de la terre » Aumônier du tout nouveau Syndicat catholique des employés des journaux hebdomadaires de Joliette en 1948. Il est aussi l’aumônier du Syndicat national des employés en imprimerie de Joliette et du Syndicat des travailleurs de la pulpe et du papier de Joliette De mars 1948 à 1968, il est l’aumônier général de la CTCC (devenue la CSN en 1960), remplaçant l’abbé Georges Côté qui a occupé le poste durant une douzaine d’années. Son successeur sera l’abbé Jacques Bissonnette. Son adjoint est l’abbé Roland Frigon de Saint-Hyacinthe (aumônier de l’école du Textile de cette ville). Il définit son rôle d’aumônier comme suit : « plus qu'un personnage que l'on va occasionnellement consulter lorsque l'on croit que la morale peut être engagée. Il est "aumônier", c'est-à-dire, "celui qui se donne à un groupement, qui donne sa vie, sa science, son expérience pour le bénéfice des autres." » En février 1949, la Commission sacerdotale d’études sociales (présidée par Mgr Jean- Charles Leclaire), dont il est membre, déclare que le code du travail présenté à la législature provinciale (Duplessis, premier ministre, Antonio Barrette, ministre du Travail) ne rencontre pas les exigences actuelles de la justice sociale. En fait, les travaux de cette commission « ont surtout porté sur nos problèmes du travail en regard de la doctrine sociale de l'Église. » Ses membres, des aumôniers syndicaux et patronaux, ont une vision plus réaliste de la réalité syndicale et sont d'accord, en grande partie, avec une certaine déconfessionnalisation de la CTCC, même s'ils tiennent à ce qu'elle reste fortement attachée à la doctrine sociale de l'Église. La Commission agit sous l’autorité de la Commission épiscopale des questions sociales (CEQS), présidée par Mgr Joseph Charbonneau, assisté de Mgr Arthur Douville de Saint-Hyacinthe. La participation des travailleurs à la vie de l'entreprise, 100 pages. En fait, au moment du déclenchement du conflit de l’amiante en février 1949, une vive polémique a cours au Québec autour de la réforme de l’entreprise. Inspiré des expériences européennes d'après-guerre et de la doctrine sociale de l'Église, ce courant de pensée prône la participation des travailleurs à la gestion et le partage des profits. Bien présente chez les catholiques progressistes de l’époque, soutenue par les aumôniers sociaux, cette nouvelle philosophie de l'entreprise sera développée par la jeune Commission sacerdotale d'études sociales (CSES). Elle sera ensuite reprise par la centrale syndicale catholique, la CTCC, ainsi qu'au sein des mouvements d'action catholique (JOC, LOC et LIC). En mai 1950, il s’embarque pour l’Europe avec Gérard Picard et Jean Marchand pour déposer auprès du St-Siège les hommages de tous les ouvriers syndiqués catholiques et pour recevoir les bénédictions et les grâces accordées aux pèlerins de l'Année Sainte. Le pape leur dit : « Vous faites du beau travail là-bas. J'ai une prédilection tout à fait spéciale pour la CTCC et j'ai également une prédilection pour tous les ouvriers: j'aime les ouvriers. » À titre de délégué du Conseil des Évêques de la Province de Québec, il est aussi chaleureusement applaudi lors de son allocution devant les délégués du Congrès International d'Études Sociales. Nommé chanoine par Mgr Joseph-Arthur Papineau le 28 décembre 1950 En 1951, les syndicats affiliés au Conseil central de Joliette lui rendent hommage Peu après l'appel à la grève en 1952, il encourage ainsi les grévistes de Dupuis Frères : « Votre grève est votre croix syndicale et chrétienne, et sachez la porter vaillamment jusqu'au bout, envers et contre tous. » En 1956, il déclare devant le CTCC qu'il existe une très grosse différence entre inspiration chrétienne et confessionnalité. La confessionnalité est une formule; il peut en exister d'autres. Les formules changent selon les temps et les exigences qui en découlent. Ce qui compte c'est que le catholique s'inspire de sa foi dans ses actions. Toute formule de syndicalisme ne doit pas entraver cette inspiration, mais le syndicalisme confessionnel n'est pas la seule formule pour préserver cette inspiration. Il dit : « Il n'y a pas de doute qu'une institution destinée à représenter indistinctement un milieu hétérogène quant aux croyances doit éviter d’introduire des barrières et des limites discriminatoires. » Professeur de philosophie sociale à l’Université Laval pendant 15 ans Au congrès de la CTCC de 1962, il exhorte les syndicats à élargir les horizons couverts jusque-là, s’appuyant sur l’encyclique Mater et Magistra de Jean XXIII En août 1969, le Conseil Central de Joliette de la CSN salue ses vingt-cinq ans de syndicalisme De retour à Joliette en 1970, il est Directeur diocésain d’Action sociale (1970-1975). Il publie cette année-là Esquisse historique des mouvements sociaux au Québec (1900-1970) Président de la Fédération des Magasins coopératifs Coop (1974-1981), période durant laquelle la Fédération est traversée par des crises et des changements. Elle renoue, cependant, avec la rentabilité en 1976. Afin d’augmenter la part de marché, il propose d’organiser des unités à grandes surfaces, achetant, du même coup, les Cooprix de Lévis et de Sainte-Foy en 1975 Retraité définitivement en mai 1981, à sa résidence de St-Alphonse-Rodriguez Décédé le 30 juin 1981, à l’âge de 68 ans, et inhumé au cimetière de St-Esprit « une politique complète de respect du droit au travail suppose aussi des relations internationales bien réglées sur le plan économique et politique » 1949 « La liberté syndicale doit être sauvegardée dans son exercice par des dispositions législatives qui protègent la sécurité des travailleurs dans leurs conditions de travail et contre tous ceux qui pourraient abuser de leurs droits. La doctrine sociale de l'Église ne peut pas admettre que l'on prive de l'exercice de ses droits naturels, même un seul travailleur. Tous, sans exception, doivent être protégés. L'État doit protéger l'entreprise sans cependant, en favoriser au détriment d'autres ou encore sur le dos de leurs employés. Et l'Église qui cherche la collaboration des classes ne pourrait pas comprendre une législation qui comporte des dispositions qui opposeraient les différents milieux en les exposant à abuser les uns des autres. » 1949 « Vous voulez mobiliser toutes les forces dont vous disposez, ne négligez pas de mobiliser en même temps les forces spirituelles qui sont à la base de notre mouvement. Puisez largement auprès de notre grand Chef ouvrier l'énergie dont vous avez besoin et demandez- lui avec instance d'éclairer les esprits. Mobilisez les forces de la prière et ce sera l'arme la plus puissante uploads/Religion/ qui-etait-l-x27-abbe-henri-pichette.pdf
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- Publié le Jul 16, 2021
- Catégorie Religion
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