République Algérienne Démocratique et populaire Ministère de l’enseignement sup

République Algérienne Démocratique et populaire Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université Yahia Farès – Médéa Département des langues étrangères Division de français Phonétique corrective et articulatoire L 2 Année universitaire 2020-2021 Cours 1 : distinction phonétique / phonologie La phonétique et la phonologie I. Phonétique et phonologie La distinction phonétique / phonologie est issue de la tradition structurale fonctionnaliste. Phonétique Phonologie Étude des sons de la parole appelés phones Étude des sons à valeur linguistique, phonèmes en relation avec un signifié. Les traits phoniques sont appréhendés par rapport à leur valeur distinctive II. Les branches de la phonétique Étape de la communication Branche de la phonétique correspondante Production Phonétique articulatoire (étude des organes de la parole et de la production des sons) Transmission Phonétique acoustique (étude des propriétés physiques des sons) Perception Phonétique auditive (étude de l'appareil auditif et du décodage des sons) III. Les branches de la phonologie Phonématique Prosodie Étude linguistique des unités distinctives de la langue, les phonèmes que l'on peut : - commuter sur un axe paradigmatique : ex. /ru/ (rue) / /nu/ (nu) (Le phonème a une fonction distintive) - permuter sur un axe syntagmatique : ex. /sale/ (salé) / /lase/ (lacé) (Le phonème a alors une fonction démarcative) Étude de la valeur linguistique des sons selon : - leur durée (cs), - leur intensité (dB), - et leur variation mélodique (Hz). à partir desquels les phénomènes d'accentuation et d'intonation sont constitués. IV. Organes de la parole Organes Manifestations selon le mode et le point d'articulation Nez Bouche Nasale Orale Lèvres Dents Labiale Alvéoles des dents Dentale Palais Alvéolaire Voile du palais Palatale Luette Vélaire Pointe de la langue Uvulaire Dos de la langue Apicale Pharynx Dorsale Cordes vocales Pharyngale Trachée artère - voisée / sonore (vibration des cordes vocales) - non voisée / sourde (pas de vibration des cordes vocales) Epiglotte Oesophage V. Les voyelles du français Le timbre des voyelles dépend, entre autres, du nombre des résonateurs : le résonateur buccal, le résonateur labial et le résonateur nasal. V.1. Le lieu d'articulation des voyelles du français V.1.1. Le quadrilatère vocalique Il représente les traits articulatoires pour les voyelles du français. En phonologie, on retiendra quatre critères phonétiques qui permettront de produire des phonèmes que l'on distinguera selon quatre traits qui, selon les combinaisons de phonèmes dans lesquels ils apparaîtront, pourront former des paires minimales d'unités significatives. Traits distinctifs des voyelles du français Exemples de paires minimales Labialité (écartée/arrondie) relis (+ écartée)/ relu (-écartée) brin ( + écartée) / brun (-écartée) Antériorité (antérieure/postérieure) rue (+ antérieure)/ roue (- antérieure) Aperture (fermée/ ouverte) vis (+ fermée)/ va (- fermée) Nasalité (orale/ nasale) beau (-nasale) / bon (+nasale) Notons que lorsqu'il s'agit d'aperture, la tradition générative préfère parler de «+ ou - haut », plutôt que de « ouvert / fermé », car les voyelles sont, par nature, réalisées sans aucune obstruction possible. Il n'y a donc jamais de véritable fermeture. V.1.2. Traits articulatoires des 16 voyelles du français Cours : 2 (suite) V.2. Les consonnes du français Comme pour les voyelles, un certain nombre de critères phonétiques permettent de distinguer phonologiquement les consonnes du français. V.2.1. Le classement auditif des consonnes Les consonnes non-voisées sont perçues comme sourdes et les consonnes voisées comme sonores. Il y a par ailleurs d'autres critères qui permettent de classer les consonnes selon la perception. V.3. Les semi consonnes de français Ces semi-consonnes parfois appelées semi-voyelles correspondant articulatoirement aux voyelles [i], [y] et [u] sont plus fermées que ces dernières. V.4. La syllabe Syllabe Phonème ou combinaison de phonèmes dont le noyau est une voyelle prononcée parfois entourée d'une ou plusieurs consonnes. Ex. /o/ (eau) = V /ri/ (riz) = CV IX La loi de la distribution complémentaire (= loi de position) En syllabe accentuée les archiphonèmes E, EU, O sont généralement • ouverts si la syllabe est fermée : /sœl/ (seul) • et ces archiphonèmes sont généralement fermés si la syllabe est ouverte. /sø/ (ceux) [Il nous faut remarquer qu'en ce qui concerne ces, on le trouve rarement placé en position accentuée en français sauf dans un énoncé métalinguistique comme : "ce" a pour pluriel "ces". Il existe des exceptions de type graphique, phonétique ou phonologique à cette loi de la distribution complémentaire. Exceptions de type graphique E est généralement prononcé ouvert avec les graphies - et (ballet) - ais, ait, aient, aix (chantait, paix) - les voyelles O et EU sont prononcées fermées lorsqu'il y a un accent circonflexe "^" dans leur graphie (pôle, jeûne) - la voyelle O est généralement prononcée fermée lorsqu'il se transcrit par la graphie "au" (mauve). Exceptions de type phonétique O et EU sont généralement prononcés fermés lorsque la syllabe se termine par la consonne prononcée [z] (heureuse, chose) Exceptions de type phonologique ex. gré, vallée, veule (prononcés fermés) s'opposent à grès, valet, veulent prononcés ouverts. terminaisons verbales : ex. j'irai (futur= fermé) / j'irais (conditionnel=ouvert) Cours : 3 VI. INTERDÉPENDANCE DE LA PHONÉTIQUE ET DE LA PHONOLOGIE La phonétique et la phonologie sont deux sciences interdépendantes. La phonétique détermine la nature physiologique des sons. Ses unités sont les voyelles, les consonnes et les semi-voyelles. La phonologie fait partie de la phonétique et envisage les sons du point de vue de leur fonction dans une langue. Ses unités sont les phonèmes Il est sans importance que nous prononcions chèvre avec une voyelle longue ou brève, si bien que les deux sons ne constituent pas deux phonèmes, parce que le mot reste lui-même, en dépit des deux prononciations différentes. En revanche, prononcer pas et bas avec une consonne du même type (occlusives, orales, labiales), sauf que la première est sourde et la seconde est sonore, change le mot: p et b constituent donc deux phonèmes. Les fautes dans l’emploi de phonèmes détruisent le sens; ce sont des fautes dites phonologiques. Ainsi on dit de deux phonèmes qu’ils sont en opposition. Il y a donc opposition en français entre p et b, t et d, etc., puisqu’il est possible de changer le sens d’un mot en remplaçant l’un par l’autre (rit : lit, peau : beau, thé : dé, vie : vue, etc.). Mais il n’y a pas opposition entre r antérieur et r postérieur, ou entre l sonore et l sourd. Toutes les langues n’utilisent ni le même nombre d’oppositions, ni les mêmes types d’oppositions. Ainsi la recheche des unités se fait à partir d’un échantillon de la langue d’observation, que l’on appelle un corpus transcrit phonétiquement. Premièrement on dresse la liste des sons proches, comme, par exemple, en français [e] et [], et l’on cherche à établir si la différence phonétique qui les sépare a ou n’a pas de valeur fonctionnelle (syn. distinctive), c’est à dire si elle est utilisée pour distinguer des mots de sens différents. Pour s’en assurer, on a recours à une procédure fondamentale en grammaire, la commutation. On peut tirer la conclusion dira alors que si deux sons, apparentés phonétiquement, commutent (c.à. d peuvent être échangés), dans un entourage identique, et que cela entraîne un changement de sens, ils constituent deux phonèmes distincts. Par exemple, en français standard le cas pour les deux sons cités et l’on peut ainsi opposer été [ete] et était [eteouvert]. Été et était constituent ainsi ce que l’on appelle une paire minimale, un couple de mots formellement identiques, sauf sur un point, et différents sémantiquement. Donc [e] et [] constituent deux phonèmes, que l’on note entre barres obliques /e/ et /e ouvert/. Du point de vue phonétique, selon le mode et le point d’articulation, la consonne l est caractérisée comme constrictive, orale, sonore et dentale. Pourtant, le phonème n’a pas de sens en lui-même; sa valeur distinctive ne lui vient qu’en sa qualité de composant d’un mot. Ainsi dans le mot, le phonème apparaît sous forme de différentes variantes (un phonème dans un milieu phonétique concret). Par exemple: dans le participe lui nous avons la voyelle labiale u qui labialise la consonne dentale l parce que la voyelle est en position tonique, c’est-à-dire position forte. Donc dans ce mot nous avons une variante labialisée de la consonne l. Dans le mot peuple – variante de l sous sa forme assourdie à cause de p sourd, etc. On appelle variantes deux sons ou plus, qui ont des ressemblances physiologiques et acoustiques qui fonctionnent dans des positions phonétiques différentes, appartenant, en même temps, à un même phonème. Il est à noter que deux variantes d’un même phonème ne peuvent pas se substituer parce que toute variante est due à un entourage phonétique déterminé. Ainsi elles assument le rôle distinctif. Les exemples précédents ont notamment permis de montrer que la nature articulatoire et acoustique d’une consonne peut être modifiée par la voyelle qui précède ou qui suit. Par exemple, les différences que l’on perçoit dans la production de k (occlusive, orale, sourde, vélaire) lorsque l’on oppose les mots qui et coup (consonne vélaire : consonne palatale) font de ces deux réalisations des variantes combinatoires (syn. allophones) du même phonème k; elles sont appelées uploads/Science et Technologie/ mme-ben-imam-phonetique-l2.pdf

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