1 RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union - Discipline – Travail MINISTÈRE DE L'ENSEI

1 RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union - Discipline – Travail MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITÉ PELEFERO GON COULIBALY U.F.R. DES LETTRES ET DES ARTS DÉPARTEMENT DE LETTRES MODERNES Année académique 2017-2018 MASTER 1 Syllabus de cours INTITULÉ DU COURS : PRÉSENTATION DU SUJET, ÉLABORATION ET SPÉCIFICATION DE LA PROBLÉMATIQUE Nom de l’enseignant : M. TRO DEHO ROGER Grade : Professeur des Universités 2 PLAN DU COURS : Introduction Chapitre 1: Présentation du sujet I. Situer le sujet dans un contexte général II. Préciser les données et définir les termes, notions et concepts clés III. Délimiter le sujet IV. Reformuler le sujet Chapitre 2: Élaboration et spécification de la problématique I. La problématique : ce que le mot veut dire II. La problématique comme questionnement préalable III. La structure de la problématique IV. À chacun sa problématique : travaux dirigés de rédaction personnelle Introduction Le mémoire de master est, en réalité une longue dissertation structurée en parties et en chapitres. De ce point de vue, son introduction, dans son élaboration, passe par les mêmes étapes que celle de la dissertation. Pour la dissertation comme pour le mémoire, l’introduction est la « rampe de lancement » de la pensée. Elle est alors le lieu du « formatage » du développement à venir : « de quoi s’agit-il exactement ? » ; « quelles sont les frontières ou balises délimitant le champ d’investigation ? » ; « quel est le problème à la base cette recherche ? » ; « quels sont les objectifs poursuivis ? » et « comment peut-il être interroger pour donner des réponses ? » ; etc. Toutes ces préoccupations relèvent de l’introduction qui sert, finalement, à « planter le décor » en présentant le sujet et en élaborant la problématique qui va avec. L’objectif du présent enseignement est d’amener les masterants qui abordent, pour la toute première fois, le domaine de la recherche à connaître et à éprouver les techniques de présentation d’un sujet de recherche et celles relatives à la formulation et à la structuration d’une problématique de recherche. 3 CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU SUJET La présentation du sujet est une étape de l’introduction, la première. Le sujet, sur lequel le chercheur a décidé de porter sa réflexion dans le cadre de son mémoire, est connu. Mais dans sa formulation, sous la forme du titre du mémoire, le sujet n’est pas encore assez éloquent. Il ne dit pas exactement « de quoi il sera question », « quel est le problème précis qui sera traité ». D’où l’impérieuse nécessité de présenter le sujet, de l’exposer, de le dé- voiler, de le dé-couvrir. Étape décisive, la présentation du sujet doit viser la précision et la clarté afin de donner à l’étude et dès l’entame, son orientation exacte. I. Situer le sujet dans un contexte général Aucun sujet de recherche ne naît ex nihilo et rares sont les sujets ou domaines de recherches qui n’ont jamais été abordés, d’une manière ou d’une autre, par un chercheur ou un autre. Par ailleurs, tout sujet s’inscrit dans un domaine donné, domaine qui, lui-même a une histoire évoluant au gré des événements et des discours qui s’y rapportent. Le bon sujet a une pertinence scientifique et/ou sociale. Pour toutes ces raisons, le chercheur doit situer son sujet dans un contexte qui, bien que général, doit être en rapport plus ou moins direct avec le sujet. Ce contexte général peut être de plusieurs ordres : théorique, critique, conceptuel, historique, culturel, littéraire, social, etc. Le plus important, c’est de choisir le contexte approprié, celui qui convient le mieux au sujet à traiter. Il faut alors éviter une contextualisation « passe partout » pouvant se prêter à tous les sujets s’inscrivant dans le domaine concerné. Il ne doit pas y avoir de hiatus ou d’écart entre le contexte choisi et le sujet ou le problème à traiter. Dans le domaine littéraire qui nous concerne, particulièrement, le sujet de recherche peut être situé à partir des points d’ancrage suivants :  La littérature en général  La littérature française  La littérature négro-africaine  L’univers socio-culturel  Une approche genrologique (poésie, roman, nouvelle, théâtre, etc.)  Une forme littéraire spécifique (autobiographie, autofiction, roman épistolaire, roman policier, paralittérature, roman de science-fiction, essai littéraire, etc.) 4  Un courant de pensée ou une école littéraire (le baroque, le classicisme, le réalisme, le postmodernisme, etc.)  Une méthode critique d’analyse (le structuralisme, la narratologie, la sémiotique, la sociocritique, la mythocritique, la génétique, etc.)  Une étude antérieure (à prolonger, à approfondir ou à dépasser) Quel que soit le contexte situationnel arrêté, le chercheur doit s’assurer qu’il a choisi l’angle d’approche qui convient, « le contexte adéquat permettant une bonne visibilité, une appréhension correcte et un traitement conséquent et efficace »1 du sujet. II. Préciser les données et définir les termes, notions et concepts clés La précision des données et/ou la définition des termes clés, des notions et des concepts déterminants répond(ent) à un souci de clarté. Des données ou termes du sujet peuvent, en effet, faire l’objet de lectures, d’interprétations diverses. Le chercheur doit alors « élaguer » le sujet en passant en revue et en excluant les interprétations non désirées. Par exemple, un étudiant qui travaille sur « La poétique du chant dans le roman africain » doit pouvoir préciser son acception du terme « chant » en le distinguant de « chanson » et de « musique » ou, pourquoi pas, en étendant plutôt sa notion de « chant » aux notions connexes que sont « chanson », « chansonnette », « musique » et autres. Le plus important est d’éviter à soi-même d’aller dans tous les sens (qui trop embrasse mal étreint !) et d’éviter aux lecteurs d’aller de conjectures et conjectures dès l’entame de l’introduction qui devait pourtant fournir les repères nécessaires. III. Délimiter le sujet Le sujet, formulé sous la forme de titre du mémoire, reste elliptique. Il ne dévoile pas assez sa pensée. Le chercheur gagnera alors, toujours dans un élan de précision, d’établir les frontières de son sujet, de le « délimiter ». L’opération consiste, concrètement, « à baliser son champ d’intérêt en circonscrivant son étude dans une période donnée, dans un espace déterminé, ou dans un domaine clairement défini. »2 Ainsi, pour un sujet comme « Onomastique et création romanesque africaine », bien formulé mais très elliptique, on peut être amené à le délimiter en précisant, d’une part, que 1 Pierre N’DA, Manuel de méthodologie et de rédaction de la thèse de doctorat et du mémoire de master en lettres, langues et sciences humaines, Paris, L’Harmattan, 2015, p. 87. 2 Pierre N’DA, Op. cit., p. 192. 5 l’analyse onomastique ne s’intéressera qu’aux anthroponymes (plus significatifs) et, d’autre part, que l’étude portera essentiellement sur les romans négro-africains de la nouvelle génération. IV. Reformuler le sujet Après avoir précisé et délimité le sujet, de sorte à éviter toute ambiguïté et tout malentendu, le chercheur doit le reformuler. Il s’agit, à cette étape, de proposer une autre version du sujet qui en explicite le sens et l’orientation définitive. La reformulation doit pouvoir mettre en évidence l’aspect particulier choisi, l’approche spécifique retenue. Le libellé définitif du sujet ou le titre exact du mémoire doit être mis en exergue par une typographie particulière. Par ailleurs, le titre définitif du mémoire doit être en adéquation avec les principales articulations du travail. Il faut donc éviter les reformulations fantaisistes dont les termes n’apportent pas d’informations précises. S’il le juge nécessaire, le chercheur peut, toujours par souci de précision, adjoindre un sous-titre au titre principal. Ex : « L’ (in)forme dans le roman africain : formes, stratégies et significations ». Lectures conseillées Michel Beaud, L’Art de la thèse, Paris, La Découverte, 1999. Danet Henriette, Elengabeka Elvis, Secrets de la réussite. Guide des mémoires et des thèses en Licence Master Doctorat, Yaoundé, PUCAC, 2013. Guidère Mathieu, Méthodologie de la recherche… , Paris, Ellipses, Editions Marketing, 2004. Long Donald, « Définir une problématique de recherche. La solution à un problème dépend de la compréhension de ce dernier », http://web.umoncton.ca/umcm- longd02/TheorixDownload/probleme.pdf, (page consultée le 12 août 2016). N’DA Pierre, Manuel de méthodologie et de rédaction de la thèse de doctorat et du mémoire de master en lettres, langues et sciences humaines, Paris, L’Harmattan, 2015. 6 CHAPITRE 2 : ÉLABORATION ET SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE « La problématique ou, plus précisément, la problématique de recherche c’est le mémoire ! » peut-on dire d’entrée. En effet, comme pour la dissertation, la problématique donne l’impulsion au travail d’étude et de recherche, elle oriente les choix méthodologiques et les analyses et préfigure les résultats. Pierre N’DA le fait remarquer : Sans interrogation devant un fait constaté (…) devant un phénomène observé, sans souci de découvrir ce qui pose problème, sans un problème à élucider, à résoudre, sans une question à étudier pour apporter une réponse, il n’y a pas de recherche à faire ! De même, sans une problématique, il n’y a pas de bonne recherche scientifique, et donc pas uploads/Science et Technologie/ presentation-du-sujet-elaboration-problematique-def-upgc.pdf

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