1 CV « court » Vice-Président du Réseau Intelligence de la Complexité - Program
1 CV « court » Vice-Président du Réseau Intelligence de la Complexité - Programme européen Modélisation de la CompleXité (RIC-MCX) Membre du comité scientifique du Centre d’Etudes et de Recherches Interdisciplinaires sur la Sécurité Civile (CERISC) - Membre du Jury des prix de l'Ecole Nationale des Officiers de Sapeurs-Pompiers (ENSOSP) Professeur honoraire de l’Institut National des Sports, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) 1985 - 1990 : Chercheur au Laboratoire de psychologie du sport et neurosciences comportementales ; 1990 – 2004 : Directeur du Laboratoire Psychologie et Ergonomie du Sport ; 2004 - 2010 Créateur et responsable de l’unité « Etudes Ingénierie et Innovation », Mise en œuvre d’un programme d'études pluridisciplinaires centrés sur une analyse de l'action pratique et de sa complexité pour une ingénierie de formation innovante ; Responsable du parcours « analyse de l’activité et ingénierie de formation » de la formation « Ingénierie de formation et analyse des pratiques dans les métiers du sport », Domaine Sciences Humaines et Sociales, mention STAPS - Université Paris-Est Créteil ; 2010 – 2014 : Chargé de Mission « Etudes Ingénierie et Innovation » auprès de la Mission Expertise de la Direction des Politiques Sportives de l’INSEP ; Création et coordination de l’action Retour et Partage d’Expérience pour les Directeurs Techniques Nationaux préparant les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2012 – Mise en place et coordination de l'Executive master « Trajectoire Manager Sport » pour la formation des managers du sport de haut niveau - Expertise opérationnelle des projets de recherche « Sport de performance » - Création et animation d'évènements scientifiques et professionnels notamment autour du management des organisations sportives dans les environnements complexes – Publications scientifiques et professionnelles ; Conférencier et Animateur de blogs thématiques : Blog Management Sport de Performance : http://pfleurance.hautetfort.com - Blog Data Visualisation : http://pfleurance.com (https://twitter.com/pfleurance - https://www.linkedin.com/in/philippefleurance ) ---------------------------------------- En cas d’acceptation de cette contribution par le comité scientifique, j’autorise la diffusion et la mise en ligne sur le site du congrès ---------------------------------------- Résumé Loin de voir la performance uniquement sous l’angle des métriques objectivantes usuelles (distance, durée, rang, …), je propose de la considérer comme une « œuvre ». Sensibles aux réalités concrètes, aux expériences vécues, cette œuvre est par nature complexe, contingente, singulière, peu prédictible, … mais malgré tout, souvent viable et efficiente dans le contexte et la temporalité où elle est produite et/ou appréciée. Ce constat incite à questionner le point de vue des sciences conventionnelles de l’entraînement qui dans un cadre positiviste strict, privilégient les approches analytiques et accordent peu de poids à l’expérience, aux interactions continues et récursives entre les différents acteurs et éléments de la performance. L’intelligibilité de la dynamique de l’action d'entraîner et/ou de performer et des savoirs qui l’organise au sein de communautés de pratique, conduit à repenser un certain nombre de postulats selon lesquels l'entrainement consiste en l’application de connaissances élaborées au sein de laboratoires disciplinaires renvoyant l’intégration de celles-ci et leur opérationnalisation à une mythique capacité d’omniscience du praticien. 2 Les sciences du sport face à la complexité des phénomènes Philippe Fleurance Pour une bonne part de leurs activités quotidiennes les athlètes, les entraineurs, les différents intervenants en bref, les parties prenantes du sport de performance co-produisent des pratiques et des connaissances concrètes, variées, singulières, souvent concurrentes entre elles, nécessitant des compromis toujours incertains et ceci, dans des environnements co-évoluants avec la dynamique du projet de performance. Loin de voir la performance uniquement sous l’angle des métriques objectivantes usuelles (distance, durée, rang, …), je propose de la considérer comme une « œuvre ». Sensibles aux réalités concrètes, aux expériences vécues, sollicitant des ressources, des compétences, des agencements d’habiletés de différents ordres pour construire et conduire l’effectuation d’actions performantes dans un cadre d’aboutissement préalablement codifié, cette œuvre est par nature complexe, contingente, singulière, peu prédictible, … mais malgré tout, souvent viable et efficiente dans le contexte et la temporalité où elle est produite et/ou appréciée. Les activités sous tendant cette totalité dynamique mobilisent des préparations délicates à conduire, des hybridations entre des ensembles de connaissances analytiques d’une part et des connaissances de nature expérientielle et émergente de l’autre, en vue de produire les actions performantes. Ce « bricolage » effectué de plus en plus au sein de collectifs hétérogènes renferme des gisements de savoirs qui paradoxalement ne sont pas reconnus comme « connaissances scientifiques » par le courant de recherche conventionnel en sciences du sport. Ce constat incite à questionner le point de vue des sciences conventionnelles de l’entraînement qui dans un cadre positiviste strict, privilégient les approches analytiques et accordent peu de poids à l’expérience, aux interactions continues et récursives entre les différents acteurs et éléments de la performance. L’intelligibilité de la dynamique de l’action d'entraîner et/ou de performer et des savoirs qui l’organise au sein de communautés de pratique, conduit à repenser un certain nombre de postulats selon lesquels l'entrainement consiste en l’application de connaissances élaborées au sein de laboratoires disciplinaires renvoyant l’intégration de celles-ci et leur opérationnalisation à une mythique capacité d’omniscience du praticien. Comment savons-nous ce que l’on sait en sciences du sport : discipliner la performance ? Les cadres théoriques du raisonnement en sciences du sport se sont progressivement hyper spécialisés, constitués et organisés en disciplines, sous disciplines, spécialités, sous spécialités, thématiques, ... de plus en plus nombreuses, chacune s’intéressant à des objets qui lui sont propres, s’appuyant sur des paradigmes qui lui sont spécifiques, et développant une instrumentation qui lui est particulière. Les sciences du sport traitent alors d’une multitude d’étude de cas pouvant se prêter à des déclinaisons très variées mais dont la combinaison n’en reste pas moins limitée dans son principe. Légitimée par son objet et sa méthodologie spécifique, chaque matrice disciplinaire revendique le même fondement épistémologique dualiste et positiviste et l’ensemble de ces travaux a contribué à fonder une méthodologie de l’entraînement regroupant – juxtaposant plutôt - les connaissances et habiletés procédurales de la profession d’entraîneur. Cette décomposition est bien sûr possible lorsque les interactions entre composants d’un système sont faibles : dans ce cas, si les liens sont rompus, le système continu à se comporter comme il se comportait préalablement. Mais un système complexe est difficilement décomposable car négliger une partie de ses éléments détruit des aspects essentiels de son comportement et de sa structure. Penser l’action 3 comme une totalité consiste à lui attribuer des caractéristiques d’unité que les démarches analytiques n’appréhendent pas. Le comportement agrégé ne correspond pas au comportement moyen de chacun des constituants parce qu’il y a des interdépendances multiples et variées entre les agents qui dépassent de loin le simple croisement de variables prévue par les approches conventionnelles. Cette observation invite à discuter les limites des approches réductionnistes selon lesquelles afin de pouvoir étudier un problème complexe, on peut le décomposer en une série de sous-problèmes plus simples. Il est aisé de constater que de nombreux phénomènes, de nombreuses questions de recherche et/ou pragmatiques, dépassent largement le cadre strict de telle ou telle discipline et incitent à penser les systèmes biologiques, humains, sociaux, … comme des systèmes complexes dans lesquels se jouent des relations à toutes les échelles de temps et d’espace. Malgré les preuves accablantes que de nombreux aspects de l’action humaine sont étroitement liés au contexte, en recourant de manière privilégiée à la notion de moyenne et d’agent représentatif, les chercheurs en Sciences du sport semblent être uniquement intéressés par des modèles « non contexte dépendant » défendant ainsi l’hypothèse que les processus se déroulent de la même manière quel que soit leur contexte et leur temporalité. Bien entendu, le monde réel ne ressemble pas du tout à cela et cette vision standard limite la notion de « milieu » à des fonctions minimalistes. Il est impossible de penser l’acteur, l’action sans penser la synergie dynamique et récursive qui les relie à l’environnement et aux « auto-éco-réorganisations1 » qu’elle implique. Les développements actuels de la science conduisent à discuter le déterminisme à la base de bon nombre de travaux conventionnels en sciences du sport. Les systèmes complexes génèrent des comportements émergents non explicitement programmés, où il est difficile de retracer le cheminement des effets des variables à l'entrée d’un système : ordre et désordre, hasard et nécessité, information et bruit, singularité et régularité, causalité et corrélation, prévision et incertitude, objectivité et subjectivité ... telles sont les nouvelles dialogies qui interrogent l’ordre scientifique établi ou la représentation que l’on s’en fait. L’incapacité à proposer une modélisation agrégée cohérente du comportement sportif demeure le point aveugle des Sciences du sport et a été évacuée des revues et manuels d’entrainement qui ne se soucient pas de cette question. Cette « inattention rationnelle » conduit à enseigner aux étudiants des théories du comportement sportif stratifiées et additives qui peuvent être vraies prises isolément mais qui se révèlent erronées lorsque l’on envisage l’entité agrégée traitant de l’action finalisée et contextualisée. Il n’est pas superflu d’insister sur le fait que tout est lié et dans ce cas, les connaissances fragmentaires et isolées peuvent devenir une forme d’ignorance si elles refusent de s’intégrer uploads/Science et Technologie/ fleurance-sciences-du-sport.pdf
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- Publié le Jul 01, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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