L'IMPACT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION SUR LA PERFORMANCE DES AUD

L'IMPACT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION SUR LA PERFORMANCE DES AUDITEURS: APPLICATION À UN GESTIONNAIRE ÉLECTRONIQUE DE FICHIERS DANS UNE FIRME INTERNATIONALE D’AUDIT Sana KTAT Doctorante à l’Université des Sciences Sociales Toulouse I Adresse postale : 1, Avenue Antoine Dutrievoz, 69100, Villeurbanne, Lyon Tél : (00336).10.82.92.39 thesektat@yahoo.fr RESUME L'introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les entreprises, l'accroissement de la concurrence et la recherche d'être plus compétitifs ont progressivement conduit les firmes d'audit à utiliser de nouvelles démarches et procédures plus performantes. Avec le développement des nouvelles technologies de l'information, d'autres méthodes sont proposées, notamment, les gestionnaires électroniques de fichiers. Malgré les efforts déployés par les chercheurs pour mesurer l'impact de ces nouvelles technologies sur la performance des auditeurs, les résultats trouvés sont loin d'atteindre un consensus. De ce fait, le but de ce papier est de présenter une recherche en cours dont l'objectif est d'évaluer les effets de l'utilisation d’un gestionnaire électronique de fichiers (TI) sur la performance des auditeurs. La démarche proposée s’appuie sur un modèle qui formalise les relations directes et indirectes existant entre : Les déterminants de l’acceptation de TI, notamment les caractéristiques individuelles, les perceptions vis à vis de TI et l’acceptation traduite par l’utilisation de TI. Cette dernière agit à son tour sur la performance de l’auditeur. Cette performance sera mesurée en termes de productivité, la sécurité de l’opinion et la qualité du service offert au client. Le modèle est testé auprès d’un échantillon d’auditeurs d’un cabinet d’audit international parmi les « Big Four ». Mots-clés : audit ; performance ; gestionnaire électronique de fichiers; modèle d'acceptation de la technologie ; caractéristiques individuelles ; productivité ; sécurité ; qualité de service. 1 L'IMPACT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION SUR LA PERFORMANCE DES AUDITEURS: APPLICATION À UN GESTIONNAIRE ÉLECTRONIQUE DE FICHIERS DANS UNE FIRME INTERNATIONALE D’AUDIT Introduction La technologie utilisée par l'auditeur financier afin d'émettre une opinion a considérablement évolué. Jusqu'aux années 30, les auditeurs appréhendaient leur activité comme une vérification, le plus souvent exhaustive, des enregistrements comptables. Les praticiens ont ensuite développé, durant la période 1940- 1960, une approche structurée de l'audit. Cette approche moderne plus analytique intègre, dés les années 50, une perception du risque issue de la théorie statistique de la décision : (Casta et Mikol, 1999). L’émergence de nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) amène praticiens et chercheurs à réexaminer leur cadre de travail et de réflexion dans tous les domaines de la gestion : (Bergès, 2002). L’auditeur financier, au cœur du dispositif légal et contractuel de régulation de l’information financière, ne saurait s’affranchir de ce réexamen. Sont en effet assignés à l’audit financier des objectifs d’efficacité et de pertinence dans la conduite des missions, qui ont pour objet de réduire les risques informationnels des différents acteurs de l’entreprise, notamment en levant l’hypothèse de l’asymétrie de l’information financière entre dirigeants, actionnaires et tiers en général. Parallèlement, la pression du marché de ces deux dernières décennies conduit les cabinets d'audit à fournir des prestations dans des conditions de compétitivité accrue. De nombreux travaux : Arnett et al (1979), Eichenseher et al (1983), Cushing et al (1986), Danos et al (1986), Kinney (1988), Wheeler et al (1990) , Maher et al (1992), Manson et al (1998), Work (1985), Baldwin (1987) et Stevens (1988)) notent l'augmentation de la concurrence dans le marché d'audit. Les cabinets d'audit cherchent à être plus compétitifs en offrant des services de qualité et en améliorant leur efficacité générale. Ainsi, leur potentiel de croissance dépend de la façon dont ils construisent et maintiennent un audit de qualité : (Richard, 2000). Ce souci a été à l'origine de la recherche d'outils plus productifs et plus efficaces. Les techniques traditionnelles les plus couramment utilisées pour attester la sincérité et la régularité des états financiers sont : les sondages statistiques, les interviews, les questionnaires, les organigrammes fonctionnels, les grilles d’analyse des tâches, les diagrammes de circulation etc. Ces techniques, souvent effectuées manuellement, se caractérisent par leur complexité et leur déficience. (Anderson et al ,1986), (Ham et al,1985), (Wendell et al, 1993), (Leitch et al,1981), (Lanza, 1998) et (Selditz, 1999) notent l’existence de plusieurs défaillances avec l’utilisation de ces outils classiques aussi bien au niveau de la fiabilité de l’opinion de l’auditeur qu’au niveau du budget (temps et coût) consacré. 2 Pour pallier aux insuffisances des méthodes classiques, les nouvelles technologies de l’information offrent des traitements et aides à la résolution de problèmes appropriés : les systèmes de traitement de texte, le traitement des bases de données, les tableurs électroniques, les logiciels graphiques et certains outils spécialisés tels que les logiciels de planification, les logiciels d’échantillonnage statistique, les systèmes d’aide à la décision, les systèmes experts et les gestionnaires électroniques de fichiers développés par les « Big Four ». Toutefois, il convient d’explorer l’apport de ces nouvelles technologies pour la formulation du jugement de l’auditeur et pour le rapport qualité/coût de la mission d’audit. La directive de l’IFAC n° 1009 publiée en 1998, relative à l'utilisation des techniques d'audit assistées par ordinateur, souligne que les techniques informatiques permettent d'améliorer l'efficacité et l'efficience des procédures d'audit. Aussi, dans le cas où il n'y a pas de documents de saisie ou de chemin d'audit visible, elles permettent d'inventer des tests de conformité et des contrôles substantifs appropriés. (Beauséjour, 1992) affirmait que même si on a quelquefois l’impression qu’il n’y a pas de hausse de productivité suite à l’automatisation d’une activité, en y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’il y a eu enrichissement de la tâche. En outre, (Vasarhely, 1984), (Lin et al, 1993) et (Lafortune et al, 1993) estiment que l’utilisation des techniques informatiques dans la mission d’audit peut réaliser une économie du temps et une amélioration de la qualité de vérification. Le développement des nouvelles technologies d’audit met l’accent sur l’amélioration des décisions d’audit à partir de schémas devant conduire l’auditeur à l’émission d’une opinion selon une traçabilité identifiable : Bergès (2002). Ces objectifs ont amené les cabinets d’audit à développer et à promouvoir une véritable technologie d’audit (Casta et Mikol, 1999) afin d’aboutir au meilleur rapport coût efficacité dans le processus de certification de la régularité et de la sincérité des comptes. L’affirmation d’une technologie d’audit est alors un facteur de différenciation dans l’offre des cabinets, eu égard à la présomption de rationalité et de qualité de jugement associée à la nouvelle approche des auditeurs. Les « Big Eight » devenus depuis « Big Four », apparaissent comme les figures de proue de cette innovation. Par contre, (Temkin, 1986), (Fisher et al, 1988), (Elliot et al, 1987) et (Davis, 1984) ont relevé les risques inhérents à l’utilisation de l’outil informatique dans les missions d’audit. La première contrainte se situe au niveau de la compétence limitée des auditeurs en matière informatique. La seconde contrainte relève du coût d’investissement élevé à mettre en œuvre pour le développement de certains logiciels. Une troisième contrainte est relative à la dépendance vis à vis des informaticiens dont on fait appel pour assurer l’installation des différents outils informatiques et résoudre certains problèmes techniques. Il semblerait donc qu’il y a manque de consensus entre les recherches antérieures quant à la capacité des nouvelles technologies d’audit à améliorer la performance des auditeurs. Par ailleurs, avant de chercher à apprécier l’impact des TI sur la performance, il serait plus judicieux de comprendre avant tous les préalables (ou les déterminants) de l’utilisation ou de l’acceptation des 3 nouvelles technologies par les auditeurs. Ce problème d’acceptation des technologies de l’information continue d’être une préoccupation majeure pour les chercheurs en Systèmes d’Information préoccupés par les études d’impacts des TIC et les déterminants de leur bonne utilisation (Moore, 1991 ; Norman, 1993 ; Weiner, 1993 ; Johansen et Swigart, 1996 ; Venkatesh et Morris, 2000). Etant donné le nombre important de recherches qui ont soutenu le modèle d’acceptation de la technologie (TAM) (Davis et al (1989) ; Mathieson (1991) ; Adams et al (1992) ; Robichaux (1994) ; Venkatesh et Davis (1994) ; Chin et Gopal (1995) ; Straub et al (1995) ; Hubona et Whisenand (1996) ; Gefen et Straub (1997) ; Dishaw et Strong, 1999 ; Karahanna et Straub, 1999 ; Venkatesh, 1999 ; Malhorta et Galleta, 1999 ; Venkatesh et Speier, 1999 ; Wöber et Gretzel, 2000 ; Dahab, 2001 ; Lefièvre, 2001 et Venkatesh et al, 2002), ce modèle va constituer notre référence pour la construction de notre cadre conceptuel relatif à l’impact de l’utilisation de la nouvelle technologie sur la performance des auditeurs. Même si plusieurs articles à caractère professionnel traitent des mérites de l’utilisation des techniques d’audit assistées par ordinateur, il existe très peu de recherches sur l’impact de l’utilisation de ces techniques sur la performance de l’auditeur. L’examen de l’impact de l’implantation des NTI dans les firmes d’audit présente un intérêt considérable aussi bien pour les chercheurs que pour les praticiens (Banker et al, 2001). Par conséquent, deux objectifs ont été assignés à cette recherche : Le premier objectif consiste à identifier les différents déterminants de l’acceptation et de l’utilisation des technologies uploads/Science et Technologie/ sana-ktat.pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager