CENTRE ÉTRANGER (AMÉRIQUE DU NORD) Bac 2021 de philosophie, voie générale Corri

CENTRE ÉTRANGER (AMÉRIQUE DU NORD) Bac 2021 de philosophie, voie générale Corrigé du sujet n° 1 : Les vérités scientifiques sont-elles définitives ? Analyse du sujet : Peut-on considérer que les vérités scientifiques sont définitives ? Le géocentrisme a longtemps été considéré comme la véritable explication physique et scientifique pour rendre compte du mouvement de la terre et des astres. Pourtant, ce modèle a été remis en question, puis définitivement considéré comme étant faux depuis Galilée et ses travaux. Enjeu du sujet : L’enjeu de la question sera de savoir si l’on peut vraiment affirmer que la science arrive à produire des connaissances définitivement vraies, c’est-à-dire qui ne seront jamais contestées. Problématique : La science peut-elle rendre compte, et mettre en lumière toute la complexité du réel ? I. La science peut légitimement prétendre à la découverte de la vérité 1. Définition de la vérité Idée : Depuis Socrate, la philosophie commence toujours par définir le terme qu’elle emploie avant de résoudre un problème. Il s’agit donc de définir le terme « vérité ». Loin de la simple opinion, la vérité est une adéquation entre le réel et l’esprit, c’est-à- dire que pour dire la vérité, je dois dire ce qui est conforme au réel. Rechercher ce qui est vrai revient donc à rechercher ce qui est réel. Argument : La vérité est, par essence, immuable : cela ne signifie pas, pour autant, que les éléments ne peuvent pas changer. Cela signifie qu’une vérité d’hier reste vraie pour hier, mais peut changer demain : la réalité change et peut former de nouvelles vérités. 2. Le rôle de la science Idée : La science a pour but de comprendre et de faire ressortir les lois qui régissent le réel. En ce sens, son objectif est vraiment de produire des connaissances vraies. Argument : Dans le cas de la recherche scientifique, les éléments estimés comme vrais sont d’autant plus considérés comme tels car il y a une revendication de leur légitimité du fait qu’ils sont appuyés sur des preuves, des démonstrations, des expérimentations. II. Pourtant les modèles scientifiques ne semblent pas à avoir de caractère « définitif » 1. La science, une « vérité définitive » ? Idée : Le terme « définitif » est un terme extrêmement fort, et signifie « qu'on ne doit plus modifier », qui est irrévocable (définition du Larousse). D’un certain point de vue, parler de « vérités définitives » est un pléonasme car l’essence de la vérité implique l’immutabilité : ce qui est vrai à un instant T, restera toujours vrai pour cet instant T. Argument : Mais la science ne produit pas la vérité, elle la découvre grâce à la recherche. Or, au cours de l’histoire, il arrivait que les scientifiques se trompent dans les conclusions de leurs recherches. C’est par ce constat, que Claude Bernard mentionne qu’en science le plus grand précepte est de modifier et de changer ses idées à mesure que la science avance. 2. L’évolution de la science Idée : Le réel est foisonnant, complexe et riche. L’esprit humain peut progresser lentement devant cette complexité. Il est dépendant de relatives paix sociale et économique, et de l’évolution des outils qui permettent d’analyser des biais de compréhension qui résident parfois dans les mentalités. Exemple : évolution des outils avec le microscope Argument : L’histoire de la recherche scientifique, et des découvertes, montre que la science humaine peut progresser à certains moments, mais aussi faire face à des difficultés : certaines lois ou réalités lui échappent encore. III. L’essence même de la démarche scientifique est de continuer à chercher 1. Le dynamisme de la science pour ne pas se reposer sur des acquis Idée : La science a pour but la découverte de la vérité. Elle doit rester vigilante, et ne pas s’empêcher, elle-même, de découvrir de nouvelles choses. La science ne doit pas s'interdire d’observer les acquis sous différents angles au nom de vérités définitives. Argument : Einstein invoquait une part de créativité dans l’acte que pose l’esprit scientifique quand il essayait de comprendre et de modéliser les lois scientifiques à l’œuvre dans le réel. Selon lui, pour la création d’une théorie, la simple collection des phénomènes répertoriés ne suffit jamais : il faut lui ajouter une libre invention de l’esprit humain qui « attaque le cœur du sujet ». 2. Des modèles scientifiques non définitifs Idée : Il serait plus juste de parler de « modèles scientifiques » plutôt que de « vérités scientifiques » ; de parler d’ « états de la recherche actuelle » plutôt que « vérités scientifiques », et ce, afin de laisser la possibilité de donner une interprétation plus juste des lois du réel et un modèle d’explication plus pertinent. Argument : La nature même de la science est de rechercher, c’est un dynamisme qui ne doit pas être artificiellement figé au nom de « vérités scientifiques » sous peine de devenir une idéologie. Conclusion : Il serait peut-être plus judicieux de ne pas parler de « vérités scientifiques » en le sens où la vérité est par essence définitive et ne nécessite donc plus de remise en cause. La science doit avoir pour but la vérité, la production de connaissances vraies. Mais dans son exercice, elle doit rester prudente et dynamique car le réel est complexe et foisonnant. Corrigé du sujet n° 2 : La nature est-elle injuste ? Thèmes : la nature, la justice Analyse du sujet : Deux notions, à priori, antinomiques (qui sont absolument opposées) : la justice étant de l’ordre du droit, de la loi, de la morale, de la culture ; et la nature étant l’opposé de la culture. Lorsque la nature se « retourne » contre nous et qu’elle nous met en péril, peut-on voir en cela une quelconque forme d’injustice ? La nature fait-elle des choses qui ne devraient pas être, et donc, est-elle injuste ? Problématique : La nature, par ses phénomènes, peut être pour l’homme une force adjuvante ou opposante. Enjeux : Le juste et l’injuste ne sont-ils pas des créations culturelles, absolument invalides lorsqu’on parle de nature ? Parle-t-on de nature injuste par anthropomorphisme ? Ne peut-on pas voir en cela une illusion profondément régulatrice ? I. D’apparence, la nature semble injuste : en effet, l’homme s’est, bien souvent, construit en opposition à elle ainsi qu’aux dangers et obstacles qu’elle constitue. 1. La nature, par ses phénomènes, peut être indifférente ou dangereuse et faire mal sans raison Idée : La nature et ses cycles agissent-ils impunément, sans foi, ni loi ? Les dinosaures méritaient-ils de disparaître ? En ce sens, la nature peut paraître absolument injuste. Argument : Il existe des phénomènes naturels qui foudroient tout sur leur passage, allant parfois jusqu’à décimer des espèces vivantes. Exemples : volcans, tsunamis, épidémies 2. L’homme tend à s’ériger en opposition à la nature et à ses injustices Idée : L’homme s’est souvent constitué en tant qu’espèce, envers et contre la nature. Parfois, malgré toutes ses précautions et inventions, il est en difficulté à cause de cette dernière. Y a-t-il alors, plus cruelle injustice que de voir s’effondrer tout ce qu’on a bâti ? Argument : Le feu, symbole de la technique, ne quitte jamais l’homme et lui permet de survivre en milieu hostile. Exemple : Le mythe de Prométhée : l’homme ne dispose d’aucun atout contrairement aux animaux, il a dû inventer le feu pour s’en sortir et lutter contre les éléments. II. Pourtant, le juste et l’injuste ne font, à priori, pas partie de la nature, il s’agit de normes culturelles instituées par l’homme : la nature ne peut pas être fondamentalement injuste. Elle peut seulement le paraître. 1. Le juste est une notion culturelle, la nature ne fait donc rien d’incorrect Idée : La nature et la culture : deux mondes qui cohabitent en s’opposant. Argument : La culture, c’est le résultat du travail instauré par l’homme sur la nature (dont il fait partie) pour tenter de la maîtriser, de la contenir, de la contraindre. Le juste et l’injuste ne font partie que de la culture. Exemple : Dans la culture, il y a le domaine des principes et des idéaux : ces lois que l’homme se donne pour tenter de rendre le monde meilleur, pour créer un sens (lois morales, lois légales). 2. La nature fait tout en vain, hasardeusement, sans dessein Idée : Dans la nature, la morale n’existe pas. Les êtres vivants purement naturels comme les animaux, les plantes (et non pas les phénomènes naturels comme les vents, les marées, etc.) agissent ou apparaissent de manière instinctive. Argument : Seuls les êtres de conscience se posent la question du bien et du mal (se référer à la double définition de la conscience, théorique et morale). Nous avons tendance à associer à cette nature, régie de manière instinctive, les règles qui régissent notre monde à nous, humains. La nature agit sans dessein, sans intelligence, sans prédiction, c’est le monde de l’arbitraire, de la spontanéité, c’est un monde en-deçà du juste et de l’injuste uploads/Science et Technologie/ corrige-sujets-philosophie-bac-2021-amerique-nord-2 1 .pdf

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