François DUCAUD-BOURGET LA MAÇONNERIE NOIRE ou LA VERITE SUR L’INTÉGRISME d’apr
François DUCAUD-BOURGET LA MAÇONNERIE NOIRE ou LA VERITE SUR L’INTÉGRISME d’après les documents authentiques du Procès de Béatification de S. Pie X Rome, janvier 1954. Le 1er juin 1951, un article de La France Catholique, signé J. F. (peut-être J. de Fabrègue ?), intitulé : «Ducaud- Bourget, Parente et le néo-intégrisme», me clouait au pilori avec Mgr Parente, le collaborateur intime du Card. Ottaviani au Saint-Office (aujourd’hui Cardinal) et découvrait en l’accord de nos publications respectives «une campagne sournoise qui prétend s’autoriser des directives du Saint Siège pour satisfaire de basses rancunes...». En suite de quoi je sollicitai une entrevue avec mon compagnon d’infamie et nous devînmes amis. Mais je tins à m’informer de cet intégrisme dont j’étais devenu un NEO par la grâce d’un journaliste prétendument catholique. J’entendis parler du procès de béatification de Pie X, où la question de l’intégrisme avait été forcément traitée. Je m’en fus visiter le P. Antonelli (aujourd’hui Cardinal) qui dirigeait la section historique du procès. Il me reçut aimablement et me répondit : «Le texte... il est là...» et il me montrait un livre dans un tiroir. «Mais, ajouta-t-il, vous ne l’aurez pas: c’est un document secret». Je remerciai, malgré le refus, et m’en fus au Vatican parler à mon vieil ami, Mgr Léon Gromier, Chanoine de Saint-Pierre, Consulteur à la S.C. des Rites et Protonotaire Apostolique. «La disquisitio ? me dit-il. Vous la voulez ? La voilà». Et il me passa un livre pris dans sa bibliothèque. Je le remerciai et m’en fus voir mon très cher ami, le R.P. Muller, Supérieur des Pénitenciers de Saint-Pierre, qui me remit un nouvel exemplaire du même texte. Armé de ce document «secret», je lus, je pris des notes et écrivis les pages subséquentes. Revenu à Paris, je présentai mon texte à un éditeur «catholique», qui n’osa pas l’imprimer. J’attendis donc vingt ans une meilleure occasion. La voici. Or je n’ai pas changé un mot de mon manuscrit. Lu à la lumière des événements actuels, on peut constater que sa publication aurait dû éviter bien des choses pénibles que nous subissons maintenant. Mais les hommes «sérieux» ont des lueurs à retardement. Je crois surtout qu’ils ont peur des conséquences d’une trop grande clairvoyance. Quoi qu’il en soit, lecteur, voici le fait. A vous de juger. I Une Lettre Pastorale signée du vénéré Cardinal Suhard avait attiré l’attention des catholiques, il y a quelques années, sur les deux dangers auxquels ils étaient exposés : le Progressisme et l’Intégrisme. Elle insistait, semble-t-il, plus encore sur ce dernier que sur l’autre. Depuis lors, le mot : intégrisme, ressuscité, fit une carrière inespérée. Tous ceux qui n’admettaient pas, à première vue et d’enthousiasme, les expériences religieuses et sociales les plus audacieuses, dernières nées du zèle ecclésiastique conjugué avec l’inquiétude nerveuse de notre temps ; tous ceux qui se référaient encore aux Traditions de l’Eglise, à l’expérience du passé, aux Dogmes qui leur avaient été enseignés dans leur jeunesse ; tous ceux-là se trouvaient aussitôt taxés d’intégrisme. Par contre, embrasser avec passion les utopies les plus évidentes, se lancer en des aventures souvent inutiles, sinon périlleuses ; renier en action les principes les plus essentiels que l’on vénère, officiellement, en paroles prudentes ; interpréter l’Evangile et les commentaires pontificaux en les détournant de leur sens authentique ; les citer hors de leur contexte pour appuyer des idées et des théories diamétralement opposées ; faire litière des Encycliques et des Syllabus comme de textes «dépassés» qui ne s’accordent plus avec le progrès de la Société, qui ne s’adaptent plus au développement de l’Humanité parvenue à l’âge adulte ; soutenir les théories du Libéralisme et du Démocratisme, fils des Droits de l’Homme, jacobins, en un mot : adopter cette forme activiste du Modernisme que Pie XI dénonçait naguère, était devenu l’affirmation d’un catholicisme réel, réaliste, concret, pratique, enfin sorti des âges théologiques, du «moralisme», du juridisme et destiné à conduire notre siècle - ou à le suivre ? - dans son évolution bienheureuse. Il m’advint, un jour, de lire, dans une revue dominicaine fort cotée, une étude récente alors, écrite par un prêtre encore jeune, mais ancien chirurgien, qui se passionnait depuis peu pour la psychanalyse. Dans ce travail, il décrivait (d’après quelles observations cliniques ? Dieu seul le sait !) les deux mentalités à l’ordre du jour. Selon lui, l’intégriste subit encore et subira toujours, à moins d’une guérison qui n’est même pas envisagée, les troubles d’une puérilité attardée, à composante sado-anale ; d’un complexe de culpabilité le vouant à recourir sans cesse au Père Fouettard (c’est-à-dire : à l’autorité des Supérieurs), et lui imposant un besoin de délation agressive, etc... La peur fait le fond de son existence. Manquant de personnalité, il cherche une assurance dans autrui. «Il s’agit du réflexe de l’enfant qui n’a pas su assumer son autonomie et la guider lui-même et qui exorcise son angoisse de l’inconnu dans la rigueur d’un surmoi tyrannique lui tenant lieu de moi libre et rationnel... L’intégriste est un anxieux qui souffre»... et qui devient méchant, dénonce, injurie, est prêt à tout ! L’intégriste est donc actuel et l’intégrisme existe encore. Plus loin, entrant dans des exemples historiques, il écrivait : «Mgr Benigni et le Comité de la «Sapinière» (ici une référence à Dansette) par réaction intégriste vont passer à des procédés de collégiens conspirateurs qui feront à l’Eglise autant de mal que les révolutionnaires erreurs des émules de Loisy. On en arrive à des allégations d’une puérilité telle qu’on se demande, avec le recul, comment des esprits par ailleurs distingués ont pu y ajouter foi...» Et l’on donne «un exemple entre mille» (on aimerait connaître les 999 autres, car cet exemple est une simple affirmation que nous accepterons pour l’instant sous bénéfice d’inventaire). J’ouvris alors le grave Dictionnaire de Théologie et, sous la signature d’Amman, je lus ceci : «Peut-être l’histoire se montrera-t-elle sévère pour un certain nombre de moyens mis en œuvre dans l’entourage 1 immédiat du Pape (Pie X) et du Secrétaire d’Etat. Des révélations ultérieures ont fait connaître le rôle peu reluisant que jouèrent à ce moment des personnages qui virent surtout dans l’intégrisme un moyen de se pousser, organisèrent une association occulte, érigèrent la délation en système et ne reculèrent pas toujours devant la calomnie». L’affaire devenait palpitante et je souhaitai l’étudier plus à fond. Sans aucun doute, a priori, ce prêtre médecin avait dû puiser sa documentation aux bonnes sources. Pourtant, y regardant de plus près, je ne trouvai de référence, quant à l’Histoire, qu’à Dansette qui s’était fourni chez Nicolas Fontaine qui, lui-même, n’en savait pas plus long que le «Mémoire sur la Sapinière», écrit en 1921 par un auteur anonyme commentant la fameuse «Lettre de Gand», résultat d’une correspondance saisie par les allemands en 1914 ou 1915, chez l’avocat Jonckx, Directeur de la «Correspondance Catholique» et membre du Sodalitium Pianum, ou Sapinière. Toute la littérature sur ce sujet découle de ce document unique et vaut donc ce qu’il vaut lui-même. II Donc, l’origine de toute cette littérature est un auteur Anonyme écrivant à la suite de perquisitions policières allemandes opérées en conséquence d’une dénonciation du P. Höner, religieux camillien qui, dit-on, conserva les photographies des textes saisis, lesquelles, à sa mort, devinrent la propriété (?) de M. Guerts, professeur au Grand Séminaire de Ruremonde. (Fontaine : S. Siège, Action Française, etc... p. 139). Depuis lors, la rumeur prétend qu’elles ont passé entre les mains de M. Mourret, prêtre de S. Sulpice, qui les aurait léguées à un INCONNU, avec ordre de ne les publier que 50 ans après sa mort (La Pensée Catholique, n° 23, 1952, p. 88-89.). C’est très clair : ni Dansette, ni Fontaine, ni le Cardinal Gasparri, ni personne n’a vu ces documents INTROUVABLES! Il faut donc faire là un acte de foi dans la bonne foi ... de qui ? D’un ANONYME. Ce n’est pas sérieux. En passant, une note sur Nicolas Fontaine, le propagateur de la fable. Ce PSEUDONYME cacherait un haut fonctionnaire de la Troisième République, commissaire du Gouvernement pour les affaires ecclésiastiques : M. Louis Canet - qui écrivit, sans discussion possible, deux articles ANONYMES, le 15 octobre et le 1er novembre 1918, dans «la Revue de Paris» : «La politique de Benoît XV», dénonçant la germanophilie du Pape et du Vatican. Le R. P. Le Floch, Supérieur du Séminaire Français de Rome, sur l’ordre de Benoît XV, y répondit par une brochure, éditée chez Téqui, Paris, en 1919 : «La Politique de Benoît XV» (Id., note 4). Tel est le détracteur, l’un des détracteurs du Sodalitium Pianum, de Pie X et de Benoît XV. Un ennemi de l’Eglise serait moins dangereux que cet adversaire réel qui semble la défendre en la trahissant de son mieux. Mais pour leur œuvre néfaste, le Modernisme et le Démocratisme usent de tous les moyens, y compris la délation ANONYME et les TEXTES FANTOMES. Ce dont ils accusent les autres. Bien joué. Mais déjoué. III Tel était l’état de la question lorsque fut étudié, à Rome, le procès pour la uploads/Religion/abbe-ducaud-bourget-la-franc-maconnerie-noire.pdf
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- Publié le Dec 23, 2021
- Catégorie Religion
- Langue French
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