Université Cheikh Anta DIOP FASTEF F2/PROBA Plan de cours: Psychologie générale

Université Cheikh Anta DIOP FASTEF F2/PROBA Plan de cours: Psychologie générale Année académique 2009-2010 Abdoul DIALLO Le plan de cours est articulé aux objectifs du plan de formation de la filière probatoire dont les objectifs de formation sont, entre autres, l'élargissement de la culture générale du stagiaire dans les domaines de la littéraire, de la philosophie, de l'épistémologie, de la psychologie et de la pédagogie. Objectifs de formation 1. Élever le niveau de connaissances académiques en psychologie du stagiaire. 2. Amener le stagiaire à une plus grande maîtrise des théories et des modèles les plus courants d’approche des faits psychiques. 3. Mieux faire connaître au stagiaire la problématique et les enjeux de la recherche en psychologie. Contenus de formation 1. La psychologie: objet et problématiques d'approche des faits psychiques 1.1Vers une définition 1.2 De la psychologie philosophique à la psychologie scientifique 2. Théories et modèles des faits psychiques 2.1 Le béhaviorisme 2.2 La gestalt théorie 2.3 La psychanalyse 2.4 La psychologie sociale 3. Approches de la recherche en psychologie Modes d'intervention 1. Exposés du formateur 2. Exposés des stagiaires 3. Fiches de lecture En tout état de cause, la discussion et l'échange seront valorisés. Tout en faisant du travail individuel (exposés et travaux écrits) le mode principal de participation des stagiaires à la mise en œuvre du module compte tenu de la spécificité de la filière, le recours au travail de groupe se fera chaque fois que de besoin. Modes d'évaluation 1. Travaux écrits 2. Exposés 3. Fiches de lecture Bibliographie provisoire 1. Psychologie générale Reuchlin, M. (1966), Histoire de la psychologie. Paris: PUF. Reuchlin, M. (1971), Les méthodes en psychologie. Paris: PUF. Pire, Fr. (1988), Questions de psychologie. Bruxelles: De Boeck, Fraisse, P. (1988), Pour la psychologie scientifique: histoire, théorie et pratique. Paris: Pierre Mardaga. Guillaume, P. (1966), Histoire de la psychologie. Paris: PUF, Robert, M. (1988), Fondements et étapes de la recherche scientifique en psychologie. Paris – Québec: Edisem. 2. Psychologie du comportement Naville, P. (1963), La psychologie du comportement, le Béhaviorisme de Watson. Paris: Gallimard. UCAD/FASTEF, Département F2B - Filière probatoire: Cours annuel de psychologie générale 1 Piaget, J. (1967), Biologie et connaissance. Paris: Gallimard, Collection “ L’avenir de la science ”. 3. Psychologie de la forme Guillaume, P. (1937), La psychologie de la forme. Paris: Flammarion. 4. Psychanalyse Freud, S. (1961), Introduction à la psychanalyse. Paris: Payot. Freud, S. (1962), Trois essais sur la psychanalyse. Paris: Gallimard. Freud, S. (1963), Essais sur la psychanalyse. Paris: Payot. Besançon, A. (1976), L’histoire de la psychanalyse. Paris: Mouton. Clémant, C. (1977), Pour une critique de la théorie psychanalytique. Paris: Éditions sociales. Merkens, J. (1965), Freud. Bruxelles: Éditions Labor. Laganderie, A. de (1989), Défense et illustration de l’introspection au service de gestion mentale. Paris: A. de la Ganderie. Grattan, H. (1955), La Psychanalyse d’hier à aujourd’hui comme thérapeutiques, science et philosophie: introductions aux problèmes de la psychologie des profondeurs. Paris: Cerf. Lagache, D. (1962), La psychanalyse. Paris: PUF. Lanzun, G. (1962), Sigmund Freud. Paris: Seghers. Robert, M. (1964), La révolution psychanalytique. Paris: Payot. 5. Psychologie sociale Ztoetzel, J. (1963), La psychologie sociale. Paris: Flammarion. Doise, W. (1978), Psychologie sociale expérimentale. Paris: A. Colin. Duchac, R., Sociologie et psychologie. Paris: PUF, Collection SUP 6. Psychologie et culture Ortigues, M. C. et E. (1984), Œdipe africain. Paris: Harmattan. Robin, J., Le wolof du sevrage à la classe d'âge. Paris: Payot Erny, P. (1972), l’enfant dans la pensée traditionnelle de l’Afrique noire. Paris: Le livre africain. Erny, P. (1972), L'enfant et son milieu en Afrique noire. Paris: Payot. La psychologie : objet et problématiques d'approche des faits psychiques 1 Vers une définition Le terme de psychologie date du 18ème siècle et ne se donne pas pour objet dès l'origine ce que son étymologie désigne: un discours sur l'âme (psukhê), une notion qui relève de la métaphysique et de la théologie. L'âme renvoie à la spiritualité (la vie intérieure) par opposition à la matérialité du corps. C'est donc tout ce qui a trait à la vie intérieure dont on peut certes témoigner soi-même de l’existence et du déploiement, mais qui pour l’essentiel nous échappe. Pierre Condillac, en constituant la psychologie comme discipline autonome, lui donne pour objet d'étude la forme laïcisée de l’âme: la conscience à savoir notre présence au monde. « La psychologie est la description et l'explication des états de conscience en tant qu'états de conscience »1. 1 James, W., Traité de psychologie, 1908. UCAD/FASTEF, Département F2B - Filière probatoire: Cours annuel de psychologie générale 2 L'intériorité de ces états de conscience fait du sujet conscient l'unique témoin du déploiement de ces faits. D’où la question méthodologique: comment de l’extérieur accéder à ces faits et nous assurer de la certitude de ce qui a été saisi? Mais comme le disait bien Montaigne dans ses Essais qu'« Il n'y a que vous qui sachiez si vous êtes lâche ou cruel ou dévotieux. Les autres ne vous voient point. Ils vous devinent par conjectures incertaines »2. Aussi, la seule voie d'accès à ces faits de la vie intérieure est-elle le retour de la conscience sur ses propres contenus: ce qu'on appelle l'introspection ou observation intérieure (Regard au dedans). Il y a là un problème car dans l’acte d'introspection, la conscience, par dédoublement, se pose en sujet observant et en objet observé. C'est donc un dédoublement problématique qui ne réalise pas les conditions d'une véritable observation car, comme dit Auguste Comte, « On ne peut être à la fenêtre et se voir marcher dans la rue »3. En d'autres termes, « L'individu pensant ne saurait se partager en deux, dont l'un raisonnerait, tandis que l'autre regarderait raisonner »4. Comment alors accéder de l’extérieur aux contenus de la conscience? Le recours à l’introspection provoquée accompagnée d’une description verbale par le sujet de ses propres états de conscience permet à un observateur extérieur de les décrire et de les expliquer. Malgré tout, la question méthodologique reste entière. L’introspection provoquée accompagnée d’une verbalisation ne porte que sur des états de conscience, c’est-à-dire n’atteint que ce qui dans la vie psychique (contenus et opérations) apparaît clairement à la conscience du sujet. Elle laisse de côté tout ce qui n’affleure pas à la conscience, mais qui souvent est déterminant dans notre vie psychique. Le sujet observé qui décrit ses états de conscience provoqués procède à une reconstruction. Les données que recueille l’observateur extérieur sont donc des données secondes. L’introspection provoquée et la verbalisation sont deux opérations psychiques différentes même si toutes les deux relèvent de la fonction de représentation. Face aux limites de l'introspection et à la nécessité d'asseoir l'étude des faits psychiques sur des bases scientifiques (des faits observables et mesurables du « dehors »), on assiste au début du 20ème siècle à un renversement de perspective. Pour se saisir des faits psychiques, qu’ils soient conscients ou non, la psychologie, sous l’influence du pragmatisme anglo-saxon (le béhaviorisme), va recourir à l'observation de leurs manifestations extérieures, à savoir les comportements du sujet comme seules données objectives qui puissent fonder une connaissance scientifique, mettant ainsi entre parenthèses les contenus et les opérations psychiques. La psychologie se veut ainsi l’analyse et l'explication des comportements objectivement observables du sujet en interaction avec son milieu. Passant ainsi de l’étude de l’âme à celle des états de conscience, la psychologie moderne, en changeant de perspective, se donne pour objet le comportement et pour méthodes 2 Montaigne, Essais. 3 Comte A., Cours de philosophie positive. 4 Comte A., Ibid. UCAD/FASTEF, Département F2B - Filière probatoire: Cours annuel de psychologie générale 3 d’approche l’observation et l’analyse expérimentale. C’est là un détour assez commode qui n’en est pas moins problématique. En effet, que peut-on entendre par comportement, ce fait observable et mesurable que la psychologie s’est donnée pour se doter du statut d’une science? Le comportement est souvent défini comme un ensemble d’activités directement observables d’un organisme: des activités motrices, verbales ou glandulaires par lesquelles un sujet réagit aux sollicitations de son environnement (physique, symbolique ou social). Ce ne sont là toutefois que les aspects manifestes d'un comportement. « Derrière », il y a le niveau latent du comportement, c’est-à-dire l’ensemble des activités mentales (cognitives, métacognitives et affectives) de représentation et de traitement des données du milieu à la base du comportement manifeste observé. Il y a ainsi dans un comportement un niveau manifeste et un niveau latent. Ce que les anglophones distinguent bien en opposant l’« over - behavior » au « cover - behavior ». Dès lors, ce qui était rejeté, mis entre parenthèses (le latent) peut être réintroduit dans l’observation des faits psychiques et repensé avec le modèle cybernétique comme un système de gestion et de traitement des données du milieu qui assure le pilotage du comportement manifeste. Ainsi comme étude des faits humains, la psychologie est des sciences du comportement et des neurosciences. Comme étude des faits de la vie intérieure, elle est des sciences cognitives. La psychologie peut donc être définie comme l’étude scientifique du comportement: un ensemble de recherches soumises à une démarche obéissant à des critères d’objectivité, de vérificabilité, de réplicabilité uploads/Science et Technologie/ cours-psyproba.pdf

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