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HAL Id: halshs-01157996 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01157996 Submitted on 29 May 2015 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. La sociologie en Algérie Kamel Chachoua To cite this version: Kamel Chachoua. La sociologie en Algérie : L’histoire d’une discipline sans histoire. Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, Karthala. Les sciences sociales en voyage L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient vus d’Europe, d’Amérique et de l’intérieur, 2010, 9782811103330. halshs-01157996 La sociologie en Algérie L’histoire d’une discipline sans histoire À la mémoire d’Alain Roussillon L’histoire sociologique de la sociologie en Algérie Beaucoup remonte les débuts de la sociologie en Algérie à 1971 année de la « refonte » de l’enseignement supérieure qui avait officiellement consacrée la sociologie comme discipline autonome dans l’université algérienne. Or, à cette date même il y’eu déjà, à l’université d’Alger en particulier, un corps « constitués » de jeunes sociologues algériens mais aussi un corpus de texte et une production sociologique fine est généreuse sur la société algérienne. Bien qu’invisible et inaudible le terme de sociologie en Algérie est apparut dés l’affirmation officielle de l’école durkheimienne en France. En 1884 M. Sabatier donnait, à Alger un cour « de sociologie indigène »1, puis tout au long du XXème siècle on parleras de « sociologie musulmane », de «sociologie berbère » mais la sociologie ne s’est affirmé en tant que discipline et enseignement à part entière à l’université d’Alger qu’a la fin des années vingt du XXe siècle quand René Maunier, disciple de M. Mauss et élève de l’école durkheimienne fut chargé dans les années 20 du XXème siècle, à la faculté de droit d’Alger d’un cours intitulé 1 M.Sabatier, cour de sociologie indigène, le petit colon, 16 Décembre 1884. En 1913 A.S. Boulifa , premier berbérisant Kabyle donne le titre suivant à son manuel de grammaire kabyle :Méthode de langue Kabyle, étude linguistique et sociologique sur la Kabylie du Djurdjura, Alger, Adolphe Jourdan, 1913. « Économie et sociologie algérienne »2 titre auquel René Maunier aurait préféré, selon ses dires, celui de « sociologie de l’Algérie3 ». Prés de trente après, en 19584, P. Bourdieu choisit de donner le titre de « sociologie de l’Algérie » a son premier livre de sociologie. En 1956 J.Berque avait lui aussi intitulé un de ses célèbres articles publié dans la revue des annales : « cent vingt cinq ans de sociologie maghrébine ». Ce n’est pas tout, avant cette institutionnalisation seconde de la sociologie en Algérie existait déjà à l’université d’Alger un certificat de « morale et sociologie » dans le cadre de la licence de philosophie et vers la fin des années cinquante la licence en lettres et sciences humaine comprenait après la propédeutique, quatre « certificats » : sociologie, psychologie sociale, économie politique, démographie et ethnographie de l’Afrique du nord, ces certificats sont tous « logés au même troisième étage qui appartient essentiellement à la philosophie »5. Puis au tournant des années 60 Claudine Chaulet souligne que « les enseignants algériens étant très peu nombreux, les cours étaient assurés pour l’essentiel par des coopérants, francophones et arabophones, dont beaucoup étaient venus par choix de l’Algérie révolutionnaire »6. La sociologie comme beaucoup d’autres disciplines des sciences humaines et sociales en Algérie est amputée d’une partie de son histoire coloniale et post-coloniale qui empêche de comprendre pourquoi les sociologues algériens ne cessent de s’interroger depuis quarante ans sur la légitimité et l’utilité de la sociologie en algerie et de la sociologie de l’algerie7. La renommée scientifique des travaux de P. Bourdieu sur l’Algérie , l’implication et la réputation politique et scientifique des sociologues et de la sociologie française dans le 2 Cf René Maunier , Mélange de Sociologie Nord Africaine, paris, librairie Félix Alcan, 1930 p36. 3 Op cit p 37 4 P. Bourdieu, Sociologie de l’Algérie, Paris, Puf, coll. que sais-je ?, 1958. 5 Guerid Djamel, Société Algérienne et sciences humaines, texte ronéotypé. 6 Cf C.Chaulet « la sociologie au service du développement », rétrospective, in A.Lakjaa (coordination), sociologie et société en Algérie, Casbah éditions, Alger, 2004, p66. 7 On peut citer en premier le 24 eme congrès internationale de sociologie qui s’est tenu à Alger du 25 au 30 Mars 1974 intitulé « Développement des pays du tiers- monde et études sociologiques », dix ans après à Oran, du 26 au 29 mai 1984 s’est tenu un colloque sur : « les sciences sociales aujourd’hui ». Deux après les 28,29 et 30 avril 1986 s’est tenu de nouveau à Alger un colloque nationale de sociologie sur : « « changements sociaux en Algérie depuis l’indépendance », moins d’un an après ce colloque s’est tenue à Alger les 11 et 12 Novembre 1997 un colloque sur : « Société Algérienne et Pratiques sociologiques » et enfin le 4,5,6 Mai s’est tenu à Oran un colloque nationale de sociologie intitulé : « Sociologie et société en Algérie : quels rapport ? » . On peut agréger à cette liste le colloque qui s’est tenu les 22, 23,24 Novembre 1999 à Timimoune intitulé « quel avenir pour l’anthropologie en Algérie ? », on peut aussi ajouter une partie des communications du symposium des sciences sociales qui s’est tenu en septembre 2003 à Oran ou une partie des communications traitaient de la sociologie en Algérie. A tous cela il faut ajouter les colloques organisé à l’étranger, en France en 1991 à l’institut du monde arabe et sous la direction de fanny Colonna s’est tenue une rencontre sur : « sciences sociales et sociétés arabe », à Marrakech s’est tenu les 18-21 Septembre 2001 un colloque sur : « les sciences sociales dans le monde arabe d’aujourd’hui ». Tous ces colloques évoquent les difficultés et les malaises de la discipline entre autres sujet bien sûr mais ce qui est aussi intéressant à souligner c’est le fait qu’aucune autre discipline n’a suscitée autant d’interrogation en genre comme en nombre. mouvement de Mai 1968 qui eu, un écho , une influence et une sympathie politique et disciplinaire sur les social scientist en Algérie, la tenue à Alger (un choix sociologiquement symbolique) du XXIV éme congrès internationale de sociologie en 1974 avait donnée à la sociologie « algérienne », alors naissante, un rayonnement et une légitimité nationale et internationale et avait dédouané et lavée la discipline de tout soupçon colonialiste ou impérialiste. Plus encore, la place et l’autorité de la sociologie comme discipline universitaire en Egypte (pays qui fut l’exemple et le phare du nationalisme arabe pour l’Algérie en particulier) a donnée une légitimité arabe que le nom d’Ibn Khaldoun à définitivement consacré. Tous ces textes, tous ces contextes, tous ces faits et ces symboles politiques et scientifiques, nationaux et internationaux ont fait de la sociologie algérienne une discipline élégante, intéressante et bienveillante au cours des années 70 du XXème siècle. Mais cette euphorie disciplinaire n’a malheureusement pas franchit la décennie 80 du XX eme siècle et malgré ce capital scientifique, politique et symbolique, la discipline commence dés 1980 à se « paupériser », à se « dévaloriser » et même à « dépérir ». En effet depuis 1980, (année de l’arabisation de toutes les disciplines des sciences humaines et sociales) La sociologie en Algérie se retrouve devant trois impossibilités : l’impossibilité de se faire en langue française, l’impossibilité de se faire en langue arabe, l’impossibilité de ne pas faire de la sociologie du tout. On peut dire que la sociologie en Algérie tel qu’elle est faite j’usqu’ici et tel qu’elle se fait n’est que la tentative de trouver une alternative à ces trois « impossibilités ». En effet la sociologie est l’une des disciplines des sciences humaines et sociales qui a le plus souffert de la politique d’arabisation en Algérie qui est simultanément une œuvre de domestication8 de la discipline par le pouvoir et ainsi et aussi de sa dévalorisation dans le champs scientifique nationale et internationale. La sociologie Algerienne peine aussi à cause de sa « double demeure »9 car, elle oscille entre le champs nationale (algérien) et internationale des sciences sociales (français en particulier). Cette « identité » française de la sociologie algérienne est aujourd’hui ni assumée ni reniée bien que les enseignants de sociologie en Algérie (surtout pour les départements de sociologie d’Alger, de Constantine et d’Oran) sont majoritairement formés en français et même 8 Cf R.Bellil, « La domestication du savoir sur la société : remarques sur la sociologie en Algérie », Annuaire de l’Afrique du Nord, Paris, CNRS, 1985, p. 505-535. 9 F.Colonna, 1991, (sous-direction) Sciences sociales et sociétés Arabes, peuples méditerranéens, n° 54- 55. souvent, jusqu’au années 90 (les poste-gradués) en France. L’obligation d’enseigner en langue uploads/Science et Technologie/ la-sociologie-en-algerie.pdf
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- Publié le Dec 15, 2021
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