LA DEMARCHE D’UNE RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES DEPELTEAU FRANCOIS ___________

LA DEMARCHE D’UNE RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES DEPELTEAU FRANCOIS ________________________________________________________________ Introduction générale Le sujet de ce manuel est la méthodologie des sciences humaines (SH). La définition du terme science: « C’est une connaissance et le scientifique celui qui sait. La science instruit, le scientifique est un connaisseur ou quelqu’un qui veut connaître ». Il existe des sciences naturelles dont l’objet est naturel et des sciences humaines dont l’objet est d’étudier l’étude de l’être humain. Les sciences servent à comprendre notre univers naturel et humain. La science est donc un mode de compréhension et d’explication de notre univers. Attention, ce n’est pas le seul. La méthodologie désigne un ensemble de règles, étapes et procédures auxquelles on a recours dans une science pour choisir l’objet étudié. Elle est donc indispensable. I. le scientisme et la méthode miraculeuse Un scientiste est celui qui croit que la connaissance scientifique permet de résoudre tous les problèmes philosophique ou autres grâce à sa méthode miraculeuse, la science est en quelque sorte une formule magique. Elle mène droit à la vérité. II. Auguste Comte Fondateur du positivisme, c’est-à-dire que les croyances optimistes et triomphante du scientisme dérivent de ce courant épistémologique. Selon lui, il a 3 étapes qui correspondent à 3 modes de connaissance de l’univers: • Etat théologique (les phénomènes sont le résultat de l’action d’agents surnaturels) • Etat métaphysique (agents surnaturels remplacés par forces abstraites) • Etat positif (s’appuie sur le positivisme) La science positiviste correspond à l’avènement de la science moderne où l’Homme cherche à découvrir par l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation les lois effectives qui gouvernent les phénomènes étudiés. Les SH doivent se fonder sur le principe épistémologique de la science “positive”. Le positivisme véhicule donc un modèle de la science qui dérive des sciences naturelles. Il est particulièrement fort dans le domaine de la psychologie. Le positivisme est un courant de pensée du XIXe. Le coeur du néo-positivisme est le cercle de Vienne. Son but est d’homogénéiser la méthodologie des différentes sciences en s’inspirant des principes épistémologiques des sciences pures. Ces épistémologues veulent donc défini la méthode scientifique. Donc, pour les scientistes et les néo-positivistes, la science possède UNE méthode qui mène à la vérité. Mais en réalité, il existe plusieurs démarches et méthodes scientifiques qui ne sont pas 1/21 reconnues par tous. Ce sont donc des sujets de débats. Il faut lors d’une recherche, faire des choix philosophiques et épistémologiques qui déterminent la démarche scientifique. L’épistémologie est l’étude de l’étude de la réalité ou la connaissance de la connaissance ou la philosophie des sciences. III. Le paradoxe des sciences humaines. Le chercheur doit être conscient de la diversité des fondements épistémologiques des démarches et des méthodes scientifiques. Il n’y a pas de structure organisée, c’est-à-dire un ensemble de principes épistémologiques, méthodologiques et théoriques homogènes qui fassent clairement consensus. Certains choisissent de l’ignorer. D’autres renient la scientificité des SH. Ce jugement négatif renvoie à l’absence de paradigme en SH. La notion de paradigme est : • selon Kuhn: les découvertes scientifiques universellement reconnues qui, pour un temps fournissent à une communauté de chercheurs des problèmes types et des solutions • selon Gauthier: C’est un ensemble de règles implicites ou explicites orientant la recherche scientifique, pour un certains temps, en fournissant sur la base de connaissance universellement connues, des façons de poser les problèmes, d’effectuer les recherches et de trouver les solutions En SH, il n’y a pas de consensus théorique et méthodologique entre les membres de la communauté scientifique. Il existe des courants ou écoles de pensée, donc des quasi- paradigmes, c’est-à-dire des consensus théoriques et méthodologiques au sein de groupes de chercheurs. Il y a des méthodes quantitatives et qualitatives, des démarches hypothético- déductives (HD) et inductives, mais ces principes et méthodes ne sont pas admis par tous les chercheurs. Ici la démarche HD sera développée. (cf.schéma démarche HD) C’est un idéal-type de démarche qui est proposé. L’idéal-type est une construction utopique que l’on obtient en accentuant par la pensée des éléments déterminés de la réalité. 2/21 Chapitre 1 1.1 Grand objectif de la science moderne: la recherche de la vérité Les sciences humaines sont les filles des sciences naturelles. Elles sont influencées par ses grands principes. Pour bien comprendre la méthode des SH, il faut comprendre les grands principes des sciences naturelles, c’est-à-dire de la science moderne. Cette dernière se développe à la renaissance avec l’essor des sciences naturelles. Elle se fonde sur 6 principes: a). L’autorité générale. La science moderne réfute les vérités des autorités spécifiques. L’autorité générale renvoie à la communauté des chercheurs. Les vérités qui découlent de cette autorité sont le fait de discussions libres, égales et rationnelles entre ces chercheurs. Ces derniers cherchent à convaincre les autres de la justesse de leurs énoncés grâce à la rationalité de ses arguments et des preuves scientifiques. b). L’objectivité: la science moderne ne défend qu’une cause: la défense de la vérité. Pour ce faire, un chercheur doit faire preuve d’objectivité, c’est-à-dire qu’il doit modifier ou détruire ses vérités si la réalité les dément, mais aussi que ses valeurs , préjugés et croyances etc..., ne doivent pas déformer ses observations du réel. La définition des vérités scientifiques est des lois découvertes grâce à des expériences empiriques si elle découle de l’expérience. Il y a 2 types d’expérience: • Le premier selon les empiristes anglais; l’expérience permet à l’humain de connaître la réalité grâce à ces 5 sens. Ce premier type d’expérience correspond à la démarche inductive. Notre esprit se remplit d’impressions qui émanent des contacts entre nos sens et des objets réels. Ces impressions deviennent des idées (ou concepts) qui représentent ces objets réels. Ces idées sont les fondements de notre connaissance empirique de la réalité. Donc, la connaissance se base sur l’observation de la réalité et cette observation est possible grâce à nos 5 sens • La seconde est selon les usages de la méthode expérimentale; l’expérience renvoie à une manipulation et une observation de la réalité afin de vérifier des hypothèses. Ce 2e type d’expérience renvoie à la démarche HD. Les recherches scientifiques ne portent que sur des phénomènes accessibles à nos sens ou sur des indicateurs empiriques d’un phénomène inaccessible à nos sens. Les phénomènes métaphysiques ne relèvent pas des compétences de la science moderne, qui est empirique. En somme, les vérités scientifiques sont empiriques. Elles ne dérivent pas de l’imagination des chercheurs c). Pour saisir la forme des vérités scientifiques, il faut comprendre que la science moderne est déterministe même si le déterminisme est contesté. Le déterminisme est une conception de l’univers. Chaque phénomène de cet univers est la cause d’un effet et l’effet d’une cause. Les vérités scientifiques sont donc des rapports de causalité. Le chercheur tente de comprendre l’univers en découvrant des liens de causalité. A cause de ses principes épistémologiques empiriques ou déterministes, la science moderne ne traite que des causes accessibles à nos sens. Les causes métaphysiques ne la concernent pas. Le déterminisme nous amène donc à concevoir un univers qui fonctionne comme une machine. Tout est bien réglé et chaque objet d’étude est totalement dénué d’autonomie. Son comportement est toujours déterminé. Le déterminisme favorise l’objectivité des vérités scientifique en fondant au niveau de la logique la reproduction des expériences. Ainsi chacun peut répéter les expériences d’autrui afin de vérifier leur validité et l’objectivité de ses résultats 3/21 d). Les vérités de la science moderne sont des lois car: • La science moderne cherche à expliquer l’univers pour mieux le contrôler • Le contrôle que permet la science moderne se fonde sur la prédiction du comportement et la recherche des causes des phénomènes; “savoir, c’est prévoir et prévoir, c’est pouvoir”. • Elles mettent à jour des rapports de causalité récurrents et invariables, les lois scientifiques sont des généralisations qui permettent de prévoir le comportement des objets d’études, donc de les contrôler. Fortement impressionnés par le succès des sciences modernes qui découvrait des lois, les SH partirent elles aussi, à la recherche de lois sociales, historiques, etc. Une forte domination des mathématiques se fait sentir, car selon certains, elles rendent compte de la régularité de la nature automate des déterministes. Plusieurs disent que pou être une science, il faut avoir recours aux maths. 1.2 Les grandes démarches scientifiques Il y a trois grandes démarches scientifiques • l’induction • la déduction • la démarche hypothético-déductive (HD) La démarche inductive amène le chercheur qui l’utilise à élaborer des énoncés généraux se fondant sur plusieurs expériences particulières, rigoureuses et systématiques. Après avoir observé plusieurs phénomènes similaires, le chercheur élabore des énoncés généraux. Ce sont des hypothèses, des théories puis des lois scientifiques. En SH, la démarche inductive est souvent utilisée de nos jours (cf. schéma la démarche inductive) La démarche déductive se veut aussi scientifique que la démarche inductive. Le père fondateur de cette démarche n’est autre que René Descartes, qui véhicule 3 thèses importantes: • il possède la méthode qui mène à la vérité • la véritable connaissance ne peut se fonder sur les sens • la certitude vient de la déduction uploads/Science et Technologie/ irsp-synthese-du-livre-de-depelteau.pdf

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