Le septième sens A l inverse de Freud, déclarant que la convoitise sexuelle, c’
Le septième sens A l inverse de Freud, déclarant que la convoitise sexuelle, c’est à dire le sens génésique, est l’expression même et le vœu de notre nature, c’est le sens esthétique, l’Aisthésis, qui est l'expression de la nature la plus profonde de tout ce qui est animé par la vie : minéraux, plantes, animaux, hommes. Parler d’esthétique en notre monde utilitaire ou la beauté est sacrifiée à l’utilité, c est en vérité perdre son temps. Et cependant…… Le Beau, le Vrai et le Bien se confondent en une parfaite harmonie. Les hermétistes les appellent Soufre, Mercure et Sel. Charles Richet a publié en 1928 un ouvrage intitulé Notre sixième sens. C e sens est relatif aux phénomènes métaphysiques qui presque tous comportent une manifestation intuitive et dont plusieurs ont été admis scientifiquement sont : le sens de la direction, le sens des obstacles, l’autoscopie, la radiesthésie, la psychométrie, la lucidité, la clairvoyance, la clair audience, la télépathie, la monition et la prémonition. Je ne m’étendrais pas sur ce sixième sens qui est déjà connu et qui pourra faire l’objet d’une autre planche pour revenir à notre septième sens qui est symbolisé par notre troisième colonnette. Ce qui intéresse le métaphysicien, ce n’est tant pas de cataloguer le nombre de sens que peut posséder l’être vivant, que de rechercher si ces manifestations diverses ne proviendraient pas d’une cause unique et si, en définitive, nous ne posséderions pas un seul sens central dont les autres procéderaient à des degrés divers. Pour expliquer la vie issue de l’immuable, Aristote introduisit l’idée du moteur immobile. Mais si puissance et acte ne peuvent se séparer, pourquoi ne pas les unir ? C’est ce qui fait la faculté centrale, qui est à la fois force et mouvement, intelligence et sensibilité. Cette faculté prend connaissance des choses par le dedans. Nous allons tenter de démontrer que cette faculté existe et qu’elle ne saurait être désignée que sous le nom d’ Aisthésis, mot grec signifiant sens, faculté de sentir. L’Aisthésis est le sens par excellence, la faculté unique par laquelle l’être vivant perçoit et crée. Existant déjà dans le minéral, puis développé chez la plante, plus visible encore chez l’animal où il se manifeste sous forme de choix et de jugement de valeur, l’Aisthésis se caractérise chez l’homme en tant que concept individuel de l’équilibre, de l’harmonie, de la justice. L’appréciation de la beauté est fonction du degré d’évolution de l’individu. Au point le plus bas on la confond avec l’utile, l’abondance ou l’agréable. On dira de belles récoltes pour d’abondantes récoltes. Il faut se dégager de ces concepts utilitaires pour en arriver à concevoir la beauté du don de soi à une noble cause comme l’idéal chevaleresque ou la beauté de la voûte étoilée. Tout ce qui vit, hommes, plantes ou animaux possède deux sortes d’instincts : l’instinct de reproduction et l’instinct de conservation. 1 L’instinct de reproduction est lié à l’Aisthésis, et la preuve nous en est donné de mille façon. Schopenhauer a écrit : « L’instinct sexuel est un sentiment esthétique qui recherche passionnément la beauté dans l’intérêt des êtres futurs ». Chez les plantes comme chez les animaux l’instinct sexuel est l’ordonnateur des formes élégantes, des couleurs brillantes, des plumages chatoyants et des chants mélodieux. De son coté l’instinct de conservation est également manifestation de l’Aisthésis quand il fait appel à la légèreté ou à l’agilité pour la sauvegarde de la vie. Ces deux instincts sont à l’origine des plus hautes facultés, car la sensibilité naît grâce à l’instinct sexuel, source de tant de joies et de souffrances morales, tandis que l’instinct de conservation, par la lutte incessante contre toutes les causes de douleurs, développe l’intelligence et se trouve par la suite à l’origine des progrès matériels. Sans que l’on s’en doute c’est l’Aisthésis qui mène le monde. Il est singulier de constater que l’Aisthésis conduit les uns vers la conception d’une organisation hiérarchisée du monde et les autres vers l’anarchie. Pour savoir lesquels ont raison ; il faut pénétrer dans un domaine où ne s’aventurent guère que les philosophes, c est le domaine de la science sacrée, de l’hermétisme. Le philosophe hermétiste sait qu’il existe des lois du Beau renfermées dans des symboles. Nous devons donc ouvrir les yeux. Pythagore comparait le corps au char, l’âme aux chevaux et l’esprit au conducteur. Il appelait aussi l’âme le char subtil. Saint Paul a écrit dans la première épître aux corinthiens : « Nous avons un corps animal et un corps spirituel ». C’est dans ce corps subtil que doit se situer le siège de l’Aisthésis. Dan l’état de sommeil il semble se produire une séparation du corps physique et de ce corps subtil. Tout se passe comme si le Moi se trouvait alors en mesure de participer à des recherches, de se livrer à des spéculations ou de pénétrer dans une sphère de connaissance où il peut s’enrichir. L’hermétisme y fait allusion en disant que le grand œuvre ne peut s’accomplir que dans l’obscurité. Celui qui fait des efforts vers les accessions de la vie supérieure connaîtra ces illuminations du soleil levant. C’est ainsi que l’Aisthésis, organe de l’intuition spirituelle, trouvera le chemin des hautes connaissances et rapportera parfois au réveil les résultats de ses découvertes. Le bon sens populaire nous dit bien que la solution vient en dormant. Revenons à ce corps spirituel dont nous parle Saint Paul. Ce corps semi matériel, fluide et impondérable se sépare du corps matériel au moment de la mort. A ce moment là l’être abandonne ses six sens corporels pour ne conserver que le sens central, l’Aisthésis, siège de la sensibilité et de l’intelligence, enrichi de toutes les acquisitions faites au cours de l’existence par le moyen des autres sens. Il est vraisemblable que c ‘est grâce à ce corps semi matériel que les entités du monde invisible peuvent se manifester. Et c’est aussi ce corps qui est pesé dans le rite égyptien du livre des morts. Stanislas de Guaita, écrivain contemporain écrivait dans Au seuil des mystères : « L’âme spirituelle serait incapable de se faire obéir du corps matériel sans l’intervention d’un médiateur plastique procédant de l’une et de l’autre. Lequel actionne directement le système cérébro-spinal chargé de transmettre à son tour aux organes physiques les 2 ordres du Vouloir. On nomme aussi corps astral ce médiateur composé de lumière mi partie fixe ou spécifié ( fluide nerveux ) , mi partie volatile ( fluide magnétique ). Le fluide nerveux commande à l’économie vitale ; le fluide magnétique, qui n'est autre que la lumière ambiante tour à tour attirée et expirée, …. met le corps astral en rapport avec le monde extérieur, etc. ». Tout jugement comporte la mise en jeu de l’Aisthésis qui se manifeste alors sous forme de concept individuel de l’équilibre, de l’harmonie, de l’ordre, de la justice qui toutes se rattachent à la Beauté. Ne parle-t-on pas de bon sens quand le jugement est sain et pondéré. C’est l’aurore de l’intuition utilisant la faculté esthétique comme moyen de connaissance. Il serait maintenant utile de définir la beauté afin de montrer ses rapports avec la sensibilité, l’intelligence et la spiritualité : - la beauté morale, c’est l’accomplissement du devoir ; - la beauté intellectuelle, c’est la justice ; - la beauté spirituelle, c’est l’amour. Quand Socrate s’écrie : « O Dieu, donnez moi la beauté intérieure » ou quand Plotin déclare dans la première ennéade que « tout homme doit devenir divin et beau pour arriver à contempler la divine beauté », ils visent à unir les divers aspects supérieurs de la Beauté : beauté morale, beauté intellectuelle et beauté spirituelle. Nous arrivons maintenant au degré le plus élevé, au plan où l’Aisthésis se meut dans son propre domaine et se trouve capable de percevoir ce qui est au delà des limites sensorielles, sentimentales et intellectuelles. L’intuition spirituelle est, en dernière analyse la mise en jeu de l’Aisthésis sur le plan le plus élevé, celui de la connaissance métaphysique. Comme nous l’avons vu, le phénomène intuitif se divise en intuitions instinctives en rapport avec la vie corporelle, en intuitions intellectuelles ou sentimentales en rapport avec la vie de l’âme Il nous reste donc à envisager cette intuition métaphysique ou spirituelle en rapport avec la vie de l’esprit. La philosophie ancienne la désignait sous le nom d’extase, mot dont on a perdu le véritable sens et dont on fait aujourd’hui le synonyme d’adoration. En grec le mot ektasis signifie allongement, prolongement, extension et défini parfaitement les effets de cette faculté supérieure qu’est l’Aisthésis, sorte d’antenne plongeant dans le domaine de l’inconnaissable. Cette intuition procure la connaissance des lois de la vie et donne le sens des valeurs et est l’apanage des âmes pures. Le phénomène intuitif est comparable au phénomène lumineux. On sait que la lumière se divise en trois régions dont deux invisibles : celle en deçà du rouge et celle au delà du violet entre lesquelles se trouve la portion visible que l’on a décomposée, arbitrairement, en sept couleurs ( uploads/Religion/aisthesis-7ieme-sens.pdf
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- Publié le Jan 29, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
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