feuillets de Biologie VOL LV N° 317 - MARS 2014 - 7 - HÉMATOLOGIE Revue du frot
feuillets de Biologie VOL LV N° 317 - MARS 2014 - 7 - HÉMATOLOGIE Revue du frottis sanguin Revue microscopique du frottis sanguin : propositions du Groupe Francophone d’Hématologie Cellulaire (GFHC) F. GENEVIÈVE1, A.C. GALOISY2, D. MERCIER-BATAILLE3, O. WAGNER-BALLON4, F. TRIMOREAU5, O. FENNETEAU6, F. SCHILLINGER7, V. LEYMARIE5,8, S. GIRARD9, C. SETTEGRANA10, S. DALIPHARD11, V. SOENEN-CORNU12, M. CIVIDIN13, J.F. LESESVE14, B. CHÂTELAIN15, X. TROUSSARD16, V. BARDET17 pour le Groupe Francophone d’Hématologie Cellulaire HÉMATOLOGIE Revue du frottis sanguin 1 Laboratoire d’Hématologie, CHU d’Angers. 2 Laboratoire d’Hématologie, CHU de Strasbourg. 3 Laboratoire d’Hématologie, CHU Nord, Marseille. 4 Laboratoire d’Hématologie, CHU H. Mondor, Créteil. 5 Laboratoire d’Hématologie, CHU Dupuytren, Limoges. 6 Laboratoire d’Hématologie, CHU R. Debré, Paris. 7 Laboratoire d’Hématologie, EFS Franche-Comté, Besançon. 8 LABM, Brive la Gaillarde. 9 Laboratoire d’Hématologie, Hospices Civils de Lyon / CH Lyon Sud - Centre de Biologie Sud - Service d'hématologie cellulaire. 10 Laboratoire d’Hématologie, CHU Pitié-Salpêtrière. 11 Laboratoire d’Hématologie, CHU de Reims. 12 Laboratoire d’Hématologie, CHU de Lille. 13 Laboratoire d’Hématologie, CH d’Aix-en-Provence. 14 Service d’Hématologie biologique, CHU de Nancy, Van- dœuvre-lès-Nancy. 15 Laboratoire d’Hématologie, CHU Mont-Godinne, Yvoir, Belgique. 16 Laboratoire d’Hématologie, CHU Côte de Nacre, Caen. 17 Service d’Hématologie biologique, Hôpitaux universi- taires Paris Centre, INSERM U1016 UMR8104, Université Paris Descartes, Paris. résumé Malgré le perfectionnement des analyseurs automatisés d’hématologie destinés à la réalisation des hémogrammes, l'exa- men du frottis sanguin au microscope reste indispensable lorsque les données fournies par les appareils sont qualitati- vement ou quantitativement anormales ou demandent une confirmation. Si la plupart des critères conduisant à l’examen du frottis sanguin sont largement reconnus et utilisés, les pratiques de laboratoires restent cependant très hétérogènes, comme nous avons pu le constater lors d’une enquête multicentrique. Dans le but de participer à l’harmonisation et à la standardisation des pratiques d’hématologie cellulaire indispensables dans le cadre de la démarche d’accréditation, le Groupe Francophone d’Hématologie Cellulaire (GFHC) a souhaité revoir en détail les critères de l’hémogramme requérant une analyse cytomorphologique du frottis sanguin et les encadrer par des recommandations minimales. Les conclusions du GFHC présentées dans cet article relèvent d’un « accord professionnel fort » et sont exposées avec leur rationnel, définissant les seuils et les situations pour lesquels la revue du frottis sanguin est souhaitable. Elles sont pro- posées comme des recommandations minimales du GFHC, formulées pour la vérification technique et la validation biologique, chaque biologiste restant libre d’utiliser des seuils plus restrictifs en fonction de son recrutement. mots-clés : frottis sanguin, critères d’étalement, revue au microscope, formule optique. feuillets de Biologie VOL LV N° 317 - MARS 2014 - 8 - I. - OBJECTIF ET MÉTHODOLOGIE Malgré le perfectionnement des analyseurs automatisés d’hématologie destinés à la réalisation des hémogrammes, l'examen du frottis sanguin au microscope reste indispen- sable lorsque les données fournies par les appareils sont qualitativement ou quantitativement anormales, ou de- mandent une confirmation. Il apporte alors des informa- tions que l’analyseur d’hématologie seul ne peut pas fournir, permettant dans nombre de cas la validation tech- nique du résultat, par exemple lorsque des alarmes de l’au- tomate signalent des difficultés d’identification cellulaire ou l’existence d'une possible interférence. En outre, c’est de l’analyse morphologique que découle le plus souvent un conseil au clinicien quant à l’interprétation et à la conduite à tenir devant le résultat anormal : certaines hypothèses diagnostiques peuvent ainsi être écartées ou bien la mise évidence d’anomalies morphologiques peut parfois conduire à un diagnostic plus précis. Si la plupart des critères conduisant à l’examen du frottis sanguin sont largement reconnus et utilisés, les pratiques des laboratoires restent cependant très hétérogènes. Les attitudes et les seuils de décision peuvent en effet varier en fonction de nombreuses raisons : nombre d'hémogrammes réalisés, profils de recrutement des patients, expérience et habitudes des biologistes, type d'analyseur d’hématologie, ressources humaines disponibles, attentes des cliniciens, etc. Les efforts de rationalisation et de standardisation des pratiques de laboratoire, impulsés par les contraintes mé- dico-économiques et la médicalisation de plus en plus re- connue du rôle des biologistes, ont donné lieu ces dernières années à la publication de recommandations dans la littérature internationale (1-7). Si des différences persistent, toutes les attitudes préconisées tendent vers la pertinence clinique de la revue du frottis sanguin et un message hémato-cytologique ayant pour objectif la prise en charge optimale des patients. De fait, les seuils utilisés peuvent s’écarter parfois très nettement des valeurs recon- nues comme normales (8-13). Dans le but de participer à cette harmonisation/stan- dardisation des pratiques d’hématologie cellulaire et d'ai- der les biologistes dans leur démarche d’accréditation, le Groupe Francophone d’Hématologie Cellulaire (GFHC) a souhaité revoir en détail les critères de l’hémogramme requérant une analyse cytomorphologique du frottis san- guin et les encadrer par des recommandations minimales. Dans l'esprit du travail initié en 2002 par Berend Houwen et ayant abouti en 2005 aux recommandations du groupe de consensus de l'International Society of Laboratory of Hematology (ISLH)(1), un groupe de travail constitué de 17 experts francophones en hématologie cellulaire adulte et/ou pédiatrique émanant de centres hospitaliers univer- sitaires (CHU), de centres hospitaliers généraux (CHG) et de centres avec activité libérale, s'est réuni lors de trois journées en mai et juin 2013 pour réexaminer les critères de l'hémogramme automatisé justifiant ou nécessitant l'examen microscopique du frottis sanguin. Les réflexions et propositions du groupe se sont basées sur une analyse critique des recommandations déjà diffusées dans la litté- rature (1-7), ainsi que sur un état des lieux des pratiques de laboratoire dressé à partir d'un panel de 39 laboratoires réalisant quotidiennement un grand nombre d'hémo- grammes et ayant accepté de répondre à un questionnaire sur les seuils et critères d'étalement utilisés (http:// www.gfhc.fr/fr/actualites/theme-4-etudes-en-cours/id-69- recommandations-sur-les-criteres-de-revue-des-frottis- sanguins). Ces laboratoires regroupaient 3 laboratoires d'exercice libéral, 7 laboratoires polyvalents de CHG et 29 laboratoires d'hématologie de CHU. L'ensemble du parc des principaux analyseurs d'hématologie présents sur le marché était représenté. Les données de l'hémogramme automatisé ont été re- prises une à une, prenant en compte les informations liées au patient et à la prescription de l'hémogramme, les va- leurs normales de références publiées chez l'enfant et l'adulte (8-13), les valeurs reconnues comme seuils proba- blement pathologiques de la numération globulaire et de la formule leucocytaire, et les alarmes qualitatives com- munes aux différents analyseurs (déclenchées avec le réglage « fournisseur »). Les situations initiales et les situa- tions de suivi ont chaque fois été considérées et l'utilité d'un « delta-check » discutée. En outre, le groupe bénéfi- ciant de l'expérience de plusieurs centres d'hématologie pédiatrique, les particularités concernant les enfants ont été examinées. Enfin, des évaluations prospectives et ré- trospectives ont permis de valider certains critères prêtant le plus à discussion, soit du fait de leur impact sur le nom- bre de frottis générés, soit du fait d’un consensus non atteint au sein du groupe. Les conclusions du groupe relèvent d’un « accord pro- fessionnel fort » et sont exposées ci-après avec leur ration- nel, définissant les seuils et les situations pour lesquelles la revue du frottis sanguin est souhaitable. Elles sont propo- sées comme recommandations minimales du GFHC, for- mulées pour la vérification technique et la validation biologique, et se veulent applicables par tous les labora- toires d'exercice libéral, de CHG ou de CHU, sans préju- ger du type ou de la marque de l’analyseur d’hématologie utilisé. Elles tiennent pour préalablement acquis le strict respect des recommandations en vigueur concernant la phase préanalytique de l'hémogramme (15, 16), ainsi qu'une bonne connaissance de l'automate et de sa qualifi- cation selon la norme ISO15189 (17) par le biologiste pour adapter au mieux les recommandations à sa pratique quotidienne. II. - DÉFINITIONS DES TERMES UTILISÉS ET CONVENTIONS A) Notions de situation initiale et de suivi Les termes de « première fois » (« initial », « first time ») et de « suivi » (« follow up ») souvent utilisés dans les recommandations publiées dans la littérature peuvent HÉMATOLOGIE Revue du frottis sanguin feuillets de Biologie VOL LV N° 317 - MARS 2014 - 9 - présenter des nuances qu'il faut veiller à prendre en compte pour l’écriture des procédures standardisées de laboratoire. Concernant le processus de vérification tech- nique ou de validation biologique conduisant à l’examen du frottis sanguin, nous considérons une situation ou une anomalie de l’hémogramme comme « initiale » dans trois cas : a) absence d’antériorité d’hémogramme disponible pour le patient ; b) anomalie non présente sur l’hémo- gramme précédent ; c) hémogramme réalisé au-delà d’un certain délai écoulé depuis le dernier examen cytomor- phologique (> 90 jours pour un adulte, > 30 jours pour un enfant). Dans les trois cas, le résultat anormal peut être observé pour la première fois chez le patient, traduisant une situation clinique nouvelle ou évolutive, que l’examen du frottis pourra aider à diagnostiquer ou à préciser. Dans le troisième cas, l’anomalie observée peut aussi être déjà connue, au cours d’une pathologie chronique par exem- ple : un nouvel examen cytomorphologique se justifie alors au-delà d’un certain délai pour détecter une possible modification de la situation hématologique du patient (par exemple, l’apparition au cours du temps d’anomalies morphologiques ou d’un petit nombre uploads/Science et Technologie/ rfs 1 .pdf
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- Publié le Aoû 07, 2021
- Catégorie Science & technolo...
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