UE : Épistémologie de la Recherche en Sciences de Gestion Master 2 - Recherche

UE : Épistémologie de la Recherche en Sciences de Gestion Master 2 - Recherche – 2020. Pr. FEUDJO Jules Roger Agrège des Universités en Sciences de Gestion Université de Ngaoundéré, FSEG 1 Transversalité des sciences versus transversalité de l’épistémologie. • Si les théories sont transversales, les clivages entre les différentes approches méthodologiques et épistémologiques ne peuvent qu’être contextuels. • épistémologie des sciences versus épistémologie de la gestion 2 Objectifs et Contenu de l’UE Objectif du cours • présenter aux étudiants l’épistémologie propre aux sciences de Gestion en situant ces dernières tant par rapport aux sciences physiques , par exemple ; • Montrer le rôle de l’épistémologie dans l’interprétation des faits et des théories économiques et dans l’évolution de la connaissance scientifique en générale, tout en inculquant aux étudiants, l’esprit de l’objectivité et de la remise en cause des résultats de recherche ; • Présenter les grands apports de la recherche en gestion et les pistes d’épistémologie en la matière. Contenu • les phases de la discipline scientifique, • les interprétations des révolutions dans les sciences économiques et de gestion, • problème de jugement de valeur et du jugement de la réalité, • les notions de vérité et de vérissimilitude en sciences de gestion, • le statut épistémologique des sciences de gestion, • les débats épistémologiques dans le domaine des sciences de gestion. 3 Méthodologie utilisée • Méthodologie : présentation du séminaire par le professeur (30h) + exposition sur des articles d’auteurs par les étudiants (10h) • Méthode d’enseignement : exposition + support + documents complémentaires. • Évaluation : examen prévu à la fin du séminaire. 4 Bibliographie Sélective • A. Vireux-Reymond, (1972), Introduction à l’épistémologie, presse universitaire de France. • Bachelard G. (1934), le nouvel esprit scientifique, Quadrige, PUF. • Bachelard G. (2004), la formation de l’esprit scientifique, paris, Librairie philosophique J. VRIN. • Lakatos I. (1978), Histoire et méthodologie des sciences, PUF, Paris; • Lakatos I. (1984), Preuve et réfutations, Herman, Paris. • Mouchot C. (2003), Méthodologie économique, édition du Seuil • Popper K . « les théories et leur priorité sur l’observation et l’expérimentation », extrait de texte de Karl Popper, Misère de l’histoire, paris édition plon, collection Agora. • Popper K. (1973), La logique de la découverte scientifique, Payot, Paris; • Cohen E, (1992), « Epistémologie de la gestion », Encyclopédie de Gestion, ECONOMICA. • Lassègue, (1992), « Défense et illustration de la gestion », Encyclopédie Gestion, ECONOMICA. • Perret V et Séville M. (2007), « Fondements épistémologiques de la recherche », (in) R.A. Thiétart, 3éme édition, DUNOD. 5 Plan de l’intervention : • Chapitre 1 : Le concept d’épistémologie de la recherche – qu’est ce que l’épistémologie ? – qu’est ce que la méthodologie? – épistémologie et science de gestion • Chapitre 2 : méthodologie et épistémologie: deux outils interactifs dans le progrès de la connaissance • Chapitre 3: le progrès de la science : Karl POPPER et le Falsificationnisme • Chapitre 4 : les conceptions épistémologiques actuelles des sciences de gestion • Chapitre 5 : les interprétations des « révolutions » dans les sciences • Chapitre 6 : l’épistémologie de la gestion: lecture et débat sur l’article d’Elie Cohen • Chapitre 7 : les débats épistémologiques sur les sciences de gestion. 6 Transversalité des théories versus transversalité de l’épistémologie. • « Il n’y a de science que le mesurable » ; H. point Carré, • Robert Brown en 1827, observe les mouvements de particules à l’intérieur des grains de pollen de Clarkia pulchella (une espèce de fleur sauvage Nord-américaine), puis de diverses autres plantes, constate un mouvement irrégulier de grosse particules qu’il décrit pour la première fois. En effet, le botaniste observe que, entre deux chocs, la grosse particule se déplace en ligne droite avec une vitesse constante. Cette observation a été théorisée sur le nom de mouvement brownien et a été emprunté par la finance des marchés pour servir de base de modélisation du comportement des cours boursiers et d’élaboration des modèles d’évaluation des actifs conditionnels. 7 Transversalité des théories versus transversalité de l’épistémologie. « Il n’y a de science que le mesurable » ; H. point Carré, Très discuté au cours du 20éme siècle, l’anglais Brian Ford au début des années 1990 a refait avec le même matériel l’expérience de Brown et a trouvé le même résultat. Cette théorie brownienne emprunté par la finance et vérifiée deux siècles plus tard pose deux problèmes : - la problématique de la transversalité des théories en générale et donc, de la transversalité de l’épistémologie (épistémologie de la gestion versus épistémologie de la physique) ; - le problème de la vérification et de la réfutation des théories issues de l’observation des faits. 8 chapitre 1 : Le concept d’épistémologie de la recherche • Dans ce chapitre, nous nous interrogeons sur les concepts d’épistémologie, de philosophie et de méthodologie et ce à quoi ils servent. épistémologie = discipline philosophique qui a pour finalité d’établir les fondements de la science, • Le concept d’épistémologie est formé de deux mots grec : Épistémé = science, connaissance, savoir. et du suffixe Logie (dérivé du mot grec « logos = discours, langage, jugement») = théorie, étude critique sur un fait, un événement ou sur un phénomène quelconque. Épistémologie : « épistémé » = science + « logos » = étude • Épistémologie = partie de la philosophie scientifique qui étudie l’histoire, les principes, les hypothèses et les méthodes des sciences. C’est donc un questionnement philosophique sur les concepts de recherche. 9 Définition de Lalande • Le consensus est loin d’être fait sur la définition du terme épistémologie. Selon Lalande, l’épistémologie est « la philosophie des sciences (…), l’étude critique des principes, des hypothèses et des résultats des diverses sciences, destinée à déterminer leur origine logique (non psychologique), leur valeur et leur portée objective ». L’épistémologie n’est donc pas le bilan de la connaissance scientifique qu’il soit conjectural (imaginaire), historique ou fondé sur une doctrine positiviste (doctrine selon laquelle, toute connaissance scientifique doit être fondée sur l’observation et l’analyse rationnelle des faits), constructiviste ou interprétativiste. Elle n’est non plus l’étude directe des méthodes scientifiques qui est l’objet de la méthodologie et qui fait partie de la logique. A ce niveau, méthodologie (processus de contrôle de la qualité de la recherche scientifique) et épistémologie peuvent être présentées comme deux actants d’une même équipe ayant pour objectif de base, l’évaluation et l’amélioration de la qualité de la connaissance scientifique. 10 Épistémologie et science de gestion 1) Définition classique : • Pour les philosophes, le terme épistémologie désigne au sens strict la philosophie des sciences. L’épistémologie est donc essentiellement l’étude critique des principes, des hypothèses et des résultats des diverses sciences. Cette étude est destinée à déterminer leur origine logique (non psychologique), leur valeur et leur portée objective. (on parle également du criticisme : l’étude critique des conditions de la connaissance, étude censée permettre un usage plus adapté, plus sûr et plus efficace des instruments de la raison) • Il existe toutefois une définition plus large à savoir que l’épistémologie est la théorie des connaissances, ou la philosophie de la connaissance, c’est-à-dire, l’étude de la nature, de la structure et des limites du savoir scientifique pour une discipline donnée Alain dit Émile Chartier, dans son propos sur l’éducation, PUF disait «Il n’y a qu’une seule méthode pour inventer, qui est d’imiter. Il n’y a qu’une seule méthode pour bien penser, qui est de continuer quelque pensée ancienne et éprouvée ». 11 • L’épistémologie = - Un discours réflexif sur les sciences, c’est-à-dire un retour sur la manière dont les connaissances sont produites et justifiées. L’épistémologie présuppose donc la science (et vient forcement après elle). - Un discours critique sur les sciences, c’est-à-dire un discours, qui ne se limite pas à décrire mais, se consacre aussi et surtout à l’évaluation et au jugement. 12 • L’épistémologie de la gestion c’est l’étude des sciences de gestion. Un retour réflexif et critique sur les connaissances produites dans le domaine des sciences de gestion. • S’il est évident que l’épistémologie de la gestion n’est pas une étude historique ou la philosophie des sciences de gestion, il faut noter qu’il n’est non plus possible de faire de l’épistémologie de la gestion sans l’histoire et la philosophie des sciences de gestion. 13 L’épistémologie vise fondamentalement à caractériser les sciences existantes, en vue de juger de leur valeur. Juger la valeur d’une science, revient à mesurer sa capacité à se rapprocher de l’idéal d’une connaissance certaine et authentiquement justifiée. Bref, par son approche réflexive et critique, l’épistémologie a pour objectif d’éprouver les connaissances produites dans chaque domaine de la science, avec pour finalité de mesurer leur capacité à refléter le monde réel, à traduire la vérité du monde et des faits. Voulez-vous croire au réel, mesurer le (Gaston Bachelard) 14 Les dimensions de la réflexion épistémologie Pour atteindre son objectif, l’épistémologie s’emploie à décrire la manière dont la connaissance est produite, à spécifier la physionomie de ces théories et, enfin, à estimer la valeur logique et cognitive de chaque théorie. En d’autres termes uploads/Science et Technologie/ cours-epistemologie-pr-feudjo-ndere-2018.pdf

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