R. P. Edouard HUGON A QUELQUES QUESTIONS D'ACTUALITÉ La Notion de Hiérarchie da
R. P. Edouard HUGON A QUELQUES QUESTIONS D'ACTUALITÉ La Notion de Hiérarchie dans r Église de J.-C. L'Analyse de l'Acte de FoL Foi et Révélation. Les Concepts dogmatiques» L'État des Ames séparées. Dfcs 1KLHE> PIIH UELR8 MAI! lit EN SU.RÉE THÉOLÛblK P. TÉQUI, éditeur Réponses théologiques Biblio!èque Saint Libère http://www.liberius.net © Bibliothèque Saint Libère 2009. Toute reproduction à but non lucratif est autorisée. Réponses théologiques DU MÊME AUTEUR Librairie P. Lethielleux L e s V œ u x de religion contre les attaques actuelles, ln-12 1 50 L a Fraternité du sacerdoce et de l'état religieux. In-i2 1 50 L e Rosaire et la Sainteté. In-iti 1 25 L a Lumière et la Foi. In-12 2 50 Marie pleine de grâce, 3 50 Cursus Philosophiœ Thoni'sticae, ad Theolo- giam Doctoris Angehci propœdeuticus. 6 vol. in-8". — 1. Loyica ; II. Philosophia Naturalis : 1* P . , COSMOLOGIA: III. Philosophia Naturalis : i*P., HIOLOGIA et PSYCHOLOGIA ; IV. Metaphysica Psycko- logica; V et VI. Metaphysica Ontologica. Librairie P. Téqui Hors de l'Eglise point de Salut. In-12. . . . 3 50 L a Causalité instrumentale en Théologie, ln-12. 2 » APPROBATIONS Vu et approuvé. Rijckholt, Limbourg hollandais, 1* r janvier 1908. Fr. MARIE-JOSEPH BELON, O. P., Maître en Sacrée Théologie. Fr. BARNABE AUGIER, O. P., Maître en Sacrée Théologie. P E R M I S D'IMPRIMER Paris, 16 janvier 1908. H. ODEUN, v. g. P R É F A C E Nous réunissons ici, après les avoir retouchées et complétées, diverses études théologiques dont les lecteurs de la Revue Thomiste ont bien voulu nous signaler l'opportunité, en nous exprimant le désir qu'elles fussent publiées en volume. Chacune d'elles pourrait fournir, à elle seule, la matière d'un livre ; mais, quoi- que nous sachions qu'il est, d'ordinaire, plus facile de développer que de con- denser, nous avons essayé d'embrasser chaque sujet en quelques pages rapides. Les problèmes que nous abordons ont été discutés dans la presse à maintes reprises; et cet écrit, sur certains points, peut servir de commentaire à l'immortelle encyclique du Souverain Pontife Pie X sur les doctrines des Modernistes. Nous n'avions pas à entreprendre l'examen dé taillé de chacune de ces erreurs — c'est déjà fait; — nous avons pensé qu'il serait plus utile de leur opposer simplement les conclusions de la vraie théologie. Notre but n'est pas d'épuiser le débat ni de dire le dernier mot, nous nous eflorçons, au contraire, de simplifier les questions; mais nous avons visé à donner des no tions exactes, précises, en un mot, des réponses théologiques. En tout cas, ces études sans prétention auront le mérite de reproduire franche ment un enseignement catholique et tho miste qui est plein d'actualité. M JtOTIOfl DE HiÉRAHCHiE DAJIS L'ÉGLISE DE JÉSUS-CHRIST 1 La Notion de Hiérarchie dans l'Église de Jésus-Christ Depuis les débats suscités par la loi de sépa- ration, que de fois le terme de hiérarchie a été évoqué par les revues et les journaux et s'est retrouvé même sous la plume d'incré- dules qui n'ont jamais rien compris à la divine constitution de l'Eglise ! Il exprime une grande réalité, que nous voudrionsmettre en lumière. Les théories modernistes touchant la hiérar- chie ont été condamnées par le décret du Saint-Office du 3 juillet 1 9 0 7 1 et par l'ency- clique du Souverain Pontife du 8 septem- bre 1907*. Nous ne prétendons pas résoudre 1 Prop. 5a et ss. 3 Edit. des Questions actuelles, p. 3a et ss. - 4 - ici des problèmes nouveaux ni revenir sur les applications actuelles qui ont été signa- lées depuis longtemps par nos organes catho- liques; mais il ne sera pas sans intérêt ni sans utilité d'exposer nettement la notion théologique de la hiérarchie, de reprendre le sujet au point de vue des principes et de le présenter sous son jour dogmatique et doc- trinal. On sait que cette expression doit sa célé- brité aux immortels ouvrages De cwlesti hierarchia, De ecclesiastica hierarchia, d'un auteur inconnu, mais, à coup sur, homme de génie. Ces livres reproduisent si bien la vérité traditionnelle qu'ils furent regardéslongtemps comme l'œuvre de Denis l'Aréopagite et qu'ils jouirent d'une autorité incontestée dans l'Église à partir du sixième siècle 1. Hiérarchie, Upà ïçyr^ ou Up<ovà&/7)> le pouvoir sacré ou le pouvoir des choses sacrées, désigne une série de personnes sacrées, qui, sous le gouvernement d'un chef suprême, ont à s'oc- cuper des choses saintes. Les dépositaires de 1 Sur l'autorité de ces écrits en théologie, voir le T. R. P. GARDEIL, Revue Thomiste, t. XJI, pp. 207, 588-589. ce pouvoir ont plus que la maj esté de l'autori té, plus que les rayons de la gloire, ils possèdent une sorte de consécration qui les met en con- tact avec la divinité elle-même. L'exercice de ce pouvoir aussi est sacré : c'est une coopération à l'œuvre divine, une action bienfaisante qui purifie, illumine, perfectionne, rapproche de Dieu. La fin, le terme sont sacrés : c'est cette ressemblance avec le Seigneur, cette trans- formation totale et suprême de la créa- ture raisonnable, en sorte qu'elle prend, pour ainsi dire, les traits et la forme de Dieu 1. L'idée de hiérarchie implique des degrés dans le pouvoir, un ordre et des variétés dans les dignités et les offices. Nous ne la cherche- rons donc pas dans la Trinité adorable, car il n'y a ni inégalité, ni subordination dans les personnes divines ; mais nous dirons avec les Docteurs que la Trinité est le terme de toutes les hiérarchies, puisque l'action de celles-ci consiste à conduire les êtres libres à la Trinité, à les transfigurer en elle et à les faire jouir d'elle. Elle est le type hiérarchique parfait, 1 Cf. Cœlest., Hierarch., c. ni, 7\ G., III, 164» ss. ; S. T H O M A S , II Sent., dist. 9, a. 1. — f i - la beauté consommée qui attire à elle toute beauté 1. Dans les anges nous découvrons une série de personnes sacrées, subordonnées les unes aux autres, qui exercent ou qui reçoivent une action sacrée, c'est-à-dire ces échanges spiri- tuels, ces procédés intellectuels, ces illumi- nations mentales, qui doivent amener plus près de Dieu des intelligences faites pour lui 2. Ce n'est pas ici l'occasion de décrire le gouvernementdumondeinvisible, oùle champ du mystérieux et de l'inconnu est si vaste et sur lequel la révélation n'a jeté qu'une lumière discrète. On serait mal venu cependant à prétendre que les hiérarchies et les chœurs angéliques ne sont qu'une invention des théologiens. Les enseignements tradition- nels sur ce point sont assez fondés pour qu'un concile œcuménique ait cru devoir les consacrer. « A l'origine, dit le cinquième concile de Latran, Dieu créa le ciel et la terre, et le ciel invisible, il le distribua en trois pouvoirs ou principautés qu'on ap- pelle hiérarchies, et chacune de celles-ci 1 Cf. Cœlesl. Ilierarch., c. i, P. G., III, 120, ss. 2 Cf. S. THOMAS, I aP., q. 108. 1 — est à son tour divisée en trois chœurs*. » L'Église de Jésus-Christ nous montre divers degrés de personnes sacrées dont les unes administrent et les autres reçoivent les choses saintes, établissant ainsi ce coûtant surnatu- rel qui descend de l'éternité et y retourne, qui porte les dons de Dieu à l'humanité et les hommages de l'humanité à Dieu. Elle forme de la sorte une vaste organisation qui embrasse les gouvernés et les sanctifiés depuis le simple catéchumène jusqu'au moine, et les gouver- nants et les sanctificateurs depuis les humbles ministres jusqu'au pontife suprême 2. Nous essaierons d'analyser chacun des éléments qui constituent la notion complète de la hié- rarchie ecclésiastique. 1 «Cum Dcus inprincipio cœlum et terram creasset, cœluin ipsum in très principatus quos hiérarchies vocant, instituit, ac quemlibet principatum in toti- dem angelorum choros distinxit. » Coxc. LATER., Y, sess. 12. 2 Ecclesiast. Hierarch., c. v, P. G.t III, ooo, ss.,et c. vi, P. G,, III, 52y, ss. CHAPITRE PREMIER LA NOTION DE HIÉRARCHIE SUPPOSE UNE SOCIÉTÉ INÉGALE La première idée qu'elle suggère est celle d'un organisme où il y a multiplicité dans les membres, variété dansles fonctions, les offices ou les dignités. On sait avec quelle éloquence saint Paul a exposé cette comparaison dans la première épitre aux Corinthiens'.Saint Clé- ment de Rome la reprend quelques années plus tard dans sa lettre à cette même Eglise de Corinthe. « Les grands ne peuvent rien sans les petits ni les petits sans les grands. Cette aide réciproque est la condition de l'ac- tivité et du succès. Prenons comme exemple 1 ICor., xn, la, ss. — 9 — notre corps. La tête sans les pieds n'est rien, et les pieds sans la tête ne sont rien. Les membres les plus humbles sont nécessaires à tout le corps, tous conspirent et agissent de concert pour le maintenir sain et sauf. C'est ainsi que par une mutuelle dépendance des fidèles se conserve le corps mystique dans le Christ Jésus... 1 » II y a plus que diversité des membres avec échange de services; la notion uploads/Religion/ reponses-theologiques-a-quelques-questions-d-actualite.pdf
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- Publié le Jan 24, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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