L’ENGAGEMENT DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR UN DEVELOPPEMENT SOUTENU ET DURA

L’ENGAGEMENT DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR UN DEVELOPPEMENT SOUTENU ET DURABLE La recherche scientifique est un domaine complexe, au cœur d’enjeux multiples, d’ordre économique, social, éducatif, sécuritaire, juridique, diplomatique etc. Elle permet aux états modernes qui lui réservent les moyens adéquats, de se hisser à des niveaux de développement qui leur assure une croissance soutenue et un bien être économique et social à l’ensemble de leurs populations. Elle apparait trop souvent, à tort, comme un domaine d’investissement dont les bénéfices sont incertains et/ou observables, au mieux, sur le moyen terme. Or, plusieurs modèles de développement de pays dits émergents, témoignent de ce que les investissements conséquents et soutenus en faveur de la recherche scientifique ont favorisé un essor économique fulgurant et un développement remarquable. C’est le cas des pays du Sud-Est asiatique, de l’Inde, du Brésil et l’Ile Maurice. La Côte d’Ivoire a déjà fait l’expérience de l’impact positif que la recherche peut avoir sur le développement. La croissance et le développement économique des années 60 et 70 traduits par le miracle ivoirien sont largement la conséquence des investissements et de l’engagement de l’Etat dans la recherche agronomique et la formation de cadres dans ce domaine. La recherche scientifique et le développement technologique peuvent encore ouvrir une nouvelle ère de croissance pour notre pays. 1) Promotion de la Sciences et de la Technologie La science et la technologie constituent les meilleurs moyens, pour les états modernes, d’accéder à des standards de développement qui assurent la connaissance, un bien être et la réussite sociale et économique des populations. De ce fait, la diffusion des connaissances scientifiques et technologiques et leur appropriation par une large frange de la population est un impératif. Les domaines de la science et de la technologie sont dynamiques et offrent en permanence des nouveaux produits nécessitant un suivi et un recyclage permanent de nos connaissances et de nos modes d’apprentissage. Or, les études réalisées par la CEDEAO dans notre sous-région montrent, pour la majorité des états entre autres faiblesses ;  L’absence d’un document national de politique dans le domaine de la science et de la technologie  Une insuffisance institutionnelle et organisationnelle au sein des structures se traduisant par le chevauchement des activités et des conflits de compétence  L’absence de synergie et/ou de cohérence entre la vision, les missions du sous secteur et les activités de recherche ;  Un investissement très faible dans la Recherche Développement ;  Une absence d’activités de recherche-développement dans les entreprises ;  Une faible adaptation de la recherche scientifique et technologique aux besoins de développement ;  Une faible valorisation des résultats de recherche et de transfert des résultats de recherche ; Cette prise de conscience, à emmené le MESRS a engagé une série de mesures destinées à corriger cette situation. Aussi, un projet de loi d’Orientation et de Programmation de la Recherche et du Développement Technologique est-il en cours d’élaboration. Les activités de recherche sont désormais structurées sous la forme de 8 grands pôles se déclinant en 24 programmes nationaux. Le Plan stratégique national pour la Science et la Technologie fait actuellement l’objet d’une analyse minutieuse par les acteurs du domaine. Le potentiel technologique et de recherche actuel de la Côte d’Ivoire est insuffisant pour soutenir les objectifs de développement qui nous permettraient d’être un pays émergent à l’horizon 2020. L’Innovation et le développement technologiques doivent constituer des priorités, voire des urgences nationales. C’est par un vaste programme de développement technologique soutenu par la recherche et la formation doublées d’un renforcement des capacités que ces objectifs pourront être atteints dans le délai fixé par nos politiques de développement aux plans national et sous-régional. L’éternel débat entre l’intérêt de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée semble inévitable, non en terme de choix, mais plutôt de stratégie. La recherche fondamentale demeure l’essence de toute connaissance, elle permet de mieux cerner l’inconnue sans que ses acquis ne soient toujours immédiatement transformables en bien de consommation. Certains domaines imposent d’emblée le développement d’une recherche appliquée en lien direct avec des contingences immédiates de divers ordres. L’une ne peut cependant exister sans l’autre. La recherche vise certes, à produire des connaissances scientifiques. Mais, ces connaissances peuvent prendre des formes diverses, comprenant les publications scientifiques, les rapports, les brevets, les communications orales, etc. Ces nouvelles connaissances peuvent être incorporées dans de nouvelles machines, de nouveaux instruments ou dispositifs. Ces résultats doivent être mis à la disposition des populations par des moyens de promotion et de valorisation adaptés. En outre, ces produits en étant diffusés au sein de la communauté scientifique, permettent au chercheur d'être reconnu par ses pairs, et de recevoir en retour les moyens nécessaires à la poursuite de son travail. De concert avec l’Office Ivoirien de la Propriété Intellectuelle (OIPI) et fort du soutien institutionnel de l’OMPI, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ambitionne d’implanter des Unités de Recherche Industrielle (URI) et des Centres d’Appui à la Technologie et à l’Innovation (CATI). Ces structures de proximité alliant, la formation, la recherche et la diffusion des moyens et des connaissances technologiques sont des atouts pour une nouvelle vision de la Recherche et de l’Innovation Technologique, par conséquent pour le développement technologique. 2) Le développement d’une culture scientifique La Côte d’Ivoire, par une politique volontaire, a favorisé la formation de nombreux cadres, compétents dans divers domaines. Cependant, il faut constater avec regrets que des pays moins nantis que le nôtre, il y a trente ans, ont atteint un niveau social et une puissance économique équivalents à ceux des pays dits développés. Plusieurs facteurs ont certes, contribué à cet essor. Néanmoins, au-delà de l’argument ethno-culturel, les nouveaux dragons, ont acquis, pour une masse critique importante de leur population, une véritable culture scientifique. Le développement d’une véritable culture scientifique est indispensable, voire urgent en Côte d’Ivoire. Elle nous permettra non seulement, de réduire les contraintes dues à l’ignorance, mais également une meilleure maîtrise des paramètres de notre développement. Les expériences conduites pour promouvoir cette culture scientifique par la production de journaux scientifiques, n’a pas connu le succès escompté. Il est donc nécessaire d’initier d’autres formes de communication, pour une réelle promotion de cette culture. L’instauration d’un cycle de grandes conférences scientifiques sur des thématiques de l’actualité scientifique et des questions de société est une voie à explorer. La conception d’émissions télé consacrées à la Recherche et aux Sciences est à l’étude. La formation continue de journalistes scientifiques est envisagée dans la nouvelle structuration de la recherche. La création de centres culturels scientifiques, de clubs scientifiques seront discutés avec les responsables de l’Enseignement secondaire et certainement dans le cadre plus global du secteur de l’Education Nationale et de la Formation (Task-Force du CICSEF). Le potentiel naissant des structures de recherche est issu des universités. Il convient par conséquent d’initier une grande majorité d’étudiants à l’esprit de la recherche et de façon plus large, de leur inculquer une culture scientifique. Ce besoin justifie la création du concept des « Chantiers Etudiants » ou C.E. La philosophie de cette approche étant de procéder, pendant la période des vacances universitaires, à un engagement d’étudiants volontaires pour une formation et des travaux d’utilité dans les différentes structures de la recherche scientifique. A l’image des volontaires de la Paix, nos étudiants favoriseront l’usage et la diffusion de principes et moyens scientifiques et technologiques de base dans le milieu rural. En retour, ils s’imprégneront des réalités du terrain en identifiant les besoins à satisfaire et les défis à relever. 3) La création de nouveaux types d’emplois La recherche par ses activités et pour ses besoins, crée des emplois de chercheurs, techniciens ou administratifs. Par ses résultats, et pour la diffusion de ses acquis, elle suscite la création de nombreux emplois. De nombreux besoins à l’état latent ne demandent qu’à être pris en compte par les mécanismes du développement. Ainsi, dans les métiers de l’Agriculture trop de tâches manuelles pénibles découragent l’engagement des jeunes dans ce secteur d’activités et compromettent la qualité des produits et de la production. L’introduction de la mécanisation et d’une semi-industrialisation des procédés agricoles sont des sources de création d’un nouveau type d’emploi. La société I2T a les capacités d’initier ce changement par la mise à disposition de petits matériels pratiques. Trop de résultats de la recherche restent inexploités ou sous-exploités. Or, la valorisation des produits de la recherche reste à l’évidence, un moyen pour la création de services et d’entreprises pourvoyeurs d’emplois. Aujourd’hui, la Chine et l’Inde en se consacrant à l’exploitation de brevets tombés dans le domaine public ou de brevets non protégés par les conventions internationales, font l’économie de travaux de recherche couteux, tout en accédant à des technologies innovantes. La collaboration initiée avec l’OMPI ouvrent pour notre pays des perspectives dans ce cadre. En effet, l’accès à des bases de données sur les brevets et autres types d’informations est un atout pour le développement technologique et la création d’emploi. Un autre type de collaboration développé par le MESRS avec le secteur privé représente également une opportunité pour la création uploads/Science et Technologie/ recherche-scientifique-et-developpement.pdf

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