Livre VI L'ECOLE SHAYKHIE I. Shaykh Ahmad Ahsâ'î (1241/1826). 205 1. L'École sh
Livre VI L'ECOLE SHAYKHIE I. Shaykh Ahmad Ahsâ'î (1241/1826). 205 1. L'École shaykhie, 205. — 2. La vie et l'œuvre de Shaykh Ahmad Ahsâ'î, 215. II. Les successeurs de Shaykh Ahmad Ahsâ'î. 232 1. Sayyed Kâzem Reshtî, 232. — 2. Shaykh Mohammad Karîm- Khân Kermânî, 236. — 3. Shaykh Mohammad-Khân Kermânî, 242. — 4. Shaykh Zaynol-'Âbidîn-Khân Kermânî, 245. — 5. Shaykh Abû'l-Qâsem-Khân Ebrâhîmî, 248. III. Quelques points de doctrine. 256 1. Tradition et rénovation, 256. — 2. D'une rénovation de la métaphysique, 262. — 3. Le « quatrième pilier », 274. — 4. Escha- tologie et isomorphisme du temps et de l'espace, 286. Livre VII LE DOUZIÈME IMÂM ET LA CHEVALERIE SPIRITUELLE I. L'Hagiographie du Douzième Imâm. 303 1. L'achèvement du plérôme des Douze, 303. — 2. De Byzance à Samarra, 309. — 3. Le Sceau de la walâyat mohammadienne et son occultation, 322. II. Au temps de la « Grande Occultation ». 338 1. Le sanctuaire de Jam-Karân, 338. — 2. Le Voyage à l'« Ile Verte » en la Mer Blanche, 346. — 3. Les îles aux cinq cités, 367. — 4. Rencontre dans le désert ou ubiquité de Nâ-kojâ-âbâd, 374. III. La chevalerie spirituelle. 390 1. De 1' « Ile Verte » des Johannites à un poème inachevé de Goethe, 390. — 2. Tradition abrahamique et chevalerie spiri- tuelle (javân-mardî), 410. — 3. Le Douzième Imâm et le règne du Paraclet, 430. — 4. Le Guide personnel, 453. TABLE Argument des livres I et II (tome I et II) I Argument des livres III et IV (tome III) V Argument des livres V à VII (tome IV) XIV Livre V L'ECOLE D'ISPAHAN I. Confessions extatiques de MIR Dâmâd (1041/1631). 9 1. Mîr Dâmâd et l'École d'ispahan, 9. — 2. Vision en la mosquée de Qomm, 30. — 3. « Exaltation dans la solitude », 39. — 4. «Cette immense clameur occulte... », 45. II. Mollâ Sadtâ Shîrâzî (1051/1640). 54 I. La vie et l'œuvre de Mollâ Sadrâ, 54. — 2. Le penseur shî'ite et la philosophie prophétique, 68. — 3. Vers une métaphysique de la Résurrection, 84. — 4. Le monde de l'Imagination spirituelle et le corps de résurrection, 95. — 5. L'Imagination créatrice et sa fonction eschatologique, 106. — 6. La triple croissance de l'être humain, 115. III. Qâzi Sâ'îd Qommî (1103/1691). 123 I. En la ville sainte de Qomm « la bien gardée », 123. — 2. Théo- logie apophatique et imâmologie structurelle, 134. — 3. Le Récit du « Nuage blanc » comme récit initiatique, 150. — 4. L'involu- tion du temps chronologique et de l'espace sensible, 154. — 5. En explorant la montagne de Qâf : I. Les trois tiers de la nuit, 170. II Intermezzo, 174. III. Le prophète Sâlih, 177. IV. Le Sceau de Salomon, 179. V. La multitude des mondes, 182. VI. Le peu- ple de 'Ad, 190. VII. L'heure de midi, 194. Épilogue, 196. ARGUMENT DES LIVRES I ET II Le monde islamique n'est pas un monolithe; son concept religieux ne s'identifie pas avec le concept politique du monde arabe. Il y a un Islam iranien, comme il y a un Islam turc, indien, indonésien, malais, etc. Malheureusement, si une littérature abondante est à la dispo- sition du lecteur curieux de connaître l'archéologie et les arts de l'Iran, avant et depuis l'Islam, peu de livres, en revanche, répondent à la question du chercheur qui s'interroge sur les « motivations » de la conscience iranienne ayant configuré ces formes. A l'intérieur de la communauté islamique, le monde iranien a formé dès l'origine un ensemble dont les traits caractéristiques et la vocation ne s'élucident que si l'on considère l'univers spirituel iranien comme formant un tout, avant et depuis l'Islam. L'Iran islamique a été par excellence la patrie des plus grands philosophes et mystiques de l'Islam; pour eux, la pensée spécu- lative ne s'isole jamais de sa fructification et de ses conséquences pratiques, non point simplement quant à ce que nous appelons aujourd'hui le milieu social, mais quant à la totalité concrète que l'homme nourrit de sa propre substance, par-delà les limites de cette vie, et qui est son monde spirituel. C'est en restant fidèle à cette prise de position que l'auteur a édifié le monument qu'il présente ici en sept livres, et qui est le résultat de plus de vingt ans de recherches, menées en Iran même, dans les bibliothèques comme dans l'intimité de ses amis iraniens, conjuguées avec l'expérience d'un enseignement donné à Paris et à Téhéran. Sa méthode se veut essentiellement phénoménologique, sans se rattacher à une école phénoménolo- gique déterminée. Il s'agit pour lui de rencontrer le fait religieux en laissant se montrer l'objet religieux tel qu'il se montre à ceux II En Islam iranien à qui il se montre. D'où le sous-titre essentiel donné à l'ouvrage : aspects spirituels et philosophiques. Qui dit aspect suppose spec- tateur, mais ici le spectateur, qui est le phénoménologue, doit devenir l'hôte spirituel de ceux à qui se montre cet objet et en assumer avec eux la charge. Toute considération historique restera donc immanente à cet objet, sans lui imposer du dehors quelque catégorie étrangère, considération dialectique ou autre. C'est à cette condition que sont possibles, synchroniquement, les recroisements suggérés par l'auteur en maints passages, parce qu'il s'agit des variations d'un même objet. Les deux premiers tomes contiennent les livres I et II de l'ouvrage. Le livre Ier s'applique à montrer quelques aspects essentiels du shî'isme duodécimain ou imâmisme, fortement implanté dès les origines en Iran, et devenu depuis le XVIe siècle religion officielle. Ces aspects sont dégagés et analysés à partir de ce que l'auteur a déjà proposé d'appeler le « phénomène du Livre révélé », tel qu'il se montre à ceux que le Qorân désigne comme Ahl al-Kitâb, cette « communauté du Livre » qui englobe judaïsme, christianisme et Islam. Dans chacun des rameaux de la tradition abrahamique, interprètes de la Bible et du Qorân se sont trouvés placés devant les mêmes problèmes et les mêmes tâches : pour tous il s'est agi de savoir quel est le sens vrai du Livre. De part et d'autre, la recherche du sens vrai, qui est le sens spirituel caché sous l'apparence littérale, a développé des méthodes semblables pour faire apparaître le sens ésotêrique, c'est-à-dire intérieur, de la Révélation divine. Le « phénomène du Livre » est à l'origine de l'herméneutique, c'est-à-dire du « Comprendre ». Il est probable que les herméneutes ésotéristes de la Bible et du Qorân ont encore beaucoup à apprendre aux philosophes qui de nos jours se montrent si préoccupés, préci- sément, d'herméneutique. Le terme technique désignant l'herméneutique ésotérique du Qorân est le mot ta'wîl, lequel signifie « reconduire » une chose à son origine, à son archétype. La métaphysique shî'ite est dominée par l'idée du Dieu inconnaissable, inaccessible, innommable en son Essence, et par l'idée de son épiphanie dans le plérôme des Quatorze entités de lumière, manifestées sur terre en la personne des « Quatorze Immaculés » (le Prophète, sa fille Fâtima, les Douze Imâms). Le sens ésotérique que le ta'wil shî'ite dégage des données qorâniques littérales, concerne principalement ce plérôme des Quatorze. Il illustre, par le fait même, le concept proprement shî'ite de la prophétologie, duquel il résulte que le shî'isme refuse d'avoir son avenir derrière soi. Argument des livres I et II III A la différence de l'Islam sunnite majoritaire, pour lequel, après la mission du dernier Prophète, l'humanité n'a plus rien de nouveau à attendre, le shî'isme maintient ouvert l'avenir en professant que, même après la venue du « Sceau des prophètes », quelque chose est encore à attendre, à savoir la révélation du sens spirituel des révélations apportées par les grands prophètes. Telle fut la tâche herméneutique dont ont été investis les saints Imâms, et leur enseignement remplit des volumes. Mais cette intelligence spirituelle ne sera complète qu'à la fin de notre Aiôn, lors de la parousie du Douzième Imâm, l'Imâm présen- tement caché et pôle mystique de ce monde. L'herméneutique comporte ainsi une perception propre de la temporalité, laquelle s'exprime dans une périodisation de l'histoire : au temps de la mission des prophètes, succède le temps de l'initiation spirituelle. Là même, la prophétologie shî'ite recroise les aspirations du mouvement joachimite en Occident et son annonciation du règne de l'Esprit. Mais cette périodisation est en fait d'ores et déjà de la métahistoire, car sa dimension essentiellement eschatologique brise l'histoire. De même que l'herméneutique, l'imâmologie a placé les penseurs shî'ites devant les mêmes problèmes que la christo- logie avait posés aux penseurs chrétiens, mais les penseurs shî'ites ont toujours tendu à les résoudre dans le sens rejeté par la christologie officielle. C'est peut-être ainsi que la gnose shî'ite s'est préservée de toute laïcisation en messianisme social. Métaphysique shî'ite et spiritualité shî'ite sont la substance l'une de l'autre. Une information exclusivement limitée à l'Islam sunnite majoritaire, a trop longtemps conduit à identifier soufisme et Islam spirituel. En fait la spiritualité shî'ite déborde le soufisme. Certes, il y a des congrégations soufies shî'ites, l'arbre généalogique de uploads/Religion/ corbin-en-islam-iranien-iv.pdf
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- Publié le Mar 31, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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