UNION INTERNATIONALE DES SCIENCES PRÉ- ET PROTOHISTORIQUES UNION INTERNATIONALE
UNION INTERNATIONALE DES SCIENCES PRÉ- ET PROTOHISTORIQUES UNION INTERNATIONALE DES SCIENCES ANTHROPOLOGIQUES ET ETHNOLOGIQUES LABORATOIRE D'ANTHROPOLOGIE ET DE PRÉHISTOIRE DES PAYS DE LA MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE ENCYCLOPÉDIE BERBÈRE VI Antilopes - Arzuges Ouvrage publié avec le concours et sur la recommandation du Conseil international de la Philosophie et des Sciences humaines (UNESCO) ÉDISUD La Calade, 13090 Aix-en-Provence, France ISBN 2-85744-201-7 et 2-85744-324-2 La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, « que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non des tinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de ses auteurs ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite » (alinéa 1 e r de l'article 40). Cette représentation ou reproduction par quelque pro cédé que ce soit constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et sui vants du Code pénal. © Édisud, 1989 Secrétariat : Laboratoire d'Anthropologie et de Préhistoire des pays de la Méditerranée occi dentale, Maison de la Méditerranée, 5 bd Pasteur, 13100 Aix-en-Provence. A236. ANTILOPES Les Antilopinés étaient jadis très nombreux comme en témoigne la fréquence de leur représentation dans l'art rupestre préhistorique, tant au Sahara que dans l'Atlas, et les textes de auteurs anciens et modernes jusqu'à la fin du xix e siècle. LE BUBALE, (Alcelaphus buselaphus). Cette antilope existait sur les hauts plateaux du Maroc oriental au début du siècle (dernière capture en 1925), mais elle est très probablement éteinte dans toute l'Afrique du Nord. Animal de grande taille (par fois 1,30 m au garrot), aux formes lourdes, caractérisé par un allongement remar quable de la face donnant à la tête une forme longue et étroite. Celle-ci est surmon tée chez les deux sexes par des cornes épaisses et annelées en forme de lyre. Aux dires des anciens auteurs (Hérodote, Pline), elle aurait été largement répan due dans toute la bordure méridionale de la Méditerranée au début de notre ère. L'ORYX (Oryx leucoryx).C est une espèce de plaine qui vivait dans tous les milieux steppiques, subdésertiques et désertiques du Maghreb, au sud de l'Atlas. Jadis très répandue elle pouvait former d'importants troupeaux. Elle ne subsisterait plus que dans le Sahara central entre l'Air et Ennedi. Antilope d'assez grande taille (1,10 m à 1,25 m au garrot) au pelage blanchâtre, beige roux sur le dos et les flancs, fran chement brun roux sur le cou, les épaules et sur une étroite bande séparant les flancs du ventre blanc. Chez les deux sexes existe une paire de cornes longues de 80 à 115 cm, peu divergentes et légèrement incurvées en arrière. L'ADDAX (Addax nasomaculatus). Antilope de moindre taille (1,05 à 1,15 m au garrot) qui nomadise en petits troupeaux dans les régions franchement désertiques, ergs et regs, et entreprend de grandes migrations saisonnières. Elle peuplait tout le Sahara au siècle dernier, de l'Atlantique à la Mer Rouge, mais elle est mainte nant limitée au seul Sahara central de l'Adrar mauritanien à l'Ennedi. Son pelage est de couleur sable, encore plus clair sur la croupe, avec un chevron blanc au- dessus des yeux, d'où son nom. Les cornes, plus petites chez la femelle, sont anne lées, enroulées en spirale, s'évasant en forme de lyre, de 80 centimètres de longueur. LES GAZELLES (Azenkad-Izenkad en Tašelhit). La gazelle Dama (Gazella dama), «Mohor», «Biche Robert». C'est la plus grande (90 à 110 cm au garrot). Elle vit en petites troupes errant dans les milieux subdésertiques et désertiques. Elle fait encore des apparitions au nord de la Hammada de Tindouf et dans la vallée du Draa. Elle possède des pattes et un cou très long. La teinte rougeâtre du dessus du corps contraste avec de larges zones blanches postérieures et inférieures. Il n'y a pas de bande latérale sur les flancs. La tête et une tache au milieu du cou sont d'un blanc pur. Les cornes petites (40 cm), très annelées, sont en forme de lyre. Elles sont plus longues chez le mâle. La gazelle de Cuvier (Gazella cuvieri). De taille moyenne (60 à 75 cm au garrot), au pelage assez fourni, relativement long, de couleur blanche sous le ventre, fauve grisâtre sur le cou et le dos, plus clair sur les membres et les flancs qui sont soulignés à leur partie inférieure par une bande plus foncée. Tache brune sur le museau. Les cornes (25 à 30 cm) sont peu annelées, peu divergentes et faiblement incurvées chez le mâle, plus fines et Antilopes : de haut en bas : Gazelle à front roux, oryx, antilope bubale, gazelle dama (ou biche Robert), addax et gazelle dorcas. Dessins P. Dekeyser. presque rectilignes chez la femelle. De répartition essentiellement nord-africaine, elle est encore présente dans l'Anti-Atlas et le Haut-Atlas occidental au Maroc. Elle vit en couples ou en petites hardes familiales dans des reliefs boisés des étages bio climatiques arides ou subhumides. La gazelle Dorcas (Gazella dorcas avec ses deux sous-espèces G. dorcas dorcas et G. dorcas neglecta). Cet la plus fine et la plus petite (55 à 65 cm au garrot). Elle vit dans les plaines et les régions peu escarpées, en petites troupes familiales. Répandue jadis dans le Maghreb à l'exception des massifs montagneux, elle ne subsiste plus que dans les régions désertiques ou subdésertiques, préférant les substrats rocheux. Le pelage est lisse et ras, de coloration générale fauve, le ventre et la face interne des mem bres demeurant blancs. La limite entre les deux teintes est marquée sur les flancs et l'arrière des cuisses par une bande brune très prononcée. Les cornes, en forme de lyre chez le mâle, sont fortement annelées et incurvées en S plus fines et plus rectiligne chez la femelle G. TRÉCOLLE A237. ANZAR C'est le nom masculin de la pluie, mais celle-ci est personnalisée. Anẓ ar apparaît comme l'élément bienfaisant qui renforce la végétation, donne les récoltes et assure le croît du troupeau. La pluie, elle-même assimilée à la semence, entre donc dans les pratiques de magie sympathique. Pour obtenir la pluie longue à venir, il faut solliciter Anẓ ar et tout faire pour provoquer son action fécondante. Tout naturelle ment et sans doute depuis un temps très ancien, les Berbères ont pensé que la plus efficace des sollicitations était d'offrir à Anẓ ar une « fiancée » qui, en provoquant le désir sexuel, créerait les conditions favorables à l'écoulement de l'eau fécondante. Cette symbolique sexuelle naïve entre dans les mêmes systèmes de pensée que d'autres pratiques telles que les baignades de femmes nues au solstice d'été, pen dant l'Awusu* et déjà condamnées par saint Augustin au V e siècle, les «nuits de l'erreur» signalées en Afrique du Nord, en divers lieux et à différentes époques, et durant l'Antiquité, les pratiques sexuelles plus ou moins symboliques qui accom pagnaient le culte des Cereres*. Dans le cas de la fiancée d'Anẓ ar, pratique universelle dans le Maghreb mais plus vivace dans les régions prédésertiques, on habille de chiffons une poupée de bois, simplement suggérée par un pilon ou une louche et dont les bras sont figurés par deux cuillers destinées à recevoir et à conserver symboliquement l'eau de pluie tant attendue. En certains lieux, comme à Tabelbala (Saoura), c'est un véritable vête ment qui est taillé et cousu autour de l'assemblage de bois, des parures diverses, colliers et bracelets confortant l'idée qu'il s'agit bien d'une cérémonie nuptiale. Le nom le plus répandue donné à cette poupée est celui de γanja sous différentes for- mes (Taγonja, Tarenza...) par allusion à la cuiller symbole et réceptacle lié à l'ali- mentation et donc doublement efficace Plus simplement la poupée est appelée Tis- lit n-anẓ ar : fiancée d'Anẓ ar) ou Tislit u aman (la fiancée de l'eau). Dans le Rif on utilisait de préférence à la cuiller, la pelle à vanner pour servir d'armature à la pou pée : en cela aussi le symbole bénéfique est évident : la pelle est aussi un récepta cle, elle est en outre sacralisée par sa fonction liée à la récolte. La poupée féminine est, dans certaines régions (Tasemtit, Haut-Atlas), accompa gnée de l'image d'Anẓ ar lui-même. Anẓ ar est vêtu de noir par assimilation à un ciel chargé de nuages prometteurs de pluie. La fiancée d'Anẓ ar est portée par une femme qui, parfois se contente de brandir une simple louche ou cuiller à pot lors de la procession (Tunis, Jerba, M'zab...). Là où le rite dégénère, il peut être repris, Tarenza, la fiancée d'Anzar, poupée de Tabelbala. Photo Musée de l'Homme. sous forme carnavalesque, par les enfants qui se souviennent cependant des roga tions pour la pluie. Plusieurs observations ou récits permettent de penser que la poupée actuelle n'est qu'un simulacre destiné à remplacer une véritable « fiancée » offerte à la pluie. Un texte recueilli par H. Genevois chez les At Ziki du haut Sebaou (Kabylie) est tout à fait explicite. Il comprend deux parties : une uploads/Science et Technologie/ encyclopedie-berbere-volume-6.pdf
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- Publié le Jul 06, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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