30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango UNIVERSITE OMAR B

30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango UNIVERSITE OMAR BONGO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE, SCIENCES DE L’INFORMATION ET LA COMMUNICATION MASTER DES SCIENCES DU LANGAGE, PARCOURS « LANGUES, CULTURES ET EXPERTISE BANTU PROJET DE MEMOIRE PHONOLOGIE DIACHRONIQUE DU WUMVU (B24) DE BOUMANGO PRESENTE PAR : Glenn Aymar KOUMBI MABITI DIRECTEUR : Yolande NZANG BIE (Maître de conférence CAMES) CO-DIRECTEUR : Docteur MEDJO MVE Pither (Maître-Assistant CAMES) 30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango INTRODUCTION Le présent travail est un projet de recherche, qui s’inscrit dans le cadre de nos études en Master Sciences du langage, parcours ̏ Langues, Cultures et Expertise Bantuʺ. Il répond aux exigences de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Omar Bongo, tel que le stipule l’article 7 de la décision N° 000408 MENESCRIC/UOB/FLSH/D modifiée le 30 mars 2012 par la décision 471, qui porte sur le règlement du régime des études, des modalités d’évaluation et de validation du diplôme de Master. Notre étude porte sur la phonologie diachronique du wumvu de Boumango. A l’inverse de la linguistique synchronique, qui s’occupe de la description des faits linguistiques tels qu’ils sont perçus à un moment donné, la linguistique diachronique, traite de l’évolution des systèmes linguistiques. Les méthodes de ce domaine, sont applicable sur tous les niveaux de la langue, parmi lesquels, la phonologie. La phonologie diachronique selon DUBOIS, et al. (2012, p. 362) « vise à décrire et à expliquer les changements du système dans le passage d’un état de langue à l’autre ». Il sera question de traiter des changements phoniques subis par la langue et où ils doivent être analysés. Ainsi, nous allons rendre compte des évolutions, et si possible, des innovations qu’a connues le wumvu au fil du temps. En vue de faire comprendre l’histoire de cette langue à travers la phonologie diachronique, notre question principale est : Comment a évolué le système phonologique wumvu par rapport aux phonèmes du protobantu ? Il n’existe pas une littérature linguistique abondante sur la langue wumvu. Toutefois, nos recherches ont permis de découvrir un certain nombre de travaux tel que ceux de JACQUOT (1983), MIHINDOU-MIHINDOU (2009), MISSIMBALOBA (2011) et MOUELE (2011). En linguistique synchronique, l’essentiel de la recherche repose sur l’enquête de terrain et le corpus. En diachronie, il est question de partir des données de descriptions existantes sur la langue pour examiner les changements diachronique. Notre corpus sera donc constitué du système phonologique du wumvu proposé par MOUELE (2011). Notre recherche va s’appuyer sur la démarche méthodologique de GUIDERE (2004) pour qui la recherche se résume en trois (3) étapes principales à savoir, Phase préparatoire, phase d’analyse et phase finale. Pour ce qui concerne notre projet, la phase préparatoire est celle dans laquelle nous nous inscrivons vue que c’est dans cette partie que notre sujet sera délimité, circonscrit et que nous déclinerons les grands axes de la recherche que nous allons 30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango mener. En accord avec les recommandations du décanat, en vue de l’élaboration d’un projet de mémoire, nous avons articulé notre projet en quatre parties : Dans la première partie intitulée la formulation du sujet, nous avons traité des questions relatives au choix, à l’intérêt scientifique du sujet, et définit les mots-clés du sujet. Dans la deuxième partie, nous avons abordé l’état de la question qui rend compte des lectures en relations avec notre sujet, et un point sur les techniques d’enquêtes. Dans la troisième partie, ébauche de problématique, nous abordons les questions relatives au cadre théorique, à la problématique, aux hypothèses. Dans la quatrième et dernière partie, nous allons faire l’exposé sur la bibliographie, à savoir, les ouvrages lus sur, qui nous ont servi pour notre travail (bibliographie sélective), et ceux qui ont été référenciés dans le texte (références bibliographiques). Un point relatif à la présentation de la langue wumvu et de ces locuteurs sera placé avant notre développement afin de situer cette communauté linguistique du Gabon. 30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango 1. LE PEUPLE ET LA LANGUE 1. LE PEUPLE Selon le site l’ethnologue, les bὲwúmvù sont près de 18300 répartis au Gabon entre la province de la Ngounié, à l'est de Lébamba plus précisément à Malinga comme nous le montre la carte 1 Carte 1 : zone wumvu de la NGOUNIE. (Source : LAGRAC. Conception KOUMBI MABITI Glenn Aymar. Réalisation : BACKITA MOUSSOUNDA Jospin). 30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango et dans le Haut-Ogooué dans des villages situés entre Franceville et Boumango tel que Doumaye ou Mouyabi (cf carte 2) Carte 2 : Zone wumvu du Haut-Ogooué. (Source : LAGRAC. Conception KOUMBI MABITI Glenn Aymar. Réalisation : BACKITA MOUSSOUNDA Jospin). Mais aussi dans une partie du Congo-Brazzaville. Aujourd’hui, « Ils vivent au contact des populations parlant les langues bantu des groupes B 70 (téké, ntsitsege), B 60 (ambaama, kaningi, ndumu) et B 20 (mbahouin) dans le Haut-Ogooué et B 40 (ipunu, ilumbu,gisir) dans la Ngounié. MOUELE (2011, p. 199) Dans la littérature administrative, pour paraphraser MOUELE (2011, p. 199), ils sont appelés « bahoumbou » ou « bavoumbous », lesquels sont aujourd’hui d’un emploi répandu parmi les ethnies qui leurs sont voisines. Eux-mêmes, ils se nomment bὲwúmvù au pluriel et 30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango ùwúmvù au singulier. Ainsi, le terme bὲwúmvù est un glossonyme qui désigne aussi bien le peuple que la langue. a. Migrations du peuple wumvu : Selon YOULA, (2005 pp. 33-43), « les bὲwúmvù viennent de la région du Moyen- Congo, (l’actuelle Congo-Brazzaville) plus précisément de la Haute Sangha au Nord-Ouest » l’auteur, signale l’existence de plusieurs hypothèses sur les migrations des wumvu. Dans le Mémoire, l’auteur fait état de deux hypothèses. La première, « situe l’habitat originel de ce peuple dans la Sangha (Nord-Ouest du Moyen-Congo). Les bὲwúmvù habitant cette zone seraient entrés dans la région du Haut- Ogooué par le Nord, c’est-à-dire par la vallée d’Indwé (dans le Haut Ivindo), et de la Lésibi (dans la région d’Okondja) avant de se diriger vers le Sud pour atteindre Masuku». La seconde hypothèse, « situe l’habitat originel des bὲwúmvù dans la Haute Sangha au Moyen-Congo ». Cette hypothèse place la dernière étape de leurs migrations avant l’entrée du bassin de l’Ogooué, à Kinshasa […] les bὲwúmvù seraient partis de la région de la Haute Sangha après la guerre qui a opposé les Ambochi et les Ambaama en 1950, guerre considérée d’après certains chercheurs comme le détonateur de la grande vague des migrations enregistrées dans la zone de la Haute Sangha, lesquelles ont favorisé l’implantation des populations dans le Sud et le Sud-Est du Gabon. b. Organisation socioculturelle des bὲwúmvù. Sur le plan socioculturel, notons que les wumvu sont matrilinéaire, l’héritage revient à la famille maternelle MABICKA MAMBOUNDOU (2011, p. 7). Quand le père est vivant, les enfants de ce dernier vivent avec lui. A sa mort ils doivent aller vivre chez leur oncle maternel. La polygamie est une pratique régulière dans ce peuple. Le mariage est permis entre personnes du même village, mais de clans différents et surtout entre individus d’ethnies différentes. La société traditionnelle wumvu comprend des rites initiatiques qui se manifestent par des pratiques rituelles périodiques et des danses spécifiques. Au titre des pratiques, on dénombre, le múŋgàlà. Certes réservé aux hommes, y sont aussi admises des femmes d’exception tel que la mère de jumeaux. Ce rite intervient lors de divers évènements tel que le deuil, la circoncision ou la naissance des jumeaux. 30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango c. Activités économiques Sur le plan économique, « en zone rurale, à l’instar de leurs voisins, les bὲwúmvù vivent d’agriculture et, occasionnellement, de chasse et de pêche. Toutefois, l’attrait à des activités salariales a favorisé le dépeuplement des campagnes et l’exode rural a drainé un nombre important de familles vers les principaux centres urbains de la province, voir du pays ». MOUELE (2011, p.199) 2. LA LANGUE Le Gabon est un pays dont la diversité linguistique et culturelle est un atout. On dénombre près de 50 langues selon IDIATA (2007). Pour ce qui est des langues bantu du Gabon, plusieurs inventaires ont été faits, dont la majorité se base sur les travaux de Guthrie. Les langues du Gabon sont de manière générale des langues bantu, à l’exception de la langue pygmée baka et du haoussa. Elles sont répertoriées dans les zones A, B et H, comme nous montre la carte ci-dessous. : 30 THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango Carte 3 : Localisation des langues du Gabon Plusieurs auteurs ont proposé une classification de cette langue. Guthrie (1969-1971), la classe dans le groupe B20 sous l’index B24 aux côtés des parlers seki (B21), kele (B22a), bungom (B22b), mbahouin (B23), kota (B25), ndasa, mahongwe et sigu. Cette classification reste la plus aboutie et c’est celle que l’on retient pour notre travail. Néanmoins, il ne faut pas confondre cette langue au wuumbu qui a uploads/Science et Technologie/ projet-de-memoire-3-1-repare-repare.pdf

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