Collection Proche-Orient et Littérature Ougaritique – 2 POLO Le royaume d'Ougar
Collection Proche-Orient et Littérature Ougaritique – 2 POLO Le royaume d'Ougarit Le royaume d'Ougarit de la Crète à l'Euphrate de la Crète à l'Euphrate Nouveaux axes de recherche Nouveaux axes de recherche Actes du Congrès International de Sherbrooke 2005 Sous la direction de JEAN-MARC MICHAUD GGC éditions Sherbrooke 2007 @ 2# 3 + AB;AC# ; $ D@6 4+5 - - ) ; 2 )E ;+ E )- = ; -@' $ +#2 E ) # $ $ @*0 ,+ F $ @/? !0 # . ,#. 2 " ! @G? , - #+ 3 E @'7 $ = 07 ( #6##2# 3) 3 0@? " 7. - H H ;E 2+ 07? 8# I ; " " " ; 880G 0 ( " 0 " ; $ $J= >*@0 2 . #6 9 #:## E 1 " $+ *7 . - K! 8 ;9 ;+ LM H *?0 " ## ; = > 76 $ 4 # ) " 7*7 # I (%& N> 8O P(*@6OOP (0# = ) 7/? 5"# ;0 F 2 A 7?' " /7 – I – Un héritage culturel Les utilisations de l’alphabet lors du IIe millénaire av. J.-C. et le développement de l’épigraphie alphabétique : une approche à travers la documentation ougaritique en dehors des tablettes (I) 1 José Ángel Zamora López (CSIC, Instituto de Estudios Islámicos y del Oriente Próximo, Zaragoza) Résumé Les textes d’Ougarit sont le seul témoignage conservé de l’utilisation régulière de l’alphabet dans le Levant du IIe millénaire av. J.-C. Grâce à eux, nous pouvons connaître les utilisations dans la région des écritures alphabétiques locales, perdues dans le reste de la zone (en raison du choix préférentiel de supports périssables de l’écriture). Ougarit nous fournit également des écrits en dehors de leur support habituel (les témoignages qui constituent, dans d’autres zones et périodes, l’ensemble de la production écrite conservée). Il est possible de mettre ces documents en rapport avec le reste de la documentation disponible (but de cette première partie du travail) et d’étudier le type d’utilisations qui leur ont donné naissance. Cela permit de mieux évaluer les utilisations de l’alphabet lors du IIe millénaire av. J.-C. et l’évolution ultérieure de ces utilisations, ainsi que de donner une plus ample perspective au développement des diff érents types de documentation épigraphique alphabétique au cours du Ier millénaire av. J.-C. La pratique de l’écriture : supports spécifiques, supports marginaux Dans toute culture où il y a une pratique répandue d’écrire, il existe des supports acceptés et appropriés pour recevoir l’écriture. Habituellement, il en existe parmi eux certains utilisés de façon préférentielle, même 1. L’auteur est chercheur (“Contratado Ramón y Cajal”) du Consejo Superior de Investigaciones Científi cas, aff ecté au Instituto de Estudios Islámicos y del Oriente Próximo (Saragosse). Il est également membre du Groupe de recherche Hiberus (Gobierno de Aragón). Ce travail a été développé au sein du projet HUM2005- 03452 du Ministerio de Educación y Ciencia espagnol. La seconde partie de ce travail paraîtra dans le Fs. J. Sanmartín, AuOr Suppl 22 (2006). – 10 – fabriqués exclusivement pour être écrits. Ce sont ceux que nous pouvons appeler matériels ou supports « spécifi ques » de l’écriture. Dans notre culture, par exemple, même après la « révolution informatique », la matière spécifi que habituelle pour recevoir l’écriture est le papier. D’autres supports, faits avec d’autres matières, peuvent partager, pour une grand part, la spécifi cité du principal (comme c’est le cas, encore aujourd’hui, pour les diff érents types d’ardoises et tableaux, ou, dans la culture classique avec les tablettes en cire), mais leur utilisation, même si elle devient relativement répandue, est toujours secondaire, restreinte à certains milieux (scolaires, comptables), où l’un de leurs inconvénients (par exemple, leur fragilité et leur temporalité) peut se transformer en avantage (en permettant, par exemple, une réutilisation continuelle). Nous pouvons donc défi nir les matériels et les supports spécifi ques de l’écriture comme ceux qui sont destinés à recevoir un écrit. Ce sont souvent (mais pas toujours) ceux pour lesquels le système graphique fut pensé ou sur lesquels il fut développé, pouvant ainsi conditionner les caractéristiques de l’écriture qu’ils reçoivent. Dans le Proche-Orient antique, le diff érent choix de matières et de supports qui se produisit entre le monde égyptien et le mésopotamien est paradigmatique, comme on le mentionne si souvent : le premier adopta une matière végétale, le papyrus, abondant dans la région, pour fabriquer les supports utilisés dans la pratique commune d’écrire, sur lesquels se produisit le développement résultant de son écriture; pour faire de même, le second opta pour l’argile, matériau commode et abondant, ce qui donna lieu aux écritures que nous appelons cunéiformes, en raison de la forme qu’elles fi nirent par acquérir. Outre ses supports habituels spécifi ques, l’écriture peut utiliser également des objets ou des matières qui, en principe, ne sont pas destinés à la recevoir. Par exemple, l’utilisation intentionnelle de l’écriture sur des objets meubles à des fi ns de distinction et de garantie de propriété (perpétuant ainsi des usages préalables et parallèles à l’alphabétisation), est habituelle dans toute culture écrite. L’application de l’écriture sur des structures fi xes, fréquemment monumentales, pour diff érentes raisons et avec une intensité diff érente (car, dans un groupe comme celui-ci, on trouve aussi bien les graffi tis eff ectués par de simples particuliers que, – 11 – par ex., les inscriptions offi cielles) est, elle aussi, normale. Ces matériaux et ces supports, que nous pouvons appeler « marginaux », purent devenir un récepteur fréquent, voire très fréquent, de textes ou de signes écrits, mais ils ne furent pas fabriqués pour les recevoir. Être un support de l’écriture n’était pas, à l’origine, la principale fonction de ces supports marginaux. Ces derniers exemples permettent déjà de comprendre comment tous les deux (supports marginaux et spécifi ques) sont liés, dans leur caractère et leur évolution, au caractère et à l’évolution des utilisations de l’écriture. Ces utilisations peuvent faire qu’un support marginal prenne une importance telle qu’il devienne dans la pratique un support qui peut être considéré comme spécifi que (ou spécialisé, du moins, pour certaines utilisations de l’écriture). Certains matériaux, tels que le métal ou la pierre, qui pouvaient être, à l’origine, inappropriés pour la pratique habituelle (en raison de leur dureté, de leur poids, de leur prix) pouvaient devenir les plus appropriés pour certaines fi ns (du fait de leur diffi cile altérabilité, de leur durabilité). Chaque culture développe un choix caractéristique des supports d’écriture qui, avec le temps, ne dépend pas seulement de conditions matérielles immédiates, mais qui répond aussi aux diff érentes utilisations de l’écriture qui sont créées au sein de la culture elle-même. Au Proche-Orient aussi, on apprécie ce rapport complexe entre les utilisations de l’écriture et le choix des supports, comme le montrent les exemples, nombreux et variés, d’écriture sur des objets et des structures, qui sont le témoignage, depuis les premiers âges, de l’application de l’écriture en dehors des supports, que nous pouvons considérer comme étant, en principe, spécifi ques de chaque domaine culturel. Supports et épigraphie Une perspective et des catégories comme les précédentes peuvent être, étant donné la complexité causée par ces relations, excessivement abstraites ou conceptuelles, si on les applique aux cultures antiques. Mais, par contre, elles peuvent être utiles, étant donné l’importance – 12 – du problème documentaire, pour les cultures dans lesquelles il n’y a eu aucun processus de transmission textuelle entre leur époque et le présent. La production écrite de ces cultures n’est connue que par ce qui a pu être matériellement conservé (et par ce que nous avons été capables de rencontrer au niveau archéologique). Le facteur déterminant pour la conservation de ces écrits est, bien entendu, leur uploads/Science et Technologie/ les-utilisations-de-l-alphabet-lors-du-iie-millenaire.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 11, 2021
- Catégorie Science & technolo...
- Langue French
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