Il existe un grand nombre d'articles sur l'utilisation de la bibliométrie dans
Il existe un grand nombre d'articles sur l'utilisation de la bibliométrie dans les sciences sociales et les humanités. Avant de présenter les différents points de vue sur les forces et les limites de ces outils dans un cadre évaluatif, il importe de définir ce qu'est la bibliométrie et d'en présenter les principaux indicateurs. La bibliométrie est constituée de méthodes qui permettent de dresser des analyses quantitatives des sciences. Certaines de ces méthodes permettent de mesurer des dimensions sociologiques associées à l'une des activités les plus importantes du chercheur, la diffusion de ses recherches sous forme de publications. La bibliométrie repose sur de nombreux postulats. D'une part, les chercheurs veulent faire avancer les connaissances et ceci passe par la diffusion des fruits de leur recherche et de leurs réflexions par divers médias de communication, dont l'écrit, qui est au centre de la tradition universitaire. D'autre part, les scientifiques doivent publier pour se faire reconnaître et pour avancer dans leur carrière. Le décompte des publications scientifiques permet de mesurer et de comparer la production d'ensembles variés tels des institutions, des régions, des pays, mais aussi dans des domaines disciplinaires comme la philosophie ou l'économie. Il est aussi possible d'observer l'évolution des domaines de recherche, de la collaboration et de nombreuses autres dimensions de la production scientifique. Bien que les analyses bibliométriques puissent être effectuées à partir de données compilées manuellement, elles reposent généralement sur l'utilisation de banques de données dont le but premier est souvent bibliographique. Plusieurs banques de données sont disponibles, pour tous les domaines de la science : Medline, Sociological Abstracts et Francis ne sont que quelques exemples parmi une longue liste. Ces banques de données sont essentielles puisqu'elles contiennent des informations qui devraient autrement être compilées manuellement. Toutefois, il faut noter qu'elles sont optimisées pour retracer des articles plutôt que pour faire des calculs complexes de dénombrement. En d'autres termes, elles sont conçues pour des usages bibliographiques plutôt que bibliométriques. Le travail de bibliométrie commence donc avec le conditionnement de données bibliographiques dans le but de constituer des banques de données bibliométriques. Le travail consiste principalement à normaliser les données, généralement celles qui ont trait à l'adresse des auteurs, pour pouvoir faire des dénombrements. Les banques de données les plus couramment utilisées lors d'analyses bibliométriques sont celles produites par Thomson ISI. La sélection des revues couvertes est effectuée par un groupe de chercheurs reconnus, en collaboration avec des utilisateurs, des maisons d'édition et des membres de comités de rédaction. Les critères de sélection sont la régularité de la publication, le respect de conventions internationales de présentation, la présence d'un résumé en anglais et la présence d'un comité d'évaluation par les pairs. Cependant, Nederhof et Zwaan (1991) affirment que certaines revues ne répondent pas à ce dernier critère. En plus du Web of Knowledge (WoK), qui est une méta-banque de données offerte sur Internet, la plupart des études bibliométriques utilisent généralement l'une ou l'autre ou encore la combinaison des trois banques de données produites par Thomson ISI : le Science Citation Index (SCI), le Social Science Citation Index (SSCI) et le Arts and Humanities Citation Index (AHCI). Ces banques de données s'avèrent particulièrement utiles pour les études de bibliométrie pour un bon nombre de raisons (voir Katz et Hicks 1998 par exemple) : ƒ Le principal avantage concerne la couverture de ces banques de données. Elles couvrent tous les domaines de recherche, ce qui permet d'avoir rapidement accès à des données agrégées. Contrairement à plusieurs autres banques de données, où certaines revues scientifiques peuvent n'être inclues qu'en partie (selon la pertinence de l'article pour les banques de données disciplinaires, par exemple), ces banques de données recensent systématiquement les articles et items des revues qu'elles couvrent. Cette couverture s'étend à près de 10 000 revues scientifiques existantes (Katz et Hicks 1998). ƒ Le critère d'inclusion d'une revue dans le SCI et le SSCI est le nombre de citations qu'elle reçoit. Les citations étant perçues comme une marque d'attention de la part des chercheurs, le nombre de citations reçues est donc considéré alternativement comme la manifestation de l'utilité, de la qualité et/ou de la portée d'une revue. Les travaux d'Eugene Garfield suggèrent que, dans le cas des sciences naturelles, 90 à 95% des articles scientifiques les plus cités sont publiés dans un noyau d'environ 2 000 revues (CNER 2002 citant Garfield 1996). Dans le cas du AHCI, les critères d'inclusion des revues sont plus subjectifs. En effet, Thomson ISI mentionne : scientifiques : l'analyse des co-citations, la cooccurrence de mots-clés, le couplage bibliographique. La cartographie permet d'étudier l'évolution de spécialités scientifiques en émergence lorsque la variable temps est considérée. Ces indicateurs de cooccurrence peuvent être combinés aux deux indicateurs précédents pour créer des représentations multifacettes des champs de recherche, des liens qui les unissent et des acteurs qui les façonnent. Christian Sylvain pour ses commentaires sur une version préliminaire de ce texte et Sylvie Paquette pour ses nombreuses remarques constructives et qui nous a témoigné son soutien tout au long de ce projet. uploads/Science et Technologie/ aaa-gghj.pdf
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- Publié le Sep 01, 2022
- Catégorie Science & technolo...
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