Progrès technique et croissance Définition des termes du sujet  Progrès techni

Progrès technique et croissance Définition des termes du sujet  Progrès technique = modifications technologiques dans les procédés de production et dans la nature des biens réalisés.   Effets : 1. Produire plus avec moins 2. Produire des biens et des services nouveaux, de meilleure qualité 3. Supprimer les goulots d’étranglements limitant la production Progrès technique ≠ invention, innovation, R&D  L’innovation est un terme très large qui est synonyme de nouveauté dans le langage français courant. Il est possible de cadrer ce terme selon les critères suivants, en ne considérant que les innovations dans le cadre de l’économie marchande. Une innovation se matérialise par un nouvel objet, combiné à un nouveau mode d’usage, produit par une entreprise.   L’invention Idée technique susceptible d’applications potentiellement utiles Découverte Scientifique et Technique Production de connaissances nouvelles Les activités de recherche- développement R&D L’innovation est en rapport avec Pour pouvoir être considérée comme innovation, la nouveauté doit être porteuse d’une valeur économique (capacité de satisfaire un besoin solvable ou de créer de la richesse) reconnue et exploitée de manière viable. Les trois étapes du lancement d’une innovation ÉTAPE 1: Invention La base de l’innovation est une invention, c’est le cœur de l’offre. ÉTAPE 2: Modèle d’entreprise Sur l’invention, un entrepreneur va construire un modèle d’entreprise (« business model ») ÉTAPE 3: Lancement La dernière phase correspond à la mise en œuvre matérielle du modèle d’entreprise : production, achat, ventes. L’homme de la situation : Schumpeter (1883- 1950) Économiste inclassable, en rupture avec le pensée néoclassique. Son objectif principal : expliquer la dynamique économique, là où les libéraux cherchaient à rendre compte des situations de déséquilibre ou d’équilibre. Il accorde une importance fondamentale à l’innovation dans la croissance économique. Les 5 types d’innovation selon Schumpeter : L’innovation permettant la réalisation d’une nouvelle organisation productive (logiques de concentration du capitalisme industriel. Ex : le groupe Bouygues). L’innovation permettant la production de nouveaux types de biens (ex : le lecteur CD) L’innovation permettant l’introduction d’une nouvelle méthode de production (ex : organisation du travail, le taylorisme ou le fordisme) L’innovation permettant de créer de nouveaux débouchés (ex : la Nano de Tata Motors, à partir de 1700 €). L’innovation suite à la découverte d’une nouvelle source de matière première (ex : pétrole lors de la seconde révolution industrielle, énergies renouvelables aujourd’hui) À l’origine de l’innovation : transfert de technologie ou création ? Le transfert de technologie consiste à appliquer à un nouveau domaine une technologie qui existe déjà. On parle de création pour les innovations obtenues par la création ou l’invention de faits scientifiques qui n’étaient pas connus auparavant. Les innovations se distinguent par l’intensité du changement introduit et l’impact économique et social (degré de rupture par rapport à l’existant) Historique au plan scientifique et technique (Ex : machine à vapeur, électricité, microprocesseur, biotechnologies). Rupture paradigmatique Changement dans les modes de production ou de consommation de manière significative et relativement durable (Ex : automobile, grande distribution, transport aérien). Innovations radicales Innovations incrémentales Améliorations (plus ou moins marginales et continues) ou recombinaisons de caractéristiques (innovations dites « architecturales ») de produits, services ou processus existants. (Ex : Brosse à dent électrique, Machine Nespresso) Progrès technique et croissance, une réflexion sur la « parabole » de Robinson Source : Dominique Guellec, Les nouvelles théories de la croissance, La Découverte, 2003. L’histoire : Daniel Defoë dans son roman paru en 1719 raconte l’ histoire d’un marin naufragé sur une île déserte au milieu de l’océan. Il parvient à survivre et à imposer sa volonté à une nature hostile, et rencontre celui qui deviendra son compagnon, Vendredi. I. L’arbitrage : consommation, épargne ou investissement ? Robinson vient d’arriver sur l’île déserte. De son naufrage il n’a sauvé qu’un sac de blé : voilà de quoi vivre, mais pendant combien de temps ? Il regarde l’île. Elle est composée d’une bonne terre dont la quantité est telle qu’un homme seul ne peut pas la cultiver tout entière. Ce constat soulage Robinson. Toute sa vie il a vécu de son travail. Sur cette terre, ce sera comme ailleurs. Cette année il sèmera. L’an prochain, la récolte lui permettra de vivre et de semer de nouveau. Il a cependant un souci : quelle quantité de blé devait-il semer ? Et combien pouvait- il en garder pour sa consommation ? Il lui faut effectuer un arbitrage économique. Arbitrage Consommation : Quelle quantité de blé faut-il conserver pour se nourrir ? Assure le bien-être à court terme Investissement (accumulation de capital) : Quelle quantité de blé faut-il consacrer à la semence ?  Assure le bien-être à long terme Richesse initiale : Richesse initiale : 1 sac de blé 1 sac de blé Usage de Usage de court court Terme = Terme = dépense dépense Consommation Consommation Semer Semer = = Investissement Investissement Usage de long Usage de long terme = terme = accumulation accumulation Richesse future Richesse future = = 2 sacs de blé 2 sacs de blé II. Les rendements décroissants : vers une économie stationnaire Robinson décide de planter une certaine proportion de son stock de blé. Les premières années celui-ci augmente rapidement. En maintenant constante la proportion du stock qu’il plante, Robinson consomme, plante et récolte toujours plus. Il se rend cependant compte que son stock de blé s’accroît de moins en moins vite. Plus la quantité de grain semé est élevée, plus le rendement de chaque grain est faible. Un jour il s’aperçoit qu’il n’a plus d’intérêt à accroître la quantité de grain semé, la quantité supplémentaire de blé qu’il sème devenant supérieure à la quantité qu’elle permet de récolter. Il arrête donc son expansion. La quantité de grain semé se stabilise ainsi que les quantités produites et consommées. La quantité de blé produite augmente, mais de moins en moins vite. Au stade ultime, la quantité semée devient plus importante que le blé qu’elle permet de récolter. La situation dans laquelle se trouve Robinson provient du fait que le rendement marginal du processus qui transforme les facteurs de production (travail et blé) en produit (le blé) est décroissant : c’est la loi des rendements décroissants déjà expliquée par l’économiste classique Ricardo. Ainsi, si la productivité marginale est décroissante, la croissance économique doit donc naturellement s’arrêter un jour. Terre à exploiter Terre fertile Terre non fertile Sens d’exploitation des terres III. L’introduction du progrès technique exogène Un matin Robinson rencontre le perroquet. Ce qu’il a d’abord considéré comme un simple compagnon de jeu s’avère d’une aide précieuse. Ce perroquet a manifestement été en contact avec les plus grands savants et les cultivateurs les plus experts. Chaque jour il transmet à Robinson un peu du savoir appris auprès d’eux. Et Robinson pouvait ainsi améliorer l’efficacité de son travail. La production se met alors à croître et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Le perroquet symbolise le progrès technique. La production de blé retrouve une croissance ininterrompue grâce aux connaissances que le perroquet apporte (amélioration de la productivité de son travail). Le modèle de Solow étudie la situation dans laquelle se trouve Robinson. En présence d’un facteur qui améliore régulièrement l’efficacité du processus de production (le progrès technique), il est possible d’avoir une croissance illimitée : c’est la croissance exogène. e progrès technique est défini en dehors du modèle (le savoir du perroquet a été acquis en dehors de l'île, et Robinson en bénéficie gratuitement). Comprendre d’où vient la croissance ? PIB PIB Temps Temps Progrès technique 1 Progrès technique 1 Progrès technique 2 Progrès technique 2 Le modèle de RobertSolow (1924 - ) Dans la tradition néo-classique, l’entrepreneur choisit entre les techniques existantes celle qui minimise les coûts. Il y a donc séparation entre le problème économique et la création de ces techniques, problème réservé à l’ingénieur, ce qui conduit logiquement à traiter le progrès technique comme un facteur exogène. Pourquoi les économistes ont-ils été amenés a considérer le progrès technique comme exogène ? Deux types de raisons sont invoqués. 1. Le progrès technique consiste en une plus grande maîtrise des lois de la nature. Dans tous les cas, celles-ci commandent, et l’homme ne peut leur imposer son rythme. La technologie est du ressort des ingénieurs, pas des économistes. 2. On suppose que les rendements d’échelle croissants (qui entraînent l’incorporation du progrès technique) et de l’équilibre concurrentiel sont incompatibles. Le modèle de Solow permet de concilier la théorie néoclassique des marchés (rendements décroissants) avec la croissance économique du XXe siècle. En introduisant le progrès technique, Solow explique le passage d’une croissance extensive à une croissance intensive. Toutefois, le modèle adopte l’hypothèse d’un progrès technique exogène, hypothèse qui a été remise en cause par les analyses scientifiques ultérieures. En 1957, Robert Solow estime que 90 % de la croissance aux USA pendant la période 1909- 1949 ne serait pas imputable au travail et au capital. P. Denison relativise ce constat en 1976 en essayant de prendre en compte la qualité du travail et du capital, pour conclure cependant à une contribution « facteur résiduel ». En France, en 1972, Jean- Jacques Carré, uploads/Science et Technologie/ progres-technique-et-croissance.pdf

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