PUBLICATIONS DE L'INSTITUT DE CIVILISATION INDIENNE SÈRIE IN-8" FASCICULE 40 É
PUBLICATIONS DE L'INSTITUT DE CIVILISATION INDIENNE SÈRIE IN-8" FASCICULE 40 É T U D E S S U R L E SlVAlSM E D U C A C H E É C O LE K R A M A HYMNES AlIX KÀLI LA ROUE DES ENERGIES DIVINES TR A D U C TIO N E T IN TR O D U C TIO N PAR LILIAN SELBURN D ir eg te ur de rech er ch e au C .N .R .S. Publié uvee le concours du C.N.R.S. P A R IS Éditeur: Institut de civilisation indienne 1975 Dépositaire exclusif: Diffusion E. de Boccard 11, Rue de Médicis — Paris 6® HYMNES AUX KALI LA ROUE DES ÉNERGIES DIVINES PUBLICATIONS DE LINSTITUT DE CIVILISATION INDIENNE SÈRIE IN -8° FASCICULE 4 0 E t u d e s s u r l e S i v a I s m e d u c a c h e m i r e É C O LE K R A M A HYMNES AlIX KALI LA RODE DES ENERGIES DIVINES TR AD U C TIO N ET IN TR O D U C TIO N PA R LILIAN SILBURN D ir e c t e lr de recherche au C .N .R .S . Publié avec le concours du C.N.R.S. PA R IS Édilenr : Institut de civilisation indienne 1975 Déposiiaire exclusif: Diffusion E. de Boccard 11, Rue de Médicis — Paris 6e A la mémoire du pandil Harù Bhatla Säslrl A V AN T-PR O PO S Dans 1 ’Introduction à la Mahärthamanjari de Mahesvaränanda1 , premier volume consacrò au système sivaite Krama-Mahärtha, j ’ai donne une vue d’ensemble de sa philosophic et de sa mystique que j ’ai situées par rapport aux autres écoles siva'ites du Cachemire, Kula, Trika et Pratyabhijnä. Je me propose maintenant dans ce second volume d’approfondir à travers d’ancicns hymnes scs thèmes principaux que le Tanträloka d’Abhinavagupta dégage avec clarté : le vide, le temps et la kälipüjä, ce culte perpétuel que rend par l’entremise de ses energies divinisées celui dont tout l’ótre n’est plus qu’adoration. Une fois de plus j ’ai la joie de remercier le swàmi Lakshman Brahmacärin qui m’a confìé le manuscrit de l’hymne aux kali de Sivänandanätha que je publie ici, et communiqué la glose de l’ancien Kramastotra rédigée en Sanscrit par son maitre, le pandit Harabhatta éàstrl à qui je dédic mon travail. Le swàmi a lui-mème composé un court commentaire à ce Kramastotra1 2 . Jc le remercie également de l’aide qu’il m’a apportée dans l’élucidation de ces textes énigmatiques. Profonde et sure est sa connaissance du Sanscrit, et grande son érudition cn ce qui concerne Ics divers systèmes sivaites du Cachemire. A maintes reprises dans le passé ses traductions et interpretations de passages particulièrement diflìciles m’ont été confirmées par le sanscritiste éminent qu’était Louis Renou. Je veux aussi exprimer toute ma gratitude à Marinette Bruno. Sa rare perspicacité à déceler les structures profondes des textes m’a été d’un heureux secours. 1. Avec des extraits du Parimala. Traduction et Introduction par Lilian Silburn, éd. de Boccard, 1968. 2. è ri Kramanayapradipikà, Ràjànaka Lakshmana. Guplagai'igà, Kaémir, 1958. Je n’ai pas eu accès à cette oeuvre parco qu’clle est écrite en hindi. Le swàmi a égale ment traduit en anglaia la Srikälikä de Sivänanda dans la revue Vitasta, aoùt 1969. INTRODUCTION L ’école Krama est connue sous les noms de Mahärtha, Sens absolu, Mahänaya, Atinaya, Atimärga, doctrine ou voie suprème, Devinaya et Källnaya en raison de l’importance qu’elle accorde à la déesse Käll, l’énergie divine. Elle fut très célèbre dans le passé et remonte probablement au v ie siècle de notre ère. Le Dr K. C. Pandey1 fixe approximativement à la fin du vie siècle ou au commencement du vn e l’époque où vécut son promoteur, éivànandanatha. Elle resta florissante quelques sièclcs encore. Parmi les écrits de l’école sc trouvaient des agama comme le Kramasadbhäva1 2 3 , la Kramasiddhi8 9 et le Tantraräj 5 a4; des sülra, les Kramasütra auxquels Ksemaräja6 fait allusion, des traités, le Kramodaya®, le éàrdhasatika7 . La plupart sont perdus et il ne nous reste que des extraits cités par des auteurs et des glossateurs postérieurs qu’il importe done de recueillir soigneusement. La Mahärthamanjari de Mahesvarànanda permet de reconstituer l’atmosphère très subtile de la Kramasiddhi et du Kramasadbhäva : elle contient l’exposé très élaboré des degrés de la Conscience sous son quintuple aspect de creation, de permanence, de résorption, d’état indicible et de Splendour, ainsi que leur correspondance avec les diverses activités des ètres accomplis ( siddha) par rapport au monde externe, à la connaissance, à l’union sexuelle, à l’énergie divinisée et enfìn à éiva8 . Mentionnons aussi les Vätülanäthasutra* 1. Dans Abhinavagupta, an Historical and Philosophical Study, Väränasi, 1963, p. 466, dont le chapitre V I est consacré à ce systòme. Voir égalcmcnt mon Introduction à la Mahàrlhamahjarl (M.M.), pp. 11, 16-20. 2. M.M. sk. (éd. sanscrite) pp. 88, 97, 101, 108, comm. du él. 39; et M.M. p. 204. Tanträloka IV, pp. 172, 190, X II, pp. 105-107. 3. M.M. sk. comm. aux 4 1 . 36-39, pp. 89, 97, 101, 109, trad. p. 125. 4. T.A . comm. IV, p. 189. 5. Afln de déflnir l'attitude kramamudrà, ici pp. 15, 81. M.M. comm. 4 1 . 62 et P.H . comm. 4 1 . 19. 6. M.M. sk. pp. 50, 87, comm. au 4 1 . 18. Trad. p. 103. 7. T.A. IV, p. 161. 8. M.M. pp. 128-129. 9. Dont j'ai traduit les sutra et leur commenlaire, éd. de Boccard, 1959, sous le titre Vätülanäthasülra, pp. 5-6, 16-20, 86. — 2 — dont les treize révélations ( kalhä) se rattachent directement au Mahärtha et, selon leur commentateur Anantasaktipäda, remontent à un ancien maitre de cette école1 . Abhinavagupta qui vivait au x e siècle s’intéressa au Krama comme aux autres systèmes sivai'tes du Cachemire, Trika, Kula et Pratyabhijnà. Dans sa Paryantapancasikà il donne en quelques versets une claire description du système Krama (si. 22-29) et dans le quatrième chapitre de son Tantràloka il en traite longue- mcnt. Quant à son disciple Ksemaràja, il semble avoir une prédilection pour le Krama-Mahàrtha qti’il nomme au début de sa glosc aux Spandakärikä1 2 et dans son Pratyabhijnährdaya, lequel, bien que d’inspiration pratyabhijnà, fait place à d’importants aspects du système Mahärtha3 . Enfin Jayaratha qui vivait probablcmcnt au xne siècle écrivit un commentaire au Tantràloka appelé viveka; c’est là que se trouvent les deux poèmes à la louange des hall, le Pancasatika et le Kramastotra ici traduits. Renvoyant pour l’exposé general du système Krama à mon Introduction à la Mahàrthamanjarl où l’on trouvera traduits maints extraits d’anciens textes Krama, jc m’cn tiendrai à l’étude de fond des leali et de leur culte puisque le petit nombre de textes qui nous sont parvenus concernent surtout cet aspect. Les kàli sont les énergies divines manifestèes en ce monde et appréhendées en leur complet déploiement par rapport au temps. Elles couvrent done toutes Ics modalités de la conscience et constituent un système complet, celui de la Conscience absoluc. Le culte des käli fut, semblc-t-il, commun aux diverses écoles sivai'tes du Cachemire, Trika, Kaula et Krama. D’après le pandit Harabhatta éàstrin il apparalt avec Tryambaka quant au Trika et prit une importance croissante au cours des siècles, mais presque tous les traités de l’école Krama étant, nous l’avons dit, malheureusement perdus, nous devons pour le connaltre recourir à Abhinavagupta ainsi qu’à Jayaratha dont la glosc vise à montrer qu’Abhinavagupta suit avec fidélité deux anciens traités : le Kramastotra et le Pancasatika4 . On comprend l’intérèt qu’Abhinavagupta portait à la källpüjä, car cette vénération, intériorisée, se passe de culte et de pratiques externes; elle a lieu à chaque instant, au cceur mème de la vie, ne faisant qu’un avec nos multiples activités pour aboutir à 1. Il exisle en outre deux ouvrages plus lardifs relevant aussi de fècole Krama- Mahàrtha, tous deux complete et appelés Mahànayaprakààa, l’un du Sud de fin d e f autre kaémiricn. Cf. K. C. Pandey, op. cit., pp. 477-481. 2. Si. 1 du Spandanirnaya. 3. Cf. fextrait traduit ici p. 87. 4. Dans les passages qui traitent des K äli, T.A . IV. Comm. aux él. 172-173. — 3 — l’irradiation de toutes nos énergies se répandant spontanément en leur infime fécondité. Il écrivit la Kramakeli, presque entièrement perdue, qui commentait l’antiquc Kramastotra et composa son propre Kramastotra qui nous est parvenu complet. Nous donnerons done, outre de nombreux courts extraits au fil de notre étude, quatre hymnes : le érlkàlikàstotra de éivànanda, les portions du Kramastotra ancien et du Pancasatika qui demeurent et le Kramastotra d’Abhinavagupta; enfìn les parties du Tanträloka — dont 278 stances sont consacrées à la roue des énergies et aux douze käll — accompagnées du commentaire de Jayaratha qui fournit de précieuses explications à leur sujet, seront intégrées dans notre dernier chapitre intitulé ‘ Analyse des käll ’. Ces divers textes et ouvrages sont ici rasscmblés et traduits pour la première fois uploads/Science et Technologie/ hymnes-aux-kali-pdf.pdf
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- Publié le Dec 22, 2022
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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