Bibliothèque interuniversitaire de recherche en lettres et sciences humaines de

Bibliothèque interuniversitaire de recherche en lettres et sciences humaines de Lyon Maison de l'Amérique Latine en Rhône-Alpes M E X I C A N A Regards croisés sur l'Ancien Mexique Codex préhispaniques et coloniaux ouvrages occidentaux anciens E X P O S I T I O N 22 janvier - 20 février 2009 1 MEXICANA Regards croisés sur l'ancien Mexique Codex préhispaniques et coloniaux Ouvrages occidentaux anciens 22 janvier - 20 février 2009 Bibliothèque Denis Diderot 5, Parvis René Descartes 69007 Lyon 2 MEXICANA Regards croisés sur l'ancien Mexique Codex préhispaniques et coloniaux Ouvrages occidentaux anciens Contributions Patrick Lesbre Université de Toulouse II-Le Mirail, Institut de Recherches Intersites Études culturelles (IRIEC- Toulouse) EA 740 Nadine Béligand Université Lumière Lyon 2 - Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA) - UMR CNRS 5190 Coordination générale et organisation Carla Fernandes présidente de la Maison de l'Amérique latine en Rhône-Alpes (MALRA) Marie-Josette Perrat Gaëlle Charra Bibliothèque interuniversitaire de Lettres et sciences humaines de Lyon (BIU-Lsh) Remerciements aux prêteurs Patrick Lesbre Bibliothèque universitaire hispanique, Toulouse Bibliothèque de l'École normale supérieure Lettres et sciences humaines (ENS-LSH), Lyon Bibliothèque de l'Institut national de recherche pédagogique (INRP), Lyon Bibliothèque municipale, Lyon Équipe technique Frédéric Etard Martine Leprêtre Perrine Massonneau Jean-Marc Paredes Martine Stremsdoerfer Aleth Tardif d'Hamonville Carole Vinot Service commun audiovisuel et multimédia (SCAM) de l'École normale supérieure Lettres et sciences humaines Bibliothèque interuniversitaire de recherche en lettres et sciences humaines de Lyon Maison de l'Amérique latine en Rhône-Alpes 22 janvier - 20 février 2009 3 Une exposition de la Bibliothèque interuniversitaire de recherche en lettres et sciences hu- maines de Lyon et de la Maison de l'Amérique latine en Rhône-Alpes présentée du 22 jan- vier au 20 février 2009 à la Bibliothèque Denis Diderot Inauguration du 22 janvier à 17h suivie d'une conférence de Patrick Lesbre 5, parvis René Descartes BP 7000 69342 Lyon cedex 07 FRANCE 04 37 37 65 00 biu.ens-lsh.fr Du lundi au vendredi de 9h à 19h et le samedi de 9h à 17h 4 Introduction Nadine Béligand Université Lumière Lyon 2 – UMR CNRS 5190 – LARHRA 5 L’exposition Mexicana : regards croisés sur l’Ancien Mexique Codex préhispaniques et coloniaux, ouvrages occidentaux anciens se propose d’apporter un éclairage sur la coexistence de deux manières d’écrire l’histoire ; les reproductions de codex permettent d’aborder le Mexique ancien dans une perspective de l’écriture, de l’intérieur, des civilisations mésoaméricaines et de leurs successeurs de la période coloniale. Les traductions françaises d’ouvrages occidentaux anciens, écrits à l’origine en espagnol, ainsi que la production, en français, d’ouvrages sur les questions hispano-américaines, donnent à voir pour leur part l’intérêt suscité en Europe, particulièrement en France, par les civilisations du Nouveau Monde. Intérêt dont le point culminant se situe au XIXe siècle avec la redécouverte des Amériques par les voyageurs et scientifiques européens au siècle des indépendances. Les Codex mexicains Les codex mexicains sont des « manuscrits peints ou écrits selon les conventions de la tradition de manufacture indigène » (GALARZA, 1986). Ils transcrivent, dans plusieurs langues indigènes (par exemple maya, mixtèque, nahuatl, otomi, tarasque…), des savoirs et récits de nature variée. Il s’agit d’un système d’écriture pictographique dans lequel chaque page est un tableau graphique ; pour autant, l’expression artistique compte tout autant que les pictographies. Du reste, le terme « encre noire, encre rouge » fait référence aux savoirs que contiennent les codex pictographiques. Les éléments peints sont des pictogrammes, des glyphes, des signes phonétiques et symboliques. Leur support est variable : papier d’amate (fibres issues de l’écorce de l’arbre amacuauhuitl), peau de cerf, toile de coton, papier d’agave (fibres d’Agave Mexicana) ou papier européen. Les codex proprement dits sont des bandes (tiras) ou rouleaux (rollos), les « paravents » (biombos) ou codex en forme d’accordéons, les toiles (lienzos) et les plans (mapas y planos). Mais le terme n’exclut ni les feuillets ni les livres reliés à l’européenne, ce qui reviendrait à nier l’immense production de documents indigènes de l’époque coloniale. Les informations contenues dans ces codex se rapportent aux connaissances acquises par les anciens peuples de l’aire culturelle mésoaméricaine. Ils contiennent tout ce que nous savons sur les croyances religieuses, l’histoire, les notions géographiques, le système économique, les rites et les cérémonies, les généalogies, les alliances entre seigneuries, le calendrier, la vie familiale, la médecine. Certains codex ont été commentés ; ainsi, des gloses postérieures sont ajoutées sur les feuillets originaux. A la période coloniale, les codex sont souvent de type mixte, associant pictographies et gloses. Les peintres indigènes qui ont réalisé les codex sont des tlacuilos. Ils étaient employés dans des institutions de type économique (calpixcalli), religieux (teopancalli), civils (tecpancalli), militaires (tlacochcalli), mettant leurs savoirs au service de l’Etat ou de personnes particulières. A la période coloniale, les codex de caractère économique comme les cadastres, les recensements, cartes et plans en relation avec la propriété foncière communale, ont été produits dans des centres où se réunissaient les autorités traditionnelles, à l’instigation des seigneurs et des caciques. Parmi les cadeaux qu’envoya l’empereur Moctezuma à Cortés qui avait débarqué (en 1518) sur les plages de Chalchiuhcuecan (Golfe du Mexique), se trouvaient deux « merveilleux livres ». Le conquérant les jugea dignes d’intérêt puisqu’il les expédia à Charles Quint ; les livres furent examinés à la cour avec grand intérêt. Dans ses Décades, Pierre Martyr de Anghiera décrit ces manuscrits. L’autre témoin de cet envoi est le savant Juan de Oviedo. Enfin, Albrecht Dürer resta si étonné face à cet échantillon de culture aztèque qu’il écrit : « Je n’avais jamais vu de travaux aussi magnifiques … ils ont rempli mon cœur de satisfaction ». Il est probable que les codex en question étaient le Codex Nuttall et le Codex Vindobonensis1, tous les deux provenant de la culture mixtèque. Moctezuma les avait probablement reçus en cadeau de la part des seigneurs de la région mixtèque puis offert à Cortés car il s’agissait de manuscrits de filiation mixtèque, proche des côtes de Chalchiuhcuecan. Durant leur séjour sur les plages de l’Anahuac-Xicalanco, les Européens -surtout les chroniqueurs- observèrent les tlacuilos envoyés par Moctezuma pour peindre les effigies des nouveaux venus, leurs navires, leurs armes et leurs animaux. Au cours de leur progression vers la capitale impériale, les conquistadores découvrent plusieurs livres « pliés en forme d’accordéon » dans les temples abandonnés de la seigneurie de Cempoallan. Enfin, dans la ville de Mexico, lors de la première entrevue entre Cortés et Moctezuma, en réponse à sa question de savoir où trouver de l’or, Moctezuma lui apporte des cartes des diverses régions, indiquant les fleuves aurifères. Après la chute de Tenochtitlan, le 13 août 1521, les bibliothèques (amoxcalli) furent incendiées, puis Cortés demanda aux Indiens de rapporter leurs « peintures et caractères ». Craignant des représailles, les prêtres ne rendirent pas leurs calendriers cérémoniels et les cachèrent. Quand l’administration coloniale se mit en place, les Indiens étaient censés montrer aux vainqueurs les 1 Les mots en caractères gras et en caractères italiques et gras renvoient aux codex, aux auteurs et aux ouvrages occidentaux anciens présentés dans l’exposition. 6 manuscrits de type économique qui consignaient l’étendue des seigneuries « soumises à l’empire ». Comme les originaux avaient tous disparu, les Indiens durent les refaire. Ainsi, le Codex Mendoza porte le nom du premier vice-roi de Nouvelle-Espagne (Antonio de Mendoza) qui sollicita les peintres indigènes (tlacuilos) pour réaliser ce Codex. La deuxième partie, Matrícula de Tributos (Liste des Tributs), était en effet indispensable pour mettre en place le prélèvement fiscal à partir du maillage de la hiérarchie territoriale telle qu’elle avait été instituée dans l’empire aztèque. Enfin, en 1539, l’archevêque Juan de Zumárraga organisa à Mexico un autodafé où disparurent les derniers « manuscrits du Diable » ; dans chaque village, on encourageait les Indiens convertis à dénoncer les propriétaires de pinturas qui étaient obligés de les remettre ainsi que le relate l’historien métis Diego Muñoz Camargo pour Tlaxcala. Malgré la destruction systématique des livres anciens, en 1689, l’évêque du Chiapas découvrit avec stupeur que les Indiens continuaient de pratiquer leurs « superstitions » en se basant sur la lecture de leurs « calendriers » ; en 1693, il déclara avoir recueilli « plus de 200 calendriers et livres de divination ». Les religieux, chroniqueurs, savants, historiens, comme Olmos, Torquemada, Mendieta, Sahagún, Durán, Tovar, Torquemada, se servent des codex épargnés comme sources primaires pour rédiger leurs histoires du Mexique ancien. Les Indiens vident leurs bibliothèques, à Mexico, Texcoco et Tacuba. On ignore encore ce que sont devenus ces manuscrits, mais on suppose qu’ils ont été détruits après avoir servi de « sources » aux principaux chroniqueurs. Pour répondre au questionnaire des Relations Géographiques ordonnées par Philippe II (1579-1582), la plupart des fonctionnaires royaux (corregidores) se sont basés sur des codex indigènes. Le franciscain Andrés de Olmos, auteur, en 1533, d’une Historia de los Mexicanos por sus pinturas (Histoire des Mexicains à travers leurs peintures), fut le premier à considérer la culture mexicaine avec un regard scientifique. Il se faisait expliquer les codex par des « informateurs » indigènes. Le même procédé fut utilisé par uploads/Science et Technologie/ french-catalogue-on-prehispanic-codices.pdf

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