École d’études politiques | Université d’Ottawa POL6501 A – La méthode en scien
École d’études politiques | Université d’Ottawa POL6501 A – La méthode en science politique Professeur Jean-Pierre Couture Hiver 2017 Il y a quatre règles : 1) Que le sujet corresponde aux intérêts du candidat; 2) Que les sources dont il a besoin soient accessibles; 3) Que les sources dont il a besoin soient utilisables; 4) Que le cadre méthodologique de la recherche soit à la portée méthodologique du candidat. Formulées ainsi, ces quatre règles semblent banales. On pourrait les résumer ainsi : « Faites une thèse que vous soyez capable de faire ». Umberto Eco Nous sommes embarqués. Blaise Pascal Horaire du cours : mardi 8h30 à 11h30, salle FSS 4014 Semaine d’études : 20 au 24 février Courriel : Jean-Pierre.Couture@uOttawa.ca Heures de disponibilité du professeur : lundi 13h à 14h, bureau FSS 7021 DESCRIPTION OFFICIELLE DU COURS Étude des différentes approches méthodologiques utilisées dans l’analyse du politique. Examen des questions épistémologiques associées à ces différentes approches. Une partie du séminaire portera sur les problèmes rencontrés lors de l’élaboration du projet de thèse et de la thèse. Séminaire réservé aux étudiants de maîtrise. LE SÉMINAIRE Que faisons-nous lorsque nous faisons de la science politique? La réponse à cette question est en soi un enjeu de lutte, car une discipline établit toujours une frontière entre «ce qu’elle fait» et «ce qu’elle ne fait pas». Heureusement, la science politique contemporaine se caractérise par une cohérence disciplinaire minimale qui confère aux sous-champs de la discipline une grande autonomie opérationnelle et épistémologique. Conséquemment, ce séminaire de maîtrise portant sur la « méthode en science politique » ne prétend pas pouvoir fédérer ces pratiques sous la bannière d’un paradigme commun ou produire artificiellement un cadre épistémologique unique qui occulterait ce relatif éclatement de la discipline. Toutefois, prises sous l’angle de pratiques scientifiques et symboliques régulées et déterminées, les productions intellectuelles de la discipline se plient à un corpus de règles et d’attentes – tantôt explicites, tantôt implicites – que le séminaire entend mettre au jour de sorte à renseigner les participants et les participantes sur l’état des conventions et des règles en vigueur et sur les possibilités qui leur sont offertes dans la conduite prochaine de leur travail scientifique. En sus de ces objectifs pratiques, ce séminaire de méthodologie souhaite ultimement fournir aux participant-es l’occasion d’un recul critique par rapport au fait d’être «pris au jeu» de la science politique, une perspective essentielle pour toute future recherche novatrice et réflexive. 2 OBJECTIFS DE FORMATION Ce séminaire de maîtrise poursuit quatre objectifs généraux : 1) faire émerger la pratique de la science politique comme production régulée de discours ; 2) approfondir la connaissance des débats épistémologiques et méthodologiques dans la discipline ; 3) situer la conditionnalité de la production de la connaissance dans l’entrelacs du pouvoir, du capitalisme, de la surveillance et de la censure ; 4) appliquer, discuter et analyser de manière propédeutique l’usage des méthodes à l’étude en fonction de la construction des problématiques de recherche envisagées par les participants et les participantes. La réalisation de ces objectifs sera atteinte par l’accomplissement de tâches spécifiques : - la lecture rigoureuse des textes obligatoires du séminaire par la production de fiches de lecture ; - la production d’exposés oraux qui vont alimenter le débat sur ces lectures ; - l’approfondissement d’une approche méthodologique et théorique par l’entremise d’une recension ; - et, conditionnellement au degré d’avancement, la présentation orale et écrite d’une problématique de recherche MÉTHODES PÉDAGOGIQUES Le séminaire se composera de séances thématiques animées par le professeur et accompagnées de lectures obligatoires (80 pages par semaine). La participation soutenue de tous et toutes dans l’interprétation et l’évaluation critique des textes sera fortement encouragée. Les participant-es seront appelés à présenter, à l’écrit comme à l’oral, les thèses et les arguments des textes ainsi que d’une monographie. Le cas échéant, les étapes de la préparation des problématiques de recherche individuelles seront examinées et discutées en classe. MODALITÉS D’ÉVALUATION Les modalités d’évaluations du séminaire ont été conçues de sorte à tenir compte des deux réalités suivantes. Premièrement, le cheminement et le degré d’avancement d’une étudiante et d’un étudiant de maîtrise n’est pas – et n’a pas à être – uniforme dans le temps. Il y a donc tout lieu de permettre deux modes d’évaluation distincts comportant toutefois – tous les deux – un haut degré d’effort. Deuxièmement, il est clair que la relation privilégiée que les étudiants s’apprêtent à approfondir avec la, le professeurE qui dirigera leur recherche a préséance ici sur les propositions et les suggestions qui seront faites dans le cadre du séminaire. Il faut donc que le séminaire veille à approfondir, pour le bénéfice du candidat et de la candidate, certaines notions épistémologiques fondamentales que leur travail de recherche ultérieur, et plus pointu, ne peut négliger. Exigence commune (40%) - Participation rigoureuse et soutenue (quantité et qualité) 10% La présence au cours est obligatoire et une liste des présences sera tenue. Chaque absence non motivée entraînera la perte de 3 points par absence. L’étudiant, l’étudiante qui est réputé(e) avoir manqué trois cours perd tous ses points de participation et devra rencontrer impérativement le professeur. - recension (remise le jour de l’exposé correspondant : 8 pages) 20% - exposé critique sur l’ouvrage recensé (20 minutes) 10% 1) formation par lectures approfondies (60%) - 7 fiches de lecture (jamais plus d’une fiche par semaine) 50% (les cinq meilleures) - 2 à 4 courts exposés de présentation des textes (10 minutes) 10% (les deux meilleurs) 3 2) formation par la problématique de recherche (60%) - désignation du corpus (1 page : 31 janvier) 10% - compte-rendu des positions (5 pages : 28 février) 10% - exposé de 15 minutes sur l’état de la problématique (4 avril) 10% - problématique de recherche (10-12 pages : 12 avril au bureau du prof) 30% La fiche de lecture À chaque séance, l’étudiant, l’étudiante devra faire montre d’une participation active au travers de laquelle il, elle démontrera sa capacité à rendre compte des arguments et des concepts à l’œuvre dans le texte à l’étude. Afin de s’y préparer adéquatement, il, elle devra produire un certain nombre de fiches de lecture et les remettre lors de la séance qui correspond à l’étude du texte. Cette fiche de lecture est évaluée sur 10 points. Contenu de la fiche de lecture (1 page maximum, interligne simple) : - nom de l’auteur et du titre de l’extrait - (2 point) objet du texte : De quelle matière traite-t-il ? Quels questionnements en sont à l’origine ? - (4 points) thèse : De quoi l’auteur veut-il nous convaincre ? - (4 points) arguments proposés : Quels sont les éléments apportés pour soutenir sa position ? La recension La recension des ouvrages est très utile en sciences sociales. Toutes les revues scientifiques proposent une section dédiée aux recensions des ouvrages récents de la discipline. Le compte-rendu sera produit selon le modèle d’une recension et les deux dernières pages (sur 8) seront réservées au développement d’une appréciation critique. La recension est obligatoirement remise le jour de l’exposé qui lui correspond. Banque des quatorze ouvrages retenus pour la recension (Chaque participantE sera responsable de la recension et de la présentation d’un ouvrage) 31 janvier Gingras, Yves. 2016. L’impossible dialogue. Sciences et religions. Montréal : Boréal 7 février Olson, Mancur. 1978. Logique de l’action collective, Paris : PUF Tilly, Charles. 1998. Durable Inequality, Berkley : University of California Press 14 février Ginsberg, Benjamin. 2011. The Fall of the Faculty. The Rise of the All-Administrative University and Why It Matters, Oxford : Oxford University Press Lyotard, Jean-François. 1979. La condition postmoderne, Paris : Minuit 28 février Faye, Jean-Pierre. 2009. Introduction aux langages totalitaires, Paris : LGF Perron, Dominique. 2013. L’Alberta autophage : discours, mythes et identités du pétrole dans l’Ouest Canadien, Calgary : University of Calgary Press 7 mars Crossley, Nick. 2015. Networks of Sound, Style and Subversion : the Punk and Post-punk Worlds of Manchester, London, Liverpool and Sheffield, 1975-1980, Manchester : Manchester University Press Carroll, William K. 2010. The Making of a Transnational Capitalist Class, New York : Zed Books. 4 21 mars Bourdieu, Pierre. 1988. L'ontologie politique de Martin Heidegger, Paris : Minuit Cusset, François. 2005. French Theory. Foucault, Derrida, Deleuze et Cie et les mutations de la vie intellectuelle aux États-Unis, Paris : La Découverte 28 mars Butler, Judith. 2016. Rassemblement. Pluralité, performativité et politique. Paris : Fayard De Certeau, Michel. 1990. L’invention du quotidien. Arts de faire, Paris : Gallimard Lordon, Frédéric. 2016. Les affects de la politique, Paris : Seuil À propos des exposés… Les exposés courts sur les textes liés à une séance consistent en une présentation succincte de 10 minutes qui révèle les informations de la fiche de lecture. L’étudiant, l’étudiante doit ÉGALEMENT formuler 2 à 3 questions sur le texte pour animer la discussion. Son rôle sera très important à ce chapitre. Les exposés sur les ouvrages recensés devront être d’une longueur d’au plus 20 minutes. Ils seront suivis d’une période de discussion. Prenez note que la lecture d’un texte est INTERDITE uploads/Science et Technologie/ la-methode-en-science-politique.pdf
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- Publié le Jan 29, 2021
- Catégorie Science & technolo...
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