Max WEBER (1864-1920) Essais sur la théorie de la science Deuxième essai : “Étu
Max WEBER (1864-1920) Essais sur la théorie de la science Deuxième essai : “Études critiques pour servir à la logique des sciences de la culture” (1906) Traduction de l’Allemand et introduit par Julien Freund Un document produit en version numérique par Gemma Paquet, bénévole, Professeure retraitée du Cégep de Chicoutimi Courriel: mgpaquet@videotron.ca Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une bibliothèque fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, sociologue Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Deuxième essai (1906) 2 Cette édition électronique a été réalisée par Gemma Paquet, bénévole, pro- fesseure à la retraite du Cégep de Chicoutimi à partir de : Max WEBER Essais sur la théorie de la science [Un recueil d’articles publiés entre 1904 et 1917] Deuxième essai : “ Études critiques pour servir à la logique des sciences de la culture ” (1906) Une édition numériques réalisée à partir de l’ouvrage Essais sur la théorie de la science. Traduit de l’Allemand et introduit par Julien Freund. Paris : Librairie Plon, 1965, 539 pages. Collection : Recherches en sciences humaines. Un recueil d’essais publiés entre 1904 et 1917. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times, 12 points. Pour les citations : Times 10 points. Pour les notes de bas de page : Times, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Mi- crosoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 2 août 2006 à Chicoutimi, Ville de Saguenay, Québec. Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Deuxième essai (1906) 3 Table des matières Introduction du traducteur, Julien Freund Premier essai : “L'objectivité de la connaissance dans les sciences et la poli- tique sociales ” (1904) I. II. Deuxième essai : “ Études critiques pour servir à la logique des sciences de la culture ” (1906) 1. Éléments pour une discussion des idées d’Édouard Meyer 2. Possibilité objective et causalité adéquate en histoire Troisième essai : “ Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhen- sive ” (1913) 1. Signification d'une sociologie « compréhensive ». 2. Rapport entre la sociologie compréhensive et la psychologie. 3. Rapport entre la sociologie compréhensive et la dogmatique juridi- que 4. L'activité communautaire 5. Socialisation et activité sociétaire 6. L’entente 7. Institution et groupement Quatrième essai : “ Essai sur le sens de la « neutralité axiologique » dans les sciences sociologiques et économiques ” (1917) Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Deuxième essai (1906) 4 MAX WEBER ESSAIS SUR LA THÉORIE DE LA SCIENCE TRADUITS DE L'ALLEMAND ET INTRODUITS PAR JULIEN FREUND Paris, Librairie Plon, 1965, 539 pp. Collection : Recherches en sciences hu- maines, no 19. Les essais publiés ici sont tirés des Gesammelte Aufsätze zur Wissenschaftslehre 2. Aufl. (Tübingen, Mohr, 1951). Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Deuxième essai (1906) 5 Deuxième essai 1 Études critiques pour servir à la logique des sciences de la « culture » (37) Par Max Weber [1906] Retour à la table des matières 1 Les appels de notes avec des lettres en minuscules (a, b, c…) sont celles de Max Weber, les autres, en chiffres arabes (1, 2, 3), sont celles du traducteur. JMT. Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Deuxième essai (1906) 6 1. Éléments pour une discussion des idées d'Édouard Meyer. Retour à la table des matières [215] Quand un de nos meilleurs historiens éprouve le besoin de rendre compte à lui-même et à ses confrères des buts et des méthodes de son travail, il ne peut qu'éveiller un intérêt qui déborde les cercles des spécialistes, déjà pour la simple raison qu'il dépasse ainsi le domaine de sa propre discipline et aborde ce- lui des considérations d'ordre épistémologique. Il en découle, certes, d'abord un certain nombre de conséquences de nature négative. À la suite de leur dévelop- pement actuel, les catégories logiques sont devenues l'objet d'une discipline spé- cialisée pareille à d'autres. Aussi, quand on veut les manier avec une réelle sûreté, convient-il d'entretenir avec elles un commerce quotidien à l'image de ce qui se passe dans les autres disciplines. Bien entendu, Édouard Meyer (38), l'auteur de l'ouvrage Zur Theorie und Methodik der Geschichte (Halle 1902) dont nous al- lons nous occuper, ne peut et' ne veut avoir la prétention d'entretenir ce constant commerce intellectuel avec les problèmes de la logique, pas plus d'ailleurs que l'auteur de ces lignes. Les réflexions d'ordre épistémologique qu'il nous propose dans ce livre ne constituent donc pas pour ainsi dire le bulletin de santé du méde- cin, mais celui du patient, et c'est comme telles qu'il faut les apprécier et les comprendre. Le spécialiste de la logique et de la théorie de la connaissance trou- vera pour cette raison à redire à maintes formulations d' É. Meyer et peut-être n'y découvrira-t-il au fond rien de neuf pour ses propres fins. Mais cela ne nuit point à l'importance de cet écrit pour les disciplines particulières voisines de l'his- toire 2. Précisément [216] les travaux les plus importants des spécialistes de la théorie de la connaissance utilisent des tableaux formés « idéaltypiquement » por- tant sur les buts et les méthodes de la connaissance dans les différentes sciences et 2 J'espère que pour cette raison on ne mettra pas cette critique, qui de propos délibéré se pro- pose justement de débrouiller les faiblesses des formulations de cet historien, sur le compte de la « manie de celui qui croit tout mieux savoir » [Besserwisserei]. Les erreurs que commet un écrivain éminent sont plus instructives que les exactitudes d'une nullité en science. Nous n'avons donc aucunement l'intention de rendre compte de l'oeuvre positive d' É. Meyer : au contraire nous désirons justement apprendre, grâce à ses imperfections, comment il a essayé de régler avec plus ou moins de bonheur certains problèmes importants de la logique de l'his- toire. Max Weber, Essais sur la théorie de la science. Deuxième essai (1906) 7 planent de ce fait si haut, au-dessus des têtes des praticiens, que ceux-ci ont du mal à se reconnaître à l'œil nu au milieu de ces discussions. Pour cette raison les discussions méthodologiques provenant de leur propre milieu peuvent parfois les aider à prendre plus aisément conscience des problèmes qui leur sont propres, en dépit et, en un certain sens, à cause de la formulation imparfaite du point de vue de la théorie de la connaissance. En raison de sa clairvoyance pénétrante, l'exposé d' Ê. Meyer offre justement aux spécialistes des disciplines voisines la possibilité de prendre appui sur toute une série de points afin de régler quelques questions de logique qui leur sont communes avec les « historiens » au sens étroit du terme. Tel est le but des discussions qui suivent. Nous commencerons par élucider l'un après l'autre un certain nombre de problèmes logiques particuliers, en réfé- rence à l'ouvrage de Meyer, pour examiner ensuite sur la base du point de vue auquel nous serons parvenu un certain nombre d'ouvrages récents sur la logique des sciences de la culture. Nous commencerons à dessein par des problèmes pu- rement historiques, et ce ne sera qu'au cours des discussions ultérieures que nous nous élèverons jusqu'aux disciplines sociales en quête de « règles » et de « lois », à la suite des tentatives si fréquentes faites jusqu'ici pour délimiter la nature parti- culière des sciences sociales par rapport aux sciences de la nature. Il s'y mêlait toujours la présupposition tacite que l'« histoire » ne serait qu'une pure compila- tion de matériaux ou du moins une simple discipline « descriptive » qui, en met- tant les choses au mieux, accumulerait avec peine des « faits » destinés à servir de pierres à bâtir au « véritable » travail scientifique qui dès lors s'amorcerait. Il est vrai, les historiens de profession ont malheureusement contribué pour beau- coup à consolider ce préjugé par la manière dont ils ont cherché à fonder l'origi- nalité de l' « histoire » au sens spécialisé du terme, en insistant sur le fait que le travail « historique » serait quelque chose de qualitativement [217] distinct du travail « scientifique », pour la raison que l'« histoire » n'aurait que faire des « concepts » et des « règles ». Étant donné que sous l'influence persistante de l' « école historique », on donne aussi d'ordinaire de nos jours un fondement «histo- rique» à l'économie politique et que, tout comme il y a vingt-cinq ans, le rapport avec la théorie continue à rester problématique, il semble judicieux de se deman- der une bonne fois ce qu'il faut entendre au fond par « travail historique » au sens logique. Il est bon de régler cette question tout d'abord sur le terrain de ce que sans discussion et par consentement universel on appelle travail « historique », question dont précisément l'ouvrage qui uploads/Science et Technologie/ essais-science-2-max-weber.pdf
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- Publié le Fev 01, 2021
- Catégorie Science & technolo...
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