Pour la préparation de certains numéros et rubriques paraissant régulièrement,

Pour la préparation de certains numéros et rubriques paraissant régulièrement, la Revue internationale des sciences sociales collabore avec les organisations suivantes : Association internationale des sciences économiques; Association internationale de science politique; Association internationale de sociologie; Association mondiale de recherches sur l'opinion publique ( W A P O R ) Comité international de documentation dans les sciences sociales; Conseil international des sciences sociales; Union internationale pour la psychologie scientifique; Union internationale pour l'étude scientifique de la population. Derniers numéros parus : Vol. X I X , n° i Linguistique et communication Vol. X I X , n° 2 Périodiques des sciences sociales Vol. X I X , n° 3 Fonctions sociales de l'éducation Numéros à paraître : Enseignement et pratique de l'administration La recherche orientée Motivations psycologiques pour la modernisation Certains articles de cette Revue paraissent en espagnol dans América Latina, revue trimestrielle publiée sous les auspices du Centre latino-américain de recherches en sciences sociales (Rio de Janeiro). Rédacteur en chef : Peter Lengyel Les articles signés n'engagent que leurs auteurs. La reproduction des articles de ce numéro est autorisée après accord avec la rédaction. Toute correspondance relative à la présente revue doit être adressée au rédacteur en chef de la Revue internationale des sciences sociales, Unesco, place de Fontenoy, Paris-7e. © Unesco 1968 SHC-SS.67/1.80/F Imp. Crété Taris Revue internationale des sciences sociales Revue trimestrielle publiée par l'Unesco Volume X I X (1967), n° 4 Sociologie de la création littéraire I. Méthodologie, problèmes, histoire Lucien Goldmann La sociologie de la littérature : situation actuelle et problèmes de méthode 531 Jacques Leenhardt La sociologie de la littérature : quelques étapes de son histoire 555 G . N . Pospelov Littérature et sociologie 573 II. Etudes Umberto Eco Réthorique et idéologie dans Les mystères de Paris d'Eugène Sue 591 Georg Lukács Minna von Barnhelm, de Lessing 610 Geneviève Mouillaud Sociologie des romans de Stendhal : premières recherches 624 Matthias Waltz Quelques réflexions méthodologiques suggérées par l'étude de groupes peu complexes : esquisse d'une sociologie de la poésie amoureuse au moyen âge 642 Les sciences sociales dans le monde Centres de recherche et d'enseignement et organisations professionnelles Nouvelles institutions et changements de n o m et d'adresse 661 Réunions Réunions internationales dans le domaine des sciences sociales 663 Le rôle de la science et de la technologie dans le développement économique : deuxième réunion du collège de consultants de l'Unesco, Paris, 12- 15 décembre 1966 668 Deuxième conférence générale de l'Association internationale de recherche sur la paix, Tällberg, 17-19 juin 1967, par Jaap W . Nobel 674 Postes internationaux vacants 680 Documents et publications des Nations Unies et des institutions spécialisées 6g3 Livres reçus 704 Sociologie de la création littéraire I. Méthodologie, problèmes, histoire La sociologie de la littérature : situation actuelle et problèmes de méthode Lucien Goldmann L a sociologie structuraliste génétique de la culture a donné lieu à un ensemble de travaux caractérisés, notamment par le fait qu'en voulant éta- blir une méthode opératoire pour l'étude positive des faits humains — et, en particulier, de la création culturelle — leurs auteurs ont été obligés de reve- nir à une réflexion philosophique qu'on pourrait qualifier, de manière assez générale, de dialectique. Il en résulte qu'on peut présenter cette attitude aussi bien c o m m e un effort de recherche positive ayant intégré un ensemble de réflexions de caractère philosophique que c o m m e une attitude philosophique tournée, en premier lieu, vers la recherche positive et ayant abouti à constituer le fonde- ment méthodologique de tout un ensemble de recherches concrètes. Ayant plus d'une fois choisi le premier de ces procédés d'exposition, nous essaierons d'adopter aujourd'hui le second. Ce faisant, il importe cependant de souligner dès le début — sans beaucoup d'espoir quant à l'utilité de cette mise en garde, car les préjugés ont la vie dure — que les quelques remarques de nature générale et philosophique qui vont suivre ne répondent à aucune intention spéculative et sont formulées uniquement dans la mesure où elles sont essentielles à la recherche positive. L a première constatation générale sur laquelle repose la pensée structu- raliste génétique est que toute réflexion sur les sciences humaines se fait non pas de l'extérieur, mais de l'intérieur de la société, qu'elle est une partie — plus ou moins importante selon les cas, bien entendu — de la vie intellec- tuelle de cette société et, à travers celle-ci, de la vie sociale globale. D e plus, dans la mesure m ê m e où la pensée est une partie de la vie sociale, son simple développement transforme plus ou moins, selon son importance et son efficacité, cette vie sociale elle-même. Dans les sciences humaines, le sujet de la pensée se trouve ainsi, partielle- ment tout au moins et avec un certain nombre de médiations, faire partie de l'objet qu'il étudie. D'autre part, cette pensée ne constitue pas un commencement absolu et est, dans une très grande mesure, organisée par les catégories de la société Rev. int. Sc. soc., vol. X I X (1967), a" 4 532 Luden Goldmann qu'elle étudie ou d'une société qui en dérive : c'est dire que l'objet étudié est un des éléments constitutifs — et m ê m e l'un des plus importants — de la structure de la pensée du ou des chercheurs. Tout cela, Hegel l'a résumé dans une formule concise et brillante : « l'identité du sujet et de l'objet de la pensée ». Nous avons simplement atténué le caractère radical de cette formule — résultat de l'idéalisme hégé- lien, pour lequel toute réalité est esprit — en la remplaçant par une autre, plus conforme à notre position matérialiste dialectique selon laquelle la pensée est un aspect important, mais un aspect seulement, de la réalité : nous parlons d'identité partielle du sujet et de l'objet de la recherche, cette identité étant valable non pas pour toute connaissance, mais seulement pour les sciences humaines. Quoi qu'il en soit cependant de cette différence entre les deux formules, l'une et l'autre impliquent l'affirmation que les sciences humaines ne sau- raient avoir un caractère aussi objectif que les sciences naturelles et que l'intervention de valeurs particulières à certains groupes sociaux dans la structure de la pensée théorique y est aujourd'hui à la fois générale et inévi- table. Cela ne signifie d'ailleurs nullement que ces sciences ne puissent, en principe, atteindre à une rigueur analogue à celle des sciences de la nature : cette rigueur sera seulement différente et devra intégrer l'intervention des valorisations impossibles à éliminer. L a seconde idée fondamentale de toute sociologie dialectique et géné- tique est que les faits humains sont des réponses d'un sujet individuel ou collectif, constituant une tentative en vue de modifier une situation donnée dans un sens favorable aux aspirations de ce sujet. Gela implique que tout comportement — et, par conséquent, tout fait humain — a un caractère significatif, qui n'est pas toujours évident, mais que le chercheur doit, par son travail, mettre en lumière. O n peut formuler la m ê m e idée de plusieurs manières différentes, en disant, par exemple, que tout comportement humain (et, probablement m ê m e , animal) tend à modifier une situation, ressentie par le sujet c o m m e un déséquilibre, dans le sens de l'établissement d'un équilibre ; ou bien encore que tout comportement humain (et, probablement, tout comporte- ment animal) peut être traduit par le chercheur en termes d'existence d'un problème pratique et de tentative en vue de résoudre ce problème. Partant de ces principes, la conception structuraliste et génétique, dont le créateur est sans conteste Georg Lukács, préconise une transformation radi- cale des méthodes de la sociologie de la littérature. Tous les travaux anté- rieurs — et la plupart des travaux universitaires entrepris depuis l'appa- rition de cette conception — portaient et portent encore, dans cette disci- pline, sur le contenu des œuvres littéraires et la relation entre ce contenu et le contenu de la conscience collective, c'est-à-dire les manières de penser et le comportement des h o m m e s dans la vie quotidienne. Dans cette perspectives l'aboutissement naturel de ces travaux est que les rapports entre ces deux contenus sont d'autant plus nombreux et la sociologie littéraire d'autant plus efficace que l'auteur des écrits étudiés a fait preuve de moins d'ima- Sociologie de la littérature : problèmes de méthode 533 gination créatrice et s'est contenté de raconter ses expériences en les trans- posant le moins possible. D e plus, ce type d'étude doit, par sa méthode m ê m e , briser l'unité de l'œuvre en s'intéressant surtout à ce qui, en elle, n'est que reproduction de la réalité empirique et de la vie quotidienne. E n bref, cette sociologie apparaît d'autant plus féconde que les oeuvres étudiées sont plus médiocres. D e surcroît, ce qu'elle recherche dans ces œuvres est plus le document que la littérature. Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que la grande majorité de ceux qui s'intéressent à la littérature consi- dèrent ce genre de uploads/Science et Technologie/ revue-international-des-sciences-sociales.pdf

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