n° 50 printemps 2014 La revue futurWest est une publication du Groupe FUTUROUES

n° 50 printemps 2014 La revue futurWest est une publication du Groupe FUTUROUEST Editée par Futurouest Sarl, Propriétaire de la marque FuturWest au capital de 40000€ SIRET : 409 769 908 00016 3 Boulevard Cosmao Dumanoir 56100 Lorient Tél. 33 (0)2 97 64 53 77 F ax 33 (0)2 97 64 43 71 Direction de la Publication : liam.fauchard@futurouest.com conception graphique : www.leschahuteurs.com ISSN 1633 1060 / Dépôt légal :Deuxième trimestre 2014 Plusieurs textes de réflexion de fond sont en préparation dans l’entourage du Groupe Futurouest, notamment via son Institut de Recherches Prospectives. Les lecteurs habituels de la revue FuturWest ont pu se rendre compte que nous accueillons dans nos colonnes des points de vue très divers, y compris sur des sujets ou des concepts avec lesquels nous ne sommes pas forcément d’accord. Le pluralisme et les vrais débats sont à ce prix ... et bienvenus. Si vous êtes intéressé(e) par une proposition d’article, contacteznous. contact@futurouest.com Sommaire 02 03 05 11 15 21 64 Nouvelles du Groupe Futurouest Envoi n°01 : Spatial : le privé s’invite Cogito n°01 : Après les vieux Cogito n°02 : Pêcheurs sortez vos cannes Cogito n°03 :La Science et la crise Mémoires du futur Bibliographie, Web... 01 Le futur n’est pas la poubelle du présent La revue futurWest est une publication du Groupe FUTUROUEST Editée par Futurouest Sarl, Propriétaire de la marque FuturWest au capital de 40000€ SIRET : 409 769 908 00016 3 Boulevard Cosmao Dumanoir 56100 Lorient Tél. 33 (0)2 97 64 53 77 F ax 33 (0)2 97 64 43 71 Direction de la Publication : liam.fauchard@futurouest.com conception graphique : www.leschahuteurs.com ISSN 1633 1060 / Dépôt légal : Deuxième trimestre 2014 15 Cogito no 03 La revue FuturWest est éditée par le Groupe FUTUROUEST www.futurouest.com 1. Les limites du paradigme scientifique dominant par Nikos Vlantis Résumé Dans cet article, on aborde l’antinomie entre le progrès scientifique actuel impressionnant et la crise sévère du monde occidental. On constate l’absence d’un fil conducteur entre la science et la société. En se basant sur la théorie de Thomas Khun sur les révolutions scientifiques, qu’elles créent des paradigmes qui canonisent le progrès scientifique, on fait valoir que la révolution scientifique des XVIe et XVIIe siècles a façonné le paradigme scientifique dominant de la modernité, une vision du monde mécaniste et finie. Il promut la révolution industrielle et influence encore notre regard scientifique actuel, imprègne notre quotidien. Par conséquence, tout progrès scientifique qui met ce paradigme en doute (par exemple la physique quantique) se limite automatiquement au niveau de la science théorique, son potentiel à influencer notre approche scientifique globale n’est pas exploité. Aujourd’hui, on peut même constater que les paradigmes scientifiques sont souvent soutenus par des intérêts économiques qui créent. En absence d’un dialogue scientifique créatif, le public a souvent l’impression que la science courante s’impose dogmatiquement par le fonctionnement du marché, en servant le paradigme scientifique dominant, ajoutant à la résurgence de toutes sortes d’obscurantismes et de pseudosciences. 1. Introduction Examinons l’état du monde actuel. D’un côté, il y a un progrès scientifique impressionnant. (11) D’autre côté, le monde occidental s’enfonce dans une crise politique et économique sévère. Pourquoi la science ne peut-elle pas nous aider à surpasser la crise ? Comment pourrait-on se profiter du progrès scientifique courant, afin de promouvoir également le progrès économique et social ? Nous n’avons jamais eu autant de connaissances objectives sur notre Univers, et en même temps une résurgence si forte des obscurantismes de tous ordres (religions, sectes, créationnisme, écologisme, etc.). Malgré les avancées scientifiques importantes, on constate qu’on est menacés aujourd’hui de toutes formes de dogmatisme. Dans cet article, on va aborder ces antinomies. Notre hypothèse est la suivante : dans un moment donné, le fil conducteur entre la science et la société a été coupé. On va dérouler l’histoire du fondement de la science moderne, pour découvrir quand ça se passa. 2. La révolution scientifique Notre monde est fondé au progrès scientifique. La modernité naquit à cause de la révolution scientifique de XVI et XVII siècles. Jusqu’à la fin du Moyen Age, la notion de la science avait un sens complètement différent qu’aujourd’hui. La vision du monde dominante était une fusion de la métaphysique chrétienne et de la philosophie aristotélicienne. L’homme croyait que la Terre était le centre de l’Univers. La philosophie naturelle se dérivait de la Physique d’Aristote. (12) La méthodologie scientifique appliquée était la logique aristotélicienne. (13) Les scientifiques étaient plutôt des érudits que des chercheurs. En utilisant la logique et la dialectique aristotélicienne, (14) ils abordaient principalement de problèmes théologiques, essayant de réconcilier la science et la parole de Dieu. (15) La science médiévale et la vision du monde sur laquelle elle était fondée reflétait à la société médiévale, théocratique et féodale. Cependant, la philosophie naturelle et les fondations scientifiques de cette LA SCIENCE ET LA CRISE suite (11)ÊÊÊ6œˆÀÊ«>ÀÊiÝi“«iʏ>Ê« ÞȵÕiÊÌ jœÀˆµÕiÊ>VÌÕii]ÊiÌÊÃ>Ê`j“>ÀV iÊv>ÃVˆ˜>˜ÌiÊ`½iÝ«ˆµÕiÀʏ½1˜ˆÛiÀÃÊi˜ÊiÝ«œÀ>˜ÌʏiʓˆVÀœVœÃ“iÊ `iÃÊ«>À̈VՏiÃÊjj“i˜Ì>ˆÀið (12)ÊÊÀ>˜Ì]Ê °]ÊÓääÇÊ\Ê«°£{ȇ£{n° (13)Ê ˜ÊLÀiv]ʈÊý>}ˆÌÊ`iʏ>ʓjÌ œ`iÊ>ÛiVʏ>µÕiiʜ˜ÊVÀjiÊ`iÃÊV>Ìj}œÀˆÃ>̈œ˜ÃÊ`iÃÊV œÃiÃÊiÌÊ`iÃʘœÌˆœ˜ÃÊ­`iÃÊ«Àœ«œÃˆÌˆœ˜ÃÊ>vwÀ“>‡ ̈ÛiÃʜÕʘj}>̈Ûiî]ÊiÌÊi˜ÃՈÌiʜ˜ÊVœ“«>ÀiÊÃiÃÊV>Ìj}œÀˆÃ>̈œ˜ÃÊ>w˜Ê`iÊVÀjiÀÊ`iÃÊ`j`ÕV̈œ˜Ãʏœ}ˆµÕiðÊ6œˆÀÊÀˆÃ̜Ìi]Ê >Ìj}œÀˆiÃÊ iÌÊ iʏ½˜ÌiÀ«ÀjÌ>̈œ˜°Ê"À}>˜œ˜ÊÊiÌÊÊ­/À>`ÕV̈œ˜Ê\ÊՏiÃÊ/ÀˆVœÌ]ÊÓäää®° (14)ÊÊ-ÕÀʏ>Ê`ˆ>iV̈µÕiÊ`½ÀˆÃ̜Ìi]ÊۜˆÀÊÀˆÃ̜Ìi]Ê/œ«ˆµÕiÃ]Ê"À}>˜œ˜Ê6Ê­/À>`ÕV̈œ˜Ê\ÊՏiÃÊ/ÀˆVœÌ]Ê£™™Ç®° (15)Ê6œˆÀÊ iÊ6>˜Ê >ՓiÀ]ÊÀ>˜Žˆ˜Ê­£™Çn®]Ê«°{ȇÇä]Ê`iÃÊiÝÌÀ>ˆÌÃÊ`iÃÊÌiÝÌiÃʜÀˆ}ˆ˜>iÃÊ`iʏ>Ê« ˆœÃœ« ˆiÊiÌÊ`iʏ>ÊVœÃ“œœ}ˆiʓj`ˆj‡ Û>i° 16 Cogito no 02 La revue FuturWest est éditée par le Groupe FUTUROUEST www.futurouest.com société ont été mises en doute pendant la révolution scientifique de XVIe et XVIIe siècles, (16) ouvrant le chemin pour l’invention de la modernité, de la société moderne, démocratique et capitaliste. En 1543, Nicolas COPERNIC, publia son essai Sur les révolutions des orbes célestes. (17) Il renonça la théorie géocentrique, sur laquelle était basée l’astronomie de Ptolémée, (18) largement utilisée jusque-là par les astronomes. Copernic décrivit un modèle héliocentrique, que les planètes tournaient autour du Soleil. Il présenta sa théorie comme hypothèse fondatrice, en proposant qu’elle fusse testée comme système mathématique de calculs astronomiques. Bien que prouvée au niveau astronomique et mathématique, son hypothèse héliocentrique ne créait pas une cosmologie concrète. Pourtant, sa contribution scientifique a marqué la naissance d’une nouvelle philosophie naturelle et d’une nouvelle vision du monde, qui a progressivement remplacé celle du Moyen Age. Johannes KEPLER (19) a testé le système des calculs astronomiques de Copernic et il a montré que son hypothèse principale était (au moins) efficace à produire des résultats satisfaisants sur le calcul de la position des planètes. Il a également proposé de nouvelles lois du mouvement planétaire. Il a soutenu que les planètes tournaient autour du Soleil en orbites elliptiques. Selon lui, c’était le Soleil qui provoquait la force de leur mouvement (dans son Astronomie Nouvelle de 1609, il l’a prouvé pour la planète Mars). Ensuite, Galileo Galilei, dans son Dialogue sur les deux principales systèmes mondiales du Ptolémée et du Copernic (1632), a plaidé en faveur du système copernicien, en affirmant que la Terre tournait autour de son axe. (20) Isaac NEWTON, (21) dans son œuvre Principes mathématiques de la philosophie naturelle (1687), proposa les lois fondamentales du mouvement planétaire, et il fournit à la nouvelle vision du monde élaborée par COPERNIC, KEPLER et GALILÉE une base mathématique cohérente et concrète, introduisant un nouveau paradigme scientifique. Il inventa une explication rationnelle et mathématique des forces gravitationnelles, la « loi de l’attraction universelle ». (22) Selon NEWTON, nous sommes tirés à la Terre car elle nous attire à sa surface, ayant une masse considérablement plus grande que la notre. De même, les planètes tournent autour du Soleil car ce sont des sphères de masse qui se déplacent en orbites elliptiques à cause des forces centripètes exercées à elles par le Soleil, la plus grande sphère dans notre système planétaire. Mais d’où vient cette force? Comment est-elle transmise? Pourquoi est-elle invisible? Si vous exercez une force dans un objet, en le tirant, la cause de cette force est visible (votre main). Lorsque nous sommes attirés vers le centre de la Terre, la cause de la force reste invisible: Nous ne voyons rien ni personne qui l’exerce. Même si les équations de Newton expliquaient d’une manière satisfaisante les phénomènes mécaniques, la source de la gravité restait obscure. (23) En tout cas, au XVIIe siècle, grâce à sa théorie, la nouvelle vision du monde se concrétisa. En cette époque, il y a eu également un progrès substantiel au niveau de la méthodologie scientifique. Francis Bacon, dans une série de livres et surtout dans son célèbre Novum Organum (1620), (24) a fait valoir qu’on devrait faire des expériences pour recueillir des données et ensuite analyser les données afin d’induire une théorie qui les explique d’une manière rationnelle et cohésive. René Descartes, dans son Discours sur la Méthode (1637) (25), a proposé un changement de la méthode scientifique d’investigation de la preuve logique aristotélicienne (26) vers la preuve mathématique. Les LA SCIENCE ET LA CRISE suite (16)ÊÊ6œˆÀÊ««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊ­i`ˆÌ°®ÊÓäääÊiÌÊ««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊÓääx°Ê (17)Ê-ÕÀʏ>ÊVœ˜ÌÀˆLṎœ˜ÊÃVˆi˜ÌˆwµÕiÊ`iÊ œ«iÀ˜ˆVÊ\Ê««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊ­i`ˆÌ°®ÊÓäää]Ê«°Ó{n‡ÓÈÎ]Ê««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊÓääx]Ê«°Ó{‡ ÓÇ ]£Îȇ£În° (18)ÊÊ-ÕÀʏ½>ÃÌÀœ˜œ“ˆiÊ`iÊ*̜i“ji]ÊۜˆÀÊ««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊÓääx]Ê«°Óä‡ÓÓ° (19)ÊÊ««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊ­i`ˆÌ°®ÊÓäää]Ê«°xηx{ÓÊiÌÊ««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊÓääx]Ê«°Î£‡ÎÎ]£xӇ£xx° (20)ÊÊ««iL>Փʭi`ˆÌ°®ÊÓäää]Ê«°În·ΙÓÊiÌÊ««iL>ՓÊÓääx]Ê«°Î·Îx]£{£‡£{x° (21)ÊÊ ÀˆÃ̈>˜Ãœ˜]Ê>iÊ °Ê£™™È°Ê««iL>Փʭi`ˆÌ°®ÊÓäää]Ê«°Ç££‡ÇÓ£ÊiÌÊ««iL>ՓÊÓääx]Ê«°x™‡È£]£xx‡£Èä° (22)ÊÊ-iœ˜ÊViÌÌiʏœˆ]Ê`iÕÝÊVœÀ«ÃÊ`>˜Ãʏ½Õ˜ˆÛiÀÃÊý>Ì̈Ài˜ÌÊ>ÛiVÊ՘iÊvœÀViÊ«Àœ«œÀ̈œ˜˜iiÊDʏiÕÀʓ>ÃÃiÊiÌʈ˜ÛiÀÃi“i˜ÌÊ«Àœ«œÀ̈œ˜‡ ˜iiÊ>ÕÊV>ÀÀjÊ`iʏiÕÀÊ`ˆÃÌ>˜Vi]Ê««iL>ՓÊÓääx]Ê«°È£° (23)ÊÊ iÜ̜˜Ê>ÊiÝ«ˆµÕjʏ>ÊV>ÕÃiÊ`iʏ>Ê}À>ۈÌjÊDʏ½>ˆ`iÊ`½Õ˜iʘœÌˆœ˜ÊµÕˆÊjÌ>ˆÌÊ«œ«Õ>ˆÀiÊDÊܘÊj«œµÕi]Ê`i«ÕˆÃʵÕiʏ>Ê« ÞȵÕiÊ>ÀˆÃ‡ ̜ÌjˆVˆi˜˜iÊjÌ>ˆÌʏ>ÊÀm}i°ÊÊý>}ˆÌÊ`iʏ½jj“i˜ÌÊVˆ˜µÕˆm“i]ʏ½jÌ iÀ°Ê-iœ˜ÊÕˆ]ʏ>Ê}À>ۈÌjÊjÌ>ˆÌÊ՘iÊvœÀViÊÌÀ>˜Ã“ˆÃiÊ«>ÀÊViʓœÞi˜Ê ÃÕL̈]ÊvœÀ“>˜ÌÊ՘iʁÊVœÀ`iʈ˜ÛˆÃˆLiʂÊi˜ÌÀiʏiÃÊ`iÕÝʜLiÌÃʜÙʏ>ÊvœÀViÊ`½>ÌÌÀ>V̈œ˜ÊjÌ>ˆÌÊiÝiÀVji°Ê6œˆÀÊ««iL>Փ]Ê7ˆLÕÀÊ­i`ˆÌ°®Ê Óäää]Ê«°ÎÎÈ° (24)ÊÊ««iL>Փʭi`ˆÌ°®ÊÓäää]Ê«°£äӇ£££ÊiÌÊ««iL>ՓÊÓääx]Ê«°n™‡™ä]£Î£‡£Îΰ (25)ÊÊ,i‡`ˆÌˆœ˜ÊÓä£Î°Ê-ÕÀʏ½ ÕÛÀiÊ`iÊ iÃV>ÀÌiÃ]ÊۜˆÀÊ>ÕÃÈÊ\Ê««iL>Փʭi`ˆÌ°®ÊÓäää]Ê«°ÓnLJәÎÊiÌÊ««iL>ՓÊÓääx]Ê«°{n‡{™]£În‡ £{£° (26)ÊÊÊ-iœ˜Ê>ʓjÌ œ`iÊ>ÀˆÃ̜ÌjˆVˆi˜˜i]ʏiÊÃVˆi˜ÌˆwµÕiÊVÀjiÊ`iÃÊ`j`ÕV̈œ˜ÃÊi˜Ê̈À>˜ÌÊ`iÊܘÊiÝ«jÀˆi˜Vi]Ê>w˜Ê`iÊVœ˜wÀ“iÀÊ`iʏœˆÃÊ Õ˜ˆÛiÀÃii“i˜ÌÊ>VVi«ÌjiÃÊ­ÀˆÃ̜Ìi]Ê >Ìj}œÀˆiÃÊiÌÊ iʏ½˜ÌiÀ«ÀjÌ>̈œ˜°Ê"À}>˜œ˜ÊÊiÌÊÊ­œ«°VˆÌ°®®]ʏiÃʓ>Ì j“>̈µÕiÃÊjÌ>˜ÌÊiÝVÕÃÊ `iʏ>Ê« ˆœÃœ« ˆiʘ>ÌÕÀiiÊ­À>˜Ì]Ê °Ê­œ«°VˆÌ°®Ê\Ê«°{ή° 17 Cogito no 02 La revue FuturWest est éditée par le Groupe FUTUROUEST www.futurouest.com idées des deux scientifiques et philosophes ont ouvert la voie pour la nouvelle méthodologie scientifique, qui est toujours dominante. Il s’agit de la méthode qui comprend l’expérience scientifique pour recueillir des données uploads/Science et Technologie/ la-scence-et-la-crise 1 .pdf

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